Cystites Récidivantes - Échange Avec Laure Martinat : (abonnez-vous au podcast ici)
Bonjour, je suis aujourd’hui avec le docteur Laure Martinat, et on va parler de plantes et micronutrition pour les problématiques de cystites récidivantes, un sujet qui concerne de plus en plus de personnes aujourd’hui. Laure est anesthésiste-réanimateur. Son dernier livre, que j’ai ici, s’intitule « Immunité, maladies infectieuses et convalescence ». Elle est aussi naturopathe, et on va d’ailleurs parler de son expérience qui n’est pas typique du tout, vous allez voir.
Bonjour Laure, comment vas-tu aujourd’hui ?
Bonjour Christophe. Ça va très bien. Je te remercie pour ton invitation, on va passer un moment ensemble bien agréable.
La dernière fois qu’on s’est parlé, tu sortais du bloc opératoire si je me souviens bien, ou du moins tu étais en tenue de bloc, et je ne te cacherai pas que ça m’a un peu surpris, car je n’ai jamais eu d’invités qui sortaient du bloc. Mais bon, je me suis dit évidemment, avec un profil atypique comme le tien, eh bien ça fait des situations atypiques. Le modèle que je connaissais, c’est le modèle du médecin qui s’est par la suite intéressé aux plantes, à la phytothérapie, à la naturopathie, parfois tout de suite après ses études de médecine. Mais toi, tu as fait l’inverse, tu es naturopathe devenue médecin. Parle-nous un peu de cette période de ta vie pendant laquelle tu es naturopathe, et tu décides d’aller étudier la médecine… Qu’est-ce qui se passe dans ta tête à cette période ?
Effectivement, j’ai fait les choses à l’envers par rapport à ce qui se fait classiquement. J’ai commencé par des études de naturopathie. J’ai trouvé ça très intéressant de travailler sur la prévention, l’hygiène de vie, le maintien de la santé, puis il y avait surtout cette approche globale du patient et de l’individu pour les naturopathes, que je n’avais pas connue au cours de ma vie. Parce que pour moi, la médecine, c’est quelque chose de très carré. La médecine allopathique, on traitait les symptômes, le patient, etc. On n’avait pas nécessairement cette vision globale donc j’ai trouvé ça très intéressant au cours de mes études en naturopathie, mais j’ai voulu aller un petit peu plus loin. Je voulais aller dans la thérapeutique assez poussée, prendre en charge des pathologies parfois lourdes, etc. Je me suis posé la question « Comment, est-ce que je peux faire ça avec ma casquette de naturopathe ? » C’était une évidence, il a fallu faire la Fac de médecine et l’idée, c’était d’avoir cette double casquette, d’un côté, la naturopathie, de l’autre, la médecine allopathique et je mets tout ça ensemble. L’idée étant de prendre en charge les personnes, à la fois de façon globale, mais aussi de façon très personnalisée. C’est ce que l’on appelle maintenant le concept ou la médecine de santé intégrative. J’ai essayé de faire ça, il n’y a pas loin de dix ans, parce que j’ai eu mon diplôme de naturopathie en 2011. L’idée, c’était d’avoir cette double casquette pour cette approche plus globale et personnalisée, des individus.
Pourrais-tu nous dire rapidement comment tu combines aujourd’hui, ces deux chapeaux – médecin et naturopathe ?
D’une part, j’ai une activité d’anesthésiste-réanimateur. Je travaille au bloc opératoire, où là, je fais de l’anesthésie. J’amène les approches complémentaires au bloc opératoire, ne serait-ce parce que finalement, l’anesthésie, on y est déjà sensibilisé, on fait beaucoup d’hypnose au bloc opératoire, donc on avait déjà des approches complémentaires. J’ai essayé de développer toutes ces approches en milieu hospitalier. J’ai mis en place des ateliers de préparation à l’anesthésie, à la chirurgie. On fait des exercices respiratoires, de la cohérence cardiaque. On fait pas mal d’aromathérapie aussi, d’aromachologie. Je voulais développer aussi de la consultation libérale et les choses se font faites à l’envers, parce que je voulais apporter ça à l’hôpital, je pensais que ça allait être difficile. Eh bien, non, ça a été l’inverse, j’ai plus développé mon projet hospitalier et j’ai mis en place, là, des consultations de médecine intégrative à l’hôpital. Je travaille au Centre Hospitalier de Dax. Pour l’instant, c’est dédié aux patients qui sont dans un parcours de soin, mais l’idée, c’est de les accompagner de façon plus globale. Je fais beaucoup de cancérologie, notamment de cancers du sein, etc. et je travaille de façon conjointe avec mes collègues, les chirurgiens, les oncologues, les radiothérapeutes. Je ne me substitue à personne, j’apporte quelque chose en plus et du complément pour travailler de façon complémentaire avec mes autres collègues.
Tes patients ont bien de la chance d’avoir cette double vision des choses. On en parlait la dernière fois, mais c’est à se demander quelles sont les plantes qui te donnent autant d’énergie pour accomplir tout ça. Mais ça, ça fera peut-être l’objet d’une autre discussion, aujourd’hui, on parle de cystites. Je pense que tu as dû voir de nombreux cas, j’ai moi-même travaillé avec pas mal de personnes au fil des années. On va parler de cette problématique chez la femme surtout. On estime qu’une femme sur deux souffrira de cystite dans sa vie. Ça peut arriver à l’homme, mais c’est beaucoup moins courant, donc c’est la femme qui est à l’honneur dans cette discussion. On va aussi mettre les cystites interstitielles de côté et se concentrer sur la cystite infectieuse « classique ». On va essayer de donner des conseils pratiques à ceux qui nous écoutent. Mais d’abord, j’aimerais que tu nous resitues un peu le contexte actuel. On parle de quel type d’infection pour la cystite récidivante, quelle bactérie est la plus impliquée, qu’en est-il de la résistance aux antibiotiques aujourd’hui ?
C’est un vrai sujet. D’abord, la cystite, comme tu l’as dit très justement, ça touche essentiellement la femme. Ce sont des cystites bactériennes qui sont dues à des bactéries et la principale bactérie en cause, elle s’appelle Escherichia coli. Il y a plusieurs souches et on les regroupe sous le nom d’Escherichia coli uropathogènes. « Uro », c’est pour le système urinaire et pathogène, c’est parce que ce sont les agents pathogènes qui agressent et qui infectent notre système urinaire et donc la vessie, chez la femme. On est dans un problème d’antibiorésistance majeur, ça fait déjà plusieurs années qu’on en parle, mais le problème ne cesse de s’accroître, parce que l’avènement du traitement contre les bactéries, ça a été la découverte des antibiotiques. On s’en est beaucoup servi, trop servi. On a utilisé les antibiotiques, on a exposé les bactéries à des traitements antibiotiques et elles ont développé des mécanismes de résistance. C’étaient des bactéries, qui, initialement, étaient sensibles, étaient tuées par ces antibiotiques, mais petit à petit, elles se sont adaptées et elles ont développé des mécanismes de résistance, qui leur permettent de résister aux traitements antibiotiques et qui deviennent inefficaces. C’est un véritable problème et ça l’est particulièrement pour la cystite, parce que comme tu l’as dit très justement, ça va toucher beaucoup de femmes, pas loin d’une sur deux. On a la problématique des cystites récidivantes, des femmes qui font plusieurs épisodes dans l’année de cystites. On les expose à des antibiotiques et les bactéries développent ces mécanismes de résistance et on se retrouve avec des Escherichia coli que l’on appelle souvent BLSE pour béta-lactamases à spectre élargi. Ça veut dire qu’elles ont développé des mécanismes de résistance à la majorité des antibiotiques de la grande famille des béta-lactamines et ça, ça fait partie des antibiotiques de référence dans le traitement des cystites, donc c’est un vrai problème. Comment est-ce que l’on diminue ces résistances aux antibiotiques ? La première chose, c’est de ne pas utiliser des antibiotiques et de travailler sur la prévention. Et ça, c’est quelque chose que l’on sait très bien faire en naturo par exemple.
C’est ça et bien sûr, utiliser les plantes pour combiner la prise d’antibiotiques. On va en reparler dans le contexte de cette discussion. Vu que tu me tends la perche au sujet de la naturopathie, du coup, j’aimerais introduire les différents leviers d’action qui vont nous aider à aborder cette problématique de cystite. Dans notre pratique, on s’intéresse énormément aux différents piliers du bien-être. Parce qu’on sait très bien que ces problématiques récidivantes se développent sur des terrains qui sont déséquilibrés et qui doivent être renforcés si on veut se sortir de ces cycles infernaux.
Parmi tous les piliers avec lesquels on travaille, je vais en faire ressortir 4 qui me semblent super importants. Bien sûr, la liste n’est pas exhaustive, et puis ça va dépendre de chaque personne et son historique, c’est pour ça qu’on a toute une partie de la discussion dans laquelle on essaye de comprendre d’où vient cette personne, mais dans l’ensemble, on va très souvent devoir travailler sur ces 4 fondations.
Pilier 1 : la flore intestinale et vaginale
Pilier 2 : l’immunité
Pilier 3 : la gestion du stress
Pilier 4 : l’alimentation, notez que tout ceci n’est pas donné par ordre d’importance. Tous ces piliers sont importants.
Donc lorsqu’on accompagne une personne qui subit ces cystites récidivantes, on va faire un gros travail de prévention pour interrompre ce cycle. On peut agir en attaque bien sûr, on va donner des solutions plus tard, en s’assurant que la personne consulte son médecin sans attendre si nécessaire, mais le plus gros du travail se fera en prévention.
Laure, je vais te laisser nous parler du premier pilier, la flore intestinale et vaginale. Pourquoi est-il si important, et j’aimerais en particulier que tu nous expliques 2 choses. Numéro 1, pourquoi l’écosystème qui se trouve dans le gros intestin va influencer l’écosystème vaginal ? Et numéro 2, et ça, c’est une question qui revient très souvent, le système urinaire et le système reproducteur, ce sont deux systèmes différents, pourquoi est-ce que l’écosystème vaginal influence le risque de développer des cystites qui se trouvent dans un autre système ?
Effectivement, la flore ou ce qu’on appelle notre microbiote, c’est quelque chose de fondamental. Il y en a plusieurs comme tu l’as si bien dit, le microbiote intestinal, le microbiote vaginal, qui nous, dans le contexte, sont nos microbiotes d’intérêt. Ce qu’il faut savoir, c’est que c’est quelque chose qui se construit au cours de la vie, surtout dans les premières années de vie, chez l’enfant notamment. Quand on naît, on n’a pas de microbiote, c’est dès les premières secondes et les premières minutes, puis les heures, les jours, etc. que le microbiote se construit. Il est propre à chacun. Il va se développer chez l’enfant à peu près jusqu’à l’âge de quatre ans. C’est la première étape qui est fondamentale. Ensuite, il continue de se moduler jusqu’à l’âge à peu près de 18, 20 ans. Ensuite, il est relativement stable, mais il va continuer à évoluer en fonction de ce à quoi il va être soumis, à la fois notre alimentation, mais aussi toutes les substances toxiques qui peuvent le perturber. Ça, c’est très vrai pour les antibiotiques, parce que les antibiotiques tuent les bactéries et le microbiote est fait de bactéries. Ce sont des bactéries amies, on vit avec elles en symbiose, en synergie, mais quand on prend des antibiotiques, ils ne font pas le tri entre la bactérie qui est responsable de la cystite et les bactéries amies de notre flore vaginale ou intestinale. Ça va, pour faire simple, tout abîmer, donc on a un retentissement.
Mais il n’y a pas que les antibiotiques, les anti-inflammatoires, le tabac et les hormones. Les hormones sexuelles, en particulier les œstrogènes, vont avoir une influence très importante sur notre microbiote. Notre microbiote intestinal, mais aussi et surtout, sur notre microbiote vaginal chez la femme. Ces microbiotes, ils ont différents rôles. C’est surtout un rôle de protection, notamment dans la sphère vaginale. Il ne faut pas oublier que le vagin, en anatomie, c’est une cavité qui est ouverte sur l’extérieur, donc il faut qu’elle soit protégée et tout le microbiote, toutes les bactéries qui s’y trouvent, elles participent à maintenir une sorte de barrière de protection pour que l’on reste en bonne santé. Il y a un lien très étroit entre le système génital, le système digestif et le système urinaire. D’abord, ça s’explique par l’anatomie. Quand on regarde comment est faite l’anatomie chez la femme, on a le système urinaire avec l’urètre. L’urètre, c’est le petit tuyau qui va de la vessie à l’extérieur, par lequel on urine. Chez la femme, il est extrêmement court, il fait 3,5 cm donc on voit que les bactéries n’ont pas beaucoup de chemin à faire. On a juste derrière, quand on va de l’avant vers l’arrière, le système vaginal avec la flore vaginale qui nous protège et la partie terminale du système digestif. Tout ça, c’est accolé et on a un passage potentiel de bactéries de l’un à l’autre et aussi, par le périnée. Comme tout est très rapproché, certaines règles d’hygiène quand elles ne sont pas bien respectées. Ça ne veut pas dire qu’il faut tout décaper, il y a une flore au niveau du périnée qui est normale, qui est très importante, qui nous protège aussi. Tout est une histoire d’équilibre, c’est comme dans un jardin. J’aime beaucoup parler du microbiote comme un jardin. On peut le laisser à l’abandon, laisser les choses se détériorer et c’est le jardin à l’abandon, ou au contraire, on peut l’entretenir de la bonne façon. C’est très important de soutenir et de soigner son microbiote intestinal, vaginal aussi. En sachant qu’au niveau de la sphère urinaire, on n’a pas de flore normale quasiment. L’arbre urinaire, tout le système urinaire, est stérile, sauf, comme je l’ai dit, cette petite partie terminale de l’urètre qui est colonisée de façon normale par les petites bactéries du périnée, on appelle ça la flore commensale. Elle est normale. Il y a certains facteurs qui vont jouer sur une transmission plus facile, à la fois mécanique comme la constipation, on en reparlera. Ce sont des facteurs qui peuvent modifier nos flores et aussi favoriser le passage des bactéries du système digestif. Escherichia coli, c’est une entérobactérie, elle vient de notre système digestif. Elle vit normalement dans notre système digestif, simplement, elle se retrouve au mauvais endroit, elle colonise les voies urinaires et elle infecte les voies urinaires, mais elle vient de notre système digestif. Notre microbiote a un rôle barrière et il intervient aussi dans notre immunité par exemple, il a un rôle fondamental, mais ça, tu vas nous en parler.
Tout à fait, c’est vrai. Pour conclure, il n’y a pas mal à faire potentiellement du côté des probiotiques. On parle beaucoup aussi des aliments fermentés. Aujourd’hui, peut-être que l’on va plus en parler dans une partie alimentation. Effectivement, l’importance du microbiote intestinal nous fournit une excellente transition vers l’immunité. Il y a un impact direct sur le système immunitaire, sur la solidité de l’immunité. On a besoin d’un système immunitaire solide pour prévenir les infections. On en a longuement parlé pendant ces 2 années de covid, on a vu un réveil de la population sur ce concept de bouclier immunitaire. Tu nous as donné des outils pour prendre soin de la flore intestinale, et on sait aujourd’hui que l’immunité est énormément influencée par la flore intestinale. Si la flore est déséquilibrée, s’il y a dysbiose, cela provoque des déséquilibres immunitaires. Mais l’immunité dépend aussi de tellement d’autres facteurs d’hygiène de vie... si on n’a pas une bonne vitalité, qu’on tire un peu trop sur la ficelle, qu’on dort mal, on sait que l’immunité va chuter d’une manière significative.
Et ça, on n’y pense pas assez. On va se ruer sur les fameuses plantes immunostimulantes. Je vais en mentionner une dans quelques minutes, bien sûr, on est là pour vous donner des outils. Mais il y a tellement plus important. Plus important, mais moins facile à remettre à plat. Parce que ce n’est pas facile de remettre en question une vie à 100 à l’heure avec un stress significatif et pas assez d’heures de sommeil, que l’on court et que l’on court.
Et juste pour insister sur le sommeil. Prenons une étude de 2015, faite sur des personnes en bonne santé. On les expose au rhinovirus, donc le virus qui provoque le rhume classique. Ceux qui dorment moins de 6 heures par nuit sont 4 fois plus susceptibles d’être malade que ceux qui dorment plus de 7 heures. Bien sûr, on ne peut pas démontrer de causalité dans ce genre d’études, on est dans la corrélation, et il y a tout un tas de facteurs confondants. Mais si on prend la masse d’études à notre disposition, on voit bien qu’une intervention comme mieux dormir, ça aura un énorme impact sur l’immunité et la prévention de ce type d’infections récidivantes.
Ceci dit, on a aussi des plantes immunostimulantes, j’y arrive, qui peuvent nous aider. On les prend quand exactement ? Alors, pas tout le temps non plus, ce n’est pas le but, on n’a pas des carences de plantes médicinales. J’aime bien les conseiller lorsque la personne arrive à me dire à quel moment elle rentre dans une période à risque. Et si on parle de cystites récidivantes, en général, la femme connaît bien ces périodes. Si c’est une personne qui travaille beaucoup, ça sera peut-être à la fin d’un gros projet. Parfois, c’est en période de vacances lorsqu’on fait un peu trop la fête, qu’on mange un peu n’importe comment et qu’on dort peu. Si on arrive à comprendre ces tendances, alors on va faire une cure de 3 ou 4 semaines dès qu’on sent que ça dérive. Ici, la plante que je recommande, ça ne te surprendra pas, c’est l’échinacée. C’est une des grandes plantes que l’on utilise souvent. Je préfère les formes alcoolature des racines fraîchement ramassées si on me donne le choix. On sait la cultiver, elle se cultive très facilement au jardin, on a des producteurs qui la travaillent. Et personnellement, pour un adulte de 70 kg, je me cale sur l’expérience américaine, une centaine de gouttes par prise pour une bonne efficacité, 2 fois par jour dans ces périodes où on suspecte une immunité faible.
Un autre facteur qui influence grandement l’immunité, c’est le stress. Pourrais-tu nous en dire un peu plus, et nous expliquer comment tu intègres cette réflexion dans la vie de la personne et dans tes conseils ?
Le stress, je pense que c’est quelque chose que l’on néglige, que l’on oublie. Il faut prendre un peu de recul, il ne faut pas nécessairement se centrer comme tu l’as dit très justement, sur la cystite. Il faut prendre de la hauteur pour voir les choses de façon plus globale et le stress, c’est le modèle de l’élément qui déprime notre système immunitaire. Ça, c’est très vrai. Je pense que ce que je vais dire, tout le monde le sait et on va tous dire « Ah oui ! » L’exemple le plus frappant où on se le dit, c’est le bouton d’herpès qui sort, le fameux bouton de fièvre. On est fatigué, on travaille beaucoup, on est très stressé et il y a beaucoup de personnes qui disent « ça commence à me picoter », mais ça, c’est normal, je suis fatigué, stressé, je ne dors pas bien, je vais avoir un bouton de fièvre. Pourquoi ? Parce que le virus de l’herpès, on l’a globalement presque tous en nous, il est maintenu sous clé. Je fais des petits raccourcis, mais c’est comme ça, on arrive à le maintenir sous clé, enfermé et quand on est très stressé, on a une baisse de notre immunité. Ça, ça a été démontré dans la littérature scientifique, on a le stress qui est un facteur de dépression de notre système immunitaire, le virus peut ressortir et il donne libre cours à ce qu’il sait faire, être infectant et donner ce fameux bouton de fièvre.
Donc le stress, il va falloir le prendre en charge. Comme tu l’as dit, il va falloir travailler sur le sommeil aussi, parce qu’on a un vrai lien entre stress, immunité et sommeil. Il y a des scientifiques qui s’y étaient intéressés qui avaient montré que quand on a des troubles du sommeil, les troubles du sommeil font le lit des troubles de l’humeur et de l’anxiété, qui elle-même, favorise la dépression du système immunitaire. C’est un véritable cercle vicieux, donc moi, j’aborde toujours les choses de façon plus globale. Je travaille sur le stress et comment, je travaille dessus ? La règle, c’est d’essayer d’identifier les facteurs à l’origine du stress et de les supprimer. Ça, c’est très facile à dire, en pratique, c’est compliqué. Quand, c’est au niveau du travail, quand c’est sa vie qui est compliquée, etc... là, on discute, on essaye de mettre en place des petites stratégies pour essayer d’amoindrir l’effet de ce facteur stressant. Ensuite, on va travailler soit avec des plantes, soit en aroma. Par exemple, j’aime bien travailler avec l’aromathérapie, l’aromachologie aussi, beaucoup de travail à ce niveau-là et d’autres approches comme la sophro, etc. Tout ça, ça va travailler de façon complémentaire et c’est apporter des outils à l’individu pour mieux gérer ce stress. Je le vois comme ça. C’est d’autant plus important quand le stress est chronique, parce que là, il fragilise notre immunité de façon durable et c’est comme ça qu’on a des infections qui sont récidivantes. Ça peut être des infections au niveau de la sphère ORL comme tu le disais tout à l’heure, les rhumes par exemple, mais aussi des cystites récidivantes. C’est vrai, je suis honnête, dans la littérature scientifique, il n’y a pas de lien direct entre stress et cystite ou récidive de cystite, mais par contre, on a quand même ce fameux lien indirect, ce sont des corrélations, entre stress, diminution de son immunité, fragilité et je fais de nouvelles cystites. C’est aussi parce que la cystite récidivante, en elle-même, elle est un facteur de stress, ne serait-ce que par son retentissement sur la vie personnelle, la fatigue, le fait que l’on prenne des antibiotiques qui altèrent notre flore. Il y a des études récentes qui sont sorties, qui ont montré qu’une altération du microbiote intestinal favorisait la survenue de troubles de l’humeur. On voit ce lien toujours très étroit entre intestin et cerveau, donc à mon sens, c’est très important de travailler et moi, encore une fois, j’aime beaucoup l’aroma pour travailler sur le stress. On a ces fameuses plantes adaptogènes, tu les connais très bien, la rhodiola quand on est sur quelque chose plutôt psychique, avec une fatigue intellectuelle très importante. Il y a d’autres outils aussi très complémentaires et les plantes adaptogènes ne sont pas faciles d’emploi, beaucoup de praticiens ne savent pas les manipuler et elles ne sont pas la solution à tout. En-tout-cas, elles ne sont pas la solution ultime au stress.
C’est ça, c’est une boîte à outils complète. C’est vrai que nous, on est souvent dans notre petit bac à sable des plantes médicinales et on aimerait que tout soit résolu avec les plantes, mais pour des problématiques comme ça, c’est beaucoup plus vaste. Et le but, comme tu disais, ce n’est pas de faire disparaître les sources de stress dans notre vie, parce que c’est impossible, mais c’est de bâtir une vraie résilience face à ce stress. C’est un travail de longue haleine, mais c’est ce genre de chose qui fait une grosse différence sur les infections récidivantes. On insiste, mais c’est pour une bonne raison.
J’aimerais ouvrir une petite parenthèse, en fait, je vais rajouter un paramètre qui ne fait pas partie des 4 piliers de notre discussion, c’est la congestion du petit bassin. Et ceci, c’est vraiment basé sur mes observations, au fil des années, c’est quelque chose qui est ressorti. Le fait est que si ça circule mal dans la région pelvienne, ça va introduire un facteur de risque chez la personne qui fait des cystites récidivantes. Ce qui parait tout à fait logique, si d’un point de vue sanguin et lymphatique, on a une stase, l’organe ne peut pas bien fonctionner.
Pourquoi est-ce qu’on aurait une stase ? Eh bien, peut-être qu’il y a une faiblesse du retour veineux, « mauvaise circulation » comme on dit, peut-être qu'il y a une inflammation digestive qui crée une congestion dans cette zone, en fait toute inflammation et congestion colocalisée dans cette zone n’est pas désirable. Peut-être que c’est une situation de constipation chronique. Ce n’est pas quelque chose qu’on va observer chez tout le monde, mais lorsque cette situation est présente, alors il est bon de donner quelques conseils comme bouger régulièrement, ne pas trop rester en position assise. Faire des pauses pour aller marcher. Voir si on peut travailler en position debout. Et du côté plantes, on a d’excellents choix pour décongestionner le petit bassin justement. Comme l’achillée millefeuille qui est une pharmacie à elle seule, comme le cyprès, le lamier blanc. S’il y a constipation chronique, peut-être, on va penser au psyllium ou aux graines de lin ou autre. Donc, personnellement, lorsque cette situation est présente, j’essaie d’intégrer ça dans le conseil pour décongestionner et pour faire bouger.
Je referme cette parenthèse, et je te repasse la main pour que tu nous parle de l’importance de l’alimentation. Que pourrais-tu nous conseiller ici, sachant que c’est un vaste sujet. Y a-t-il des styles alimentaires qui sont plus adaptés ici ?
Tout à fait. Je pense qu’à partir du moment où on est dans une problématique, mais c’est vrai pour tous les jours, où on veut soutenir son immunité, optimiser le bon fonctionnement de son organisme, il faut être dans une logique d’alimentation anti-inflammatoire. Ça, c’est parce qu’on vit dans des sociétés qui font qu’on est soumis à de nombreux facteurs qui favorisent l’inflammation, au premier rang desquels, l’alimentation. On a fait un bon « dans le mauvais sens » entre la façon dont se nourrissaient nos parents et nos grands-parents et notre génération et celle de nos enfants se nourrissent. On a globalement une alimentation beaucoup trop pro-inflammatoire. Pour faire très simple, ça va être une alimentation très riche en sucres à index glycémique élevé, ça va être une alimentation dans laquelle on voit de façon récurrente, tous ces aliments que l’on peut classer dans la « malbouffe ». Ce sont tous les produits ultra-transformés, les produits industriels. Il faut faire la chasse aux acides-gras trans. Vous pouvez les dépister sur les étiquettes dès l’instant où vous voyez écrit « huile végétale partiellement hydrogénée ». Même s’ils n’ont pas écrit « partiellement », je pense que vous devez l’éviter. Tous ces acides-gras trans sont pro-inflammatoires, particulièrement délétères en plus pour le bien-être de notre flore intestinale. Faire la chasse à tout ce qui est exhausteurs de goût, conservateurs, qui sont pro-allergisants, qui perturbent notre microbiote.
Tout ça, ça fait le lit de l’inflammation chronique de bas-grade. Qu’est-ce que c’est ? Pour faire simple, il faut imaginer notre système immunitaire comme une armée constamment sollicitée. On va solliciter notre système immunitaire par tout un tas d’agents dans notre alimentation, auxquels il va réagir parce que ce sont des agents défavorables comme les acides gras trans par exemple et il est constamment sur le qui-vive. C’est comme une armée, si on la sollicite en permanence et qu’elle n’a pas de moments de repos, quand bien même, c’est une petite sollicitation à bas bruit, à bas grade, sur le long terme, c’est délétère pour notre système immunitaire. Il faut privilégier une alimentation à tendance végétarienne. Je ne dis pas qu’il faut devenir végétarien, mais il faut se tourner vers des modèles alimentaires comme le régime méditerranéen. J’aime beaucoup le régime Okinawa aussi, on commence à en parler un petit peu plus. Tout ça pour dire que ce sont des modèles alimentaires dans lesquels on laisse une large place aux aliments d’origine végétale, aux produits complets, peu transformés, riches en substances antioxydantes, en omégas 3. On retrouve beaucoup de polyphénols, parce que c’est très coloré, beaucoup de fruits, beaucoup de légumes, des céréales complètes, etc. ça, c’est une alimentation qui va être à tendance anti-inflammatoire et qui va optimiser le bon fonctionnement de notre système immunitaire. Évidemment, les fruits, les légumes, les céréales complètes, les légumineuses, ça apporte beaucoup de fibres alimentaires, les fibres, ce sont des prébiotiques, ça nourrit notre flore intestinale et comme je l’ai dit, c’est comme un jardin, on l’ensemence avec des probiotiques. Les probiotiques, on les trouve dans les aliments lactofermentés comme tu le disais tout à l’heure. Donc, là, c’est, je plante dans mon jardin de nouvelles espèces pour qu’il soit beau et que l’on ait une belle diversité, mais à côté de ça, j’entretiens mon jardin, je le nourris, la terre doit être bonne, il faut qu’il y ait des vers de terre, elle doit être aérée, pas d’engrais de mauvaise qualité, etc. Et là, ce sont les prébiotiques qui vont jouer ce rôle.
Merci Laure. Bravo pour ce tour d’horizon de quelques minutes, je suis impressionné. Pour ceux qui veulent aller plus loin, on a deux experts chez nous, en France, pour ces deux types de régimes il y a plusieurs auteurs. Pour le régime Okinawa, on a le docteur Curtay qui en a beaucoup parlé, qui a beaucoup écrit sur le sujet. Pour le méditerranéen, il y a Michel de Lorgeril qui a fait un grand travail de recherche sur le sujet. Ces gens ont écrit des livres pour vous guider. Ça, c’était un tour d’horizon de l’alimentation. Il est clair qu’on ne pourra jamais rendre justice à tous les paramètres de terrain dans le temps qui nous est imparti, car on a laissé de côté certains piliers comme l’élimination et tous les canaux de détoxification, ou l’activité physique. Ils sont tous importants pour la santé et l’immunité, mais on n’aura pas le temps d’en parler en détail, je pense qu’on a déjà couvert pas mal de choses en prévention.
Je te propose qu’on passe maintenant aux programmes de prévention un peu plus ciblés lorsque les cystites sont récurrentes. Pourrais-tu nous donner quelques conseils en micronutrition et compléments alimentaires en prévention ciblée des cystites ?
En micronutrition, on a quelques outils à notre disposition qui sont très efficaces. Je vais quand même dire un mot de la vitamine D. Je sais, on en a beaucoup parlé ces derniers mois, elle a été mise à l’honneur. On pourrait dire qu’on nous la met à toutes les sauces, mais la vitamine D, elle joue un rôle fondamental dans la bonne santé de notre système immunitaire. Ça, ça a été clairement démontré. Elle a aussi un impact sur la réduction des risques de cystites de façon directe et indirecte. Indirecte, c’est pour le soutien de notre immunité et directe, c’est parce qu’il y a des petites études qui ont montré que quand on supplémente des femmes en vitamine D, on optimise certains mécanismes de défense à l’échelle du système urinaire, et en particulier dans tout ce qui va être la synthèse de certains peptides antimicrobiens. Il faut comprendre que notre organisme, il a déjà des armes pour se défendre contre les infections urinaires, il a déjà des armes pour éviter la colonisation des voies urinaires par des bactéries. Et on sait qu’a priori, quand on supplémente des femmes en vitamine D, on optimise la synthèse de certains peptides antimicrobiens, donc on se défend mieux contre la colonisation et contre les risques d’infection. La vitamine D, je pense qu’on en est tous carencés donc c’est fondamental de se supplémenter. On pourrait en parler pendant des heures. Je pense que les choses qu’il faut retenir pour cibler des points importants, c’est d’abord la supplémentation comme elle est prescrite par les médecins, une ampoule tous les trois mois, ce n’est pas suffisant. Il y a des études qui ont démontré que quand on prend une ampoule, c’est vrai, on augmente fortement son taux de vitamine D, mais ça ne permet pas de la maintenir à un équilibre suffisant et à un taux suffisant sur le long cours. On sait qu’au-delà d’un à deux mois, on repasse sur des taux insuffisants. Si on a une carence avérée, il faut prendre cette dose de charge, mais pour autant, il faut l’entretenir derrière avec une supplémentation quotidienne. On est autour 800, 1 000 à 2 000 unités par jour et on privilégie la vitamine D3, parce que c’est la meilleure forme, celle qui est la mieux assimilée. Ça, c’est pour les petites astuces autour de la vitamine D.
Un bilan sanguin est bien sûr idéal pour valider les taux. Qu’est-ce que tu conseilles en général ? 40 à 50 nanogrammes par millilitre ?
Effectivement, pour ce qui est du taux de vitamine D, les auteurs, les experts, etc. ne sont pas consensuels, on a des taux très variables avec même des taux de carence en dessous de 10, en dessous de 20… Moi, je pense qu’il faut cibler du 40 à 50 nanogrammes par millilitre, ça me semble être un taux satisfaisant, avec la meilleure balance bénéfices/risques. C’est pour ça qu’idéalement, il faut aller voir votre médecin, il faut qu’il vous prescrive une prise de sang, ça se fait facilement en laboratoire, il n’y a pas besoin d’être à jeune pour le dosage de la vitamine D. Comme ça, on sait d’où on part et c’est l’idéal, parce qu’on peut personnaliser la supplémentation. Y a-t-il besoin d’une dose de charge ? Est-ce que finalement, non, on prend juste une supplémentation au quotidien ? Ça permet de personnaliser les choses. Ça, c’est pour la vitamine D.
Et c’est vrai qu’on voit passer des bilans sanguins, je suis constamment surpris, parce que des fois, on regarde les taux, mais c’est vraiment très bas. Ça devient épidémique, on a des carences sur toute la population. On voit ça chez les personnes âgées, on voit ça chez les personnes qui ne sortent pas beaucoup ou qui vivent dans certaines régions où il n’y a pas beaucoup de soleil. Des fois, ça surprend que l’on soit tombé aussi bas.
Oui, c’est vrai. La prévalence de la carence elle très bien portante et on est très surpris. Je le vois aussi, les taux sont toujours très faibles et la supplémentation est fondamentale. Ça, c’est pour la vitamine D. On a la vitamine C. Je pense qu’on ne peut pas s’en passer, parce qu’elle joue un rôle majeur aussi dans le bon fonctionnement de notre système immunitaire. Notre alimentation, on a l’impression qu’elle est riche en vitamine C, mais c’est une vitamine qui est très sensible à la chaleur, à l’oxydation, etc. Donc, finalement, il faudrait pouvoir avoir son jardin, pouvoir prélever les fruits et les légumes presque au jour le jour et ne pas les laisser plusieurs jours dans le frigo. Il faut être honnête, nos modes de vie font que très souvent, on achète des fruits et des légumes et ils restent dans le bac à légumes un certain temps et donc on a une très grosse déperdition de vitamine C. C’est très important de se supplémenter aussi en vitamine C, d’autant plus si vous êtes dans une situation de fragilité, que vous avez tendance à faire des infections urinaires, ORL, etc. à répétition. Il ne faut pas oublier la supplémentation en vitamine C. On peut se supplémenter sans risque, c’est une vitamine très bien tolérée dans l’ensemble et on n’a pas de risque de surdosage majeur avec les doses que l’on trouve dans les compléments actuellement. Même si vous avez de bons apports alimentaires, c’est important que vous vous supplémentiez en vitamine C.
On va travailler aussi avec le zinc. Je trouve qu’il est trop souvent oublié dans l’immunité. C’est vraiment que maintenant, la vitamine D, on y pense, on pense à la vitamine C, on pense au magnésium dans la problématique du stress qui a aussi un rôle favorable sur notre immunité, le zinc, on l’oublie très souvent. Il a un rôle fondamental au niveau de la bonne santé de notre système immunitaire, il participe à nos mécanismes de défense, il est très important aussi pour tous les mécanismes de réparation tissulaire et notamment les mécanismes de réparation au niveau de nos muqueuses. Les dermatos le savent très bien, ils en prescrivent. Par exemple, dans l’acné, il y a une action contre-antiinfectieuse, mais il y a aussi une réparation sur les tissus. Il ne faut pas oublier que la cystite, c’est une infection avec une agression par une bactérie, il y a une inflammation. D’ailleurs, il y a du sang des fois dans les urines, on le voit quand on fait les examens. Certaines femmes décrivent aussi qu’il y a un petit peu de sang dans leurs urines, donc il y a une véritable agression de la muqueuse vésicale et de l’urètre. Notre organisme, ensuite, doit lancer la machine de réparation et le zinc participe au mécanisme de réparation. Finalement, il a ce double effet. En micronutrition, on va travailler aussi avec les probiotiques. On en reparlera après, mais évidemment, les probiotiques, on ne peut pas s’en passer. On va distinguer si je suis dans une phase de cystite aigue, j’ai des antibiotiques et là, il faut prendre des doses importantes, on est sur 30 voire 40 milliards de bactéries. Par contre, si on est entre les épisodes et après une antibiothérapie, là, il va falloir faire une restauration de la flore. On va travailler avec l’alimentation, les aliments lactofermentés, mais aussi les probiotiques.
Merci Laure pour ces conseils. Ça nous fait un petit programme en micronutrition dans les périodes où on essaye de faire de la prévention, entre les crises. On va parler plus tard de ce que l’on fait pendant les crises. J’aimerais maintenant qu’on parle de quelques tisanes sympathiques en prévention. J’estime que la forme infusions est idéale ici, car elle va stimuler la diurèse et donc apporter un effet balais sur tout le système urinaire. Dans ces périodes de prévention, il est important de boire régulièrement et de ne pas se retenir, d’aller aux toilettes, il faut éviter toute stase urinaire. Donc les infusions, oui, absolument. J’aime bien combiner des plantes qui stimulent l’immunité tout en protégeant le système urinaire. Je vais démarrer avec des plantes courantes, simples d’utilisation, et ensuite, on passera à quelque chose d’un peu plus spécifique.
Pour stimuler l’immunité d’une manière toute simple, on a des plantes comme le thym et le gingembre. Pour protéger le système urinaire, on a des plantes aromatiques et désinfectantes, et là, on reste avec le thym. Je rajoute le laurier et la lavande qui sont très bien aussi pour désinfecter la sphère urinaire. On parle de fleur de lavande en infusion, c’est une manière d’utiliser la lavande qu’on a perdue, parce qu’aujourd’hui, c’est devenu la plante utilisée uniquement en aromathérapie et on la ramène en herboristerie. On pourrait par exemple, dans une première phase, faire un mélange thym gingembre, ou laurier lavande. Pour le goût, on peut rajouter une rondelle de citron avec thym-gingembre, on peut rajouter un peu de réglisse avec laurier-lavande si pas de contrindication. Donc ça fait vraiment des mélanges sympathiques à boire. En général, je conseille de garder ces plantes sur le comptoir pour ne pas oublier de se préparer une infusion de temps à autre. On n’est pas en train de parler tous les jours 2 fois par jour nécessairement, mais plusieurs fois par semaine, en variant les plaisirs et donc en jouant sur toute une collection de constituants. Mais faut y penser. Pour les quantités, je ne vais pas nécessairement peser les plantes à ce stade, mais plutôt faire du style une cuillère à café de feuilles de thym, 2 têtes de lavande, et une pincée de réglisse en poudre. Ou deux ou trois belles feuilles de laurier avec assez de gingembre frais et râpé pour obtenir une sensation agréable et qui chauffe un peu, une rondelle de citron bio avec péricarpe, donc avec la peau. Voilà, à ce stade de prévention, on va supposer qu’on n’a pas une situation très complexe à gérer, donc on peut faire quelque chose d’un peu moins strict, d’un peu moins planifié. Pour les formes un peu plus résistantes, je vais vous proposer autre chose dans quelques minutes.
Pour l’instant, j’aimerais te repasser la main Laure. Dans ton livre, tu as des solutions en gemmothérapie. Quels sont tes bourgeons préférés pour la prévention ?
Oui, moi, je travaille beaucoup avec la gemmothérapie, c’est une approche que j’affectionne particulièrement. En gemmothérapie, j’utilise à peu près quatre bourgeons pour la problématique de la prévention de la cystite. Je travaille toujours avec le cassis, c’est le grand adaptogène de la gemmothérapie, à la fois soutien de l’immunité, mais aussi anti-inflammatoire donc très intéressant. Ensuite, sans surprise, on va retrouver la bruyère que toi, tu connais très bien en phyto. On la retrouve en gemmo, c’est un excellent antiseptique. Pour les voies urinaires, ce sont les jeunes pousses de bruyère que l’on utilise. Il y a deux bourgeons que je rajoute, très souvent, c’est le bouleau, parce que c’est un très bon dépuratif avec une action globale, mais aussi centré sur la sphère urinaire, côté diurétique et dépuratif rénal. Ça, c’est presque obligatoire à partir du moment où on travaille sur une problématique infectieuse urinaire. Enfin, j’ai beaucoup tendance à travailler avec le romarin que tu connais très bien aussi et qui lui, va nous permettre de travailler sur la sphère hépato-biliaire. Là, c’est fondamental, d’autant plus quand on a des patients qui ont déjà eu des lignes d’antibiothérapie, qui prennent du paracétamol contre les brûlures liées aux cystites, etc. On a un foie qui a été sursollicité et là, le romarin va pouvoir travailler sur cette composante. C’est très intéressant. Ce sont les quatre bourgeons incontournables pour travailler en prévention, dès l’instant où on est dans une problématique de cystite. D’autant plus si elle est récidivante.
Il t’arrive de combiner les quatre à la fois ou tu vas en sélectionner deux ou trois ? Comment est-ce que tu procèdes ?
Très souvent, ce que je fais, c’est que je les combine et je fais un protocole différent un jour sur deux. La bruyère par exemple, on va la retrouver les deux jours, mais je vais mettre un jour, le romarin, un jour, le bouleau.
Merci Laure. Bon, je reviens à mes tisanes. Il y a quelques minutes, j’ai parlé de plantes courantes et bien connue, qu’on a souvent en cuisine. Maintenant, on va basculer sur des plantes plus spécifiques du système urinaire, qui fonctionnent très bien lorsqu’on a des cas un peu plus rebelles. Deux que j’affectionne particulièrement, c’est la bruyère ou la callune, les deux sont très proches et interchangeables, et le karkadé, qui est un hibiscus qui fait une infusion bien rouge et bien diurétique, plante qu’on utilise pour préparer une boisson qui s’appelle le bissap qu’on prépare dans certains pays comme le Sénégal. On peut combiner ces deux plantes aux autres plantes dont on a parlé il y a quelques minutes. Donc on commence à faire des mélanges un peu plus sophistiqués. Thym, bruyère, lavande et karkadé par exemple. On va prendre ces mélanges d’une manière plus régulière, à raison de 2 tasses par jour par exemple si on est dans une situation où on est fatigué, ou stressé, ou qu’on pense qu’il y a un risque accru de développer une cystite basée sur tout l’historique passé. On peut prendre avec l’échinacée et ça fait toujours des tisanes qui sont agréables à boire. Pour les quantités, j’aime bien utiliser dans les 30 g du mélange de plantes sèches par litre pour une personne de 70 kg, donc pour une femme de 50 kg ça nous ferait dans les 20 g du mélange pour un litre d’eau. Donc, là, 2 tasses par jour, on est à peu près à ½ litre d’infusion, donc je fais environ 10 g du mélange par jour. Et si je formulais sur ces 10 g, j’essaierais peut-être de faire 3 g de thym, 3 g bruyère, 2 g lavande et 2 g hibiscus, par exemple. Ne prenez pas ça au pied de la lettre, c’est pour vous donner une idée. Là, on commencer à rentrer dans des mélanges en prévention, plus efficaces.
Laure, j’ai vu dans ton livre, que tu utilises des protocoles légèrement différents chez la femme ménopausée, pourrais-tu nous expliquer pourquoi ?
Tout à fait. Le statut hormonal, c’est très important, parce qu’on a vu et j’en ai parlé au début, que les hormones et les hormones sexuelles, influencent l’équilibre de la flore, notre microbiote et en particulier, le microbiote vaginal. Quand on arrive à la période de la ménopause qui est une carence en hormones sexuelles et en particulier, en œstrogènes, on va avoir une modification de notre flore vaginale, ce qui contribue à une fragilité vis-à-vis des infections urinaires. Il y a aussi le fait que les hormones sexuelles influencent la qualité des tissus du périnée. Quand on a une carence en œstrogènes, on a une modification au niveau de la trophicité périnéale, c’est-à-dire que les tissus ont tendance à se relâcher, notamment au niveau des parois de l’urètre, qui vont être moins toniques. Tout ça, ce sont des facteurs mécaniques qui contribuent à la fragilité vis-à-vis des infections urinaires et c’est aussi pour ça que les infections urinaires sont fréquentes à la période de la ménopause. C’est lié, en partie, à cette carence hormonale et en particulier, en œstrogènes, qui retentit sur le périnée et sur la flore vaginale locale donc c’est important, je pense, quand on peut, de travailler dessus. Moi, je travaille beaucoup avec la gemmo, je garde les macérats dont j’ai parlé tout à l’heure, mais j’introduis très souvent celui d’airelles. Le macérat d’airelles, c’est celui dont on parle beaucoup à la période de la ménopause, indépendamment des infections urinaires. Pourquoi, est-ce qu’on s’en sert ? Parce que c’est un antiseptique urinaire, donc il agit en synergie avec la bruyère, c’est très intéressant et surtout, il a un effet eostrogen-like et il permet de restaurer, à minima, une ambiance hormonale qui va être favorable à la bonne santé de la flore vaginale, une meilleure santé des tissus périnéaux, puisque l’on reste à minima, on n’est pas sur des doses importantes. Et ça, ça va permettre de contribuer à prévenir et à lutter contre les infections urinaires à la période de la ménopause. Je travaille beaucoup avec la gemmothérapie, mais on peut travailler aussi avec la phytothérapie, tu connais, plusieurs plantes avec un effet œstrogen-like, etc. Ce n’est pas la gemmo la solution, mais la chose à laquelle il faut penser, je pense que c’est cette histoire d’hormones, de carence hormonale et de travailler dessus quand c’est possible. Parce qu’on a toujours le problème des cancers hormonodépendants du sein, où là, on va être beaucoup plus limités. Mais quand on peut et qu’on a ce problème de cystite récidivante à la période de la ménopause, il faut garder en tête, la carence en œstrogènes.
Merci, il faut une vision très globale de la personne pour faire ce protocole de prévention. À ce stade, on a évoqué pas mal de solutions possibles en prévention. Des mesures d’hygiène de vie, des probiotiques, des plantes qui stimulent l’immunité et qui protègent le système urinaire, des macérats de bourgeons, des tisanes. On va maintenant parler un peu plus des solutions en attaque lorsqu’une cystite démarre. Il est très important de démarrer tout de suite sans attendre, donc d’avoir les plantes déjà à portée dans ses placards. Ce n’est pas le moment de passer commande.
Laure, toi qui as le double chapeau naturo et médecin, pourrais-tu nous donner les précautions à prendre lorsqu’on souffre de cystite ? Parce qu’on ne peut pas faire n’importe quoi ici.
Tout à fait. Je pense que la première chose, c’est de prendre sa température. Pourquoi ? Parce que par définition, il n’y a pas de fièvre dans la cystite. À partir du moment qu’on a des symptômes urinaires et qu’on a de la fièvre, c’est que c’est autre chose. Si on reste sur une infection de l’appareil urinaire, c’est qu’on est sur une pyélonéphrite, c’est une infection du rein, c’est une infection grave. C’est facile d’éliminer le problème de la température, si on n’a pas de température, on peut être rassurée, on est dans le cadre d’une cystite puisqu’il n’y a pas de fièvre dans un cystite. Ensuite, il faut identifier les terrains particuliers qui sont des infections urinaires à risque de complications ou potentiellement graves. Ça va être la femme enceinte, parce que la cystite chez la femme enceinte, elle n’a rien d’anodin. Elle peut favoriser un accouchement prématuré, une fausse-couche, etc. Ça va être l’enfant ; l’homme ; les terrains particuliers ; la personne âgée ; plus de 75 ans ; plus de 65 ans avec des facteurs de fragilité ; les personnes immunodéprimées qui ont un système immunitaire qui ne fonctionne pas bien ; les patients qui ont une atteinte rénale, une insuffisance rénale, d’autant plus si celle-ci est sévère. Ça, ce sont des choses qu’il faut rechercher et si on les identifie, ce sont des facteurs de risque de complications donc de gravité et là, il faut rentrer dans un parcours de soin médical immédiat, avec une prise en charge médicale immédiate. Cela dit, dans la grande majorité des cas, la cystite, c’est chez la femme en bonne santé qui n'a pas de facteur de risque de complications et donc là, en traitement d’attaque, on peut agir avec les plantes.
Merci Laure, c’est vrai qu’il ne faut pas prendre de risque et que dans la majorité des cas, il y a plein de choses à faire. Je reprends la main pour vous dire qu’en attaque, on va rester plus ou moins avec les mêmes plantes pour se faire des mélanges, mais on va aussi beaucoup plus insister les désinfectantes du système urinaire, bien dosées et prises régulièrement pendant la journée. Déjà, j’aimerais insister sur un point important, c’est le fait que lorsqu’on bascule d’une condition chronique à une condition aigue, on va aussi augmenter la fréquence de prise, et on va utiliser les bonnes quantités.
On ne va pas aller chercher de plantes bien exotiques en fait, personnellement, je reste avec mon thym, ma bruyère, ma lavande. Je vais parfois rajouter de la busserole qui est un peu plus désinfectante pour les cystites, on ne va pas prendre la busserole à trop fortes doses dans le mélange, car elle est très riche en tanins et elle peut irriter le système digestif ou créer des nausées si on en met trop. La forme infusion est très appropriée ici, là encore ça va forcer à boire beaucoup, créer un effet balai. On va essayer de prendre une tasse, toutes les 2 ou 3 heures, c’est important, ne pas oublier. Boire régulièrement ces infusions tout au long de la journée, ce qui veut dire qu’on peut boire jusqu’à 1 litre et demi dans la journée, il ne faut pas que ça choque, c’est une situation aigue et de courte durée. Comme Laure l’a expliqué, il faut se faire accompagner par un médecin au moindre doute bien sûr. Mais c’est comme ça qu’on peut faire bouger les choses.
Parfois, juste avec une seule plante, si on arrive à la prendre régulièrement avec la bonne quantité, bien dosée, c’est-à-dire qu’il faut savoir faire des infusions un peu concentrées, on peut arriver à enrayer l’infection. J’ai plusieurs exemples dans lesquels juste avec des infusions de thym par exemple, on est arrivé à se sortir de la crise. Alors on ne parle pas d’un vieux thym qui est resté 2 ans sur une étagère bien sûr, on parle d’un thym qui est toujours bien aromatique. C’est tout de même mieux de combiner avec d’autres plantes, de jouer avec des synergies. Par exemple, faire 1/4 thym, 1/4 bruyère, 1/4 feuilles de busserole, ¼ lavande. Ou thym, bruyère, verge d’or. Ou autre, le tout, c’est d’avoir du bien diurétique, du désinfectant urinaire, et parfois, on va rajouter une plante qui calme l’inflammation et qui adoucit comme la verge d’or ou la barbe de maïs. Mais là ça commence à devenir un peu compliqué donc je ne vais rentrer dans ces détails. Comme tout à l’heure, je me cale sur une vingtaine de grammes du mélange en plante sèche par litre pour une femme de 50 kg. Donc juste pour vous dire qu’on ne parle pas d’une petite pincée par tasse. Et qu’on va boire jusqu’à 1 litre / 1 litre et demi par jour. Donc, là, sur un litre, si je devais diviser mes 20 g, je ferais peut-être 5 g bruyère, 5 g thym, 5 g busserole et 5 g lavande par exemple pendant plusieurs jours si nécessaire.
Et toi Laure, quelles sont les solutions que tu recommandes en attaque ?
Je te rejoins complètement, le thym, la busserole, la bruyère, ça fait partie des incontournables de base. Le thym, c’est une mention spéciale, car je trouve qu’on a trop tendance à l’associer aux infections ORL, respiratoires, on en parle très peu dans les autres problématiques infectieuses, mais c’est un antiseptique, un antiinfectieux à large spectre qui est très intéressant. J’aime bien travailler avec la canneberge, la cranberry, parce qu’on la trouve facilement, elle est facile d’emploi et surtout, elle a un goût acidulé donc en général, elle est bien appréciée. Donc, la canneberge, c’est très bien et comme tu l’as dit au début, je soutiens aussi systématiquement l’immunité avec l’échinacée. On a les infusions pour le côté antiseptique, anti-infectieux et un petit peu anti-antalgique avec la lavande et soutien de l’immunité à côté avec de la teinture mère d’échinacée par exemple. Je trouve que c’est le duo incontournable. Je travaille aussi avec la propolis, on n’est pas tout à fait dans les plantes, mais on va y revenir.
Oui, on va y revenir, parce que là, ce que tu m’as expliqué, c’était super intéressant, on va en reparler. L’échinacée, je l’ai combinée à mon programme et ma prise d’échinacée, ça va se faire 5 à 6 fois par jour. Je choque toujours avec mes approches et je me calque sur l’expérience américaine, c’est de là que vient l’échinacée que je peux doser de 80 à 100 gouttes, 5 fois par jour. Du coup, la petite bouteille de teinture de 30ml, elle va rapidement y passer, mais d’un autre côté, c’est comme ça que les choses arrivent à bouger.
J’aimerais revenir rapidement sur les probiotiques. On pose souvent la question – y a-t-il une utilité lorsque la cystite est déclarée ?
Alors, clairement, c’est un peu tard pour reconstruire une flore en situation de dysbiose, on sait que c’est un travail qui va prendre un certain temps, des mois plutôt que des jours, et on va essayer de varier les différentes souches de probiotiques, penser aux aliments fermentés. Mais je dirais aussi qu’il n’est jamais trop tard pour démarrer. Donc oui, probiotiques, je conseille de les démarrer tout de suite, même lorsque prise d’antibiotiques. On nous pose souvent la question « mais à quoi ça sert de prendre des probiotiques si on prend aussi des antibiotiques, car les antibiotiques vont détruire ces souches introduites ». Alors, oui, ça parait logique, mais les études nous donnent une image bien plus nuancée et vraiment super intéressante.
Juste pour citer une étude faite sur des personnes prenant des Abs : dans le groupe probiotiques, 12 % des personnes du groupe ont eu des diarrhées associées aux Abs, et la proportion monte à 34 %, donc quasiment le triple, dans le groupe placebo. En plus, dans le groupe « placebo », on se retrouve avec 17 % de diarrhée au Clostridium difficile, et le clostridium, c’est quand même une bestiole qui pose pas mal de problèmes aujourd’hui. Dans le groupe « probiotiques » : on a 0 % de clostridium.
En fait, on voit un effet bénéfique des probiotiques même pendant un traitement antibiotique. On ne sait pas trop comment tout ceci fonctionne, mais ça a l’air de fonctionner. Donc oui, je conseille de démarrer la prise de probiotiques tout de suite. Comme l’a expliqué Laure tout à l’heure, on va plus doser pendant une prise d’antibiotiques, sachant qu’après, pour rebâtir le terrain après les crises, on va avoir des doses différentes. Donc, ça, c’est important de le démarrer.
Laure, qu’elle est ta position au sujet de la prise de plantes avec les antibiotiques ?
Ça, c’est une vraie question. Les problèmes d’interactions plantes/médicaments, on en parle souvent. Globalement, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a beaucoup de plantes que l’on n’utilise pas avec les médicaments parce qu’on a peur de certaines interactions. C’est vrai qu’il existe des plantes, avec lesquelles, on a des interactions avec les médicaments. Pour autant, on n’a pas toujours toutes les données dans la littérature scientifique donc par crainte et par précaution, on évite de les prendre. Pour ce qui est des plantes que l’on utilise dans les infections urinaires, qu’est-ce qu’a montré la littérature scientifique et les études ? Globalement, la bruyère, elle ne pose pas de souci, on peut la prendre avec les médicaments. C’est vrai qu’elle a un effet diurétique, un peu plus fort comme tu l’as dit, pour la busserole, donc on a toujours la question. Busserole et bruyère, quand je suis déjà sous traitement diurétique, qu’est-ce que je fais ? Je pense que l’on peut résonner au cas par cas. Il faut savoir si je prends un seul traitement diurétique ou plusieurs, quels sont les types de diurétiques, parce qu’ils ont des mécanismes d’action différents et surtout, pourquoi, je le prends ? Est-ce que je le prends dans le cadre d’une synergie pour mon hypertension ou est-ce que je le prends, parce que je suis insuffisant cardiaque ? Donc, là, il faudra raisonner. Est-ce que ce sont des diurétiques aussi qui n’épargnent pas le potassium ? Je pense qu’en cas d’infection urinaire, on peut utiliser la bruyère sans trop de souci, sous réserve d’être accompagné, à la limite, d’être surveillé de façon un peu plus étroite. Éventuellement, le taux de potassium en fonction des types de diurétiques que l’on a. Si on a des diurétiques, je pense que ce n’est pas une contre-indication formelle, c’est du raisonnement au cas par cas. Voilà pour ce qui est de bruyère/busserole. Pour ce qui de la canneberge, on en avait beaucoup parlé à un moment pour ses interactions avec les antivitamines K, ces anticoagulants très utilisés en médecine. Ces anticoagulants, on surveille leur efficacité par un dosage de l’INR, qui est un marqueur sanguin. On fait une prise de sang régulière au patient. Il doit être entre deux chiffres, en général, c’est entre deux et trois. Il y avait quelques études qui avaient montré qu’il y avait potentiellement, une perturbation INR qui était augmentée quand on prenait de la canneberge, d’autres études qui ont montré qu’il n’y avait pas de modifications. Je pense qu’à partir du moment où on a un traitement qui est globalement bien équilibré et que l’on est sur une utilisation assez courte en traitement d’attaque et que l’on n’est pas sur du chronique, on peut utiliser la canneberge sans trop de soucis. À la limite, on en parle à son médecin et on lui demande d’avoir un dosage plus rapproché de son INR pour éviter tout souci et ça permet de travailler dans la bonne entente, sans problème.
Merci Laure. J’aimerais aussi rappeler que si on a la chance d’avoir un pharmacien qui s’intéresse aux plantes et j’ai la chance d’en avoir près de chez moi, c’est une ressource incroyable, parce que le pharmacien est gardien des interactions aussi et c’est quelqu’un qui peut apporter énormément de valeur dans ce genre de discussion. Donc si vous avez un pharmacien comme ça près de chez vous, n’hésitez pas à aller lui demander, il sera en général de bon conseil.
Oui, de bons conseils. Ils sont très calés dans les interactions, même entre les médicaments entre eux, les substances non-médicamenteuses et les médicaments. Mais avec les plantes pour les infections urinaires, en tout cas, celles que l’on a citées, on ne prend pas trop de risques. L’hibiscus, prenez-le à distance du paracétamol. Il y avait quelques études qui avaient montré que l’on avait une interaction au niveau de l’élimination du paracétamol. Donc, ce n’est pas une contre-indication de l’associer, comme tu l’as dit, c’est une plante très efficace, mais si en plus, vous l’associez avec du paracétamol contre la douleur liée à la cystite, prenez-le avec quelques heures d’écart, comme ça, ça évite tout souci.
Merci pour ces détails. J’aimerais qu’on finisse avec une question un peu plus épineuse qui nous fait tous réfléchir aujourd’hui, du moins si on s’intéresse au futur des soins. C’est une problématique qui englobe toute pratique dans tous les pays. C’est le problème de résistance aux antibiotiques. On a créé ce problème, donc maintenant, il va falloir qu’on trouve des solutions à ce problème. Et les cystites ne font pas exception à cette règle, j’ai bien peur, on a des Escherichia coli qui sont résistantes à certaines molécules antibiotiques.
Et on voit beaucoup de recherches qui sont faites dans le monde du végétal, dans le monde des plantes médicinales, justement parce que les plantes peuvent aider à bloquer certains mécanismes utilisés par les bactéries pour rendre les antibiotiques inefficaces. Parce ce que c’est un monde fascinant qui m’a fait réaliser qu’elles sont sacrément malines et intelligentes ces bactéries, elles peuvent bloquer l’action des antibiotiques à différents niveaux. D’abord, la bactérie peut bloquer l’absorption de la molécule au travers de sa membrane. Ensuite, à l’intérieur, elle peut modifier la molécule et la rendre inerte. Elle peut modifier la cible de la molécule dans son intérieur, et elle peut activer ce qu’on appelle des pompes à efflux, c’est-à-dire éjecter la molécule illico presto à peine rentrée dans la bactérie. Ensuite, il peut y avoir un phénomène de groupe, c’est-à-dire que des colonies de bactéries peuvent s’organiser et se protéger à l’aide de biofilms, sorte de bouclier protecteur qui empêche médicaments ou plantes de fonctionner. C’est tout un arsenal que les plantes peuvent nous aider à déjouer. On a tout un tas d’études sur le sujet, c’est encore pas mal spéculatif, beaucoup d’études in vitro, pas encore beaucoup de recul clinique sur le sujet, mais ça commence, on commence à s’emparer de cette information pour voir où ça va nous mener.
Laure, à ce stade j’aimerais qu’on revienne à ton livre et aussi ce que tu m’as expliqué lorsqu’on avait échangé la dernière fois… Quelles ont été tes découvertes au sujet de la propolis + cranberry ? D’abord, comment tu as trouvé cette information, et comment tu as mis en pratique dans tes conseils ?
Je l’ai observée. Je t’ai dit que j’ai été diplômée en 2011, la canneberge, je l’utilisais beaucoup, on l’utilise depuis plusieurs années et c’est vrai que dans la pratique, j'y étais confrontée, mes confrères de la même façon et les médecins aussi, parce que les médecins généralistes recommandent souvent la canneberge. Il y a plusieurs sociétés de médecine qui recommandent la canneberge en prévention donc, c’est utilisé par les médecins, mais vous avez des patients, des individus, qui nous disent, chez moi, ça marche très bien. Chez d’autres, ça ne marche pas du tout ou alors certains nous disent, je l’ai fait une fois, ça a très bien marché et la fois d’après, ça n’a pas marché. Et quand on regarde si une analyse d’urine a été faite, on était toujours en présence d’un Escherichia coli, donc c’était toujours le même type de bactérie de la même famille, mais une fois, ça marchait, mais une autre fois, il n’y a pas eu de soulagement, etc. Je ne suis pas la seule à l’avoir observé, il y a des scientifiques ont un petit peu plus analysé les choses d’un point de vue scientifique, en laboratoire et on s’est aperçu que la canneberge avait un effet variable sur les sources d’Escherichia coli, parce que la canneberge inhibe la capacité de la bactérie à adhérer à nos voies urinaires. Ce sont des bestioles très malines les Escherichia coli, elles ont développé ce que l’on appelle des « flagelles », ce sont comme des petits bras et des jambes, qui leur permettent de s’accrocher aux parois des voies urinaires. Ça, c’est leur premier facteur de virulence, cette capacité à s’accrocher et ensuite, comme tu en as parlé, il y a le biofilm. Le biofilm, c’est la capacité des bactéries à se regrouper et à synthétiser une sorte de matrice. Il faut imaginer comme un chewing-gum dans lequel les bactéries seraient prises. Ça leur permet à la fois de s’accrocher, d’être protégées des antibiotiques ou des substances avec différents principes actifs qui ne diffusent pas très bien dans le biofilm. Et ça, ça leur permet de rester accrochées à nos voies urinaires et c’est le deuxième facteur de virulence de l’Escherichia coli.
Les études sur la canneberge ont montré que de temps en temps, il y avait des souches d’Escherichia coli qui étaient sensibles à l’action de la canneberge, qui limitaient l’adhésion, etc. D’autres, étaient par définition, résistantes à la canneberge. Et quand on associe la propolis à la canneberge, on lève ces mécanismes de résistance en quelques sortes, on rattrape cette résistance et la canneberge redevient active. La propolis l’est aussi puisqu’on a un double effet. La propolis a des propriétés antibiotiques, elle agit et ça a été démontré dans la littérature scientifique, contre l’Escherichia coli, donc elle cible l’Escherichia coli et en plus, elle soutient notre système immunitaire et restaure l’action de la canneberge. Tout ça, tous les mécanismes évoqués, ce n’est pas encore très clair, ça se joue probablement au niveau de l’expression de certains gènes chez les bactéries, qui jouent un rôle, à la fois dans leur capacité de se mobiliser et dans la capacité de synthétiser le biofilm. Grâce à la propolis, on agit sur ces gènes et c’est comme ça que l’on arrive à lutter contre ces Escherichia coli, qui parfois, étaient résistants à l’action de la canneberge. Les études ont aussi montré que l’effet était dépendant de la dose. Ça, c’est intéressant aussi, parce qu’on dit toujours et c’est ce que j’ai mis dans mon livre, c’est 36 mg par jour de proanthocyanidines, parce que c’est la dose minimale efficace, mais on a un effet dose-dépendant, donc si on augmente les doses, on a une meilleure efficacité. C’est pareil pour la propolis et à partir de 340 mg par jour, de propolis, on a un effet qui persiste sur le nycthémère, c’est-à-dire sur 24 heures. Là, c’est intéressant, parce qu’on va avoir un effet persistant. C’est comme avec les antibiotiques ou comme quand on prend les plantes, si on est efficace et qu’au bout de quelques heures, on n’en reprend pas (c’est pour ça que tu as bien insisté sur la nécessité de bien prendre son infusion par exemple toutes les deux heures) que l’on est efficace, puis que l’on repasse en dessous de la ligne, les bactéries ont par exemple été tuées en partie. Là, elles ne sont plus soumises à l’efficacité des traitements donc elles peuvent de nouveau se multiplier, puis on remet une dose et on est en dents de scie. L’idée, c’est d’être efficace et de rester sur notre ligne d’efficacité. C’est pour ça qu’il faut prendre des doses rapprochées, pour pouvoir maintenir cette efficacité. Moi, maintenant, j’associe systématiquement canneberge et propolis. J’essaye, dans la mesure du possible, de toujours associer les deux et là, on a une efficacité très intéressante. En plus, on n'a pas d’interactions entre la propolis et les antibiotiques, pas d’interactions entre la canneberge et les antibiotiques, donc quand on est obligé de les utiliser, on peut les utiliser ensemble. Et ça ne nous empêche pas d’utiliser à côté, tous les outils que tu nous as cités, les infusions, etc. Parce qu’en plus, on a le côté diurétique, hydratation avec l’infusion. Donc, ce n’est pas nécessairement l’un ou l’autre. Je pense que tu as assez insisté sur le fait que quand il y a une infection, il faut taper fort donc il faut de la dose, de la concentration et du volume, parce qu’on est sur le côté « infection urinaire » et là, ce sont les infusions qui nous l’apportent.
C’est vraiment génial. Je vais commencer à associer les deux. Jusque-là, je ne le faisais pas et je ne te cache pas que j’avais un petit peu perdu confiance dans la canneberge. Chaque fois que je présente ce sujet des infections urinaires et que j’ai une salle avec pas mal de monde, je fais lever la main, je dis « Combien de femmes ont déjà eu des cystites ? » Des mains se lèvent. Combien ont déjà essayé la canneberge ? Quasiment les mêmes mains se lèvent. Ça a fonctionné sur combien de personnes ? Je dirais en moyenne, au fil des années, c’est quasiment la moitié des mains qui se baissent. Il y a quasiment la moitié de ces personnes qui ont essayé la canneberge bien dosée et chez qui ça n’a pas fonctionné. Donc, là, j’adore cette information que tu nous donnes et maintenant, on a cette possibilité de débloquer ça, d’associer les deux. C’est quelque chose que je vais commencer à faire moi aussi dans mes conseils.
J’ai énormément de respect pour la propolis, outil très puissant que j’utilise régulièrement. Mais j’aimerais proposer une autre plante que j’ai utilisée aussi dans ce contexte. Et ça, c’est quelque chose que j’ai découvert dans les livres de Stephen Buhner, un personnage pour qui j’ai beaucoup d’admiration du fait de la profondeur de son travail, de ses recherches, et la qualité de ses ouvrages. J’en ai un ici, si je traduis c’est « les antibiotiques dans le monde des herbes » - « herbal antibiotics ». Et il y a un passage du livre qui a vraiment attiré mon attention, il y a une dizaine d’années lorsque le livre est sorti. Je vais vous le lire et vous le traduire…
« La raison pour laquelle les puissants antibactériens que sont les monoterpènes du genévrier fonctionnent si bien, c’est que le corps va les excréter immédiatement au travers des voies urinaires. Ceci a pour effet de désinfecter tout le système (et il parle du système urinaire ici). Si vous avez une cystite résistante aux antibiotiques, assurez-vous d’utiliser cette plante ». Je referme les guillemets. Pour les préparations, je suis devenu assez difficile, car basé sur mes recherches et mes expérimentations, il est clair que les feuilles sont aussi actives que les cônes, et que mélanger les deux donnent des teintures assez exceptionnelles. On peut rajouter une quinzaine de gouttes de teinture dans la tasse d’infusion lorsqu’il y a problème de résistance, et si on boit 5 ou 6 tasses par jour, on va le faire 5 ou 6 fois. C’est sur du court terme qu’on utilise le genévrier.
Eh bien, à ce stade, je pense qu’on va boucler notre discussion. On vous a donné énormément d’informations pour, on l’espère, vous aider à mettre fin à vos cystites. On ne peut pas vous mâcher complètement le travail bien évidemment, ce n’est pas possible parce qu’une grosse partie du travail qu’on fait, c’est un travail de personnalisation. Mais au moins, je pense que ça vous a donné une bonne boite à outils, et ça vous a permis aussi de voir comment on travaille avec une idée des fréquences, quantités, etc.
Je vous recommande personnellement le livre de Laure qui s’appelle « Immunité, maladies infectieuses et convalescence ». J’aimerais préciser le fait que Laure ne m’a pas demandé d’en parler, elle a bien insisté sur le fait qu’on parlait de cystites aujourd’hui et pas de son livre, donc c’est moi qui vous en parle volontiers parce que je l’ai lu et que j’estime qu’il a toute sa place dans ma bibliothèque verte.
Merci Laure d’avoir partagé si généreusement ton temps précieux et ton savoir. J’espère que l’on va remettre ça, parce que je me suis, personnellement, régalé à échanger avec toi.
Un grand merci Christophe de m’avoir invitée aussi, de m’avoir accordé du temps et la possibilité de donner des astuces de mon côté. J’espère, avec grand plaisir, que l’on aura l’occasion de se retrouver.
Super, à bientôt.
À bientôt.
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Haziz dit
Bonjour Christophe et Sabine,
Je compte faire appliquer à une personne qui fait des infections urinaires récidivantes le mélange de plantes que Christophe préconise en prévention dans cette video (thym, bruyère, lavande avec maintien de la mauve qu'elle prend déjà en raison de problèmes digestifs). Elle a aussi des pb circulatoires et ne prend que de la piloselle pour cela (arrêt du fragon et de la vigne rouge car elle a aussi des pb digestifs et du coup elle prend graines de fenouil, mélisse, mauve).
Que me conseillez-vous comme association pour agir à la fois sur les infections urinaires récidivantes et les pb circulatoires ?
Merci de votre réponse
Haziz
sabine dit
bonjour Haziz
désolée mais là nous entrons dans du conseil individuel , et c'est trop complexe pour donner un conseil dans le cadre du site
Marine dit
Bonjour,
Je n'arrive pas à boire du jus de canneberge parce que son acidité me fait très mal aux dents. Pour remplacer (à plus petite dose probablement) j'aimerais consommer des fruits séchés : y a-t-il les principes actifs recherchés dedans?
sabine dit
bonjour Marine
pour le jus de canneberge , le mieux est de le diluer car à boire pur c'est costaud et comme il est important de p , autrement oui les fruits secs sont riches en principes actifs
Raf dit
Bonjour,
merci pour cette approche très complémentaire et pour tout ce que vous partagez généreusement.
Concernant l'association Canneberge/Propolis, vous diriez qu'elle se prend sur quelle durée? Bien-sûr cela dépend de chaque situation mais je me demandais comme on est sur un traitement d'attaque si on était bien sur une courte durée (1 semaine à 10j) ou si l'efficacité était liée à une durée plus importante de prise? Par ailleurs l'efficacité étant dose-dependante je suppose qu'il faut s'orienter vers une canneberge titré où l'on peut voir le dosage en proanthocyanidines?
En vous remerciant par avance pour votre retour
sabine dit
bonjour Raf
voici la réponse de Christophe
"Vu que la situation peut évoluer vers une pyélonéphrite, on est effectivement sur une courte durée. Il faut voir un amélioration rapidement, ou aller consulter un médecin pour ne pas prendre de risques. Je ne suis pas médecin, donc ce n'est pas à moi de dire quand basculer sur un traitement conventionnel, mais déjà au bout de 4 ou 5 jours si les choses n'évoluent pas vers le mieux, j'irais consulter. Idem si certains symptômes apparaissent (fièvres, douleurs de dos, etc). Et avant si doute. Pour la canneberge, j'ai utilisé les deux versions dans le passé, fruits en gélules, ou préparations standardisées en PAC. J'estime que les deux se valent si le laboratoire travaille bien."
raf dit
Merci beaucoup pour votre réponse!
PRUVEL dit
Bonjour,
Entretien passionnant. Mais quid la cystite interstitielle ou syndrome vésical douloureux ? Ce sujet est-il trop complexe pour être abordé ? Les personnes qui en souffrent errent dans un grand flou ! Et j'ose espérer qu'il y a des réponses quelque part ! Merci.
sabine dit
bonjour Pruvel
effectivement la cystite intestitielle demande plus d'attention et sort de notre compétence dans le cadre de ce site
jean-christophe dit
Bonjour christophe, bonjour viviane, merci pour cette vidéo et tous vos efforts.
justement! cela tombe bien! ma femme a une cystite! mais on commence à "agir" un peu tardivement..
voilà, ce que nous faisons : dans un litre d'eau à boire dans la journée, je mets environs 150 gouttes de teinture mère de thym. En termes de dosage est-ce que cela vous parait excessif ou au contraire faible? étant donné que cette seule action devrait être insuffisante , je lui rajoute régulièrement qq gouttes de propolis en plus et surtout 1 gousse d'ail le midi et le soir...je suis loin du compte selon vous?
amicalement
jean-christophe
sabine dit
bonjour Jean Christophe
thym /propolis excellent , avec ce dosage il y a une amélioration? 150 représente environ 1 cuillère à café , donc pour un litre ça me parait un peu léger , mais tout dépend des personnes
jean-christophe dit
bonjour sabine, merci de votre réponse. là, j'ai l'impression que cela a fonctionné. Mais c'était une "petite" cystite pas récidivante.
qu'est ce qui "en théorie" vous aurais paru raisonnable en termes de quantité?
est-ce que l'ail n'est pas un plus?
Amicalement
sabine dit
bonjour Jean Christophe
disons qu'en cas de crise, j'opterai plutôt pour un mode attaque plus fort à savoir le même dosage de tm de thym 3 fois par jour soit dans un grand verre d'eau soit dans une infusion de thym (bon toujours commencer par une petite dose pour voir si la personne supporte ou n'est pas trop réceptive) question de ne pas laisser la situation s'installer
ensuite pour les cystites récidivantes , bien évidemment mettre en place les protocoles de fond
oui l'ail peut être un plus , même si pas d'expérience avec pour ce genre de situation
jean-christophe dit
un grand merci pour votre réponse sabine! a bentôt!
NATHALIE MOREL dit
Un grand merci à tous les deux pour cet échange passionnant, éclairant.
Merci à toi Christophe de nous faire connaître ces médecins qui font de la médecine intégrative : ils sont rares et comme toutes choses rares, très précieux.
Merci Laure (je me permets de vous appeler par votre prénom) pour vos explications très claires, qui vont me permettre de conseiller des personnes "phyto-septiques" "gemmo-septiques", " aroma-septiques" car en tant que médecin, elles vous écouteront .
Viviane dit
2 cystites en 2021, 2 Medecins. 2 antibio. Le 2d suivi d'un épisode qui dure encore de candida albicans...je n'ai pas compris tout de suite ce qui m'arrivait... Je n'ai rien trouvé de votre part traitant de ce sujet. Que puis je y faire?
sabine dit
tout d'abord bonjour!
je vous donne une réponse générale et non concernant votre cas particulier que nous ne pouvons, comme signalé au dessus des commentaires, traiter dans le cadre du site.
Choisir des plantes antifongiques comme le thym, le romarin etc.... plus alimentation avec diminution de charge glycémique, plus plantes du foie/dépuratives pour aider à l'élimination des déchets provoqués par la destruction du candida... donc on peut faire un petit mélange à infusion avec par exemple thym (antifongique), romarin (antifongique, dépuratif), ortie (minéralisant, dépuratif). Probiotiques. Alimentation. Et du temps.
Daniel GRÈS dit
Pourriez-vous nous donner un régime, une thérapie pou soigner la Maladie de BERGER ?
sabine dit
bonjour Daniel
désolée mais pour l'instant pas de réponse car pas d'expérience avec cette pathologie
walther dit
Merci bcp pour ce fantastique échange. 0.34 ml pour 340 mg de propolis ? Comme la précision semble très importante dans cet exemple, comment doser cette quantité avec une pipette pour une propolis liquide. Mieux de la prendre en poudre ? Mais je trouve bcp de propolis en poudre qui n'est pas conditionnée en gélule, que représente 340 mg en cuillère à café ? Merci !
sabine dit
bonjour Walther
Au sujet de la propolis, on n’essaie pas de faire des équivalences d’une forme à l’autre, on développe juste une expérience autour de chaque forme et de leur efficacité. Pour la propolis forme liquide, personnellement je recommande dans les 15 gouttes par prise combinée avec d’autres plantes, parfois sous d’autres formes.
Esmeralda dit
Bonjour Christophe - est-ce que tu as d'information sur le role des bactériophage dans le résistance de bactéries aux antibiotiques? Je pense que c'est un sujet important et prometteur
sabine dit
bonjour Esmeralda
Pour l'instant ce que l'on peut en dire c'est que c'est une technologie prometteuse mais qui coûte pour l'instant très chère , donc pas d'expérience dans ce domaine
DURAND dit
Bonjour,
ma recette préférée : Lavande + Bruyère + ortie. c'est vraiment un tiercé gagnant, j'ajoute en effet la myrtille en période de ménopause. Par contre, Les huiles essentielle, pour moi c'est comme les antibiotique, c'est le lance-flamme, à manier avec très très grandes précautions, très exceptionnellement.
Contet dit
Comme d'habitude, un haut niveau scientifique, une compétence inégalée et toujours avec cette point d''humour qui caractérise Christophe. Mille fois merci pour votte travail.
sabine dit
bonjour Contet
merci pour Christophe 🙂
pascal27 dit
Bonjour CONTET
J’adhère totalement à votre commentaire, Christophe et Sabine sont des gens extraordinairement dévoués et d'une compétence sans pareil. Ils abordent les sujets avec un langage à notre portée, ce qui est rare dans ce domaine. Gratitudes à eux.
Ils méritent notre respect, même si certaines personnes ayant fait le tour d'autres médecines les interloquent (...) pour avoir une solution toute faite. Les messages de Christophe et de Sabine nous orientent vers une autonomie d'intervention, ce qui est bien plus résiliant que l'assistanat.
Vous parlez d'argile, cette terre de vie, une base de soins que les animaux utilisent depuis des lustres.
Un ami avec des cataplasmes d'argile verte, m'a sauvé un bras écrasé et totalement innervé. la médecine conventionnelle voulait me l'amputer pour éviter la gangrène. Le cataplasme d'argile à de suite (une nuit) reconnecté la circulation sanguine ; ensuite c'est à force de volonté et de massages que le système sensitif et moteur est revenu au bout d'un an. J'ai mes deux bras, miracle de l'observation et de la pratique d'un ami avec les outils de dame nature. Soyons les passeurs de ces méthodes douces et efficaces pour les générations futures.
Bien à vous
pascal
sabine dit
bonjour Pascal
merci 🙂 et merci aussi pour votre témoignage impressionnant concernant votre bras
pascal27 dit
Re-Bonjour
Dans mon message précédent , je vous parle d'argile qui soigne, cette réponse correspondait au message de "POTTIER du 29 avril". Désolé mais le reste du message vous était bien adressé et l'info argile se partage.
Bien à vous; pascal
Pottier dit
je comprends bien mieux le mécanisme grâce à votre article, alors que j'ai erré pour trouver un soin alternatif aux antibiotiques. Si j'avais eu votre article avant cela m'aurait tant aidé à comprendre, car aucune information de fond comme cet article n'en fait le tour véritablement...Il nous est toujours proposé la même angine : buvez- nettoyez- pour le reste on sait pas d'ou ça vient !! bref...débrouille toi et le ciel t'aidera. J'avais utilisé pour espacer les crises de la canneberge à haute dose, ce qui fut salutaire mais insuffisant. Par hasard, en lisant l'ouvrage de Raymond Dextreit...j'ai tenté de soigner mes cystites récidivantes (15 ans de galère, à raison de 10 cystites avec sang, par an) avec de l'argile verte. 3 mois de traitement chaque jour sans discontinuer. c'est à ce prix. depuis plus aucune crise de cystite : disparues depuis 3 ans ! merveilleux. Cependant, grand merci pour votre article ENFIN éclairant...