Faire une teinture
La macération
La teinture de plantes médicinales est une préparation classique très utilisée pour son coté pratique. Dans cet article je vous explique en détails les étapes pour la réaliser chez vous.
La macération est la méthode la plus longue, mais la plus facile à réaliser. C'est aussi la plus ancienne, car les hommes ont préparé leurs propres potions depuis des millénaires, infusant les plantes dans du vin, du vinaigre ou de l'alcool.
Nous allons utiliser la méthode standard pour préparer une macération à partir de la plante fraîche ou sèche. Dans un autre article, j'explique une méthode un peu plus avancée : la percolation, une méthode qui me tient à coeur pour sa supériorité lorsque la plante en question est sèche.
Je vous guide aussi dans toutes ces préparations lorsque vous suivez ma formation en-ligne.
Le solvant
Le type d'alcool
Pour faire une teinture, notre but est d'extraire les composants de la plante médicinale le plus efficacement possible, et si possible d'une manière peu coûteuse.
Le meilleur solvant reste un mélange d’alcool et d'eau. Il y a bien sûr d'autres solvants que vous rencontrerez dans différentes recettes ici et là - le vin blanc, le vinaigre - mais dans l'ensemble, aucun n'accomplit un travail aussi efficace que l'eau et l'alcool.
Un alcool acheté dans le commerce est automatiquement un mélange d'eau et d'alcool car il est quasi impossible aujourd'hui de se procurer de l'alcool pur dans le commerce en France. Un litre d'alcool de fruit à 45° par exemple est un mélange de 450 ml d'alcool pur et de 550 ml d'eau.
Voici les 3 principaux types d'alcool qui peuvent être utilisés pour faire une teinture :
- La vodka, bon marché, avec un taux d'alcool entre 40° et 45°, et en général fabriquée à partir de céréales. Les alcools de céréales fournissent le goût le plus neutre possible, ce qui fera mieux ressortir le goût de la plante. Les alcools de fruits vendus en supermarché aujourd'hui sont souvent eux aussi des alcools de céréales. Attention aux vodkas les moins chères de supermarché, elles sont souvent à 37,5°, un taux trop bas pour une macération efficace.
- Le rhum, alcool de sucre, un peu plus cher, avec des taux d'alcools qui montent plus haut jusqu'à 55°, ce qui est très avantageux pour fabriquer une teinture de plante fraîche (ou disons, comme nous le verrons plus bas, "quasi fraîche"). Le goût doux et sucré du rhum n'est bien sûr pas neutre, mais pourra bien se marier avec certaines médicinales douces et nutritives comme la bardane ou les ginsengs.
- Le marc, alcool de raisin, souvent retrouvé dans les caves, ou gentiment donné par un ami producteur, qui souvent tourne autour des 50°. Le goût est un peu plus brut.
Choisissez en fonction du taux d'alcool dont vous avez besoin, et en deuxième selon vos goûts. D'un point de vue efficacité d'extraction, c'est le taux d'alcool qui compte.
La concentration
Pour la plante sèche, il faudra consulter les ouvrages spécialisés qui vous diront quel pourcentage d'alcool utiliser pour les différentes plantes. En général, si la plante n'est pas trop riche en résines, un alcool à 45° suffira. Si la plante est riche en résines (ex : le souci), il faudra monter à 55°, un taux d'alcool qui se trouve dans le commerce sous la forme de rhum.
L'ouvrage essentiel : la Materia Medica de Michael Moore (fondateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. J'ai traduis cet ouvrage en Français avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine. Cliquez-ici pour avoir accès à la materia medica.
Pour faire une teinture de plante fraîche, il faut en théorie un alcool pur (à 96°), car le processus d'extraction se fait par déshydratation, l'alcool exerçant une force osmotique sur la cellule de la plante gorgée d'eau. La cellule est alors forcée de se rompre et de laisser échapper ses précieux constituants. En pratique, nous allons voir dans le chapitre suivant que cela n'est pas nécessaire et que nous pouvons contourner ce point avec une astuce.
Une fois la teinture terminée, le taux d'alcool sera redescendu à 50 à 60°. Pour information, si vous prenez une dose traditionnelle de 1 c-à-café 2 fois par jour (10 ml), cela représente la même quantité d'alcool qu'un tiers de verre de vin.
Si la personne a un gros problème de foie, ou refuse l'alcool pour des régions religieuses par exemple, alors il faudra considérer une forme commerciale où l'extraction s'est faite d'abord par l'alcool, mais l'alcool et l'eau ont été ensuite évaporés et la poudre résultante transférée dans de la glycérine végétale.
Les autres solvants
Vous trouverez de nombreuses recettes maison de macération dans le vin blanc, le vinaigre, ou la glycérine végétale. Ceci donne des résultats intéressants d'un point de vue gustatif et même parfois culinaire (ex : un vinaigre de sureau est exquis). D'un point de vue médicinal par contre, les résultats sont médiocres. Car il n'y a pas de meilleur solvant qu'une combinaison eau + alcool.
Certes, il y a quelques exceptions, comme la macération des amères dans le vinaigre (le vinaigre d'absinthe est efficace pour le démarrage du processus de digestion et pour redonner du tonus aux muscles lisses digestifs). Dans la majorité des cas par contre, on ne peut guère se tromper avec l'eau + l'alcool. Dans le doute, c'est le solvant à choisir.
Préparation de la plante
Certaines plantes se teinturent très bien sèches. La racine ou la feuille de pissenlit par exemple, l'aubépine, l'agripaume, et bien d'autres... voir l'article https://www.altheaprovence.com/faire-secher-les-plantes-medicinales/ Une fois sèche et juste avant de les faire macérer :
- Coupez la plante le plus finement possible en utilisant un sécateur. Cette méthode est adaptée pour la plupart des parties aériennes de plante.
- Pour certaines plantes un peu plus dures, les branchettes d'aubépine par exemple, vous pouvez les broyer grossièrement au blender, puis plus finement par la suite au moulin à café si nécessaire.
- Pour les racines (les éléments les plus durs), découpez les d'abord en petits tronçons avec un sécateur solide de type sécateur enclume. Pour les broyer plus finement, commencez au blender puis finissez au moulin à café, ou passez directement au moulin à café à partir des tronçons.
Si l'on désire faire une teinture de plante fraîche (pour la mélisse par exemple qui est morte au séchage), et si vous n'avez pas accès à de l'alcool pur à au moins 80°, il faudra utiliser l'astuce suivante :
- On la fera d'abord sécher le plus possible mais pas complètement. La plante sera alors frippée, mais toujours humide. Elle ne s'effritera pas au toucher. J'utilise le terme "plante quasi fraîche" pour ce cas de figure.
- Lorsque la plante est la plus sèche possible sans être complètement séchée, on la transférera dans le solvant en la coupant finement auparavant.
Pourquoi faire une teinture avec certaines plantes quasi fraîches plutôt que sèches ? Car certaines plantes perdent quasiment toutes leurs qualités au séchage. Beaucoup sont stables, mais certaines ne le sont pas. Cette information figure dans les ouvrages de référence mentionnés plus haut. En voici deux : la mélisse, le millepertuis. Il y en a bien d'autres.
Pour ceux qui sont sensibles à l'alcool :
Vous avez peut-être accès à l'alcool pur, mais vous trouvez que la teinture de plante fraiche est trop forte pour vous. Vous vous posez la question suivante : puis-je faire évaporer une partie de cet alcool avant la prise en la chauffant ?
Quelques commentaires à ce sujet :
- Bien que les pharmacopées traditionnelles exigent de l’alcool à 90° pour la plante fraiche, on peut décider au cas par cas, en fonction de la quantité d'humidité dans la plante fraiche. Pour la racine d’échinacée pourpre par exemple, que je trouve relativement juteuse, un alcool fort à 80° ou 90° est souvent utile. Pour d’autres contenant moins d’humidité, prenons l’hysope par exemple, ou le thym, un alcool à 60° ou 70° fera l’affaire.
- Faire chauffer une teinture est risqué car effectivement, il peut y avoir évaporation des composants volatiles, et destructions de certains composants sensibles à la chaleur. Donc là encore, c'est du cas par cas. Si la plante est résineuse, comme myrrhe (Commiphora myrrha) ou la grindelia (Grindelia integrifolia), aucun problème. Si la plante a des composants aromatiques, comme la valériane ou la grande aunée (ou pire, les aromatiques de type monarde ou hysope) - problème.
En conclusion, pour faire une teinture : il est largement préférable d’utiliser un alcool moins fort à la base et de macérer dans cet alcool, plutôt que de risquer la destruction de votre teinture.
Sur la photo ci-dessous, nous préparons la verveine officinale (Verbena officinalis) https://www.altheaprovence.com/verveine-officinale/ pour réaliser une teinture de plante fraîche. Les feuilles sont d'abord retirées des tiges, puis coupées grossièrement aux ciseaux. Elles seront ensuite mises en macération.
La teinture par macération
1. Pour faire une teinture de plante sèche :
- Préparez la plante comme indiqué ci-dessus ;
- Pesez la plante. Pour notre exemple, nous supposons que nous avons 150 grammes de plante sèche ;
- Déterminez le taux d'alcool approprié à partir des ouvrages de références mentionnés ci-dessus ;
- Dans le doute, utilisez un alcool à 40° ou 45° ;
- Préparez 5 fois la quantité d'alcool correspondante au poids de la plante, en millilitres. On dit qu'on utilise un taux de 1:5 pour la macération de plante sèche. Dans notre exemple, nous préparons 150 g x 5 = 750 ml d'alcool ;
- Placez la plante au fond d'un bocal à fermeture hermétique ;
- Versez l'alcool par dessus ;
- Remuer bien, étiquetez avec le nom de la plante et la date, et placez dans un endroit obscur ;
- Remuez bien tous les jours ;
- Pressez et filtrez au bout de 15 jours, mettez en bouteille et étiquetez avec nom de la plante et date.
- Voir commentaire plus bas en ce qui concerne la durée optimale d'extraction
2. Faire une teinture de plante "quasi fraîche"
- Préparez la plante comme indiqué ci-dessus, en la faisant sécher le plus possible mais pas complètement. Veillez à ce qu’elle puisse se « ratatiner », se friper, se déshydrater le plus possible.
- Mais attention : la plante doit rester encore souple. Pour ce faire, le séchage ne doit pas se poursuivre jusqu’au point où la plante va s’effriter lorsqu’on écrase une feuille, ou devenir cassante pour une racine.
- Le nombre de jours de séchage va dépendre de la saison et du climat. Parfois, la plante sera prête au bout de 48 heures, d’autres fois, il faudra attendre plusieurs jours. Retournez la plante régulièrement et touchez-la deux fois par jour.
- Lorsque la plante est fripée au maximum sans pour autant devenir croustillante ou cassante, placez-la en macération en suivant la méthode de la macération de plante sèche ci-dessus.
Conseils pratiques
Durée optimale d'extraction
J'ai mentionné une durée moyenne de 2 semaines. Pour le puriste, cela n'est pas aussi simple que cela.
Pour les plantes aromatiques, l'extraction des huiles essentielles se fait dès les premiers jours. Ensuite, on atteint un pic où le goût et le parfum de la macération seront optimaux. Les jours qui suivent, les tanins de la plante vont commencer à prendre le dessus. Si l'on attend trop, le produit final sera certes aromatique, mais il sera aussi âpre, tannique, et brut en bouche. Si la propriété médicinale de la plante se trouve dans ses huiles uniquement, il vaudra mieux arrêter la macération au bout de quelques jours afin d'obtenir une teinture beaucoup plus subtile.
Seule l'expérience vous dira combien de jour attendre pour atteindre le résultat voulu. Pour une aromatique comme l'hysope par exemple (Hyssopus officinalis), la durée optimale de macération se situe entre 5 et 7 jours. Expérimentez, goûtez tous les jours, et familiarisez vous avec l'évolution de la macération.
Et puis sinon, si vous n'avez pas le temps, ou si vous avez oublié le bocal dans un placard pendant quelques mois, ne vous inquiétez pas, il y aura toujours du bon dans votre teinture.
L'alcool doit recouvrir complètement la plante
Si des parties de plante sont à l'air, elle vont s'oxyder et noircir, donnant à votre teinture une couleur et un goût qui n'est pas désirable. Ceci m'est déjà arrivé, et je ne dirais pas que la teinture est gâchée. Par contre, elle n'est pas optimale.
Le problème est le suivant : il est souvent compliqué, voire impossible de recouvrir la plante en suivant les taux plante/alcool recommandés (1:5 pour la teinture de plante sèche, 1:2 pour la teinture de plante fraîche). Comment faire ?
Voici deux astuces qui fonctionnent bien : utilisez soit un galet de rivière bien propre, soit un bocal plus petit à l'intérieur de votre bocal pour la macération afin de lester la plante et faire pression dessus. Ceci poussera la plante vers le bas et permettra à l'alcool de bien recouvrir le marc. Voici deux photos pour illustrer cette astuce.
Augmenter la surface de contact
Il est parfois difficile de couper la plante assez finement. Certaines racines sèches par exemple sont difficilement pulvérisables. Faites de votre mieux, puis laissez la plante macérer dans l'alcool pendant quelques jours. Une fois la plante bien imbibée, passez le mélange plante + alcool au blender. Ceci va broyer le mélange plus finement, donc augmenter la surface de contact entre alcool et plante et favoriser une meilleure extraction des composants de la plante.
Voici un exemple ci-dessous pour la racine de patience (Rumex crispus), broyée quelques jours après avoir été imbibée dans l'alcool.
Pressage
Une fois la macération terminée, je recommande de presser le marc, car il contient une quantité non-négligeable de liquide. Il serait dommage de perdre ce précieux liquide. J'ai personnellement une presse hydraulique pour accomplir cela. Mais une presse coûte plusieurs centaines d'euros, et n'est pas à la portée de tous le monde.
Une manière plus simple est d'utiliser une petite presse manuelle (voir image ci-dessous) que vous trouverez dans des magasins de cuisine, sur internet, ou à Ikea pour un prix dérisoire. Cette petite presse ne sera certes pas aussi efficace qu'une presse hydraulique qui presse à 10 tonnes. Mais pour faire un travail à petite échelle, je la trouve très pratique. Notez tout de même que vous ferez un travail convenable avec feuilles et fleurs, mais un travail très limité avec les racines. On fera avec.
Filtration
Votre macération contient toujours une certaine quantité de terre et autres impuretés provenant de la plante. Il faut donc la passer au filtre à café non-blanchi. Insérez tout simplement un entonnoir sur une bouteille assez grande pour contenir tout le liquide, placez un filtre à café, et passez la macération après l'avoir pressé. Voir photo ci-dessous.
Quel type de bocal utiliser ?
Munissez-vous d'une bonne collection de bocaux de toutes tailles. Je travaille en général avec des bocaux de 1 L, 1,5 L, 2 L et 3 L pour les plus grosses quantités. En général, 1 litre est suffisant pour une consommation familiale. Choisissez le bocal le plus petit possible pour la quantité de teinture à faire, car nous voulons minimiser la quantité d'air présente dans le bocal. Si par exemple vous avez 250 g de plante sèche, qui nécessitera 250 x 5 = 1,25 litre d'alcool, choisissez un bocal de 1,5 L et non 2 L.
Monsieur, j'ai trouvé une chenille dans mon bocal
Aussi méticuleux que vous puissiez l'être, vous allez teinturer une certaine quantité de petits insectes. Je ne vois vraiment pas comment on peut éviter cela. Même si vous utilisez de grandes clayettes de séchage et que vous donnez aux petites bêtes le temps de s'échapper, certaines distraites finiront toujours par rester cachées sous une feuille. Alors ne vous inquiétez pas, suivez le processus sans vous laisser impressionner par ce petit désagrément.
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RockaBibi dit
Bonjour,
Merci pour cet article. J'ai une question. Je m'interesse à la teinture mère pour aromatiser ma bière que je brasse moi-même. Pour un soucis d'infection le fait de faire macererer les plantes dans de l'alcool me semble une bonne idée.
Je souhaite faire une teinture mère de mélisse qui pousse dans le jardin de mes parents. N'étant pas forcément à la recherche de vertues médicinales je voulais savoir s'il était possible de faire une teinture mère de mélisse fraiche dans du rhum pour extraire juste les aromes ? Ou alors même dans ce cas il faut quand même la faire sécher et faire attention à ce qu'elle ne soit pas complètement sèche ?
Question subsidière, si on suit le protocole décrit dans l'article pour la mélisse, comment bien de temps de macération conseilleriez vous ?
Merci beaucoup !
sabine dit
bonjour RockaBibi
la mélisse perd beaucoup de son parfum en séchant, oui faites pré sécher (attention elle noircit très vite , donc bien surveiller
temps de macération 15jours
Corinne Verzier dit
Bonjour ou Bonsoir,
J'habite le Québec et j'ai acheté en pharmacie de l'acool 99 degré isopropanol.
Puis-je l’utiliser pour faire des teintures mères?
Merci de me répondre!
sabine dit
bonjour Corinne
l'isopropanol est toxique , donc non pas conseillé du tout
Nathan dit
Bonjour, faut-il plutôt privilégier des teintures mères par plante ou des complexes ?
sabine dit
bonjour Nathan
si je comprends votre question , il vaut mieux préparer une teinture par plante, et ensuite une fois les teintures faites vous pouvez les mélanger en un seul flacon selon ce que vous désirez ou les prendre séparément si vous préférez
Raphael M.R. dit
Bonjour! Merci beaucoup pour toutes ces informations passionnantes! je me suis lancé sur ma première teinture mère (verveine citronnelle) qui "marine" depuis lundi dernier. Sur votre site j'ai cru comprendre que la durée habituelle est de 2 semaines mais que certaines plantes étaient déjà à leur "apogée" après 8 jours. Que me conseilleriez vous pour celle de la verveine citronnelle? (et au passage, la prochaine serait une teinture de lavandin, si vous pouviez me donner également un conseil sur son temps ce serait top!) Merci beaucoup!!
sabine dit
bonjour Raphael
je pense qu'il vous faut ouvrir votre bocal et sentir et goûter, mais peut-être qu'effectivement 1 semaine pourrait suffire idem pour le lavandin il faut tester (si vous en avez beaucoup vous pourriez faire des tests )
par exemple pour le thym 4 jours suffisent pour avoir une teinture puissante
nathalie Heberle dit
Bonjour, je m'apprête à faire une teinture mère d'artémisia annua et je préfèrerai utiliser le meilleur alcool possible et bio "si possible", auriez-vous dès recommandations et un contacte à me proposer?
Et aussi de quel façon prendre le macérat huilleux de la même plante en interne ?
Merci,
Nathalie ( une amie de Claire Chanut )
sabine dit
bonjour Nathalie
désolée mais il est vraiment compliqué d'obtenir un alcool bio pur, le site nadal n'en vend qu'à des professionnels , on peut trouver de l'alcool à 90° mais pas bio, ainsi qu'en Espagne, Italie , (peut-être Belgique aussi) , après c'est système D
pour le macérat huileux j'ai demandé à Christophe, lorsque j'aurais la réponse je viendrai vous le dire 🙂
Dany dit
La teinture de plante quasi fraiche est un bon procédé dont l'alcool 45 extrait les constituants qui ne sont plus dans l'eau de la plante ? Si je comprends bien vu quil reste un peu d'eau dans la plante il y a toujours plusieurs composants dans l'eau et ceux ci ne seront pas extraits (l'alcool 45 n'etant pas capable de désydrater la plante ) ?
sabine dit
bonjour Dany
l'alcool à 45° est en mesure d'extraire les constituants solubles dans l'alcool, mais comme pour tout il y a des exceptions à la règle ,par exemple les plantes riches en résine
Dany dit
Mais étant donné qu'il y a encore de l'eau dans une plante pour la méthode quasi-fraiche, l'alcool 45 va t il suffir pour extraire l'eau avec ses constituants ?
sabine dit
oui
Dany dit
La teinture de plante quasi fraiche est aussi efficace que la teinture plante fraiche ? Puisque la vitalité de la plante est la meme ?..
sabine dit
bonjour Dany
oui , la teinture sera efficace, souvent on propose le mieux et ensuite on fait ce que l'on peut avec ce que l'on a et les résultats ne sont pas décevants , de plus dans la mesure où à cueilli ou cultivé la plante on est sûr de sa qualité (ce qui est le premier critère pour avoir une teinture (ou une préparation de qualité)
Caroline M. dit
Bonjour, que puis-je faire avec les sommités fleuries de basilic. Macérât, teinture... ? merci
sabine dit
bonjour Caroline
vous pouvez faire une teinture
Sofia DOMINGUEZ dit
Bonjour
Le titrage d'alcool obtenu après l'extraction étant variable, et puisque l'on peut le rectifier
(en ajoutant de l'eau ou de l'alcool), quel est le meilleur degré pour une bonne conservation de la teinture?
Merci encore,
et encore!
sabine dit
bonjour Sophia
pour la conservation un minimum de 20° est recommandé
sachant que l'humidité de la plante fraiche va faire baisser le taux d'alcool
Sofia DOMINGUEZ dit
Bonjour Sabine,
Par exemple ma teinture mère d'hortie est à 80° (départ sur plante fraîche avec alcool à 90°). Est ce que je peux ou doit réduire le titrage (en ajoutant de l'eau)?
Merci.
sabine dit
bonjour Sofia
je suis étonnée du titrage, comment l'avez vous calculé?
il serait intéressant déjà de faire un calcul pour savoir combien d'eau au départ dans l'ortie fraiche, pour cela vous pesez votre ortie fraiche, vous la faites sécher et repesez , ensuite vous faites petit calcul de la différence et vous aurez votre taux d'humidité
puis (sachant que dans l'alcool à 90° il y a 10% d'eau ) vous additionnez l'eau de l'alcool et l'eau de la plante , ce qui vous donnera votre titrage final
Sofia DOMINGUEZ dit
Je me suis trompée, j'ai écris 80 au lieu de 60 degrés. Nous mesurons le titrage avec un pèse alcool, ce qui me fait penser que c'est le bon degré... Et ce qui me fait me demander si je n'aurais pas intérêt à baisser ce titrage en ajoutant de l'eau (ça en fait plus et c'est moins fort en alcool pour les sensibles) . Mais est ce que ça ne va pas altérer la teinture de faire ça?
sabine dit
cela risque si le titrage est trop bas de fragiliser la teinture (côté conservation) par contre lors de la prise on la dilue de toute façon dans l'eau
Marie dit
Bonsoir,
Merci pour cet article si riche en informations.
Sur le point d'effectuer mes toutes premières préparations, j'ai acheté en pharmacie de l'alcool à 96°C (je vis au Portugal). Et voilà qu'en lisant les commentaires ci-dessus je me rends compte qu'il s'agit d'alcool partiellement dénaturé. Il est écrit qu'il contient 0,25% à 0,30% de cétrimide. Si je comprends bien, je ne peux pas l'employer pour faire des teintures. Puis-je tout de même l'utiliser pour un macérât huileux par intermédiaire alcoolique ?
D'avance merci de tout coeur pour votre réponse !
sabine dit
bonjour Marie
non évitez même pour un MHIA
Sofia DOMINGUEZ dit
Bonjour,
Je pense "filter" mes macération en les passant à l'extrateur à jus (pour en retirer un maximum de composants), qu'en pensez-vous ?
(Je suis pleine de gratitude pour votre ouvrage!)
sabine dit
oui je fais cela aussi sauf pour les plantes résineuses ou les racines (comme le genévrier par exemple) j'ai failli casser mon extracteur , qui est resté colmaté , dont on a dû forcer l'ouverture et cela a légèrement abimé le pas de vis et pour les racines s'il reste, ne serait-ce qu'un petit caillou ça peut vraiment endommager l'appareil
par contre pour des plantes comme le plantain par exemple c'est vraiment bien
Dany dit
Pour la methode quasi fraiche on prend un alcool comme pour teinture de plante sèche (~45°) ?
sabine dit
oui tout à fait
Dany dit
Bonjour "le meilleur solvant est l'eau et l'alcool". Mais pour la teinture de plante fraiche il faut un alcool 96 donc pur et pourtant il n'y a pas d'eau ?
sabine dit
oui mais il y en a dans la plante fraiche et l'alcool ayant un fort pouvoir déshydratant va extraire l'eau (avec les molécules) de la plante ce qui fera baisser le taux d'alcool
Dany dit
Quesr ce qun alcool dénaturé et non dénaturé?
sabine dit
c'est un alcool auquel on a rajouté une substance qui le rend impropre à la consommation , vous avez sur wikipédia une liste desdits dénaturants que l'on peut trouver
Dany dit
Si une teinture de plante doit nécessiter un alcool 45° par exemple, on peut utiliser un alcool 45° ou plus ? C'est juste un seuil, on peut le dépasser ?
sabine dit
bonjour Dany
on peut , mais pas vraiment utile , ensuite tout dépend de la plante
caroline dit
Bonjour,
Je tente de laisser mon commentaire ici, je pense que c'est le meilleur endroit.
Je termine une formation en pratique chamanique avec les plantes. Nous avons appris (dans les grandes lignes) à réaliser un "parfum" en mettant des fleurs dans un pot et en ajoutant de l'alcool et de l'eau. Selon nos directives c'était moitié/moitié pour avoir un alcool à 20° environ. L'objectif est de réaliser une sorte de parfum que nous pouvons ensuite déposer dans une coupelle dans un lieu ou sur les mains des personnes ou encore une cuillère diluée dans de l'eau.
Ma question : connaissez-vous la manière de faire un macérat ou parfum qui se conserve quelques années sans altérer les principes des plantes et fleurs? J'ai l'impression que cela correspond à la teinture?
Un grand merci pour vos éclairages.
sabine dit
bonjour Caroline
pour la conservation c'est plutôt l'alcool qui est utilisé (par exemple pour les élixirs floraux qui sont conservés dans l'alcool) ensuite selon comment les flacons sont conservés cela peut faire une différence , il faut vérifier régulièrement où ils en sont (odeur, aspect, goût )
caroline dit
Merci beaucoup Sabine. Je vais regarder comment se font les élixirs floraux. Belle journée.
Dany dit
Les bacteries se developpant dans l'alcool pourquoi pourrait on pas conserver la teinture une eternité ?
sabine dit
bonjour Dany
je ne comprends pas le sens de votre question
Dany dit
oui en effet désolé j'ai oublié un mot 🙂 . Les bactéries me semble t-il ne se développent pas dans l'alcool. Dans ce cas pourquoi pourrait on pas garder une teinture toute une éternité puisqu'elle ne moisira pas ?
sabine dit
une teinture peut se garder plusieurs années si elle est bien faite et conservée correctement , toute une éternité je ne saurais dire n'ayant pas encore une expérience aussi longue 🙂
Dany dit
Désolé je suis pénible 😉 . Vous pouvez me donner un nombre approximatif d'années suivant votre expérience ?
*Merci
sabine dit
bonjour Dany
🙂 pénible non , pointilleux peut-être 🙂
le mien date de 2015 , mais je l'avais fait avec un macérat de fleurs sèches (c'était un exercice ) je pense que cela doit jouer côté conservation
maintenant pour une bonne conservation (avec une préparation plante fraiche )la préparation finale devrait contenir au minimum 55% de glycérine, et pour avoir une idée de combien votre plante va relâcher d'eau dans la glycérine, il faut peser un échantillon de la plante fraiche, le faire sécher puis faire le calcul ), la préparation se conserve au moins un an , et un peu plus au frigo (mais là je n'ai pas l'expérience , mes préparations à base de plantes fraiches (surtout gingembre) n'ont hélas pas eu le temps de vieillir
Dany dit
Pour une tenture on pourrait utiliser un alcool 75° de la pharmacie ?
sabine dit
s'il n'est pas modifié oui
Marie Nobert dit
Habituellement, l'alcool qu'on retrouve en pharmacie est de l'alcool à friction et n'est pas comestible. Donc pas compatible avec une teinture mère qui serait ingérée.
Dany dit
L'alcool est-il le meilleur solvant en matière d'extraction ? Je ne parle pas de rapidité, mais de quantité de composants et de quantités de types de composants.....
sabine dit
tout dépend des constituants de la plante certains ont une affinité avec l'alcool d'autres non
Dany dit
"Faire chauffer une teinture est risquée" quand il y a des composants aromatiques, mais pourquoi c'est pas risqué pour l'huile quand il s'agi de plante aromatiques ?
sabine dit
tout dépend de la température y compris pour la teinture