Faire un macérat huileux
A base de plantes médicinales
Faire un macérat huileux est l'une des activités les plus gratifiantes que je connaisse.
C'est en général au mois de juillet que je ramasse les plus belles fleurs de souci. A quatre pattes dans mes bandes, j'anticipe déjà la vision de ces grands bocaux remplis d'huile d'olive, avec ces beaux soleils oranges en suspension. Les macérats huileux sont extrêmement utiles pour toute la famille. Le macérat de souci par exemple est très efficace pour calmer l'inflammation des brûlures, éraflures et petites coupures de la vie quotidienne.
Le macérat huileux, réparti en petites bouteilles, fera aussi le cadeau idéal pour votre entourage. Ajoutez une belle étiquette calligraphiée à la main pour la touche personnelle, et vous alliez utilité et esthétique. Vos amis vous en remercieront.
Mais nous mettons la charrue avant les boeufs. Revenons à la préparation elle même, et revoyons ensemble la méthode détaillée.
Les huiles
Si vous pensiez avoir laissé la chimie dans un tiroir de bureau d'école, en espérant ne jamais y revenir, je vais hélas devoir vous décevoir. Car pour faire un bon macérat huileux, il faut avant tout choisir la bonne huile, celle qui restera la plus stable au fil des mois.
Les différentes huiles sont en général équivalentes du point de vue de leur pouvoir d'extraction. Elles sont beaucoup moins efficaces que le mélange alcool + eau, mais sont beaucoup plus adaptées à l'application externe. D'abord, leur viscosité en fait le liquide idéal pour le massage. Elles déposent aussi une couche sur la peau, couche qui ne pénètre pas aussi bien que la crème (qui sera le sujet d'un autre article), mais qui protège une zone endommagée.
Toute la discussion va donc se faire sur leur capacité à rester stable, ou à rancir. Et la stabilité est liée à la structure chimique de la molécule d'huile. Si la molécule est ce qu'on appelle "saturée", le stress oxydatif ne pourra pas venir endommager la molécule qui restera stable au fil des mois. Si elle n'est pas saturée, les radicaux libres pourront venir endommager la molécule, la rancissant au passage.
Voici les différents types d'huile à considérer :
- Les huiles polyinsaturées : huile de colza, de germes de blé, de maïs, de tournesol, de soja, de noix, "isio 4" et autres mélanges, etc. C'est huiles sont à éviter pour les macérats huileux. Elles vont rancir relativement vite. Certes, on peut les stabiliser aux huiles essentielles (voir chapitre à ce sujet plus loin). Mais pourquoi ne pas choisir une huile stable à l'origine ?
- Les huiles monoinsaturées : huile d'olive principalement. Elles sont stables à température ambiante et s'oxydent très peu. Elles s'oxydent si on les chauffe à des températures trop hautes.
- Les huiles saturées : huile de noix de coco, beurre clarifié, saindoux, beurre de cacao, etc. Ces huiles sont plus dures à travailler car elles sont souvent figées à température ambiante. Par contre, elles ont une stabilité totale.
Le bon compromis : les huiles monoinsaturées, l'huile d'olive en particulier est la reine pour tout macérat huileux. Mais il y a bien d'autres choix. Voici une vidéo pour vous expliquer comment bien sélectionner vos huiles végétales.
Achetez une huile première pression à froid, et une huile bio. Bio parce que les produits chimiques et pesticides sont liposolubles, c'est-à-dire qu'ils se dissolvent dans les lipides. L'huile étant un lipide, elle aura la capacité de stocker une énorme quantité de produits chimiques indésirables. Mieux vaut bien choisir son huile.
L'huile d'olive va rester stable pendant 2 ans ou plus, ceci sans ajout d'huiles essentielles ou autres conservateurs. Il faudra par contre prendre vos précautions et stocker vos huiles dans un endroit qui reste frais et à l'abri de la lumière.
Si vous désirez utiliser une autre huile, je vous conseille de considérer sa stabilité avant toute chose. Ensuite, certains autres paramètres seront important, et dépendent des goûts du préparateur et de l'utilisateur :
- La viscosité du corps gras. Le beurre de cacao est stable mais solide à température ambiante. L'huile d'olive est fluide. Plusieurs corps gras peuvent être mélangés ensemble afin d'en modifier la viscosité.
- La pénétration et la sensation sur la peau. Certaines huiles pénètrent mieux que d'autres, ou laissent une sensation plus agréable.
La seule façon de développer vos préférences : l'expérimentation !
Préparation de la plante
Tout macérat huileux se fait à partir de la plante sèche.
Il est impératif de bien faire sécher la plante auparavant, car tout reste d'humidité peut entraîner une fermentation de l'huile, qui fera au long terme rancir le macérat. Et pour certaines parties de plante, ceci n'est pas aussi simple que l'on pourrait l'imaginer.
Les parties les plus problématiques sont souvent les boutons de fleurs, car ils regorgent d'humidité. Prenons pour exemple le millepertuis, qui nécessite la cueillette d'une partie des fleurs en boutons. Les feuilles et fleurs ouvertes vont sécher relativement rapidement, donnant l'impression que la plante est prête à mettre en macérat huileux.
Les boutons par contre sont souvent encore humides. Il faut faire le test suivant : presser le bouton entre ses doigts. Si le bouton n'est pas sec et ne s'effrite pas, la plante n'est pas encore prête. Retournez bien vos plantes plusieurs fois sur vos bacs de séchage, ou si vous les suspendez assurez-vous qu'elles ne soient pas trop serrées, ou que le bouquet ne soit pas trop gros. L'air doit bien circuler autour des différentes parties de la plante.
Sur la photo ci-dessous, des fleurs de marguerite (Leucanthemum vulgare) sortant du bac de séchage. Je vérifie au touché leur état de déshydratation, en écrasant plusieurs boutons entre mes doigts. Les fleurs sont plutôt grosses, je les écrase donc entièrement, en allant voir aussi dans le coeur jaune. Ces jolies fleurs feront une très bonne huile anti-inflammatoire.
Parfois, une récolte peut être infestée de petites chenilles, qui elles même contiennent beaucoup d'humidité. Les mettre dans le macérat huileux est problématique.
Macération simple
Le premier processus de macération consiste à mélanger la plante sèche directement à l'huile d'olive. Nous verrons dans les chapitres suivants des procédés un peu plus complexes mais parfois nécessaires pour maximiser l'extraction.
- Placez la plante bien séchée dans un bocal (que vous laisserez ouvert pendant la macération) ;
- Recouvrez la plante d'huile d'olive bio première pression à froid ;
- Placez un morceau de tissu ou de papier sulfurisé sur le dessus du bocal que vous faites tenir avec un élastique ;
- Il ne faut pas fermer le bocal. L'huile doit respirer car il reste toujours un peu d'humidité dans la plante, et nous voulons nous assurer que l'humidité puisse s'échapper du bocal.
- Vérifiez le niveau d'huile le lendemain. Certaines plantes vont absorber beaucoup d'huile, d'autres non. S'il n'y a plus assez d'huile pour recouvrir la plante, en rajouter. Notez bien que parfois la plante flotte et l'huile se retrouve sous la plante (ce qui ne veut pas dire qu'il manque de l'huile nécessairement) ;
- Mettez le bocal dans un sac en papier épais qui ne laisse pas passer de lumière, et placer le tout devant une fenêtre qui reçoit le soleil, ou dehors à un endroit qui reçoit le soleil plusieurs heures par jour.
- Placer un macérat huileux au soleil sans la protection du sac est pour moi une erreur, car nous savons aujourd'hui que les UVs du soleil détruisent énormément de composants actifs de la plante. Ces composants sont très fragiles. De plus, avec le soleil, l'huile du macérat va s'oxyder plus vite.
- Remuez le mélange de temps en temps ;
- Laissez macérer pendant au moins un mois, plus si vous le désirez ;
- Placez un morceau de coton ou de tissu non coloré sur un saladier en verre (vous verrez pourquoi en verre par la suite), assurez vous que le coton recouvre bien les parois du saladier ;
- Versez le mélange plante + huile dans le saladier sur le tissu ;
- Ramenez les coins du tissu pour former un baluchon contenant le mélange, puis commencez à presser gentiment le mélange au travers du tissu avec vos mains. Prenez votre temps, et essorez par torsion le tissu rempli du mélange, comme lorsqu'on essore un torchon trempé à la main.
- Notez que les presses hydrauliques ou mécaniques ne feront pas un bon travail, et risquent d'extraire des petites poches d'humidité qui restent coincées dans la plante sèche, ce qui fera tourner l'huile. Mieux vaut les laisser emprisonnées dans la plante, s'il y en a.
- Laissez décanter une journée. Regardez au travers du saladier en verre, au fond du saladier, afin de voir si de l'eau s'est séparée de l'huile. S'il y en a une couche, vous le verrez vite, et il faudra l'éliminer. Le mieux sera de récupérer l'huile uniquement par le dessus, à l'aide d'une louche. Attention de ne pas trop faire remuer la couche d'eau. Vous pouvez aussi la siphonner à l'aide d'un petite tuyau.
- Mettez en bouteille et étiquetez avec le nom de la plante et la date.
- Conservez dans un endroit frais, sec et à l'abri de la lumière.
Macération à température contrôlée
La température favorise une meilleure extraction. L'huile doit être chaude, mais pas trop chaude. Dans l'idéal, il faut garder l'huile entre 38°C et 40°C, pas plus chaud.
Pour accomplir ceci, j'utilise un auto-cuiseur sur lequel j'ai rajouté un rhéostat sur le fil d'alimentation. Un auto-cuiseur normal chauffe trop, même au réglage le plus bas. Vous pouvez aussi vous procurer une rallonge qui inclue un rhéostat pour réduire l'arrivée d'électricité. Certaines personnes utilisent aussi une yaourtière, qui chauffe à basse température et semble produire d'excellentes huiles.
Ensuite, j'utilise un thermomètre à sonde, la sonde restant constamment immergée dans l'huile et me permettant de garder mon macérat huileux entre 38°C et 40°C. Je place mon autocuiseur dans un coin de ma salle de travail, et je laisse macérer pendant 7 à 10 jours, en vérifiant plusieurs fois par jour que la température se soit bien stabilisée au niveau voulu.
Je ne couvre jamais le cuiseur afin de laisser l'humidité s'évaporer. Par contre, pour éviter que de la poussière ne se dépose sur mon huile, je place un morceau de coton au dessus du récipient du cuiseur.
Voici quelques photos de préparation d'un macérat huileux de camomille allemande (Matricaria recutita), que j'utilise en massage externe pour soulager les enfants qui ont des petits maux de ventre.
La photo ci-dessous montre les fleurs de camomille effritées à la main et placées au fond du bac du cuiseur.
Elles sont juste recouvertes d'huile d'olive avant de mettre à chauffer entre 38°C et 40°C.
Au bout de 7 à 10 jours de cette macération lente, je suis la méthode de pressage décrite dans le chapitre précédent, puis décantation et mise en bouteille.
Macération avec intermédiaire alcoolique
Lorqu'on réfléchit à l'extraction d'un point de vue chimique, on s'aperçoit très vite que l'huile n'est pas le meilleur des solvants. L'huile n'extraira que très peu les résines par exemple.
Pour optimiser l'extraction, on peut utiliser un solvant intermédiaire qui est l'alcool pur. C'est une méthode que j'ai souvent utilisée lorsque j'exerçais aux Etats-Unis vu que je pouvais me procurer de l'alcool à 96° dans le commerce. En France, ceci n'est pas possible. Mais je vous expose tout de même la méthode ici, car elle a fait ses preuves et était utilisée par les pharmaciens du siècle dernier pour préparer de très bonnes huiles.
Pour information, voici une liste de plantes pour laquelle cette méthode sera particulièrement efficace :
Achillea millefolium Arnica spp Calendula officinalis Commiphora myrrha Cupressus Echinacea Geranium |
Grindelia Juglans Matricaria Monarda Rosmarinus Ruscus aculeatus Salvia |
Scrophularia Stachys Symphytum Thuja Usnea Verbascum |
Première partie :
- Placez la plante séchée et broyée dans un grand bol ou un saladier. Supposons que nous avons 200 grammes de plante séchée.
- Ajoutez la moitié de cette quantité en poids d'alcool pur. Pour notre exemple, ajoutez 100 ml d'alcool.
- Mélangez bien et laissez reposer 2 heures dans le saladier couvert.
- Il n'y aura pas assez d'alcool pour tremper le marc, il sera humidifié tout au plus, ce qui est l'effet recherché - nous ne voulons pas démarrer une macération.
- Remuez 2 ou 3 fois pendant ces 2 heures, afin que l'alcool soit bien réparti sur tout le volume de la plante.
Dans cette première partie, l'alcool pur commence à extraire les composants de la plante.
Deuxième partie :
- Au bout de 2 heures, placez la plante humidifiée par l'alcool dans un blender.
- Rajoutez dans le blender 7 fois le volume de plante en huile d'olive. Pour notre exemple, 200 x 7 = 1400 ml c'est à dire 1,4 L.
- Faites tourner le blender jusqu'à ce que le mélange devienne tiède ;
- Pressez comme expliqué dans le chapitre précédent ;
- Si le mélange a toujours une petite odeur d'alcool, laissez reposer l'huile 24 heures dans un récipient le plus large possible (afin de maximiser le contact avec l'air) en venant remuer de temps en temps. Le reste d'alcool devrait s'évaporer rapidement.
- Mettez en bouteille, étiquetez et rangez dans un endroit frais, sec et à l'abri de la lumière.
Macération de plante fraîche
Certaines plantes perdent rapidement leurs propriétés lorsque sèches. Mais comme expliqué précédemment, les risques de fermentation et de rancissement augmentent considérablement. Comment faire ?
Si vous voulez réaliser un macérat huileux de ces plantes là, procédez de la manière qui suit. Ceci s'applique aux plantes telles l'arnica ou le millepertuis.
- Pour minimiser les risques de fermentation de l'huile, faites d'abord sécher le plus possible la plante mais pas complètement. La plante sera alors fripée, mais toujours humide. Elle ne s'effritera pas au toucher. J'utilise le terme "plante quasi fraîche" pour ce cas de figure.
- Suivez ensuite la méthode "macération à température contrôlée" expliquée plus haut. La température constante autour des 40°C assure l'évaporation douce mais constante de l'humidité restante pendant la période de macération.
Sinon, vous pouvez faire une macération classique suivie d'une étape de décantation. Si vous voyez de l'eau, même si c'est une fine couche, accumulée au fond du bocal, il faudra l'évacuer en récupérant l'huile sur le dessus (délicatement à la louche, ou en siphonnant l'huile dans un autre récipient).
Conservateurs
Certaines personnes rajoutent des conservateurs dans leurs huiles pour les garder le plus longtemps possible. Voici les deux conservateurs les plus utilisés :
- La vitamine E, qui est un antioxydant protecteur et qui se trouve sur internet ou dans votre boutique de produits naturels. Rajoutez 0.2 g (environ 8 gouttes) de vitamine E pour 100 ml de macérat huileux. Achetez un extrait de vitamine E 100% naturel (ex : extrait à partir d'huile de tournesol).
- Les huiles essentielles. Certaines huiles comme l'HE de romarin sont des antioxydants très puissants et quelques gouttes par litre de macérat huileux fournira une protection additionnelle contre le rancissement. Vous pouvez rajouter 4 à 6 gouttes d'huiles essentielles pour 100 ml de macérat huileux.
Le résultat final
Une bonne huile doit avoir une belle couleur, et surtout un goût et une odeur qui reflète la plante choisie. Une huile de feuilles de consoude sera d'un beau vert foncé. L'huile de millepertuis sera d'un rouge foncé et opaque. L'huile de souci sera d'un beau jaune-orangé.
Faire ses propres macérats huileux n'est vraiment pas sorcier. C'est une très bonne manière de capturer les propriétés de la plante pour une application externe. Mais n'oubliez pas aussi qu'une infusion ou une teinture diluée appliquée en compresses est très efficace.
Ci-dessous, un macérat huileux de millepertuis (Hypericum perforatum).
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Ann dit
Bonjour, à propos de la macération avec intermédiaire alcoolique: vous écrivez: "Ajoutez la moitié de cette quantité en poids d'alcool pur" Je suis confuse par ce que vous mélangez "grammes" et "ml" . Quand il s'agit de l'alcool la différence n'est pas énorme, mais quand il s'agit d'huile, cela fait une différence. Je suis en train de faire de l'huile au millepertuis avec cette méthode. J'ai 50 g d'herbes, et j'ai ajouté 25 g d'alcool. combien de grammes d'huile dois-je ajouter ? 350 g ou 350 ml?
sabine dit
bonjour Ann
350 ml
Yannick dit
Grand merci pour ce partage peut-on laisser macerer les plante après le passage au blander? si oui pendant combien de temps.
merci
sabine dit
Bonjour Yannick
Dans l'absolu oui vous pouvez , mais il n'y a pas de valeur ajoutée (à ma connaissance) mais si vous laissez , il faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de contact de la plante avec l'air sous peine de les voir s'oxyder
Thomas dit
Bonjour,
Merci à vous pour vos conseils et votre partage.
Je me demandais si on peut utiliser de l'alcool dénaturé à 90% ou 96% pour les macérats avec intermédiaire alcoolique ?
Si non, quelles molécules bloquent leur utilisation ?
Trouver de l'alcool pur en France est devenu avec le temps le parcours du combattant. Et je trouve qu'il y a beaucoup trop d'eau dans l'alcool à 40%...
Quelle est votre avis ?
sabine dit
bonjour Thomas
voici la réponse de Christophe
Dans ces alcools dénaturés, il y a des substances comme le méthanol ou autres dénaturants qui ne sont pas fait pour êtres mis à l'intérieur du corps. Ils sont souvent volatils, mais il en restera toujours une partie qui va pénétrer au travers des capillaires. Combien, quelle est la toxicité relative, etc. - je ne sais pas. Personnellement, je ne préfère pas l'utiliser pour toutes mes préparations.
Nina dit
Bonjour à vous,
J'ai fait un test de macérât huileux de soucis avec du beurre de coco, mais il ne fait pas assez chaud et l'huile a figée, doit-elle rester liquide pour bien extraire les principes actifs ?
Quelle température minimum pour une bonne macération ? Si il ne fait pas assez chaud est ce rallonger le temps de macération peut compenser ?
Merci (et bravo pour ce site où j'apprends énormément sur les plantes gratuitement !)
Bonne journée
sabine dit
bonjour Nina
je vous invite à la mettre dans un endroit où l'huile peut redevenir fluide quitte à la mettre près d'une source de chaleur
sinon oui ça ne va pas extraire grand chose (à ma connaissance)
Marie dit
Bonjour Christophe et Sabine! Merci pour vos explications. Je souhaite faire un macéra huileux à chaud pour extraire du CBD full spectrum.
Je me suis renseignée auprès de plusieurs personnes et les avis diverges. On me dit par exemple de chauffer entre 47 et 49°, n'est-ce pas trop?
j'hésite entre l'huile de tournesol et celle de chanvre qu'en pensez-vous?
Est-ce que selon vos critères: 40° et 10 jours ce serait suffisant pour faire une bonne extraction à partir des fleurs de chanvre? j'ai un bain marie électrique.
Merci beaucoup d'avance pour votre réponse. Bien cordialement, Marie.
sabine dit
bonjour Marie
Si les sommités fleuries ont été décarboxylées, alors oui je pense que mes critères devraient donner un bon macérat huileux. J'en ai déjà testé fait dans de l'huile d'olive ou de tournesol oléique, c'était très bien d'un point de vue organoleptique. Pour info, je suppose ici effectivement que l'on reste dans le CBD, le reste... est illégal 🙂
Honorez Dominique dit
bonjour et tout d abod mille mercis pour vos précieux conseils.
si je mets mon macérât sur un radiateur, est ce une bonne idée? combien de temps puis je laisser macérer ma plante? merci
sabine dit
bonjour Dominique
si c'est un macérat simple vous pouvez laisser 3 semaines , ensuite sur le radiateur tout dépend de la température du radiateur , vous pouvez si la température du macérat tourne autour des 40°, cela pourrait réduire le temps , disons une dizaine de jours (si la température reste constante)
Savannah dit
Bonjour,
est-ce qu'un macérât huileux à chaud de racine d'Artium lappa est un bon moyen d'extraire ces principes actifs pour l'ajouter dans un baume contre les problèmes de peau ? Ou le macérât huileux avec extraction alcoolique serait plus conseillé ? Merci !
sabine dit
bonjour Savannah
pour la racine de bardane, je pense qu'un macérat simple est bien, lorsque vous dites macérat à chaud c'est avec racine fraiche et vous faites au bain marie ? (si oui dans ce cas veillez à ce qu'il ne reste pas d'eau )
Chloé dit
Bonjour, merci beaucoup pour ces précieux conseils. J'aimerais réaliser un mâcérat huileux de carotte sauvage, faut-il utiliser les fleurs, les graines ou bien les racines?
Merci par avance pour votre réponse 🙂
sabine dit
bonjour Chloé
je dirai les graines , mais pourquoi pas la racine séchée si elle garde son parfum au séchage, par contre pas facile à récolter je trouve)
mais je n'ai jamais testé, ce serait pour quel usage?
Chloé dit
Merci pour votre réponse,
J'avais dans l'idée de faire un macérât huileux pour en faire un baume à appliquer sur le visage comme baume de tous les jours pour garder un beau teint pendant l'hiver. Mais je ne sais pas si c'est la carotte sauvage qu'il faut utiliser ou bien la carotte commune que l'on trouve tous sur les étals de nos maraîchers.
Il me semblait que les graines de la carotte sauvages étaient chargées en Bêta-carotènes.
sabine dit
bonjour Chloé
pour un "beau teint" c'est la carotte (racine) cultivée, en macération huileuse (il faut avant faire sécher la carotte )
Valérie Schoen dit
les composées des racines de consoude utilisées pour réaliser du macérât huileux de consoude sont plutôt hydrophiles (allantoine, a.rosmarinique et mucilage), comment peut on les extraire dans de l'huile. La question de pose pour d'autres plantes avec lesquels nous réalisons des macérâts mais les composés d'intérêt ne sont pas hydrophobes.
Merci pour vos éclaircissements
sabine dit
Bonjour Valérie
voici la réponse de Christophe
"Pour la consoude, c’est pour ça qu’on passe très souvent par l’intermédiaire alcoolique, A noter au passage : ne pas penser que l’action de la consoude est seulement due aux constituants que l’on connait, il y a peut être des constituants non encore mentionnés et qui ont une action. Ceci dit, perso, je préfère largement par intermédiaire alcoolique."
Bannier Valérie dit
Bonjour Sabine ! Je m'apprête à lancer une macération à chaud en cuisson lente... J'ai lu dans différents ouvrages ce type de macération en seulement quelques heures...et 7 à 10 jours sur votre site... Pourquoi une telle différence ? Vous laisser cuire 24H/24H ?
Merci d'éclairer ma lanterne 🙂
Valérie
sabine dit
bonjour Valérie
voici la réponse de Christophe
"Oui je laisse plusieurs jours vu que j'ai un dispositif qui me permet de régler assez précisément la température et ne pas dépasser les 45°C par exemple. C'est comme les teintures. En fait, au bout de 24 à 48h, on a probablement 80% de l'extraction qui est faite. Pourquoi ne pas arrêter à ce stade ? On pourrait. On peut parfois si on est vraiment pressé. Mais pourquoi ne pas laisser plus longtemps si on a la possibilité ? Du coup, pour mes macérats huileux, si j'ai le temps, je laisse plusieurs jours. Si je suis pressé, il m'arrive de faire quelques heures."
BANNIER VALERIE dit
Merci Sabine et Christophe pour votre réponse très éclairante !
Je vais tester aussi la macération par intermédiaire alcoolique et en regardant les différentes étapes, je lis de faire tourner le blender jusqu'à ce que le macérat soit tiède. Ca peut paraître idiot mais tiède c'est quelle température environ pour vous ? on arrête aussitôt ou on peut laisser le blender tourner un peu ?
encore merci pour votre aide !
Valérie
sabine dit
bonjour Valérie
pas plus de 45° , vous pouvez laisser tourner tant que ça ne chauffe pas plus que 45° (attention ça peut aller vite la montée en température) et ne pas oublier de laisser s'échapper les vapeurs d'alcool
Valérie Bannier dit
Super ! Merci Sabine ☺️
Amandine dit
Bonjour, j'ai effectué des macérats de bouillon blanc et de rose de damas (pétales) à partir de plantes sèches, dans ma yaourtière pendant 10 jours (bocaux recouvert d'une gaze). J'ai utilisé de l'huile de tournesol désodorisé, j'ai remué régulièrement et la température variait entre 45 et 50°.
Le Macérat de bouillon blanc a bien réussi (odeur de miel et couleurs jaune vif) mais la rose fût un échec ! Pas d'odeur ! rien !
De quoi cela peut il provenir ? J'ai séché mes pétales dans l'obscurité, ventilation consente sur des claies.
Est ce mieux à partir de pétales fraiches?
La température de l'huile trop chaude (50°) a t'elle altéré les principes actifs?
J'ai passé au robot les pétales quelques secondes pour les couper (plus de surfaces d'échanges avec l'huile), est-ce là mon erreur ?
Merci d'avance pour votre aide
Amandine
sabine dit
bonjour Amandine
désolée je ne saurais vous dire, si au séchage les pétales avaient toujours leur odeur ce devrait être bon, normalement on ne fait pas chauffer , on laisse macérer dans l'huile à température ambiante, peut-être effectivement la température a joué un rôle dans la perte du parfum
Guenot dit
bonjour, doit-on mettre la vitamine E lors de la confection du macérât huileux ou une fois le macérât filtré? lorsque les végétaux n y sont plus. je vous remercie. De plus, est ce grave s il y a plus de vitamine E dans le bocal que recommandé ? j ai eu la main lourde...Merci beaucoup de vos précieux conseils.
sabine dit
bonjour Guenot
il est préférable de mettre une fois le macérat filtré, et non ce n'est pas très grave d'avoir eu la main un peu lourde
Adeyo dit
Bonjour,
Je voulais savoir si l'utilisation de l'alcool à 90° disponible en france (alcool à brûler) était possible pour la méthode d'extraction ? Merci
sabine dit
bonjour Adeyo
désolée mais non, c'est un alcool impropre à la consommation
Adeyi dit
Merci Sabine. J'ai oublié de préciser : c'est pour une application cutanée et non pour la consommation. Au cas où ça changerait en fonction.
sabine dit
bonjour Adeyi
il n'est pas recommandé de mettre des produits inadaptés sur la peau , et l'alcool à brûler en fait partie
Morgane dit
Bonjour à tous, merci pour cet article!
Je viens de préparer des macérâts de rose et de lavande mais je viens de voir que la météo se gâte pour la semaine prochaine, une semaine entière de pluie! Je n'ai pas le matériel pour la méthode à chaud contrôlée, mais si je met mes bocaux dans une pièce de chez moi qui reste au chaud (descendras en dessous de 20) est ce que c'est bon?
Je vous remercie de vos réponses !
sabine dit
bonjour Morgane
fleurs sèches ou fraiches? normalement pour sèches il ne devrait pas y avoir de problème, pour fraiches , il faudrait surveiller que de l'eau ne reste pas au fond du bocal
Morgane Lagord dit
Merci pour votre réponse
Les fleurs sont sèches! Super alors elles resteront à l'intérieur le temps que le soleil revienne
Merci beaucoup !
Nathalie Mourier dit
J'ai fait un macérat huileux avec intermédiaire alcoolique sur du romarin. Après la phase alcool, j'ai mis le romarin dans l'huile (de tournesol), et je l'ai laissé plusieurs semaine dans l'huile, car je n'avais pas le temps de m'en occuper. Ce matin, j'ai broyé l'huile avec le romarin, l'huile est franchement amère. Est-ce que c'est normal ? Et faut-il du coup renoncer à l'utiliser, au moins en usage interne ? Encore mille mercis pour toutes vos infos.
sabine dit
bonjour Nathalie
je me suis précipitée sur mon bocal de mh de romarin pour goûter et effectivement c'est amer , ensuite pour l'ingérer tout est question de goût et aussi de motivation 🙂
Nathalie dit
Merci Sabine pour cette confirmation. On va fermer les yeux alors 🙂
Haziel dit
Bonjour,
J'ai fait un maxerar huileux de romarin en 2018. Je l'avais oublié....je l'ai ouvert aujourd'hui et il sent toujours bon. Cependant, les propriétés sont elles toujours présentes ? Et malgré tout, 5 ans n'est ce pas un peu beaucoup pour l utiliser ?
Merci.
sabine dit
Bonjour Haziel
dans la mesure où il sent toujours bon, que son aspect est correct, que l'huile ne s'est pas oxydée , oui je pense que vous pouvez l'utiliser, il a été bien conservé 🙂
Haziel dit
Parfait. Merci Sabine
François L’Abbé dit
Bonjour,
Cela vaudrait-il la peine, d’utiliser de l’alcool à 40 degrés pour une macération avec intermédiaire alcoolique ? (alcool pur pas disponible ici)
sabine dit
bonjour François
disons que vous pouvez, il vous faudra surveiller si il ne reste pas d'eau dans votre huile
Marie TESSER dit
MACERAT ET CANICULE
je viens d'apprendre que l'on pouvais faire une huile de macérat de plantain qui est génial pour les boutons de piqûres de moustiques
j'allais me lancer mais avec des températures qui sont entre 30° et 35° à l'ombre et prévues pour au moins jusqu'à mi août, je commence à douter sur la méthode à suivre
ce sont presque les températures de la méthode controlée
merci de vos idées
sabine dit
bonjour Marie
vous allez faire une macération simple? de toute façon jusqu'à 35° ça ne posera pas de problème , au contraire
Marie dit
Bonjour, j'ai réalisé un macérât de pâquerette que j'ai légèrement oublié depuis 3mois! Est ce que je peux encore les filtrer et m'en servir?
sabine dit
bonjour Marie
si elles ne se sont pas oxydées en "flottant à la surface" pas de problème vous pouvez filtrer
Marie dit
Merci beaucoup pour votre réponse! Je les ai filtré hier soir et non aucune oxydation juste une odeur très forte mais je suppose que cela est du au macérât. Je vais alors les tester! Merci beaucoup☺️
dufresne dit
bonjour
j'ai pu avoir beaucoup d'hélichryse venue de corse comment me conseillez vous de faire le macérat huileux? avec un intermédiaire alcoolique ou seulement huile vitamine E he lavande vrai et soleil? merci d'avance je n'ai pas du tout envie de gacher ce trésor !
sabine dit
bonjour Dufresne
je n'ai pas encore tester avec intermédiaire alcoolique , mais je suis très satisfaite du macérat huileux simple
dufresne dit
merci beaucoup!