Valnet, J. (1986). Phytothérapie : se soigner par les plantes. LGF/Le Livre de Poche.
Morel, J.-M. (2002). Traité pratique de phytothérapie. Éditions Grancher.
Bonjour,
On parle aujourd’hui d’une petite plante que vous allez trouver dans les sous-bois de certaines régions. Elle ne pousse pas chez moi en Provence, mais j’ai la chance de pouvoir la ramasser en Haute-Savoie et dans d’autres zones boisées. J’adore la boire en infusion, j’aime beaucoup son goût. Elle me fait du bien… elle me calme. Et j’espère qu’elle en fera de même pour vous.
Elle s’appelle l’aspérule odorante. On l’utilise beaucoup plus en France que du côté anglophone. Je n’ai pas trouvé grand-chose non plus du côté Allemand, du moins dans les ouvrages de Rudolf Weiss. C’est pour ça que pour faire mon travail, je suis allé puiser principalement du côté des grands classiques Français, et de ma propre expérience, comme toujours.
Avant de commencer, je vous rappelle qu’à l’école AltheaProvence, nous vous proposons de nombreuses formations sur les plantes médicinales et l’herboristerie. Nous avons formé plusieurs milliers d’étudiants depuis 2015. C’est de l’enseignement exclusif, structuré, approfondi, basé sur l’expérience et surtout sur la pratique. C’est en grande partie grâce à l’école que l’on peut régulièrement vous produire du contenu de grande qualité, et toujours accessible gratuitement.
Autre point, je vous rappelle que je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni professionnel de la santé. Je suis là pour partager des informations avec vous. Mais ceci ne remplace aucunement un suivi médical, et n’a pas vocation d’être diagnostic ou prescription ou autre acte médical.
L’aspérule odorante, qu’on appelle aussi gaillet odorant, est une plante vivace de la famille des rubiacées. On la trouve dans une grande partie de la France dans les bois et les forêts de hêtres, ou une combinaison de hêtres et chênes, hêtre et charmes, ou hêtres et conifères.
La plante forme des tapis. Les feuilles sont organisées en verticilles sur une tige quadrangulaire (donc à quatre côtés) non ramifiée. On trouve en général entre 6 et 8 feuilles par verticille. Les feuilles sont rugueuses sur les bords.
Les fleurs sont blanches, à 4 pétales soudés disposés en croix, et apparaissent au sommet de la tige. Les fruits sont hérissés de poils crochus comme les autres gaillets que vous connaissez peut-être, le gaillet gratteron en particulier, très commun dans nos campagnes. Les fruits ont donc cette tendance à s’accrocher à vos habits pour faire un petit bout de route avec vous.
La plante a une petite odeur caractéristique de coumarine, de foin, quand on la froisse. Certains y trouvent une odeur de vanille ou de miel. Cette odeur s’accentue au séchage. C’est cette odeur qui fait qu’on l’utilise beaucoup dans le nord-est de la France, en Allemagne et certains pays de l’est pour aromatiser les boissons alcoolisées. C’est l’ingrédient principal du vin de mai que vous connaissez peut-être.
Comme d’autres plantes de la famille des rubiacées, la racine est de couleur rouge, elle était utilisée comme colorant naturel.
En ce qui concerne les cueillettes responsables d’aspérule, je vous renvoie vers l’excellent guide de l’AFC (Association française des professionnels de la cueillette de plantes sauvages) qui a publié un livret technique de cueillette sur l’aspérule odorante. Je vous donne un petit résumé, mais allez voir dans le guide qui fait une 50’aine de pages juste pour cette plante, tout y est.
Aujourd’hui, on a deux facteurs qui menacent la plante, vous ne serez pas surpris : le changement climatique et l’industrialisation des forêts.
Les températures augmentent, la sécheresse aussi, ce qui entraîne une réduction de l’aire de répartition du hêtre. Et comme on l’a vu, la hêtraie, c’est là que l’aspérule pousse. Certains cueilleurs ont déjà observé un recul de sa zone de répartition ici en France.
L’exploitation industrielle des forêts est le 2ᵉ facteur problématique. Les coupes, les engins énormes qui passent et qui écrasent tout. La diminution de la zone d’ombre qui en découle. Tous ces facteurs contribuent à rétrécir sa zone.
Pour contrebalancer la disparition de certaines zones de cueillette, on peut la cultiver. Elle nécessite des températures fraiches, de l’ombre, de l’humidité. Donc autant vous dire que chez moi en Provence, c’est raté. Mais dans d’autres régions, si vous avez une zone fraiche et ombragée du jardin, ça vaut le coup de tenter.
Ce qui semble fonctionner le mieux, c’est de prélever de jeunes plants dans les zones les plus abondantes et les transplanter. Mais on peut aussi tenter la germination de la graine en lui donnant une stratification à froid. Je vous mettrai un lien vers mes guides de germination pour vous expliquer ce terme.
On cueille en général de mi-mai à mi-juin, en début de floraison lorsqu’on a quelques fleurs ouvertes et les autres en bouton. Certains ramassent avant la floraison, car ils ont noté que l’odeur de coumarine semble plus intense à ce stade.
l’AFC nous explique qu’une coupe à mi-tige permet une meilleure repousse l’année suivante et un maintien du taux de coumarine. Si on coupe au ras du sol, par contre, on provoque un rétrécissement de la population et une baisse du taux de coumarine l’année suivante. La partie la plus couramment cueillie, c’est donc 2 verticilles de feuilles et la sommité fleurie. On laisse les verticilles du bas sur la plante.
En ce qui concerne le séchage, c’est un peu délicat. On veut éviter que la plante ne moisisse au séchage, sinon la coumarine risque de se transformer en dicoumarol qui est toxique avec un effet anticoagulant. C’est commun à toutes les plantes contenant des coumarines en fait, comme le mélilot. Donc on va éviter de l’entasser sur une certaine épaisseur, au contraire, on va bien l’étaler sur les claies de séchage, on va s’assurer que la pièce ne soit pas trop humide, quitte à utiliser un déshumidificateur. Et on va s’assurer qu’elle garde une couleur verte et qu’elle ne tourne pas au marron.
On va commencer par son action sur le système nerveux. C’est, globalement, une plante relaxante et apaisante, mais vous allez voir que ça devient intéressant lorsqu’on rentre dans les subtilités.
Le premier point intéressant nous est donné par Fournier, qui nous dit que c’est une plante « contre l’insomnie des enfants et des vieillards ». Valnet rajoute « insomnie des convalescents ».
On va essayer de déchiffrer ce que nous disent ces références du siècle précédent, car elles renferment en général des clés d’utilisation. Si vous positionnez une plante pour les enfants, les personnes âgées et les convalescents, ça veut dire qu’elle est douce et qu’elle est bien tolérée par tous. Même ceux qui sont épuisés et qui ont parfois un peu de mal à tolérer certaines plantes et à les métaboliser sans faire de petites réactions indésirables.
Donc premier point, c’est une plante douce qui aide à mieux dormir. Mais est-ce qu’on n’aurait pas d’autres clés d’utilisation ?
Un terme mentionné chez Valnet, c’est « Neurasthénie ». Un terme qui n’est plus beaucoup utilisé aujourd’hui, mais qui englobe la notion de grande fatigue physique et mentale, d’être usé par la vie, un peu au bout du rouleau, et ceci provoque déprime, manque de motivation, parfois trouble du sommeil.
Pour le sommeil spécifiquement, ça me rappelle ce que dit David Winston, un herboriste américain, qui parle de personnes qui sont tellement fatiguées qu’il n’y a plus assez d’énergie, de force vitale pour démarrer et soutenir le processus de sommeil. Donc, est-ce que l’aspérule odorante ne serait pas une plante qui aide à dormir la personne fatiguée et usée par la vie ou par une longue maladie ?
Et en fait, ça me fait aussi penser à l’avoine. Je vous avais fait un épisode à son sujet, et je vous avais expliqué comment, en phytothérapie américaine, on positionne la teinture des fruits laiteux d’avoine pour un système nerveux dans un état de faiblesse et d’abattement profond. Est-ce qu’on n’est pas, aussi, avec une plante qui peut « nourrir » un système nerveux complètement épuisé et déficient ?
D’ailleurs, chez Cazin, dans son ouvrage de 1868, on voit qu’elle est positionnée comme « légèrement excitante »… peut-être juste assez pour relancer le système nerveux et le ramener à l’équilibre.
Globalement, on va dire que l’aspérule aide à calmer les états de stress, d’anxiété et de déprime légère.
On revient à Valnet qui liste « mélancolie » et « hystérie » pour la plante. Ne vous attachez pas trop à ces vieux termes qui ne sont plus utilisés aujourd’hui, du moins dans le lexique des termes médicaux. On va juste essayer de voir la texture qu’ils donnent à la plante. Je vais apposer ma propre interprétation ici, donc on s’éloigne peut-être un peu de ce que Valnet avait en tête. Mais je vois une dualité dans cette plante, qui peut à la fois stimuler un état de déficience nerveuse, de manque de réactivité et de motivation, mais aussi calmer un excès, une hyperréactivité face aux stimuli de la vie.
L’aspérule odorante serait donc, peut-être, l’une de ces grandes équilibrantes des nerfs. Disons que c’est comme ça que j’arrive à donner du sens de ce que les anciens ouvrages ont à nous dire.
C’est peut-être l’une de ces plantes qui devient la fondation équilibrante d’un mélange pour les troubles du système nerveux. En tout cas, j’aime beaucoup l’avoir dans mes mélanges à infusions, et vous allez voir, ça fait des préparations délicieuses à boire :
L’aspérule est positionnée comme une plante digestive. Mais il faut aller creuser et voir ce qu’on entend par ce terme exactement. Soyons précis. Est-ce que c’est une plante qui relance les fonctions digestives d’une manière globale, comme un orchestrateur, comme une gentiane ou une angélique ? Non, je ne crois pas qu’elle soit une grande tonique digestive à action directe.
Elle est classée comme digestive car :
Finalement, ça nous la classe un peu dans la même catégorie que ces autres plantes qui calment simultanément les symptômes d’une digestion difficile (en particulier si spasmodique) et les excès du système nerveux, comme la mélisse ou la camomille matricaire.
L’aspérule odorante agit sur le système circulatoire, spécifiquement sur les insuffisances veineuses et lymphatiques. On dit qu’elle et anti-œdémateuse, c’est-à-dire qu’elle aide à résorber les œdèmes qui seraient dus à une faiblesse veineuse ou lymphatique.
Donc, on l’a positionnée dans le passé pour les hémorroïdes, les insuffisances veineuse mineure, les thrombophlébites, les lymphœdèmes. Là encore, on la rapprocherait du mélilot avec sa teneur en coumarine (Bruneton nous dit que la plante sèche en contient environ 1 %).
Plutôt en prise interne ici, et idéalement combinée avec des plantes contenant une diversité de tanins, comme la vigne ou le noisetier ou d’autres.
Passons à un point intéressant. L’aspérule est parfois positionnée comme plante du foie dans la tradition. Et purement basé sur son goût, intuitivement, on ne voit pas trop comment elle pourrait être une dépurative du foie, par exemple comme un pissenlit ou un artichaut ou une fumeterre. Alors certes, elle est très diurétique, donc on pourrait dire que c’est une dépurative rénale, mais côté foie, on a un peu du mal à voir comment elle pourrait agir.
J’ai trouvé l’indice chez Matthew Wood qui dit qu’elle décongestionne le système de drainage autour du foie. D’ailleurs Cazin parle lui aussi d’engorgement du foie. Ce qui nous ramène à sa propriété drainante du système veineux et lymphatique aux endroits où il y a engorgement.
Pourquoi y aurait-il congestion au niveau du foie ? Les causes peuvent être multiples. On va bien sûr écarter les causes pathologiques qui peuvent être de nature insuffisance cardiaque, hépatite, jaunisse, etc. Ça, c’est pour la profession médicale.
Mais y a-t-il des situations de la vie qui provoquent une congestion sans état de pathologie associé ? Oui, par exemple on peut avoir une congestion après un repas un peu trop lourd, ou après une période d’excès, donc on pourrait rajouter une sous-propriété digestive qui est décongestionnante hépatique.
En tout cas, le point important, c’est le suivant : je ne pense pas que ce soit nécessairement une plante dépurative, qui stimule l’activité des hépatocytes, qui augmente la sécrétion biliaire. Elle me parle beaucoup plus en tant que circulatoire et décongestionnante de l’organe.
Nous avons une indication pour les bouffées de chaleur, qui nous est donnée par le docteur Jean-Michel Morel, je cite : « les plantes à coumarines agissent bien sur les bouffées de chaleur, à faible dosage« . Pour le mélilot, il explique que si on dose trop, au contraire, on va créer un effet de congestion et de vasodilatation, ce qui n’est pas désirable dans le cas des bouffées de chaleur, ça va aggraver les symptômes.
Donc si aggravation, Morel dit de baisser les doses pour le mélilot, mais je crois comprendre qu’il parle des plantes à coumarines en général.
Donc on pourrait mettre l’aspérule odorante en faible proportion dans un mélange pour les bouffées de chaleur, pour ne pas trop le doser. Je n’ai personnellement pas d’expérience avec l’aspérule dans le contexte des bouffées de chaleur, mais si vous en avez, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire.
En application externe, nous avons une utilisation assez intéressante comme réparatrice des plaies et calmante des brûlures. Jus de la plante fraiche, infusion en compresse, teinture diluée, etc. En faire un macérat huileux ou un onguent comme on ferait avec le gaillet gratteron.
On a d’ailleurs une étude faite sur animaux qui démontre son aspect réparateur sur les brûlures, avec des effets supérieurs lorsqu’on utilise une forme aqueuse par rapport à une forme alcoolique (Kahkeshani 2013).
J’en profite pour rappeler que les coumarines ne sont pas anticoagulantes comme on pourrait le lire à certains endroits. Je vais citer le docteur Morel ici :
« Ces principes actifs sont principalement des anti-inflammatoires à tropisme vasculaire, souvent antiagrégants plaquettaires, et stimulant de la protéolyse macrophagique en accélérant le drainage lymphatique. Ils ne sont pas anti-coagulants contrairement au dicoumarol qui en dérive, à l’origine des anticoagulants de synthèse« .
Vous vous souvenez ? Si on fait mal sécher l’aspérule et qu’elle fermente, on va transformer la coumarine en dicoumarol qui est un anticoagulant puissant que l’on retrouve dans les premières versions de la mort aux rats, on tuait les rats par hémorragie. Mais dans l’aspérule ou le mélilot, pas de dicoumarol.
Cela dit, prudence, on évitera à forte dose ou sur le long terme chez la personne :
Morel pousse un peu plus loin les précautions en nous disant « Utiliser à faibles doses et peu de temps en raison de risques hémorragiques potentiels« .
Dernier point, la plante pourrait provoquer des maux de tête à fortes doses, peut-être qu’on peut expliquer ceci par le point soulevé par Morel au sujet de la congestion à la tête et vasodilatation.
Voilà qui termine cet épisode sur l’aspérule, j’espère que vous l’avez trouvé utile. S’il vous en reste un peu dans vos placards, plutôt que de la faire macérer dans du vin blanc, je pense que vous pouvez maintenant la tester en tisane et voir si elle vous fait du bien.
Merci pour votre écoute, à très bientôt !
Kahkeshani N, Farahanikia B, Mahdaviani P, Abdolghaffari A, Hassanzadeh G, Abdollahi M, Khanavi M. Antioxidant and burn healing potential of Galium odoratum extracts. Res Pharm Sci. 2013 Jul;8(3):197-203. PMID: 24019829; PMCID: PMC3764671.
Bruneton, J. (2016). Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales.
Valnet, J. (1986). Phytothérapie : se soigner par les plantes. LGF/Le Livre de Poche.
Morel, J.-M. (2002). Traité pratique de phytothérapie. Éditions Grancher.
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13 réponses
Pour la « décongestion du Foie », il y a sûrement un lien à faire avec les courants de médecine ancestrales. En Ayurveda l’Aspérule par son goût sucré, astringente et amer chasse la chaleur et l’humidité du sang (Vata-Pitta). A ce titre elle dissous les déchets qui encombre rakta dhatu (le sang) et rasa dhatu (les lymphes et j’insiste ici sur « les » lymphes). Le déchet de rakta est pitta (le feu humide) et le déchet de rasa et kapha (le froid humide). Cette humidité stagne dans le système portale (qui ramène les nutriments au foie) et fait pression entre autre sur l’intestin et sur le plexus anal créant parfois des hémorroïdes (nous utilisons l’aspérule à cet effet aussi). Libérer le système portale, c’est libérer la congestion du Foie ou plutôt l’axe intestin grêle/foie. Tout ce qui engorge le réseau mésentérique créer un défaut d’absorption et d’assimilation, on oublie souvent cet axe en cherchant à dépurer l’intestin et/ou le Foie, mais bien souvent c’est cette circulation intestinale qui beugue et qui se relance plutôt que le foie ou l’intestin seul.
En Ayurveda toute chaleur humide qui congestionne la « racine du sang » (l’axe foie-rate-mésentère) va automatiquement libérer les états de pensées de rumination et de de décompensation émotionnelle cités par Christophe dans son poste. Pour nous en Ayurveda, c’est bien parce que il y a cette action de terrain sur « le foie-racine du sang-Pitta/vata » que l’aspérule à son activité sur le système nerveux et son apaisement (en libérant la chaleur qui « irrite le mental »). Nous ne considérons pas ces deux activités séparément mais concomitantes.
Merci pour cette passion paratgée sur les plantes.
bonsoir la team d althea,, vous m ‘avez perdu, y a du dicoumarol ou pas dans l aspérule et le mélilot. Merci pour tout ce savoir partagé.
bonjour Renders
Les coumarines présentes dans l’aspérule odorante peuvent se transformer en dicoumarol par un processus biochimique spécifique lorsqu’il y a fermentation ou altération de la plante, souvent due à la moisissure.
Donc pour répondre à votre question , il n’y a pas de dicoumarol dans l’aspérule, mais si cette dernière est mal séchée elle peut devenir toxique.
Une de mes amies allemandes originaire de la Forêt Noire appelle cette plante « la vanille du pauvre ». Elle est consommée comme boisson en Allemagne mais aussi comme aromatisant pour les desserts. Toutefois, nos voisins outre-Rhin recommandent eux aussi de ne pas en abuser. Merci pour ces explications qui complètent avec précisions les informations empiriques de mon amie !
Bonjour Christophe,
Merci pour ce nouveau partage et mes meilleurs vœux à vous et toute l’équipe. Pouvez-vous me donner les références des ouvrages que vous avez sous le coude dans la vidéo? Les lavandes, chaga?
Merci
Bonjour Francine
Je vous invite à aller sur le site de l’AFC vous les trouverez https://www.cueillettes-pro.org/cueillir/le-guide-des-bonnes-pratiques
Bonjour Christophe, merci, très intéressant. Je l’ai bretonnisée, elle va bien !! Est ce qu’on pourrait dire de l’aspérule qu’elle stimule le système nerveux parasympathique?
Bonjour Marielle
Cette formulation est correcte, mais elle peut prêter à confusion si l’on ne précise pas ce que l’on entend par « stimuler » le parasympathique, je lui préfère l’idée de :favoriser l’activité du parasympathique, l’aider à calmer les excès du sympathique. (oui je sais je chipote) 🙂
Je suis RAVIE de cet article sur l’aspérule odorante, que je cultive au jardin avec succès depuis 3 ans.
Les approfondissements sur les connaissances que j’avais déjà acquises sont une bénédiction pour moi en ce moment : état grippal en janvier donc tendance déprime et système nerveux en galère. La mélisse étant la plante la plus utilisée chez moi, je vais dès aujourd’hui les combiner et voir comment ça se passe !
Merci beaucoup. Je vous lis toujours avec une grande curiosité, et beaucoup de plaisir.
J’habite le sud de la Belgique (Arlon) où la tradition, vers le mois d’avril est de cueillir l’aspérule et de fabriquer le maitrank, qui sera fêté le 3ieme dimanche de mai. De nombreuses recettes de maitrank courent mais seuls les Arlonnais le font en toute simplicité et bon! Mais vraiment , avant que la plante ne fleurisse! J’ai étudié pendant 2 ans à l’école des plantes Flores Aurei à l’abbaye d’Orval et l’an passé, mon groupe de travail a présenté au public présent, différentes utilisations de l’aspérule. —Le maitrank,
– une confiture d’orange au Maitrank faite avec les oranges et les citrons qui ont macéré dans le maitrank,
– une tisane que je prépare depuis très longtemps, mes enfants l’aimant autant que les adultes je l’ai baptisée tisane de la famille ( 1/4 de chaque : aspérule , jeunes feuilles de ronce, de fraisiers et de framboisiers)
– des sachets en coton avec de l’asperule à suspendre dans les armoires pour éloigner les insectes du style mites et pour parfumer le linge
-des sachets d’asperule et de mélisse à glisser dans la taie d’oreiller ou dans le doudou d’un enfant pour bien dormir.
-du sirop d’aspérule , parce que c’est bon
– un macérât huileux d’aspérule et un baume( baume des bois) qu’on utilise sur les coupures , les zones de peau sèche , de psoriasis , et qui redonne de l’éclat aux tatouages
-en pâtisserie, on a fait des financiers à l’asperule, vraiment trop bon.
Nulle part nous n’avons trouvé de liens avec le désengorgement hépatique .
bonjour ziza
si vous relisez bien le chapitre , Christophe parle d’indices
je cite « J’ai trouvé l’indice chez Matthew Wood qui dit qu’elle décongestionne le système de drainage autour du foie. D’ailleurs Cazin parle lui aussi d’engorgement du foie. Ce qui nous ramène à sa propriété drainante du système veineux et lymphatique aux endroits où il y a engorgement. »
passionant comme d’habitude ! il y a beaucoup d’Aspérules dans mon coin, dans tous les sous bois humides à proximité de la rivière à 500 m de la maison.
Je vais au printemps prochain essayer cette plante que je connais si peu.
Merci cher Christophe pour ce partage de tes connaissances impressionnantes du monde végétal.
Merci beaucoup pour toutes ces explications très éclairantes !!