Millepertuis
(Hypericum perforatum)
L'association millepertuis-dépression est devenue inévitable. Tout le monde en parle, des plus prestigieuses revues scientifiques jusqu'à Femme Actuelle. Le millepertuis, plante complexe aux facettes multiples, a été réduit à cette simple indication. C'est bien mal le connaître.
Le but de cet article est d'apporter un peu de profondeur à cette vue unidimensionnelle, et de rappeler au passage ses indications oubliées.
Nom commun : Millepertuis, millepertuis perforé, millepertuis officinal, herbe de la Saint Jean
Nom latin : Hypericum perforatum
Famille : Hypericaceae
Constituants :
- Naphthodianthrones (entre 0,05% et 0,6%), incluant l'hypéricine et la pseudohypéricine
- Flavonoïdes (biapigénine, quercétine et rutine)
- Composés phénoliques incluant hyperforine et adhyperforine
- Procyanidines
- Huiles essentielles
Goût :
- Huileux, résineux
- Légèrement amer
- Astringent
Energétique :
- Réchauffant (goût huileux et résineux)
- Asséchant
Utilisation du Millepertuis
Pulmonaire
Cazin le qualifie de “stimulant balsamique que l'on a, à tort, abandonné”(4).
L'adjectif “balsamique” décrit une propriété qui rappelle un baume, riche en résines et pénétrante, donc pouvant atteindre les muqueuses pulmonaires afin de les calmer, les désinfecter et les "resserrer" (effet astringent).
Cazin nous dit que l'infusion des sommités fleuries peut être utile dans les catarrhes chroniques (inflammation des muqueuses bronchiques), l'asthme, certaines phtisies (tuberculose) même avec expectorations purulentes. Il l'emploie particulièrement dans les cas de catarrhes où l'état d'irritation s'établit dans la durée (donc devient chronique) avec des sécrétions plus ou moins abondantes.
Cazin l'associe volontiers à la grande aunée (Inula helenium) et le lierre terrestre (Glechoma hederacea) à parts égales pour les infections pulmonaires chroniques. Valnet confirme cette indication et recommande le même mélange(5).
Voila donc une indication très intéressante pour le millepertuis, définitivement oubliée aujourd'hui. Mais rappelons aussi que cette indication est partagée par d'autres plantes résineuses, et donc n'est pas unique au millepertuis.
Hépatique
Matthew Wood nous rappelle que les praticiens d'Europe de l'est ont le millepertuis en grande estime, et l'utilise pour des problèmes de foie, pour stimuler la détoxification hépatique en particulier(1). Wood explique qu'il peut être utilisé pour des problèmes de système nerveux entérique entrainant une mauvaise digestion, créant ainsi une charge sur le foie qui doit traiter ces résidus alimentaires mal digérés.
Cette ancienne indication est retenue par Valnet(5), qui l'utilise pour des congestions hépatiques et dyspepsies atoniques (indigestions dues à un système digestif déficient).
Nous verrons plus loin que, effectivement, le millepertuis accélère la détoxification hépatique en augmentant l'action de certaines enzymes utilisées pour métaboliser médicaments, drogues, hormones et polluants en circulation sanguine. Ceci explique ces interactions avec les médicaments.
Le foie est au centre de processus physiologiques multiples. En particulier, il fabrique les précurseurs de nombreuses hormones (cholestérol) et recycle le trop plein d'hormones en circulation. Est-il possible que, grâce à une détoxification hépatique, une personne se sente mieux psychologiquement car son équilibre hormonal est rétabli ? Cette hypothèse n'est pas à écarter.
Vulnéraire
Nous passons maintenant à l'une des indications principales du millepertuis, un endroit ou il brille bien au dessus d'autres médicinales. Le grand Paracelse qualifia le millepertuis d'arnica des nerfs.
Si vous vous trouvez face à une situation ou les nerfs ont été endommagés, faites appel au millepertuis le plus tôt possible. Et ce sont les médecins éclectiques américains qui vont nous amener le plus d'informations à ce sujet.
Ellingwood(6) nous explique que le millepertuis peut être utilisé pour les douleurs profondes et les sensations de brûlure émanant de la colonne vertébrale lorsque l'on appuie dessus (dommages infligés aux nerfs et centres nerveux dans la colonne vertébrale). Il l'utilise pour les traumatismes crâniens, les chocs et blessures infligées à la colonne vertébrale, ainsi que pour les blessures de type perforation, accompagnées de douleurs aiguës.
Cette utilisation pour les “blessures de type perforation” se retrouve chez de multiples auteurs américains de l'époque, Felter(7) et Lloyd(8)par exemple. On utilise le millepertuis lorsque l'on a marché sur un clou, lorsque l'on s'est perforé un doigt avec une agrafe, lorsque l'on s'est planté une écharde sous l'ongle et que la douleur remonte dans le bras, etc. On peut aussi l'utiliser pour les écrasements (doigt coincé dans une portière de voiture). Les extrémités (doigts, orteils) sont très innervées, donc toute blessure par perforation ou écrasement endommagera obligatoirement certains nerfs, ce qui créera une douleur aigüe, parfois insupportable.
Les homéopathes en ont aussi fait leur plante de prédilection à partir des années 1800 (Muller étant un des premiers à en parler) pour les douleurs névralgiques et les blessures dues à un traumatisme (crânien ou autre).
D'une manière générale, le millepertuis sera utile pour toute lésion affligée à la structure d'un nerf, causant une inflammation, avec douleur qui peut être suivie le long du nerf. Le nerf lui-même est touché, la couche de myéline a été endommagée. Une sciatique en est l'exemple typique. Une huile (non diluée) ou mieux une alcoolature de millepertuis diluée au taux de 20% (1 proportion d'alcoolature pour 4 proportions d'eau) est appliquée le long du nerf douloureux, la teinture mère est aussi prise en interne. Il faut être patient (plusieurs semaines) avant de constater un effet.
Il est efficace pour les nerfs enflammés dus à un pincement, parfois à la suite d'un mouvement brusque pour prévenir une chute par exemple. Matthew Wood le recommande pour les chutes sur le coccyx, une chute sur la glace par exemple, ou une chute en skateboard.
Pour les problèmes de peau, l'huile de millepertuis agit en tant qu'anti-inflammatoire, et est en particulier utilisée pour les brulures dues à l'exposition au soleil. En Provence, l'huile rouge jouit d'une réputation méritée pour les coups de soleil. Elle peut aussi être appliquée sur tout type d'éraflures, brulures, érythèmes et peaux sèches et s'avèrera nourrissante.
Le millepertuis peut être utilisé pour le zona et les poussées d'herpes et boutons de fièvre (application locale dès que les premiers petites démangeaisons se font sentir), le virus (herpes simplex ou zoster) se logeant dans les ganglions nerveux et la douleur étant de type névrite.
Le millepertuis calme les inflammations locales et favorise une meilleure circulation autour d'un traumatisme, aidant ainsi à réduire un œdème. Pour les cas de bleus, ecchymoses, contorsions musculaires, appliquez localement une huile ou une teinture mère de millepertuis diluée (compresses). Pour ces cas là, il se mélange évidemment très bien avec l'arnica.
Sédatif des nerfs
Cette propriété commence à se rapprocher du profil moderne d'antidépresseur. Le millepertuis relaxe les nerfs hyperactifs et hypersensibles.
Michael Moore le recommande pour les toux spasmodiques des enfants, en massant l'huile sur le dos de l'enfant dans la région des vertèbres T1 à T4 afin de relaxer les nerfs périphériques hypertoniques et responsables de cette toux.
Felter et Lloyd nous disent que “l'Hypericum a des pouvoirs indubitables sur le système nerveux”(8). Plusieurs médecins américains de l'époque l'utilisent pour les états d'hystérie. D'autres mentionnent une capacité à sortir les personnes de leurs états de morosité et de “mélancolie” passagère.
Henry(9) l'utilise chez les hystériques, mais aussi chez les maniaques et hypochondriaques. On se souviendra aussi qu'au moyen âge, on pensait que le millepertuis pouvait éloigner les esprits diaboliques ainsi que les sorcières. Il est fort possible que les dites sorcières furent simplement des femmes traversant des états de déséquilibre nerveux, et que le millepertuis ait pu aider dans certains cas.
Certains médecins des années 1800 et début des années 1900 l'utilisent pour l'insomnie de cause nerveuse, et pour les traversées difficiles (psychologiquement) des périodes clés de la vie, comme la petite enfance (urinations et terreurs nocturnes), l'adolescence (règles douloureuses), la ménopause (anxiété et troubles du sommeil), etc. L'adolescence et la ménopause étant des périodes de fluctuations hormonales, il est logique qu'une plante du foie puisse régulariser certains déséquilibres hormonaux.
Etats dépressifs
Le millepertuis agit sur les niveaux de neurotransmetteurs présents dans l'environnement cérébral. Certaines études le qualifient d'inhibiteur de la monoamine oxydase, d'autres d'inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine. La meilleure hypothèse que nous ayons aujourd'hui est que le millepertuis agit sur la recapture des 5 neurotransmetteurs principaux : sérotonine, noradrenaline, dopamine, acide gamma-aminobutyrique (GABA) and L-glutamate(14).
Pour mieux comprendre l'action du millepertuis, catégorisons les états dépressifs comme ceci :
- Dans une première phase, la personne commence à rentrer dans des états dépressifs passagers. Un choc émotionnel vient de s'opérer. Parfois le choc est évident - un divorce, le décès d'un proche, un licenciement, etc. Parfois, plusieurs évènements se sont étalés sur des années, et une goutte fait déborder le vase. Quels que soient les déclencheurs, la personne alterne entre état dépressif et état normal.
- Dans une deuxième phase, la personne descend dans un état dépressif chronique et profond. Il n'y a quasiment plus de yoyos, il y a peu de moments où la personne se sent bien. Les idées noires, la morosité, l'envie de ne rien faire, l'anxiété, tout semble s'installer de manière permanente.
Le millepertuis est surtout efficace en phase 1, et peine souvent à apporter une aide en phase 2.
Michel Moore recommande le millepertuis surtout lorsque l'état dépressif est accompagné de colère. Il a observe que le millepertuis agit très bien sur les hommes traversant une période difficile. Le cas typique étant l'homme qui jusque-là réussissait beaucoup de choses, mais tout à coup doit faire face à un rejet social. Il était en pleine ascension professionnelle et s'est fait licencié. Ou peut-être sa femme l'a quitté subitement. Pour Moore, l'homme est beaucoup moins mature que la femme dans les situations de rejet, ce qui donne lieu à une grande colère suivie de dépression. Cet échec devient une fixation, une obsession même, et la personne n'arrive pas à penser à autre chose, ressassant sans-cesse l'échec.
On notera l'association en médecine chinoise entre colère et foie, et on se rappellera que le millepertuis est aussi une plante du foie.
Il est utile pour les cas de dépressions saisonnières. Dans ces cas là, la personne redoute l'arrivée de l'hiver, du froid, du manque de lumière, des jours qui diminuent et de la possibilité réduite à mener certaines activités. Certains lecteurs Canadiens comprendront...
D'ailleurs, le fameux phytothérapeute allemand Rudolf Weiss(13) nous donne l'explication suivante : le millepertuis induit une photosensibilité (sensibilité à la lumière), donc rend la personne plus apte à capter les rayons du soleil. Weiss nous rappelle que certains cas de dépressions peuvent être dus à un manque de mélatonine résultant d'un manque de lumière.
Cueillette
Voir ma vidéo à ce sujet.
Avant sa floraison, et si on connait mal la plante, il sera quasiment impossible de l'identifier. La plante reste relativement petite (20 à 50 cm de hauteur), et d'un vert tendre qu'il est difficile de repérer au printemps lorsque la végétation aux alentours est en pleine croissance.
Voir la photo ci-dessous. Vu d'en dessus, les feuilles arrondies s'opposent sur la tige et s'alternent en paires pour former une croix .De près, on arrive à voir les minuscules perforations de la feuille qui lui ont valu le nom d'Hypericum perforatum.
Prenez une feuille et regardez-la en transparence face à une source de lumière. Si vous arrivez à voir ces mille "pertuis", ces mille trous qui sont en fait des glandes regorgeant de principes actifs, vous êtes probablement en présence d'Hypericum perforatum.
Lorsque le millepertuis commence à fleurir, il est dur de passer à coté. On le trouve parfois en plant isolé, comme la photo ci-dessous.
Ou on le trouve dans des champs et terrains vagues où les plants se touchent et forment une couverture jaune vif qui peut être assez spectaculaire.
Le test ultime consiste à écraser une fleur encore en bouton entre ses doigts. Si vos doigts se colorent d'un beau pigment rouge foncé, vous êtes bel et bien en présence de millepertuis. Ce pigment rouge provient des étamines de la plante, et peut aussi être observé à l'œil nu lorsque l'on regarde une fleur de près (voir photo ci-dessous).
La meilleure période pour cueillir le millepertuis est :
- Loin de la dernière pluie, sinon le millepertuis sera gorgé d'eau ;
- Lorsque la plante vous fournit une grande quantité de fleurs toujours en bouton, c'est là ou les composants actifs seront à leur maximum (certaines fleurs seront ouvertes, cueillez les aussi) ;
- Le matin après que la rosée se soit évaporée.
Selon les régions et la température, on pourra le cueillir de fin Juin à fin Juillet, début Juillet étant habituellement la période optimale (mais là encore, c'est le stade de floraison qui sera déterminant et pas la date).
Pour la cueillette, munissez vous d'un bon sécateur. Une méthode simple et rapide consiste à rassembler les tiges fleuries en un petit fagot, et de couper 2 cm en dessous des fleurs en laissant un petit morceau de tige et quelques feuilles. Ceci permet d'en ramasser une grande quantité en un temps raisonnable. Voir ci-dessous.
Si vous désirez les faire sécher pour les consommer en infusion, étalez les fleurs sur un banc de séchage que vous laisserez reposer à l'ombre dans un endroit sec. Mais attention à la durée de séchage. Sécher les fleurs ouvertes et les feuilles est relativement rapide. Mais pour les fleurs encore fermées, il faut beaucoup plus longtemps. Les fleurs en boutons regorgent d'humidité, et on peut se faire piéger en pensant que tout est sec, pour voir plus tard apparaitre de la moisissure et devoir jeter le lot.
Pour contrôler si les boutons sont bien secs, écrasez-en quelques uns entre vos doigts et voyez si de l'humidité subsiste.
Préparation de l'huile rouge
On ne peut pas faire macérer la plante fraiche dans l'huile sous risque de moisissure et de fermentation. Mais afin de profiter de la quantité optimale de principes actifs, attendez que les fleurs soit quasiment sèches mais pas complètement. Elles sont froissées, fripées, presque sèches, et ont perdu la quasi totalité de leur eau.
Ensuite, placez la plante dans un grand bocal et recouvrez d'huile d'olive vierge. Laissez macérer pendant plusieurs semaines dans un endroit qui reçoit un peu de chaleur, de la lumière mais pas directement au soleil (les UVs ont la particularité de détruire beaucoup de composants actifs). Pour plus d'informations, voir l'article sur les macérats huileux.
L'huile finale doit être d'un beau rouge sombre comme un jus de cerise lorsqu'on la regarde dans un endroit non exposé à la lumière directe, et rouge vif comme du sang lorsqu'on la regarde sous la lumière du soleil. L'huile peut être appliquée le long des nerfs douloureux et endommagés, ou sur une peau irritée ou brulée.
Préparation de la teinture
Si vous avez accès à des alcools de forte concentration (80° ou plus), teinturez la plante fraiche, elle contiendra plus de composants actifs. Sinon, faites sécher la plante, et teinturez la dès qu'elle est sèche avec un alcool à 45°.
- Pour l'alcoolature de millepertuis frais : utiliser 200 ml d'alcool à 80°ou plus pour chaque 100 g de plante (c'est-à-dire une proportion de 1:2);
- Pour la teinture (millepertuis sec) : utiliser 500 ml d'alcool à 45° pour chaque 100 g de plante (c'est-à-dire une proportion de 1:5).
Pour plus d'informations, voir l'article sur les macérations alcooliques.
Si vous avez un millepertuis de qualité, l'alcoolature doit devenir rouge très rapidement, et même quasi instantanément si vous faites une alcoolature de plante fraiche. Voir photos ci-dessous pour une teinture mère de plante fraiche.
Avant l'ajout d'alcool
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Après l'ajout d'alcool
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2 jours plus tard
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Dosages
Comme toujours, les dosages varient en fonction de la personne et de la situation. D'une manière assez générale :
- Alcoolature : 5 à 30 gouttes, une à trois fois par jour selon la situation ;
- Infusion : utiliser uniquement la plante récemment séchée, 15 g à 30 g de sommités fleuries pour un litre d'eau, boire de 2 à 4 tasses par jour;
- Huile : application locale plusieurs fois par jour. L'alcoolature diluée peut aussi être appliquée localement en compresses (elle sera mieux absorbée).
Interactions millepertuis-médicaments
Les interactions entre les médicaments et le millepertuis sont bien connues aujourd'hui, bien qu'elles restent très complexes. Cette section est inspirée en grande partie de l'excellent “Herb, Nutrient, and Drug Interactions” de Stargrove, Treasure et McKee(12).
Voir aussi mon article sur les concepts de base pour les interactions plantes-médicaments. Vous pouvez aussi sauter l'explication suivante qui est d'ordre technique, et directement passer à la section “ce qu'il faut retenir” plus bas.
Le millepertuis induit principalement le substrat 3A4 du CYP450, et ceci d'une manière significative. Selon certaines études, il semble aussi induire d'autres substrats d'une manière secondaire (1A2, 2C9, 2C19, 2D6). Mais les différentes études in-vitro et in-vivo ne s'accordent pas toujours entre elles pour ces substrats secondaires.
Le problème principal est que de très nombreux médicaments sont métabolisés par le substrat 3A4 localisé dans la muqueuse intestinale et dans le foie.
Une induction signifie un métabolisme plus rapide du médicament qui utilise ce substrat. Si la personne prend en même temps du millepertuis et un médicament métabolisé par le substrat 3A4, le médicament sera métabolisé et donc évacué plus rapidement par le système, entrainant une quantité de médicament disponible en circulation sanguine inférieure à ce qui était prévu, donc moins efficace. Dans certains cas, l'effet est d'abord une diminution du métabolisme du médicament (créant des problèmes potentiels de toxicité du médicament), suivi par une augmentation du métabolisme (un effet biphasique).
Mais les choses ne sont pas aussi simples, car certaines études démontrent qu'une interaction médicament-millepertuis qui semblait inévitable n'est en pratique pas mesurable sur la personne. Les choses sont même très complexes, selon que l'on parle d'un composant isolé du millepertuis (hypéricine, hyperforine, etc) ou du mélange obtenu avec la plante fraiche.
Ce qu'il faut retenir : Faites preuve de prudence dès qu'il y a co-administration de millepertuis et de médicaments. Consultez votre médecin ou pharmacien avant de prendre la décision.
Pour information, voici une liste non-exhaustive des médicaments présentant des risques d'interactions :
- Les antidépresseurs de type tricycliques (ex : Elavil) et inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ex : Prozac, Deroxat, Effexor, etc);
- Les anxiolytiques de type benzodiazepines (ex : Xanax) ;
- Les anesthésiques ;
- Les médicaments antirétroviraux (ex : Indinavir) utilisés dans les cas de SIDA et VIH ;
- La cyclosporine (un médicament antirejet utilisé pour les greffes d'organes) ;
- Les glycosides cardiaques de type digoxine et autres ;
- La warfarine et autres anticoagulants ;
- Certaines pilules contraceptives (voir note ci-dessous au sujet de la pilule).
Il y en a d'autres. Si vous prenez actuellement des médicaments, consultez votre médecin ou votre pharmacien pour discuter d'une interaction possible avec le millepertuis.
On parle aussi beaucoup du fait que le millepertuis peut diminuer l'efficacité de la pilule contraceptive. Cette interaction reste largement théorique basée sur l'induction du métabolisme de l'estrogène et de la progestine par le millepertuis. Malgré les bruits qui courent, les cas documentés de conceptions accidentelles sont anecdotiques, et les données provenant de la littérature scientifique sont d'après Stargrove, Treasure & McKee non conclusives(12).
Parmi ce manque de preuves conclusives, il vaut mieux là encore rester prudent, en particulier dans les cas de pilules faiblement dosées.
Précautions additionnelles
Le millepertuis peut induire une photosensibilité, c'est-à-dire une sensibilité accrue aux rayons du soleil, avec risque de brûlure.
Ceci est contesté aujourd'hui, en particulier dans le monde de l'herbalisme anglophone. Laissez-moi vous donner mon point de vue ici :
- Plusieurs cas ont été relevés dans la littérature scientifique. Je ne vais pas donner toutes les références ici, trop long. Un exemple ici.
- Ces références ont été réfutées par certains. En ce qui me concerne, j'en ai lu assez pour me dire "il y a un truc".
- Ces cas surviennent en général lorsque prise d'un comprimé (extrait sec) standardisé en hypéricine et plus ou moins fortement dosé. Aucune mention d'effet secondaire de ce type avec la teinture. Avec les formes traditionnelles (infusion, teinture), en général pas de souci.
- J'ai moi-même fait l'expérience d'une photosensibilité sévère après avoir passé une journée à ramasser du millepertuis, les doigts très rouges à me frotter le front pour enlever la transpiration. J'ai gardé des marques (brûlures) pendant 3 semaines. Les copains en ont bien rigolé (pas moi).
Conclusion : si vous prenez du millepertuis sous forme de comprimé standardisé en hypéricine, ne vous exposez pas trop au soleil.
Les probabilités de photosensibilité sont très faibles, mais en ce qui me concerne elles existent. Donc comme toujours, mieux vaut être prudent.
Références
(1) Wood, Matthew, "The Earthwise Herbal: A Complete Guide to Old World Medicinal Plants", 2008
(1bis) Culpeper, Nicholas, "The English Physician Enlarged", 1770
(2) Dubois, F, "Histoire des Plantes Médicinales Qui Croissent Spontanément en France et en Belgique", 1848
(3) Bossu, A, "Traité des Plantes Médicinales Indigènes, Précédé d'un Cours de Botannique", 1854
(4) Cazin, F.J., "Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes", 1850
(5) Valnet, Jean, "La phytothérapie : Se soigner par les plantes", 1986
(6) Ellingwood, "American Materia Medica, Therapeutics and Pharmacognosy", 1915
(7) Felter, 1922: the Eclectic Materia Medica.
(8) Felter, Harvey Wickes, Lloyd, John Uri, "King's American Dispensatory", 1898
(9) Henry, Samuel, "A New and Complete American Medical Family Herbal", 1814
(10) Kress, Henriette, "Practical Herbs", 2011
(11) Wood, Matthew, "The Book of Herbal Wisdom: Using Plants As Medicine", 1997
(12) Stargrove, Treasure, McKee, "Herb, Nutrient, and Drug Interactions: Clinical Implications and Therapeutic Strategies ", 2008
(13) Weiss, Fintelmann, "Herbal Medicine", 2000
(14) Müller WE. "Current St John's wort research from mode of action to clinical efficacy". Pharmacol Res. 2003 Feb;47(2):101-9. Review.
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Patrice dit
Bonjour, Y a t-il des précautions à prendre lors de la cueillette ? (rinçage par exemple) je me pose cette question à cause des éventuelles traces d'urine d'animaux sauvage. Merci beaucoup
sabine dit
bonjour Patrice
il n'est pas recommandé de lavé les fleurs, vous les abimeriez
violette dit
bien le bonjour à tous en ménopause depuis plusieurs mois je suis en forte déprime je dirais depuis le même moment peut être plus je suis sujette aux bouffées de chaleur depuis peu et j'ai commencé une cure de gattilier depuis 3 semaines qui fonctionne très bien. je sais que nous sommes sur le millepertuis mais je voudrais combiner les 2 justement, seulement je ne trouve aucune info sur cette combinaison y'a t'il une raison ? il est vrai que je vois plus souvent l'association du millepertuis avec l'actée à grappe noire est ce que la symbiose est plus parfaite ou l'association millepertuis/ gattilier n'est pas pertinente ?
merci
sabine dit
bonjour Violette
je ne trouve pas d'interaction entre gattilier et millepertuis
en général pour les bouffées de chaleur la sauge est très efficace , à prendre infusion froide
Sarfati dit
Bonjour Sabine et Christophe,
J ai lu que les principes actifs intéressants du millepertuis nécessitait de l alcool pour être extraits. C est à dire que les formes tisanes ou ampoules aqueuses ne seraient pas efficientes.
Pourriez vous me dire ce que vous en pensez ?
Merci beaucoup et bonne journée
Nathalie
sabine dit
bonjour Sarfati
c'est la teinture qui est la plus optimale , bcp plus que la tisane , je ne connais pas trop comment sont fabriquées les ampoules
Apolline dit
Bonjour. Je prépare un macérat huileux de millepertuis, c'est l'époque ici en Bretagne. J'en ai trouvé loin de chez moi par hasard au cours d'un déplacement. J'en ai donc fait un gros bouquet avec des tiges d'une vingtaine de centimètres. J'ai récolté toutes les fleurs et ai eu l'idée de conserver le bouquet dans un vase. Eh bien, cela fait le quatrième jour que je récupère d'autres fleurs (elles s'ouvrent pendant la nuit) du même bouquet et ce n'est pas fini. Tant qu'il y a des boutons, ils s'ouvrent chaque nuit. J'avais constaté cela avec la petite mauve. Chaque fleur ne dure qu'une journée mais d'autres s'ouvrent à la suite.
Cela va rallonger le temps de macération, mais je vais avoir une bonne quantité d'huile sans me déplacer... Je place le flacon en plein soleil pendant la journée et l'huile rougit rapidement.
sabine dit
Bonjour Apolline
ha mais c'est super, quelle bonne idée, merci pour le partage
Apolline dit
J'ajoute à ce sujet qu'étant debout ce matin avant le lever du soleil, j'ai constaté que les boutons étaient fermés. Ils se sont en fait ouverts juste après le lever du soleil. Le millepertuis, herbe de la St Jean d'été, est donc bien une plante du soleil, ce qui me confirme dans l'idée de la faire macérer en plein soleil.
Apolline dit
Désolée, j'ai trouvé une autre coquille dans cette phrase : " Une huile (non diluée) ou mieux une alcoolature de millepertuis diluée au taux de 20% (1 proportion d'alcoolature pour 4 proportions d'eau) est appliquée le long du nerf douloureux, la teinture mère et aussi prise en interne." Il faudrait lire "la teinture mère EST aussi prise en interne, ce qui rendra la phrase plus compréhensible.
sabine dit
voilà coquille corrigée 🙂
Apolline dit
Une autre coquille dans cette phrase concernant l'appellation des vertèbres : "Michael Moore le recommande pour les toux spasmodiques des enfants, en massant l'huile sur le dos de l'enfant dans la région des vertèbres T1 à T4 afin de relaxer les nerfs périphériques hypertoniques et responsables de cette toux."
Vertèbres T1 à T4 ----> C1 à C4 ou D1 à D4 ?
sabine dit
bonjour Apolline
je ne comprends pas votre question, pourriez vous préciser ?
Apolline dit
Je voulais dire que je ne connaissais pas les vertèbres "T". Je connais les cervicales ("C"), les dorsales ("D"), et les lombaires ("L"), mais pas les "T". Je pense qu'il faut remplacer le T par C ou D.
sabine dit
bonjour Apolline
les vertèbres thoraciques ou dorsale (même chose) les deux écritures sont possibles T ou D
Caro dit
Bonjour, dans cet article vous n'abordait pas le sujet des infusions : quantité, durée...
J'aimerais l'utiliser pour calmer ma nervosité, je pense dû a une faiblesse du foie car hormono-dependante.
Je fais déjà un macérât huileux très efficace mais ne souhaite pas utiliser l'alcool.
J'aimerais avoir des conseilles sur la pertinence d'intégrer le millepertuis dans des infusions, et les quantités nécessaires pour une efficacité ?
Merci pour le travail exceptionnel que vous faites .
sabine dit
bonjour Caro
pour l'infusion Fournier préconise entre 15 et 30g /litre d'eau
mlgoutte dit
Bonjour,
Est-ce qu'en application externe (notamment pour atténuer certaines douleurs), on garde les mêmes contre-indications par rapport à une prise conjointe de traitements médicaux ?
sabine dit
bonjour mlgoutte
à ma connaissance non, par contre elle est peut être photosensibilisante , donc attention à une exposition au soleil
Fred dit
Bonjour
Est que le poudre de millepertuis en gélules ( totum) pas d’extrait est efficace et quel est la posologie approximative
Merci à vous
sabine dit
bonjour Fred
ce n'est pas une forme que Christophe recommande , mais on pourrait tabler sur 1g par jour et voir ce que ça fait, (pour de la poudre brute et pas extrait sec standardisé )
aurelie dit
Bonjour, j'ai des gros problèmes de santé et je prends des benzodiazepines (xanax 1mg ou noctamide 3mg) au coucher, je voulais tenter un sevrage avec millepertuis, mais visiblement il ne faut pas les prendre en meme temps ? Merci
sabine dit
bonjour Aurélie
effectivement pour le millepertuis il ne vaut mieux pas le mélanger , et pour un sevrage seul votre médecin traitant peut vous aider, ici nous ne sommes pas habilités à vous conseiller sur ce thème
clavier dit
bonjour, j'ai lu qu'il ne fallait pas proposer le millepertuis au bipolaire, mais si la personne ne prend pas de médicaments, qu'en pensez vous ? pour moi il semble coller à cette pathologie, quel avis avez vous la dessus ? merci pour votre réponse
sabine dit
bonjour Clavier
là avec ce genre de pathologie , nous sortons de notre champ de compétences
Sabrina dit
Bonjour,
Savez vous si le millepertuis a une interaction avec le L-thyroxine ?
Merci par avance et aussi merci pour toutes ces informations que vous nous partagez avec passion et humour.
Sabrina Suun
sabine dit
bonjour Sabrina
le millepertuis est déconseillé avec le L-thyroxine
Elsa dit
Bonjour,
Pensez vous que le millepertuis consommé en interne (tisane, alcoolature) interagisse, et rende donc moins efficace, une contraception hormonale intra-utérine ? (stérilet hormonal)
Merci d'avance pour votre réponse, et merci au passage pour ce site, une vraie ressource quasi quotidienne pour moi.
sabine dit
bonjour Elsa
le millerpertuis n'est pas conseillé dans ce cas
Emma dit
Bonjour et merci pour cet article très intéressant... Y a-t-il plusieurs espèces de millepertuis ? J'en ai l'été au jardin, mais lorsque j'écrase les fleurs ce n'est pas rouge... Ma question étant : si il y a d'autres sortes, ont elles les mêmes effets ? Peuvent elles être toxiques ? Merci
sabine dit
bonjour Emma
difficile à dire car c'est avec l'Hypericum perforatum que nous avons le plus d'expérience et de littérature, mais voici ce qu'en dit Paul Victor Fournier dans son ouvrage (référence) " dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France" je cite:
"les Millepertuis, constituent toute une tribu de plantes herbacées à fleurs jaunes à travers lesquelles même le botaniste expérimenté a parfois quelque peine à s'orienter (....) Comme ils ont tous - ou que du moins on leur prête à tous - équivalemment les mêmes propriétés, nous nous bornerons à l'espèce type , le Millepertuis officinal (Hypericum perforatum) "
dimitri ferat dit
Bonjour ,
Le millepertuis rampant L'Hypericum Calycinum à t- il les même propriétés que le millepertuis-hypericum-perforatum svp?
sabine dit
bonjour Dimitri
il semblerait qu'il ait aussi des propriétés médicinales https://fr.wikipedia.org/wiki/Millepertuis mais pas d'expérience avec
daniel gras dit
Bonjour,
je confirme les remarques de Seguin:
mon macérât huileux réalisé avec des plantes sèches et à l'abri des UV mais exposé en plein soleil durant plusieurs semaines n'a absolument pas rougit. L'huile est restée complètement limpide. Est-ce à dire pour autant que le macérât a moins de propriétés?
sabine dit
bonjour Daniel
à ma connaissance, étant donné la richesse en constituants du millerpertuis , il n'y a pas que l'hypericine , donc (vue personnnelle) il garde en grande partie son potentiel
PUGLISI dit
Bonjour,
Je réalise chaque année mon macérât de Millepertuis avec des fleursFRAICHES , et je laisse macérer dans de l'huile de sésame, AU SOLEIL, pendant 21 jours. J'obtiens une merveilleuse huile rouge sang. Cette année, sur vos conseils, j'ai utilisé des fleurs séchées et j'ai laissé macérer à l'abris de la lumière dans la même huile de sésame, et le macérât est resté de la couleur de l'huile .Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé...pourriez-vous s'il vous plaît m'éclairer de vos lumières ? Merci d'avance. Isabelle
sabine dit
bonjour Puglisi
j'ai eu testé les 2 méthodes et effectivement il semblerait que le millepertuis est la plante qui fait exception à la règle des macérats huileux avec préférence plantes sèches, car elle rougit dans l'huile surtout si elle est fraiche
Isabelle dit
Merci beaucoup Sabine pour votre réponse.
Est-ce que , du coup, le macérât de fleurs sèches aura la même efficacité ?
sabine dit
bonjour Isabelle
bonne question, mais il n'y a pas que l'hypericine , le millepertuis est une synergie de plein d'autres constituants ce qui le rend à mon avis quand même efficace
roux dit
depuis 40 ans je met les fleurs en bouteille j'ajoute l'huile, je laisse 40 jours au soleil puis je range dans mon garage , huile rouge très rouge et efficace , mes amis adorent
Sylvie Liekens dit
Bonjour Christophe et Sabine.
Concernant le macérat huileux, est il possible de le prendre en interne ? Ayant des soucis d'endormissement au couché et de réveil trop tôt le matin, je souhaitai le coupler avec la mélisse. J'ai du MH de milleprtuis mais pas de TM d'où ma question. Par avance merci de votre réponse. Cordialement. Sylvie.
sabine dit
bonjour Sylvie
je n'ai jamais testé avec le millepertuis , mais selon mon expérience avec d'autres plantes , oui on peut consommer le macérat huileux , pour le millepertuis même précautions que pour ses autres formes et toujours tester avec petites doses pour commencer
Sylvie Liekens dit
Bonjour Sabine. Merci de ta réponse. Je teste dès ce soir et vous tiens informée du résultat. Bonne journée à vous. Cordialement. Sylvie.
Seguin dit
Bonjour Christophe,
J'ai réalisé mes premiers macerats huileux d'hypericum perforatum. Je suis convaincue qu il s agissait bien d hypericum perforatum mais , après 2mois 1/2 de macération derrière une baie vitrée et protégée des rayons directs du soleil, l huile n est pas devenue rouge. Elle a foncé presque cuivré mais n est pas rouge. Pour quelles raisons à votre avis? A t elle tout de même des principes actifs?
sabine dit
bonjour Seguin
oui hélas , cela arrive , et m'est déjà arrivé , vous aviez mis frais ou sec , car d'après mon expérience avec les fleurs sèches l'huile a tendance à ne pas rougir , mais je n'ai pas vraiment d'explication rationnelle à proposer
Marion dit
Bonjour, je fais mes macérât huileux avec le millepertuis que l on cultive, j'ai remarqué que lorsque je fais macérer le millepertuis frais, l'huile ressort plus rouge et quand je fais un préséchage 1/2 journée, l'huile est plutôt cuivrée ....mais je ne sais pas si cela vient de cela... c'est simplement mon expérience....
Est ce que cela change la qualité du macérât ?
En vous remerciant de votre réponse.
Et merci pour tous vos précieux conseils
sabine dit
bonjour Marion
le millepertuis est une des exceptions à la règle , il semble (et j'en fais l'expérience) que la plante fraiche est plus "expressive" que la sèche ou quasi sèche
Maud dit
Bonjour, la teinture diluée et appliquee en compresse serait intéressante sur une zone où il y a eu morsure d'un chat ? Il est possible que la morsure ait lésé un nerf car sensations étouffées au contact plus bas vers le pousse (la morsure se trouve sur l'avant bras).
Merci
Maud
sabine dit
bonjour Maud
difficile à dire , mais pourquoi ne pas tenter (vous avez vu le médecin?)
Piselli dit
Bonjour,
Merci de nous transmettre tout ce savoir qui est aussi enrichissant qu'interessant!
Je voulais savoir la durée sur laquelle nous pouvons prendre le millepertuis, une fois la "bonne" dose trouvée. Il me semble qu'au delà des 3 mois il n'y a plus d'efficacité, qu'en est t-il? Merci beaucoup!
sabine dit
bonjour Piselli
il n'y a pas de règles absolues dans la durée d'un traitement , je vous invite à consulter cet article https://www.altheaprovence.com/plantes-en-cure-ou-en-continue/
sachant que le millerpertuis entre en interaction avec beaucoup de médicaments , il est à utiliser avec précaution