Pierre May, vétérinaire holistique, partie 1 : (abonnez-vous au podcast ici)
Pierre May, un véto pas comme les autres ! Aujourd'hui je vous propose une interview que j'ai adoré faire, celle d'un vétérinaire holistique, Pierre May, Diplômé de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon (en 1978), auteur, conférencier, thérapeute complet dans ses formations (phyto, aroma, ostéopathie, acuponcture, Mtc ...) dont l'approche est aussi humble que brillante face aux soins prodigués aux animaux quels qu'ils soient. Pouvoir passer d'une vache à un iguane, d'un hérisson à un cheval, d'un serpent à un chat ou d'un furet à un chien avec à chaque fois la même concentration, la même nécessité de trouver, de soulager, de proposer, d'innover si besoin dans les protocoles, d'oser, de transmettre aussi, d'éduquer : c'est ce qui fait la richesse de cet homme peu commun dont j'avais hâte de vous parler. C'est parti !
Salut Pierre !
Salut !
Je suis très content d'être chez toi, à Faverges, dans ton fief de la Haute-Savoie. Et c'est vrai que ça fait des années qu'on parle de se voir ici. Tu m'avais invité dans ta clinique et j'ai pu enfin voir comment tu travailles, comment un vétérinaire qui utilise les plantes travaille, et l'ostéopathie et la médecine chinoise, tu fais beaucoup beaucoup de choses, tu as appris toutes ces pratiques, ça fait...
40... 45 ans que je travaille, oui.
45 ans que tu travailles, tu as commencé en rurale laitière, tu vas nous en parler, tu as étudié toutes ces pratiques complémentaires, tu enseignes, on va dire.
Oui, je transmets.
Tu transmets, tu as formé plusieurs centaines de vétérinaires aujourd'hui. Retraite très active.
Apparemment, oui.
Apparemment, tu nous prépares une nouvelle édition de ton livre.
C'est ça.
Qui va bientôt sortir.
C'est ça, cet automne ça devrait sortir.
Cet automne on va attendre ça avec impatience, peut-être on en reparlera en temps voulu.
Oui.
Alors j'aimerais qu'on discute de ta pratique. On va essayer de diviser ça en deux parties, on a une première partie aujourd'hui où on va essayer de te découvrir, on va parler de pratique, je ne sais pas si tu aimes bien ce mot, holistique.
Ça me va, ça me va très bien.
Et puis une deuxième partie où j'aimerais qu'on se concentre un petit peu plus sur le chien, parce que c'est une de tes expertises et puis il y a tellement de choses à dire, et vous qui nous écoutez, je pense que vous serez très intéressés par cette discussion. Donc, cette fois, on parle de toi, Pierre. Et moi, j'aurais aimé savoir, le petit Pierrot, quand il avait 8 ans, quand il avait 10 ans, qu'est-ce qu'il faisait ? Où c'est qu'il a grandi ? Et est-ce qu'il s'intéressait déjà aux animaux ?
Ah bah évidemment. Les animaux, c'était… C'était même pas les animaux, c'était le vivant. Parce que je m'intéressais à tout ce qui était vivant, et même un petit peu à la géologie. Dès tout petit, j'allais chercher des fossiles, etc. Mais les fossiles, c'est des fossiles d'animaux, c'est des traces du vivant aussi. Donc j'ai hésité à un moment donné, au cours de mon enfance, à la géologie, la biologie, je savais pas si j'allais partir vers la biologie. Jamais j'ai eu envie de faire médecine, pas un seul instant. Et c'était soit les animaux, non pas que j'aimais pas les humains, mais je trouvais que c'était Ce n'était pas assez global, alors que les animaux, les végétaux... Et du coup, déjà, j'ai fait un herbier très très jeune. Si j'ai réussi mon concours véto, c'est grâce à mon herbier. Le jour du concours véto, de l'oral, il fallait présenter son herbier. Et déjà, j'avais fait un herbier de plantes médicinales. Alors c'est drôle parce que la professeure de... l'examinatrice, qui était un caractère de cochon, qui a engueulé tous les étudiants qui étaient passés avant moi, parce que c'est en public, les épreuves orales. Moi, quand je suis arrivé avec mon herbier, elle m'a tout de suite dit je vous mets 20 sur 20 mais j'ai dit j'avais pas encore parlé de mon sujet elle me dit donc vous aurez peut-être 19 sur 20 alors si vous en parlez pas bien mais votre herbier me suffit. Tellement il était beau. Tellement il était déjà médicinal. La plupart des étudiants vétérinaires apportaient un herbier avec les plantes classiques et puis tellement il était médicinal. Alors dans mon enfance évidemment moi j'ai eu une vocation très tôt pour le vivant et en fait c'était hors de question que je fasse autre chose que véto en fait.
Il y avait 2-3 bestioles chez toi.
Ah oui, on a toujours... Alors moi, je récupérais toutes les bestioles qui traînaient, mais je les ai imposées parce que mes parents n'étaient pas du tout branchés bestioles.
D'accord, donc c'est vraiment toi, quoi.
Oui, mes parents n'étaient pas du tout du côté de la biologie. Ils pensaient que j'allais faire une carrière littéraire parce que j'étais à l'école plutôt bon en français, en latin, en grec, enfin bref. Et moi, j'ai tout le temps, tout le temps amené des animaux à la maison, des oiseaux, je récupérais. On a toujours eu des chats, des chiens, etc. J'ai imposé tout ça au fur et à mesure.
Et du coup, tu essaies de les soigner quand ils allaient pas bien ?
Ah ben c'est moi qui m'en occupais parce que forcément c'est moi qui m'occupais et de la nourriture, des chats, des chiens, et des caisses à nettoyer, et de la cage des oiseaux à nettoyer, et de récupérer l'oiseau quand il se sauvait, etc. Chaque fois qu'il y avait un problème avec le chien ou le chat, c'était de ma faute. Enfin pas de ma faute, c'était moi qui devais m'en occuper, qui devais emmener à l'époque... Alors c'est marrant parce qu'à l'époque, les chats et les chiens, il fallait vraiment qu'ils soient très costauds parce qu'on les soignait très peu. Tous les vétérinaires ne soignaient que les gros animaux. L'animal noble, c'était le cheval. L'animal économique qu'il fallait soigner, c'était la vache. Et puis tout le reste, c'était peanuts. Et les chiens, c'était peanuts. Et quand on a commencé à travailler avec mon épouse parce qu'on s'est connus à l'école vétérinaire, eh ben c'est pareil, les chiens on les soignait le soir. Quand on avait fini toute la tournée de rural, on soignait les chiens le soir. Donc quand j'étais petit, c'était pareil.
Donc c'est une vocation qui commence très tôt, tu fais tes études de vétérinaire, tu apprécies ces études-là ?
Si c'était à refaire, mais je recommence, je signe pour 15 ans. C'était fantastique. On était en plus dans l'ancienne école vétérinaire, c'était vraiment un bâtiment Harry Potter au bord de la Saône à Lyon. Et tous les vétérinaires qui ont connu cette école ont un attachement pour cette école qui est devenue un conservatoire de la danse ou de musique, je ne sais plus. Et ce n'est pas normal que ça ne soit pas devenu un musée de l'art vétérinaire. À l'époque, on parlait d'art vétérinaire, évidemment. La seule difficulté dans ces études, c'est le concours d'entrée. Ça a été un gros gros morceau et c'est vraiment un mur à franchir. Une fois qu'on a franchi le mur, c'est le bonheur.
Et tu as eu des enseignants qui t'ont vraiment influencé dans leur philosophie de travail.
Ah oui, des enseignants généreux, humains. Bon, il y en avait deux qui étaient vraiment fadas, fadas d'autorité. Mais tous les autres, c'était un régal. Et en plus, par rapport à la... Enfin, je vais pas faire le vieux schnock, mais par rapport à la... Aux études actuelles, nous, dès la deuxième année, on touchait. Dès la première année, on avait une semaine de... j'allais dire un vilain mot, j'allais dire autopsie, non, de dissection sur cadavre. Une semaine par mois de dissection sur cadavre. Donc, d'un point de vue anatomie, le prof d'anatomie, c'était le plus méchant de tous. Mais méchant en plus, le mot est tout à fait juste. Mais ensuite, dès la deuxième année, on faisait des stérilisations de chats. Dès la deuxième année, on touchait. Alors que maintenant, c'est fini. En 5e année, ils n'ont toujours pas touché un animal parce que c'est les assistants, c'est les internes qui ont le droit d'opérer et ils ont juste le droit de regarder. Et nous, on était vraiment dans le bain tout de suite. Et on allait chez les vétos. Moi, c'est pas compliqué. Je suis rentré à l'école début octobre. Et en décembre, aux vacances de Noël, j'étais déjà en train de travailler chez des vétos. Alors on faisait pas des tâches compliquées, on aidait le vétérinaire sur certains trucs, il nous emmenait voir les vêlages, l'obstétrique c'était... 80% du travail ? Pas 80% mais c'était la chose suprême, il fallait être bon en obstétrique, c'est un gars qui savait faire bien les vêlages, qui savait bien faire les césariennes de vache, ça c'était le cador. Et du coup, on suivait les vétérinaires et puis aussi il y avait cette fameuse prophylaxie, ces fameuses vaccinations prises de sang. Et du coup les vétos n'avaient pas le temps de les faire au milieu de leur visite, donc ils embauchaient des jeunes étudiants. Et nous ça nous faisait un argent de poche remarquable, on gagnait 2 francs par prise de sang. Et c'était une fortune, parce que tu faisais 200 prises de sang, 300 prises de sang par jour. Et donc là, on avait approché les vaches très, très tôt.
D'accord. C'est vachement intéressant parce que toi, en l'espace d'une quarante, quarante, cinquante, tu as vu la pratique vétérinaire qui a complètement évoluée
Qui a complètement évolué. dans certains cas dans le bon sens et dans d'autres cas vraiment pas dans le bon sens. On voit bien que ce qui manque à tous les jeunes qui arrivent chez nous soit un stage. Là on a une stagiaire en ce moment qui est très dégourdie parce qu'elle veut apprendre, elle se lance, elle a de l'audace. Moi ce que je trouve c'est qu'on apprend à avoir peur aux étudiants et on leur apprend pas l'audace de se lancer. Et là on a une stagiaire qui en troisième ou quatrième année d'école Je suis très content parce qu'elle se lance, on lui apprend à faire les opérations, elle nous assiste pendant les chirurgies, elle se lance pour faire les petites chirurgies, on la surveille, on la regarde, on est là derrière elle, mais c'est ce qui se passait en clinique.
Et cette peur, c'est quoi ? C'est une peur de sortir du moule défini par les autorités de santé ?
C'est exactement ça. C'est la réglementation qui devient de plus en plus compliquée, la peur d'un procès, la peur de l'attaque, la peur des clients qui deviennent de plus en plus procéduriers. La peur des instances dirigeantes, la peur de la réglementation qui évolue sans arrêt. On a une réglementation nationale, une réglementation européenne. Quelquefois, on est entre les deux. Et puis, les lois sur la pharmacie sont de plus en plus contraignantes et sont de plus en plus favorables à la pharmacie chimique, à l'allopathie, et de plus en plus défavorables aux pharmacies non conventionnelles. Donc, lorsqu'on fait des médecines non conventionnelles, on sait qu'on est plus sur la sellette et qu'on fait plus gaffe.
Revenons à toi, tu démarres en rurale laitière. C'est quoi la rurale laitière ? Qu'est-ce qu'on fait ?
Alors la rurale laitière, c'est que 90% de ta clientèle sont des vaches laitières. Donc c'est tranquille, parce que les vaches à viande, la rurale viande, ce qui était à l'époque, les vétos qui voulaient travailler comme des fous, six mois par an, ils allaient dans le charolais. Tout l'hiver, ils travaillaient comme des fous. Ils n'avaient pas un jour de congé. Toutes les nuits, ils étaient réveillés. Mais par contre, à partir du mois de mai, ils ne foutaient plus rien parce que les veaux étaient nés et ils étaient dehors. Mais tu as affaire à des vaches compliquées. Pas sauvages, c'est pas le mot, mais des vaches qui ont l'habitude d'être beaucoup moins touchées qu'une vache laitière qui est touchée matin et soir, minimum. Minimum pour la traite. Donc la clientèle vache laitière, c'est la clientèle de ma région. J'ai toujours travaillé en Savoie, Haute-Savoie, un peu dans l'Ain, en remplacement. Enfin, je suis allé faire des remplacements dans le Charolais aussi pour apprendre les césariennes justement, parce que là, quand tu fais plusieurs césariennes par nuit, t'apprends vite. Mais en clientèle laitière c'est pas du tout ça, c'est une clientèle de mon point de vue plus intéressante parce qu'on s'occupe de l'alimentation, on s'occupe par rapport à la production laitière, on s'occupe de la production laitière, on s'occupe de la pathologie de la mamelle, on fait de la gynécologie aussi. Et donc la clientèle laitière est à la fois plus traditionnelle, plus tranquille, Et nous, ça a été notre choix avec ma femme. Et on s'est régalés, franchement, on s'est régalés. On s'est régalés surtout avant les quotas. Ce qui a beaucoup changé les choses, c'est les quotas qui sont arrivés en 82, 83 en France. Et là, toutes les petites unités, on avait des étables où il y avait trois vaches, dix vaches, des retraités qui avaient des vaches qui portaient le lait à la fruitière. Donc cet aspect traditionnel était très, très, comment dire, le côté humain de l'agriculture était vraiment bien.
On en discutait hier sur ce pouvoir de changer tout un écosystème au travers des subventions, c'est absolument incroyable.
C'est ça. Et actuellement, la politique agricole commune a cassé beaucoup de ce lien rural qu'il y avait. Dans toutes les communes, il y avait une fruitière. À la fruitière, matin et soir, tout le monde se retrouvait. Et ça crée un lien, plus la messe le dimanche dans les bleds c'était vraiment un lien social très important. Actuellement nos fermes ressemblent aux fermes canadiennes, je suis allé faire un stage au Canada avec Flo, on est allé faire un stage au Canada et au Canada les fermes sont... d'échelles monstrueuses de grosses échelles et puis même en vaches laitières ils ont des unités de 200-300 vaches et puis elles sont situées à 5-10 km les unes des autres sur ces fameuses routes plates non goudronnées qu'ils appellent des rangs au Québec, avec leur accent, et ils me disaient, les paysans, mais on sait que leur voisine a accouché parce qu'on voit les couches pendues sur l'étendage. Ils ne savaient même pas que leur voisine avait accouché, alors que nous, dans nos structures de petits villages, tout le monde était au courant de tout, ça avait ses avantages, ça avait ses inconvénients.
Et déjà en rurale laitière, tu commences à utiliser des médecines non conventionnelles ?
Oui, on a commencé par l'homéopathie. Parce qu'avec Flo, on a eu la chance d'avoir des profs d'homéopathie à l'école d'homéopathie Dauphiné-Savoie. On a eu la chance d'avoir un professeur de chirurgie dont je cite le nom, qui s'appelait Le Nihouannen, un vrai breton avec un caractère de breton, bien trempé. mais qui utilisait l'homéopathie tous les jours en clinique. Alors ce n'était pas la grande homéopathie uniciste. Et puis on a eu l'école d'homéopathique Lyonnaise qui s'est installée à l'école vétérinaire. Donc dès l'école, dès notre première année d'école, on était au courant que l'homéopathie n'était pas une médecine à la noix, que c'était une vraie médecine. Et donc, on a fait beaucoup d'homéopathie en rural et on s'est régalé à faire de l'homéopathie. Et puis alors, les éleveurs, ils attendaient notre visite parce qu'ils disaient, si c'est les jeunes qui viennent, on n'aura pas d'antibiotiques.
Mais attends donne nous un exemple qu'on comprenne ce qu'on peut faire.
Par exemple un exemple typique, enfin moi c'est Flo qui était bien meilleure que moi en homéopathie et ça a été plus elle parce que l'homéopathie ça demande beaucoup de travail et beaucoup de rigueur et Flo est beaucoup plus travailleuse que moi donc c'est elle qui a plutôt été bonne mais un exemple de traitement homéopathique une mammite, une vache fait une mammite aiguë. Une inflammation de la mamelle. Donc elle est couchée parce que sa mamelle a 41, 42 de fièvre. Elle a les yeux en mydriase, les yeux exorbités parce qu'elle a mal. Et puis c'est un radiateur, c'est-à-dire qu'à 10 à 20 centimètres de la mamelle, on a l'impression d'approcher un soufflant électrique tellement c'est chaud. Et ça, c'est l'image même d'une plante en dilution homéopathique qui s'appelle Belladone, c'est la Belladona. Donc une vache comme ça, qui a 41 de fièvre à 6h du matin, parce que la vache quand elle est par terre, on nous appelle en urgence. À 6h du matin, à 41 de fièvre, on lui donne une dose de Belladona en 9 CH par exemple, neuvième centésimale. On repasse deux heures après, elle est à 38. Et là, elle est debout.
Pierre, c'est l'effet placebo.
Alors effet placebo, bien évidemment, mais c'est là qu'on se dit mais si l'homéopathie marche sur une vache qui est KO par sa fièvre et franchement, combien de fois ça nous arrivait sur des mammites aiguës ? Sur les mammites chroniques, on fait moins les malins parce que la chronicité est installée, donc l'homéopathie va être plus longue. Mais là, une dose en 9CH sur une mammite aiguë, c'est réglé en quelques... Alors, bien sûr, ça ne marche pas tout le temps comme ça. Mais quand ? Tout le monde le saurait. Mais le problème, c'est qu'il faut bien cibler le médicament. Et ça, c'est l'homéopathie unicis. On donne une seule dose, une fois, et on voit ce qui se passe. Mais l'homéopathie, quand on dit que ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal, c'est faux. Moi, j'ai tué une vache à l'homéopathie. Pareil, je raconte l'histoire vite fait. On m'appelle pour une vache qui a un abcès au jarret. Elle avait un ballon de foot de pus sur le jarret, mais qui n'était pas mûr en fait. Et pour faire mûrir un abcès à l'homéopathie, c'est épar sulfure. Epar sulfure, je ne sais même pas ce que c'est. C'est un sulfure de quelque chose. L'origine est forcément minérale ou végétale. et quelques fois des origines animales dans l'homéopathie, un peu comme la médecine chinoise. Bon bref, je lui donne une éparsulfure en 5 CH, je lui dis au gars, ton abcès dans la journée va mûrir, et ce soir l'abcès saute où on le percera ce soir. Et le lendemain matin la vache était morte. Et on lui a donné que ça, que éparsulfure en très basse dilution. Alors bien sûr j'ai dit c'est de ma faute si elle est morte, le gars me répond C'est pas un petit tube bleu qui va tuer une vache de 500 kilos. C'était une vache qui était en mauvais état, qui était en fin de parcours, qui était maigre, etc. Et en fait, on a compris pourquoi elle était en fin de parcours et pourquoi elle était maigre, parce que j'ai dit au gars, je vais l'autopsier à l'équarrissage. Donc je suis allé à l'équarrissage une fois qu'il était passé, j'ai ouvert la vache, avec lui, je lui ai demandé de venir avec moi, l'équarrissage n'était pas très loin, il était à une heure de route, et à l'équarrissage on a vu qu'elle avait des abcès de partout à l'intérieur de l'abdomen, elle avait eu une infection péritonéale avec des abcès péritonéaux, et les abcès avaient tous explosés. On avait guéri la vache de son abcès extérieur, mais on l'avait tuée de faire exploser les abcès intérieurs. Donc quand une dose de 5CH tue une vache, ça calme un peu.
Oui j'imagine. Donc tu as des centaines et des centaines d'études de cas que tu pourrais nous raconter. Mais tu m'as dit hier que tu as fait un petit passage, tu as bossé pour... alors c'est qui la grande société de produits laitiers ?
Ah bah c'était Orlac (Organisation régionale laitière agricole coopérative) qui est une coopérative laitière qui fournit le lait, qui est le deuxième groupe laitier français, et qui fournit le lait à des marques comme Candia et Yoplait.
D'accord, donc tu fais un petit passage chez eux ?
Oui, je fais un petit passage parce que je m'intéressais beaucoup à la qualité du lait, on faisait beaucoup de réunions d'éleveurs sur les mammites, sur l'alimentation, etc. Et donc un jour une coopérative laitière m'a dit vous voulez pas bosser avec nous ? Je dis si, demain je commence. et j'ai commencé le lendemain. Donc j'étais embauché par cette coopérative laitière à plein temps, et puis je me suis aperçu au bout de six mois que je n'étais pas fait pour ça, mais par contre je suis resté.
Pas fait pour la hiérarchie.
Pas fait pour la hiérarchie d'entreprise, j'ai toujours été indépendant dans ma vie, et je ne savais pas ce que c'était qu'un patron, un sous-chef, etc. Donc je ne suis pas resté comme un salarié, mais je suis resté comme consultant. Et donc là on avait quand même une entreprise qui produisait 650 millions de litres de lait par an. Donc une grosse grosse entreprise avec des milliers de fermes, Et donc j'étais responsable de la qualité du lait du pis de la vache jusqu'au quai de l'usine. Et donc s'il y avait le lait dans le camion était de mauvaise qualité, dans la citerne était de mauvaise qualité, il fallait que j'aille en amont, trouver la ferme d'où ça sortait et puis qu'on s'occupe de... Et c'est là que je me suis un peu spécialisé dans l'alimentation, le bâtiment et la machine intérieure évidemment. Et donc j'ai travaillé pendant des années là-dessus.
Ensuite on passe à la période de ta vie, la clinique et ce que tu appelles les NAC, les nouveaux animaux de compagnie. Qu'est-ce qu'on met dans les NAC ?
Alors c'est la deuxième clinique parce qu'on a créé une clientèle avec Flo et avec un ami, une clientèle rurale, donc on n'était pas très loin d'ici, on n'était pas loin de la frontière suisse non plus, à Cruseilles ça s'appelle. Et là on a commencé à soigner beaucoup beaucoup de chevaux. C'est là où on a soigné beaucoup de chevaux, parce qu'à proximité de la Suisse, il y a beaucoup de chevaux.
Ah donc il y a ta période cheval, maintenant.
Oui. Mais en fait, elles sont pas successives. Elles se sont chevauchées. Et donc à la fin de cette période cheval et période rurale, c'est là où j'ai été embauché dans une coopérative laitière. et donc j'ai quitté la clientèle et puis finalement au bout de six mois j'ai dit c'est pas possible et avec Flo on avait envie de refaire de la clientèle donc on s'est réinstallé ici et là on a créé une autre clientèle, une deuxième clientèle, une deuxième création c'est-à-dire que tu pars de zéro puis t'attends qu'on t'appelle.
Et puis là on passe plutôt dans le chat, chien...
Ben on passe dans, oui, moins de laitiers, pas mal de chevaux, des chevaux de randonnée, des chevaux de traîneau, qui tirent les traîneaux dans les stations etc donc une clientèle un peu différente. Et puis, petit à petit, les chiens et les chats, bien sûr. Et puis, l'apparition des NAC, les nouveaux animaux de compagnie. Et pourquoi je suis arrivé à la phytothérapie ? En fait, c'est les NAC qui m'ont fait venir à ça, puisque traiter un reptile avec de la cortisone, on le tue. Traiter un lapin avec des antibiotiques, on le tue. Parce qu'un lapin, c'est une flore sur quatre pattes, donc bousiller la flore d'un lapin. Et donc, j'en avais marre d'avoir des échecs thérapeutiques. Et il y avait très peu de vétos qui s'occupaient des NAC à l'époque. En France, il y avait trois ou quatre spécialistes et puis d'autres comme moi ont bidouillé avec ce qu'on savait, etc. Je suis allé me former, j'ai suivi des congrès, etc. Et puis j'ai développé. Alors on soignait des furets, beaucoup d'oiseaux, beaucoup de reptiles. Et ça m'a beaucoup appris parce que j'ai commencé la phytothérapie avec ça.
Mais qu'est-ce qu'on donne à un oiseau ou à un furet ? Quels sont les problèmes ? Donne-nous des exemples.
Les furets sont des carnivores stricts, donc ils ont des problèmes souvent de digestion parce qu'on ne leur donne pas une alimentation de carnivores stricts. On leur donne des croquettes de chat, des trucs comme ça. Donc le furet, c'est un animal qui est très, très réactif, très sympa à soigner, très réactif. Et à l'époque, il y avait un truc qui est interdit maintenant, on les opérait des glandes anales parce que le problème d'un furet mâle, c'est son odeur. Et au Canada, les moufettes, ce qu'ils appellent les moufettes, sont de la famille des mustélidés aussi. Tu écrases une moufette sur la route, ta voiture, elle est foutue. Parce qu'elle garde l'odeur sans arrêt. Donc on enlevait les glandes annales des furets. Il n'y avait pas que ça. On opérait beaucoup les lapins, par exemple. On opère toujours beaucoup des dents parce qu'ils ont des dents à croissance continue et leur alimentation en captivité n'est pas bonne. En fait, les pathologies sont liées à la captivité, à la mauvaise gestion de la captivité. Mettre un serpent dans un terrarium, je suis désolé, c'est pas la vraie vie. Et donc on n'est pas à la bonne température, on n'est pas à la bonne hygrométrie et il développe des pathologies, et des pathologies graves, métaboliques. Et là, les plantes sont très très intéressantes et on donne des plantes sous forme liquide par voie buccale. Et moi j'ai soigné des serpents, des iguanes, et ça m'a beaucoup beaucoup appris. Alors maintenant c'est moins la mode des... Il y a eu un effet de mode dans les années 2000-2010, 90 à 2010, on a soigné énormément, énormément de NAC. On en avait tous les jours, tous les jours, des oiseaux, etc. Et du coup aussi, on s'est intéressé à la faune sauvage, qui était notre mission au départ. Moi, je voulais être vétérinaire dans la faune sauvage en Afrique. Flo, elle, était passionnée aussi de faune sauvage. Et du coup, on a dit, si vous trouvez des animaux sauvages blessés ou ou malades, vous nous les amenez, les soins sont gratuits, nous on s'en occupe en urgence. Et après, on réhabilite l'animal, on lui permet, si on le sauve, on lui permet de retrouver une vie normale à travers un centre de sauvegarde, etc. Et on a beaucoup travaillé là-dessus aussi. Et là, pareil, la priorité, c'est la phytothérapie.
Beaucoup de rapaces.
Des rapaces on soigne oui, on a des hérissons récemment, là j'ai amputé une patte de hérisson qui était en gangrène. Et puis le hérisson c'est tellement sympathique comme animal. C'est ça.
Et donc t'as un exemple d'utilisation de plantes médicinales chez ces animaux là ?
Alors j'ai deux exemples à donner, c'est un python réticulé qui était en anorexie, qui ne voulait plus manger, ce qui est le coup classique, c'est la mal adaptation, c'est une maladie d'erreur de la part de du détenteur de l'animal qui n'a pas la bonne température, etc. Donc ils restent en anorexie pendant des mois. Ils peuvent rester des mois en anorexie. Ils perdent du poids, ils perdent de la vitalité. Et en fait, on l'a fait redémarrer avec la gentiane, la réglisse, la mélisse et il me semble qu'il y avait encore autre chose. À l'époque, je n'avais pas de plante adaptogène. Réglisse, mélisse, gentiane et avec une grosse dose de gentiane qui est une plante orexigène. Et puis en plus, franchement, qu'est-ce qu'on risque d'essayer ça ? En allopathie, je n'avais rien pour stimuler l'appétit. Je n'avais aucun traitement pour stimuler l'appétit. Il y avait une stomatite membraneuse aussi avec des fausses membranes dans la bouche, etc. Donc on nettoyait ça à l'argent colloïdal, qui est une substance qui est acceptée par ce genre d'animal. Et on l'a sauvé grâce à la gentiane.
Mais là c'était une intuition que tu as eue d'utiliser la gentiane ?
Non, ça a été à la suite de mes formations. Donc la gentiane, on sait que c'est orexigène, on sait que ça stimule toutes les sécrétions digestives du tube digestif haut, donc bouche, estomac, et là c'est une pathologie vraiment de l'estomac. Donc une pathologie terre en médecine chinoise, parce que je fais toujours l'analogie avec la terre, et on l'a fait redémarrer ce python réticulé. Il n'était pas très grand. C'était un jeune piton qui devait avoir 3 ans, 3 ans et demi. Il pesait 1,5 kg, il faisait 70 cm, 180 cm. Ce n'est pas ces pythons réticulés gigantesques qu'on voit dans les zoos. Et le deuxième cas que j'ai, vraiment où j'ai beaucoup beaucoup appris, c'est à une femelle iguane qu'on m'amène, elle n'était pas bien. Aucun symptôme, elle ne mangeait plus, elle n'était pas bien. J'ai l'idée de faire une radio, et qu'est-ce que je trouve dans la radio ? Une rétention d'œufs. Donc en fait, puisqu'elle n'avait pas de mâles, elle ovulait. mais les œufs étaient non fécondés et pas de déclenchement de l'accouchement, donc en fait elle était en train de mourir parce qu'elle avait une quarante ou une cinquantaine d'œufs dans l'abdomen, dans son utérus. Alors je téléphone, j'y connaissais rien. Je téléphone au spécialiste des iguanes, qui est un vétérinaire exceptionnel qui était installé à côté de Nice, et il me dit il faut faire une césarienne d'œufs. Ah bon ? Et on fait comment ? Ben tu ouvres, tu sors les œufs, puis tu refermes, et puis ton iguane ce soir elle sera morte. Je lui dis mais pourquoi, à quoi ça sert l'opérer ? Il me dit ben il faut essayer. Alors j'ai bien aimé sa réaction, mais j'ai moins aimé son côté pessimiste. Alors je l'ai dit, bon ok, j'y vais. J'avais un bon appareil d'anesthésie gazeuse déjà, c'est ça il y a quelques années, c'est pas très vieux, et j'ai fait ma césarienne, j'ai sorti les œufs, et grâce à une plante, le figuier de barbarie, qui est utilisé par un laboratoire pour une plante qui stimule les protéines de choc, elle s'en est sortie le soir même, elle grimpait dans son arbre, et le lendemain elle mangeait.
Donc tu as donné ça avant la procédure ?
Avant, pendant et après. Pendant l'anesthésie et après on s'est entouré aussi avec l'homéopathie avec des fleurs de Bach. Alors les fleurs de Bach Flo n'est pas très d'accord avec ça parce qu'elle dit que c'est un peu bidon. C'est vrai que la technique de Bach c'est, par rapport à un homéopathe traditionnel c'est un peu... c'est pas tout à fait ça mais bon moi ce qui m'intéresse c'est ce qui marche même si dans la théorie ça colle pas c'est ce qui marche et donc cette iguane On a sauvé l'iguane grâce au figuier de barbarie et à quelques plantes de fleurs de Bach.
Et après, toi, tu appelles le spécialiste de Nice, par exemple, pour partager ses expériences.
Alors, bien sûr, bien sûr, on a un réseau. Et bien sûr, je lui dis maintenant, chaque fois que tu opères un iguane, il faut que tu connaisses ce produit d'un laboratoire lyonnais, français, très connu. Et voilà. Et il entoure maintenant tous les vétos. Parce que le NAC, un reptile, c'est extrêmement facile à choquer. On comprend très bien. D'abord, c'est des animaux qui n'ont pas une température constante. C'est des poïkilothermes, c'est-à-dire qui changent de température en fonction de l'extérieur. Et donc le risque d'hibernation dont ils sortent pas post-opératoire est classique, donc il faut les réchauffer. On avait acheté une couveuse spéciale qui venait de la médecine humaine pour avoir une hygrométrie, une température correcte. Et plus les plantes, bien sûr. Et plus la chance, il y a une part de chance dans ce qu'on fait, toujours.
Finalement, tout ce que tu as fait, c'est un peu piloté par la curiosité, l'envie d'apprendre, de découvrir, de tenter.
Moi, ce que je trouve, c'est que dans notre métier, si on n'a pas un peu d'audace, il faut être un peu gonflé dans certains cas, mais on a l'énorme avantage de pouvoir dire aux gens, écoutez, si on ne fait rien, votre animal, demain, il est mort. Et donc il faut qu'on tente quelque chose. Et nous on est pour toujours tout tenter. On essaye d'être le plus cohérent possible, le plus rationnel possible dans nos choix thérapeutiques. Et dans nos choix chirurgicaux, on essaye de se former. Moi, j'ai suivi beaucoup de formations pour les NAC parce qu'on ne s'invente pas chirurgien de reptile comme ça. Et déjà, pour les anesthésier, c'est compliqué. Donc, il faut apprendre l'anesthésie de tous ces animaux. Puis en plus, qui sont totalement différents. Je n'ai jamais opéré de poissons, mais j'ai un copain qui opérait des poissons avec un circuit d'eau externe. C'est-à-dire qu'il leur fait passer de l'eau par la voie buccale et puis ça sortait par les ouïes, donc ils respiraient l'oxygène qui était dans l'eau. C'est bon, c'est un peu anecdotique ça. Il opérait des carpes Koï. C'est ce vétérinaire de Nice qui opérait des carpes Koï. Une carpe Koï ça vaut 20 000 euros, 30 000 euros suivant les tâches qu'elle a, donc ça vaut le coup d'essayer quoi.
Et d'ailleurs, vu qu'on parle d'expérience, je voulais te poser cette question un petit peu plus tard dans la discussion, mais on va la poser maintenant parce que c'est vraiment d'actualité. C'est ton interprétation de ce qu'on appelle l'EBM, evidence-based medicine, c'est-à-dire la médecine basée sur les preuves si on traduit de l'anglais, et toi au lieu de evidence tu...
Je remplace le E par empiric based medicine, et quand on réfléchit, l'empirisme c'était quand, je me souviens quand je faisais mes études, quand on traitait un véto d'empirique c'était un nul. C'était une insulte, pratiquement une insulte, t'as raison. Et moi pour moi c'est pas une insulte, c'est un compliment, quand on me traite d'empirique c'est un compliment parce que l'empirisme... Moi je me base sur un bouquin extraordinaire que j'ai lu il y a quelques années qui s'appelle la médecine expérimentale de... Introduction à la médecine expérimentale de Claude Bernard. Claude Bernard qui est le père de la médecine actuelle, il basait tout son savoir sur des expériences mais cliniques. C'est-à-dire que moi j'essaye, ça marche, je garde, ça marche pas, je garde pas. Et alors c'est pas moi tout seul dans mon coin qui peut dire ben voilà tel produit marche. On avait tendance à dire ça autrefois. Un véto, très souvent t'allais bosser chez un véto, ils disaient ben petit Ils nous appelaient petit ou poulot, parce que quand tu rentres à l'école, t'es une poule. C'est-à-dire qu'on considère la poule comme l'animal le plus bête, et donc quand on rentre à l'école, on est considéré comme extrêmement bête par les anciens, les vétos qui sont plus âgés que nous dans l'école. Donc très souvent, les vétos appelaient un jeune stagiaire poulot, ça se fait plus du tout. Bah dis donc, poulot, pour que ça marche, tu fais ça et ça va marcher. Ça, c'est l'empirisme de base. Si on constate qu'on a une réussite avec une plante ou avec un cocktail de plantes sur une pathologie précise, surtout, je dis aux gens, ne le gardez pas pour vous. Je dis à mes collègues, transmettez. Donc on a créé un groupe et on échange en permanence. Et ça, c'est de la médecine basée sur de l'empirisme, sur de l'expérience, mais des expériences validées, faites rationnellement, etc. Mais ce n'est pas des études faites sur des milliers de personnes avec un écart-type en double aveugle, etc.
Ce qu'on essaie de faire passer comme message, c'est qu'il y a aussi de la place.
Bien sûr, il y a de la place pour l'expérience, mais bien sûr. Et je suis très surpris que on se base que sur cette evidence based medicine, c'est très très surpris de ça.
Parce qu'aujourd'hui on parle énormément, on est devenu je pense des êtres tellement cérébraux que finalement on lit beaucoup, on étudie beaucoup, et après quand il faut sortir ce savoir de la tête et le passer dans les mains, tester vraiment l'assignation réelle, ben tu sais quoi, ça fout la trouille. Parce qu'en face de toi t'as quelqu'un qui a des attentes, et toi t'essayes de l'aider. Et ben là on passe au réel. Et de voir qu'on essaie de balayer ça un petit peu sous la table aujourd'hui parce que c'est pas du double aveugle contre placebo, c'est vrai que c'est un petit peu frustrant pour nous praticiens.
Mais en plus quand tu ouvres n'importe quel bouquin de phytothérapie sérieux, la première rubrique c'est usage traditionnel. Si depuis des milliers d'années cette plante a tel effet sur telle pathologie, elle n'est pas passée par des études, mais elle est passée par l'expérience. C'est de l'experience based medicine, c'est de l'empiric based medicine.
Puis toi, tu l'as bien vu quand tu travailles dans les campagnes, soit ça marche, soit ça ne marche pas. Quand on n'est pas en train de bidouiller, ça ne marche pas, ça dégage vite.
Oui oui ça dégage vite et puis le monde rural est un monde très sympathique mais très dur aussi et si tu réussis pas ton traitement bon c'est le gagne-pain du gars. On est dans de la médecine à aspect très économique aussi ce qui n'est pas toujours agréable parce que par exemple un petit veau à la naissance qui vaut quelques euros si il est malade, personne ne le soigne. Rien que la consultation de vétérinaire coûte plus cher que le veau. Donc on est dans un monde qui n'est pas normal. Moi j'ai une cliente que j'aime bien, que je connais bien, parce que je lui ai soigné ses chiens, ses chevaux, etc. Elle a des chevaux, des vaches, des veaux, etc. elle prend des petits veaux en pension, et elle prend des chiens en pension aussi. La pension d'un chien par jour, c'est 25 euros. La pension d'un veau par jour, c'est 1 euro. C'est-à-dire que l'éleveur lui donne 1 euro par jour pour un veau. Et tenir un veau dans une étable, lui donner du foin, lui donner à manger, enlever les bouses, etc., c'est bien plus de boulot que le boulot d'un chien. Il y a quelque chose qui ne va pas.
Il y a quelque chose qui ne va pas, clairement. Pierre, on peut t'appeler capitaine, il me semble, tu as le grade de capitaine, c'est pompier volontaire, c'est ça ?
Pompier, oui.
Tu nous parles un petit peu de cette expérience, je sais que c'est plutôt Flo.
Oui, Flo est commandante, elle est commandante, donc moi je suis hiérarchiquement très en dessous d'elle.
Voilà, tu es son inférieur.
Je suis son inférieur, oui.
Tu nous parles un petit peu de cette expérience, c'est un équipe de sauvetage.
Ah oui, alors en fait c'est Flo qui a lancé le truc, parce que le chef de corps des pompiers de là où on habite, de Faverges, je lui avais dit on cherche un vétérinaire pour animer les équipes animalières au niveau du centre départemental, du fameux SDIS. Et elle a réfléchi très peu de temps, une journée ou deux, le lendemain elle a dit oui ok j'y vais. Et donc elle s'est retrouvée dans un monde d'hommes, que d'hommes, très macho en fait, et quand on l'a vu arriver en disant ouais la petite véto elle va nous faire 2-3 visites et puis ça sera plié et pas du tout. c'est qu'elle a mis au point tout le guide des interventions animalières, c'est elle qui a mis ça au point au niveau national. C'est-à-dire qu'elle est la première veto à avoir codifié les interventions. Et il faut dire qu'il n'y avait rien de fait à l'époque. Donc il y avait un ou deux vétos en France qui étaient des vétérinaires pompiers, vétos vétérinaires pompiers volontaires. Il n'y avait même pas de vétérinaires professionnels, alors qu'il y a des médecins professionnels chez les pompiers. Et du coup, on a mis notre pratique là encore, expérience, empirisme. On a bidouillé des trucs avec des vieux tuyaux pour faire des harnais, pour suspendre les vaches qui étaient tombées dans des crevasses, etc. pour hélitreuiller des animaux, on a travaillé sur les chiens d'avalanche, sur les chiens de décombres pour les tremblement de terre, etc. Et donc, c'était une expérience très intéressante parce que c'était de la médecine d'urgence, parce que ces chiens qui sont dans les avalanches, ils se blessent très souvent, et dans les tremblements de terre, c'est encore pire. Mais c'est intéressant, on a appris à flécher les animaux parce que quand t'as un camion de taurillons qui se renversent sur l'autoroute et les taurillons, ils partent sur l'autoroute dans tous les sens, faut pouvoir flécher les taurillons pour les attraper. Elle est partie en hélicoptère pour sauver des animaux tombés dans des ravins. C'était une expérience de médecine d'urgence et de sauvetage. Et puis surtout, par exemple, un truc très bête, un accident de voiture, le monsieur, madame ont un accident de voiture et ils ont un dogue allemand derrière, la voiture est pliée, il faut faire une désincarcération, et le chien n'est pas du tout d'accord pour qu'on intervienne. Et donc qu'est-ce qu'il faut faire ? Ils appellent la vétérinaire, tu t'occupes du chien, nous on s'occupe des gens. Et donc là on a vraiment l'impression de servir à quelque chose. Et Flo a été commandante des pompiers pendant une grosse dizaine d'années. Et puis à partir d'un certain âge on n'est plus opérationnel et après j'ai pris la suite. Parce que le colonel m'a dit qu'on ne peut pas se passer d'un vétérinaire-pompier dans votre secteur, de montagne, etc. Et maintenant on a tout un corps de vétérinaire dans tout le département, et dans tous les départements c'est pareil.
Que vous avez formé ?
Que Flo a formé, et que maintenant d'autres ont formé. Flo est très pédagogue dans ces trucs, et c'était vraiment intéressant. C'était une approche différente, totalement gratuite, quand on est pompier volontaire c'est gratuit, Et avec des équipes, ce qui est intéressant, c'est quand on a monté des équipes animalières, c'est souvent des hommes ou des femmes. Maintenant, il y a vraiment des femmes courageuses. Dans certaines équipes animalières, on est allé attraper des pitbulls dans des appartements saisis. Franchement, c'était sportif. Et il n'y avait pas beaucoup de monde qui venait nous donner un coup de main. Enfin bref, donc attraper au lasso, attraper anesthésié, etc. Enfin bref. Et on a des équipes qui sont très dégourdies. Tu dis tiens il y a une poutre qui me gêne là pour rentrer dans une écurie qui a brûlé pour récupérer un cheval qui est brûlé mais qui est encore vivant. Bah il y a tout de suite un gars qui arrive avec une tronçonneuse, hop il enlève la poutre et tout. On dit bah tiens il faut sortir cet animal qui est tombé dans une fosse. Ça arrive, une vache qui tombe dans une fosse à lisier, ça nous est arrivé et bien t'as tout de suite un gars qui est capable d'aller dans le lisier, d'aller passer des sangles sous la vache, et un autre qui a un tracteur, qui trouve un tracteur, c'est... c'est vraiment de voir... c'est la... comment... le système D... la démerde, voilà, c'est ça. Et ça c'est très formateur. Nous ça nous a beaucoup appris, Ça nous a pris du temps, mais il faut être disponible quand t'es en train d'opérer.
Quand vous racontez, toi et Flo, ce que vous avez fait dans votre vie, on se demande si vous avez un moment donné dormi.
Alors oui, parce qu'on est arrivé à... Oui, on a beaucoup bossé, mais en même temps, quand t'es passionné, tu comptes pas les heures.
Et vu qu'on parle des initiatives de Flo, peut-être on devrait dire deux mots sur Ecoveto.
Oui.
C'est vachement intéressant Ecoveto
Oui, alors on a ça, tout est parti... On a bien sûr une sensibilité environnementale. Quand on est vétérinaire, on aime la faune, on aime la flore, etc. Quand on fait de la phytothérapie, pareil, on est sensible à la disparition des espèces. Donc, on a commencé comme ça. Et puis, surtout, c'est quand on a construit notre nouvelle clinique. Donc, il y a maintenant 13 ans, 14 ans. Oui, 14 ans. Et donc on a construit un bâtiment écoresponsable, déjà très faible consommation d'énergie, avec du solaire, etc. Très bien isolé. Et puis on s'est dit on peut pas avoir un bâtiment comme ça, avoir des idées comme ça, sans mettre en application vraiment de l'écologie. Donc on a gestion des déchets, gestion des toxiques, on a fait très attention aux achats, on a systématiquement engueulé les labos qui faisaient du suremballage, enfin on a... Et puis on s'est dit, on est tout seul dans notre coin, c'est idiot, on va créer une association de vétérinaires qui ont une certaine forme d'éco-responsabilité. Donc Flo a créé Ecoveto. Elle est très dynamique, quand elle décide quelque chose, il faut le faire. Donc on a créé Ecoveto. Et on a pris notre bâton de pèlerin et on est allé voir les cliniques vétérinaires en disant voilà qu'est ce que vous en pensez. Au début on passait pour des bisounours de l'écologie et en fait ils sont vite aperçus nos collègues que non seulement on avait une action très vertueuse sur l'environnement, mais on perdait beaucoup moins d'argent. Donc l'aspect économique, là ça parle. Quand tu fais attention à tes déchets, quand tu fais attention au champ opératoire, à tes achats, aux gestions des achats, etc. et de l'énergie d'une clinique, parce qu'une clinique c'est une grosse consommatrice d'énergie, et allant jusqu'à la sobriété numérique, c'est-à-dire qu'on faisait attention à la sobriété numérique, on n'envoyait pas des mails dans tous les sens, pas des groupes de mails, pas avec des photos dans tous les sens, etc. c'est une goutte d'eau dans un océan, mais c'est une goutte d'eau. Et voilà, on est pour le principe de la goutte d'eau et d'ajouter... Et donc cette association ça a grandi et maintenant elle compte plus de 100 cliniques adhérentes. Et c'est parti quoi.
Vous démarrez juste vous deux quoi, et... C'est 100 cliniques qui suivent vos recommandations.
Qui suivent nos recommandations et puis surtout les jeunes qui ont repris le truc parce que à un moment donné, on ne peut pas tout tenir parce qu'on anime deux autres associations locales et qu'on a créées également. Donc une association environnementale, une association historique, un groupe historique. Donc voilà, on aime bien faire l'effet boule de neige, on aime bien créer un truc. Alors quelquefois on se plante, quelquefois on se dit bon ben on s'est gouré, ça marche pas notre truc quoi.
Mais on est empirique quoi.
Ben voilà c'est ça. Et puis quelquefois ça prend, puis quelquefois ça met du temps, il faut quelquefois être patient. mais voilà c'est quand on a des convictions c'est il faut les mettre en application sinon on passe à côté quoi.
Moi qui ai pu visiter finalement la clinique hier, la yourte, la yourte vétérinaire, très chaleureuse enfin on est bien, on s'y sent bien dedans, il y a un petit poêle à bois quand on rentre.
On est chauffé au bois, on est la seule clinique de France avec un poêle à bois d'après les gens qui connaissent mais maintenant il y en a d'autres j'imagine.
Un petit poêle qui va vraiment bien chauffer l'espace parce que c'est designé.
On chauffe à 90% avec le poêle.
Et du coup ce qui m'amène à ta manière de travailler parce que hier on a assisté à une consultation qui était super intéressante. Alors tu as passé deux heures avec la cliente.
Oui j'ai passé et puis parce qu'on avait du temps et parce qu'on avait du temps mais une cliente comme ça on Je la garde au moins une heure quand même.
Donc quand tu étais vraiment occupé à la clinique, si je t'amenais ma chienne, par exemple, ma chienne Coconut, qui en ce moment se gratte un petit peu, on ne sait pas trop pourquoi. On pense qu'elle fait une réaction allergique, mais bon voilà. Donc on vient avec Coconut. Comment va se dérouler la consultation ? Tu commences par quoi ? Qu'est-ce que tu fais ?
La consultation, ça commence par ce qu'on appelle les commémoratifs. On demande à la personne depuis combien de temps elle est malade, quelles sont les réactions, etc. Ça c'est l'aspect homéopathique, c'est la prise de renseignements sur les modalités de la maladie. Parce que deux chiens ne font pas la même allergie, et les cancers c'est pareil, deux chiens ne font pas les mêmes cancers, alors que c'est le même cancer anatomiquement, ils réagiront pas de la même façon. Donc le premier principe c'est individualiser le malade. Donc ça passe par cette période de commémoratif, ensuite on fait un examen clinique, classique. Bien sûr, en dermatologie, il faut absolument faire des prélèvements de partout sur le corps, il faut faire des calques, regarder au microscope, etc. C'est impératif.
Alors hier, on t'a vu faire un prélèvement d'oreille.
Oui, c'est ça, d'un pus d'oreille pour voir ce qu'il y avait dans l'oreille. Parce que si on n'identifie pas son ennemi, on n'est pas bien armé. Alors que si on l'identifie, on sait avec quoi on va taper dessus. Si je peux m'exprimer avec ces termes guerriers que j'aime pas tellement. Mais en fait, on parle de stratégie thérapeutique, on parle d'arsenal thérapeutique. Et voilà, donc c'est un peu une bagarre quand même. Et donc une fois qu'on a fait son examen clinique, on fait un examen soit flot, elle fait un interrogatoire homéopathique qui peut durer une demi-heure pour bien cibler toutes les modalités, pour bien individualiser. Et moi en phytothérapie, je fais une consultation avec les pouls chinois, et qui me donne beaucoup d'indications aussi organe par organe, ça fait un peu un scanner du corps qui coûte rien et qui prend entre 5 et 10 minutes. Et puis ensuite un examen ostéopathique parce qu'on va voir s'il y a des lésions associées à cette pathologie, des lésions ostéopathiques, qu'on soigne tout de suite ou pas tout de suite, ça dépend si on a du temps, ça dépend si l'animal est d'accord parce que la première chose qu'il faut faire, comme disait mon prof d'ostéopathie, il faut dire bonjour à l'animal, et lui demander s'il est d'accord pour qu'on s'occupe de lui ce jour-là pour cette pathologie-là. Quelquefois, c'est même pas la peine. Sur des chevaux en particulier, si le cheval n'est pas d'accord, on peut pas, un bonhomme de 90 kg peut pas s'occuper, ou une femme de 50 kg peut pas s'occuper en ostéopathie d'un cheval de 600 kg si le cheval ne veut pas. Donc il faut avoir l'humilité de se dire Bon, il est d'accord, on y va. Et cet aspect-là, je l'avais compris que avec ce prof d'ostéopathie. Est-ce que tu es d'accord pour que je te soigne ? Est-ce que tu es d'accord pour que je rentre dans ton intimité, dans ta bulle énergétique ? Parce que quand on touche un animal, on est déjà dans son intimité. Et si l'animal n'est pas d'accord, c'est vite fait. Un cheval, il te balance un coup de pied. Un chien, il te mord. Un chat, il te griffe. Donc tu comprends très, très vite ça.
Donc hier on a vu que le chien te donnait permission vu que tu as fait une manipulation ostéopathique, qui peut paraître un peu contorsionniste.
Oui, qui était un peu, depuis quelques fois, qui est un petit peu, parce que je suis un ostéopathe plutôt structurel, donc c'est pas très gentil, c'est pas de l'ostéopathie très gentille, donc il faut vraiment que l'animal soit coopérant. Et si c'est un cheval, il faut qu'il soit absolument coopérant, s'il n'est pas coopérant, on ne peut rien faire. Après tout ça j'ai beaucoup d'informations que mon cerveau essaie de traiter le plus vite possible pour trouver des solutions thérapeutiques en disant bon là je sais faire c'est pour moi ça c'est je sais pas faire c'est pour un spécialiste faut toujours avoir beaucoup de... Moi je dis toujours c'est conviction et humilité. De l'humilité mais pas de la fausse modestie. Se dire je suis pas fort etc. Non, je sais certaines choses, ce que je sais je l'applique, ce que je sais pas j'envoie chez un spécialiste de telles choses. Et donc en dermatologie j'envoie de moins en moins chez les dermatologues parce que les dermatologues ils vous font une tonne d'examens qui coûtent une blinde, des prises de sang, des calques, des biopsies, etc. Et puis ils sortent en traitement, ils ont trois choses, c'est cortisone, antibiotiques, immunosuppresseurs, et voilà. Et en fait, ce qui est intéressant dans la dermatologie, c'est d'avoir la cause. Et le gros truc, c'est de trouver la cause et donc de faire un traitement étiologique, de traiter la cause. et ça passe par l'alimentation, donc ça oblige à avoir plusieurs cordes à son arc et moi je suis spécialiste de rien, je suis juste un généraliste un peu exigeant, c'est-à-dire que j'essaye d'être bon, j'essaye.
Et on va reparler alimentation dans le deuxième volet de notre discussion quand on parle du chien parce que c'est vraiment super important.
Ah bah il faut commencer par la gamelle
On t'a vu prendre le pouls hier, le pouls chinois qui se fait à l'intérieur
Sur les artères fémorales, sur l'homme ça se fait sur les artères radiales, donc là où on prend le pouls médical classique, et chez le chien ça se fait sur les artères fémorales, chez le cheval ça se fait sur les carotides ou sur les artères maxillaires qui sont derrière le masséter, la masséterienne, je ne sais plus comment elle s'appelle, c'est une artère maxillaire. Sur les chevaux c'est pas toujours facile, sur les chiens et sur les chats c'est très facile.
Et puis on t'as vu rester un moment.
Oui, parce qu'en fait il y a trois doigts d'un côté, les trois doigts de l'autre, et puis sur chaque doigt il y a trois sensations, donc en fait on a neuf organes d'un côté, neuf organes de l'autre. Organes ou fonctions.
Et puis des fois on te voit partir parce que tu fais le prélèvement, on te voit partir regarder des trucs, moi j'adore ça. Au microscope, tu m'as monté, tu m'as dit regarde. Est-ce qu'un vétérinaire aujourd'hui typique fait ça ? Est-ce que tu te vois partir regarder le microscope, faire des plaques ?
Ça se fait et là t'as vu on a un laboratoire et c'est là où on fait l'échographie, la radiographie, le laboratoire, tout est dans cette pièce. et on fait beaucoup de choses, nous, on en voit très peu, c'est-à-dire qu'on fait les analyses au cul du chien, comme on parle les vétérinaires, mais en fait, on fait des prises de sang, on fait beaucoup d'analyses, nous, mais le premier instrument d'une clinique, c'est le microscope, ça c'est clair. On fait des frottis sanguins pour détecter des maladies, pour regarder comment sont les globules blancs, comment sont les globules rouges, on fait des biopsies, des ponctions à l'aiguille fine de lésions, tu fais une ponction à l'aiguille fine sur une tumeur, Bien sûr, tu ne peux pas définir la tumeur là-dessus parce qu'on n'est pas des anatomopathologistes, ni des histologistes, mais on dit, là, il y a des cellules qui sont suspectes, on va envoyer une lame au laboratoire. Et puis, si le laboratoire répond, tiens, ça, c'est positif, on fait une biopsie, c'est-à-dire on prend une petite partie de la tumeur sous une toute petite anesthésie, Et on envoie au laboratoire, et en fonction du résultat, on va faire la chirurgie, on va faire autre chose, ou on envoie en chimiothérapie, etc. Donc le laboratoire, c'est la pièce qui fonctionne le plus, parce qu'on est toujours 3, en moyenne, 3 vétérinaires en consultation, 1 en chirurgie, un qui s'occupe des animaux hospitalisés, en moyenne c'est ça. Mais bon, certains jours il y a moins, certains jours il y a plus, mais il y a toujours un vétérinaire qui est dans la salle du laboratoire en train de faire une radio, en train de faire une échographie, en train d'analyser, il y a tout le temps quelqu'un. Et on a des assistantes, il y a une assistante par vétérinaire, il faut voir comme elles moulinent, elles savent faire marcher tous les appareils, on leur donne le tube de sang, on leur dit voilà, je veux telle, telle, telle analyse de biochimie, hop, elles les font.
Ce que j'ai beaucoup aimé dans ta consultation c'est que je t'ai vu toujours en train d'essayer d'éduquer sans culpabiliser.
Exactement, ça c'est important.
Et ça j'aime beaucoup parce que parfois on peut éduquer mais en plaçant aussi la culpabilité.
Et ça je supporte pas. Moi je supporte pas quand on culpabilise. Une fois j'ai entendu mon professeur de Qi gong dire à une de ses élèves qui développait un cancer du sein, il lui a dit de toute façon ton cancer c'est toi qui te l'ai fait. Il avait pas tout à fait tort sur le fond. Mais sur la forme on dit pas ça à quelqu'un qui est en train de développer un cancer. Ça m'avait beaucoup choqué à l'époque. Et je me suis dit, mais il ne faut pas culpabiliser, il faut essayer de dédramatiser la situation. Et j'ai des phrases comme ça qui me reviennent dans la tête, soit des maximes, comme disait ma grand-mère quand j'étais petit, qui me disait toujours, le mieux est l'ennemi du bien. Des trucs comme ça, d'être trop perfectionniste, dans une chirurgie en particulier, une des réussites de la chirurgie, tous les chirurgiens le savent, et le disent, il faut aller vite. Et plus vite on referme, mieux c'est. Mais bien sûr, il faut faire le boulot. Il faut enlever ce qu'il faut enlever, par exemple. Mais il faut aller vite. Et si on est un chirurgien trop pinailleur, comme on dit, qui va trop chercher la perfection, la chirurgie, chaque fois qu'elle dure plus longtemps, Chaque minute de plus augmente le risque d'infection préopératoire et d'infection nosocomiale. Donc il faut aller vite. Avec les antibiotiques résistants en plus on est vraiment... Alors nous en médecine non conventionnelle on a vraiment beaucoup de réponses aux antibiotiques résistants. Mais tout ça pour dire que culpabiliser les gens c'est pas supportable, je trouve que c'est pas. Donner une leçon, on est là pour informer les gens, pour effectivement leur donner d'être pédagogue, expliquer, parce que quand on comprend une pathologie on est tout de suite bien plus fort, et moi je fais attention à ça, et voilà. Mais rien n'est parfait, quelques fois moi j'ai fait des gaffes, quelques fois j'ai perdu des clients en faisant des gaffes que j'ai même pas vu venir. J'ai dit des choses qu'il ne fallait pas dire, on est tous comme ça, on essaye le moins possible et on a la réputation d'être plutôt humain dans notre clinique. Mais c'est vrai que quelquefois un client, on ne le comprend pas bien, un animal on ne le comprend pas bien et on passe à côté et on fait une gaffe et après on s'en mord les doigts. Moi ce qui me rend plus triste c'est quand j'ai blessé quelqu'un sans le vouloir. Et il y a des moments où il ne faut vraiment pas se rater, c'est au moment de l'euthanasie. Lorsqu'on nous demande d'euthanasier un chien, d'abord tout se discute. Il ne faut pas faire de l'acharnement thérapeutique, il faut faire de l'obstination. Ça ce n'est pas de moi, c'est Schwarzenberg. Schwarzenberg qui a été ministre de la Santé pendant 8 jours, je crois, parce qu'il ouvrait sa gueule. Il est resté 8 jours. Et Schwarzenberg avait dit, la différence entre l'acharnement et l'obstination, c'est que l'obstination, on sait qu'il y a une chance de réussite, on y va. L'acharnement, c'est quand on sait que c'est foutu et on continue à y aller quand même. Et voilà, ça c'est... Et tu vois la première chose, Raoult disait qu'en soignant, alors il a dit beaucoup de choses, Raoult, mais il a une phrase qui m'a vraiment marqué, il a dit de toute façon, Un soignant, la première chose qu'il doit faire, c'est dédramatiser, c'est déculpabiliser les gens. Et la deuxième chose qu'il doit faire, c'est soulager. Une fois qu'on a compris ça, c'est déjà pas mal. Dédramatiser, déculpabiliser et soulager le patient. On a déjà fait la moitié du boulot là.
Tout à fait. Est-ce que tu as eu des cas d'animaux qui étaient condamnés par la médecine non classique, conventionnelle, que tu as pu sauver toi avec des outils naturels ?
En cancérologie en particulier, mais dans d'autres cas des animaux qui étaient considérés comme foutus et qu'on a rattrapés. Parce que c'est pas que la médecine non conventionnelle, c'est pas que la phytothérapie soit meilleure que le reste c'est qu'on a plus d'outils thérapeutiques. Et moi, c'est ce que je dis aux allopathes qui ne font que de la médecine chimique je leur dis mais vous donnez pas toutes les chances de guérison aux malades. Donc à la limite, vous êtes répréhensibles. C'est pas nous qui sommes répréhensibles parce qu'on n'a pas suivi un protocole classique. C'est vous qui l'êtes parce que vous n'avez pas utilisé tout ce que vous pouvez utiliser puisqu'on a une obligation, pas de réussite, on a une obligation de moyens. Donc si on n'utilise pas tous les moyens, dont les moyens thérapeutiques non conventionnels, à mon avis, on est en faute. C'est une faute professionnelle. Je dirais que c'est une faute professionnelle. Alors c'est un peu caricatural et un peu exagéré, mais je le dis volontairement pour dire aux gens, arrêtez de taper sur l'homéopathie, sur la phytothérapie, pour dire à mes confrères et aux médecins, je leur dis, mais vous ne donnez pas le maximum de chance aux malades. Et la preuve, c'est qu'on récupère des animaux qui ont un parcours hallucinant de santé, hallucinant en termes d'examen, en termes de coûts d'examen financièrement. Et nous, on arrive derrière et il faut qu'on trouve une solution. Et on trouve, on cherche, on ne trouve pas tout le temps. En cancérologie, bien sûr que non, on ne dira jamais qu'on guérit un cancer avec la phytothérapie. On permet à l'animal de vivre plus longtemps avec son cancer. Moi, ma phrase préférée, c'est la phrase encore de ce prof d'ostéopathie qui s'appelait Dominique Giniaux, qui disait la bonne santé ce n'est pas de ne rien avoir, c'est d'être bien avec ce qu'on a. Et en cancérologie, le principal, c'est pas de tuer le cancer, c'est pas de... D'ailleurs, c'est ce qu'ils disent en américain, ils disent... Scarve, scarve... Comment on dit tuer ou détruire le cancer ? Je sais plus, bon bref. Et c'est pas de tuer le cancer, c'est de dire aux gens, voilà, votre chien a un cancer, votre chat a un cancer, vous, vous avez un cancer, on va faire tout ce qu'on peut pour que vous puissiez vivre bien avec. Et c'est ce qu'on essaye de faire. Et on y arrive, pas tout le temps. Mais par contre, sur certains cancers, on a des médianes de survie avec les médecines non conventionnelles, avec les médecines intégratives. C'est-à-dire que moi, s'il faut que j'utilise la cortisone sur une tumeur, je l'utilise, de moins en moins, parce qu'on sait que la cortisone fout en l'air l'immunité. Mais si dans le protocole, on peut mettre de la cortisone et puis je mets des plantes avec médecine intégrative, on intègre tous les outils qu'on peut avoir.
Mais je pense que ton objectif s'applique à toutes les maladies chroniques génératives, c'est pas de dire on guérit avec toutes ces méthodes-là, parce qu'une fois qu'on pratique, on l'a bien vu, c'est que souvent la maladie persiste, mais la qualité de vie s'améliore de telle manière que finalement on finit par vivre confortablement avec, parfois même c'est quasiment asymptomatique, parfois il reste un petit quelque chose, on a une boîte à outils, on la ressort en temps voulu, et on repart pour un tour. Et là, moi, personnellement, je pense que déjà, mission accomplie.
Exactement. Et déjà, oui, il ne disait pas déculpabiliser, il disait rassurer. Il faut rassurer le malade sans faire un autre... Moi, j'ai des phrases comme ça. Un autre cancérologue que j'adorais, c'était... David Servan-Schreiber qui disait il ne faut pas donner de faux espoirs, il ne faut pas donner de faux désespoirs, c'est-à-dire il ne faut pas dire c'est foutu, il faut dire bon c'est sérieux, ok, on va se battre, on va vous aider et puis on va voir ce que ça donne et puis il faut être humble face à la maladie mais vraiment avoir de la conviction en se disant mais moi j'ai beaucoup de cas de rémission, on ne dit pas de guérison, même les cancérologues ne disent pas guérison, ils disent rémission. On sait que ça peut repartir.
Hier tu me parlais d'un cas d'un chien qui avait de tels problèmes de peau qu'il allait être euthanasié.
La demande c'était l'euthanasie. Moi c'est la première fois que je voyais ce chien et la demande c'était je viens pour euthanasier mon chien. Je dis ah bon pourquoi vous voulez euthanasier ? Il dit regardez-le. C'est une pustule ambulante ce chien, et c'était tout à fait ça. C'était une pustule ambulante plus une peau d'éléphant ambulante. C'était un Westie qui était tout noir. Et donc une souffrance, le chien se grattait jusqu'au sang en permanence, mais jour et nuit il sentait une odeur épouvantable de sébum, et ce pauvre chien Le monsieur, en plus, il est arrivé, je voyais un voile de tristesse dans ses yeux, mais il était au bout de ce qu'il avait pu faire, il avait tout essayé, il était allé chez des dermatologues, il lui avait donné des traitements compliqués.
Immunosuppresseurs, même, tu dirais.
Bien sûr, immunosuppresseurs aussi. Et donc ce chien... Hop là, je casse le micro. Ce chien, finalement, j'ai dit au monsieur, écoutez, est-ce que vous êtes d'accord pour qu'on tente quelque chose ? Je veux pas gagner de l'argent sur votre chien, je veux pas en perdre non plus, donc je vous fais des traitements prix-coûtant. Et puis on va voir ce que ça donne, on fait le point dans un mois. Dans un mois, si on n'a pas réussi à l'améliorer ou si c'est encore gravé, ok, on anesthésie.
Tu dis prix coûtant parce qu'il y avait beaucoup de produits ?
Les traitements non conventionnels sont souvent 4 à 5 fois moins chers que les conventionnels. Mais quand les gens arrivent chez nous en énième avis, c'est qu'ils ont déjà dépensé une fortune. Et donc je leur fais cette proposition-là, pas par générosité gratuite, c'est parce que ça m'intéresse de tester sur telle chose, et puis ça fera avancer tout le monde. Donc très souvent je dis aux gens, écoutez, c'est moi qui décide d'essayer, si vous êtes d'accord, vous payez juste les médicaments, le prix que je les achète moi. Et c'est tout, et pas mon travail. Et on a souvent fait ça, et Flo encore bien plus souvent que moi, elle a fait des visites sur des cas compliqués, très souvent des consultations gratuites, des contrôles gratuits, comme ça les gens on est sûrs qu'ils reviennent, parce qu'ils se disent, bon bah si, il me fait venir toutes les semaines, et chaque fois je paie une consultation, on dit non non, ça c'est gratuit. et ça nous fait avancer. Alors on les prend souvent le soir après la fin des consultations, comme ça on est tranquille, voilà. Mais il faut que toute la clinique soit ok pour ça, ce qui n'est pas toujours le cas, parce que bon, il faut faire tourner la boutique quand même. Mais bon, très souvent on n'est pas gêné au point de ne pas faire des traitements gratuits et donc quand j'ai proposé ça à ce monsieur, je me souviens très très bien du chien, très très bien de ce monsieur et de sa femme qui était très sympathique, Et bien on a eu une amélioration telle au bout d'un mois, il était loin d'être guéri le chien, mais c'était la première fois qu'il avait une telle amélioration qu'on ne l'a pas piqué, il est mort de sa bonne mort quelques années plus tard.
Et la piste sur laquelle tu es parti avec ce chien c'était quoi ?
Et bien c'était piste... d'abord chercher la cause, et en fait on a découvert un champignon parasite ça nous a sidéré que les dermatologues qui l'avaient vu n'aient pas fait ce diagnostic, peut-être qu'ils l'avaient pas vu dans le même état que moi.
Donc toi, rapide, tu fais une plaque.
Donc je fais une lame, plusieurs lames, en quelques-deux partout, et partout j'ai trouvé des champignons, j'ai dit ok, j'ai la cause de départ. C'est il y a quelques années, maintenant on sait très bien que cette cause-là est très souvent la cause des atopies, des allergies à tout. Il avait eu des tests d'allergie, il était allergique à tout, donc c'était de l'atopie. Donc on a réglé la cause, et puis on a changé l'alimentation vers une alimentation plus naturelle, parce qu'en fait les croquettes hypoallergéniques, tout ça, il n'y a plus rien dedans, et le chien était carencé en protéines finalement, parce qu'il avait mangé des croquettes à base de tourteau ou de truc. Et puis il avait bouffé des glucides aussi. Et puis la troisième chose, c'est qu'on a complètement renforcé son immunité, sur certaines voies de l'immunité, c'est-à-dire on a régulé son immunité, on a empêché cette auto-immunité qui était en train de s'installer, et avec des champignons. Et les champignons, bien sûr, avec des compléments à base d'oméga-3, parce que traiter une peau sans oméga-3, c'est mission impossible. Et on a eu des résultats, mais avec 4 ou 5 produits différents. On a arrêté les shampoings, ni le chien, ni le propriétaire n'en voulait, et ils en avaient marre de faire des shampoings. et finalement on est arrivé à l'amélioration et alors après ça a été plus long, en un mois on a eu une telle amélioration que ça nous a permis de continuer. Et on a mis six mois pour ramener le chien dans des zones acceptables. Il n'a jamais eu une peau normale ce chien, il faut dire la vérité. Mais il était en dessous du seuil de cette souffrance permanente.
Et puis il est vivant, et puis il continue de recevoir l'amour de sa famille.
Et puis tout de suite l'ambiance a changé. Le mois suivant, la vision des gens sur leur chien avait changé.
Et de l'espoir.
Et de l'espoir, voilà c'est ça. Et puis un chien qui revivait quoi, qui reprenait le goût de vivre. Alors ça marche pas toujours comme ça en dermatologie, on ne fait pas les malins, franchement on ne fait pas les malins. Mais même les dermatologues spécialisés, moi j'ai du respect pour les dermatologues classiques parce qu'ils n'ont pas une vie facile, parce qu'ils ont tellement d'échecs.
Et finalement il y a des diagnostics différentiels d'une extrême précision pour arriver à des outils d'une extrême basicité finalement, à part l'hydrocortisone.
La grosse mode, c'est les immunosuppresseurs. Toujours une couverture antibiotique, ce qui se justifie parce que la peau est terriblement affectée, ce qui fout le bordel pour parler vulgairement parce qu'on fusille le peu de microbiote qui reste. Il faut bien sûr, dans chaque problème de peau, et alors ça, dans la médecine chinoise depuis 5000 ans, ils le savent, que la peau est liée aux gros intestins et que les allergies respiratoires sont liées aussi aux gros intestins, puisque l'élément métal, c'est poumon, gros intestin, peau, immunité. Donc les Chinois savaient depuis des milliers d'années que c'était lié. Et nous, il y a des milliers d'années, on était en train d'essayer de se battre contre les ours des cavernes, donc respect pour les médecins chinois qui avaient découvert ça. C'est assez récent, la compréhension des allergies et du microbiote, c'est assez récent.
Je voulais te demander les thèmes qui t'animent en ce moment, ça peut être des thèmes de santé, de société, c'est quoi qui t'anime ?
Qui me fait avancer en ce moment ?
Qui te remue un peu les tripes ?
En ce moment on est en train de... On a plusieurs buts. Premièrement notre association environnementale, hors du boulot je parle, notre association environnementale sur sur le coin, Pays de Faverges Environnement, qui est une association avec peu de membres, mais que des bosseurs, donc on arrive à faire beaucoup de choses. Excuse-moi, j'ai avalé de travers. Ensuite, on a créé une association aussi pour les enfants qui avaient été hébergés et sauvés pendant la guerre de 40, entre 42 et 44, qui ont été sauvés par le château, le château de Faverges, c'était la croix la Croix-Rouge suisse qui gérait ça, donc là on est en train d'essayer de trouver des témoignages etc parce que ça a été un concours de circonstances de gens qu'on connaissait et qui nous ont dit on a été sauvés ici par votre château donc voilà et ça c'est les deux associations dont on s'occupe en ce moment et puis moi je continue à écrire, Flo continue à faire beaucoup d'homéopathie.
Dis-nous deux mots sur ce bouquin sur le cancer.
Et puis ce bouquin que je suis en train de démarrer sur le cancer parce que le cancer c'est vraiment... comment dire... c'est pas une passion, c'est pas du tout ça, c'est qu'on a tellement d'animaux cancéreux et tellement d'impasses thérapeutiques sur les cancers qu'on ne peut pas, quand on fait de la médecine intégrative, ne pas essayer des choses. Et donc c'est ce principe d'essayer d'autres choses. Et on a beaucoup de gens qui viennent nous voir parce qu'ils savent qu'on essaye d'autres choses, parce qu'ils ne veulent pas philosophiquement faire de chimiothérapie sur leur chien, en sachant que souvent la chimiothérapie ça flingue le chien, ça en sauve bien sûr, mais très souvent la chimiothérapie aggrave les choses. Et deuxièmement, enfin troisièmement souvent, c'est parce qu'ils ne peuvent pas la payer. Donc c'est économique. Donc on a une demande, ce qui n'arrive jamais en médecine humaine, parce qu'en médecine humaine si vous ne suivez pas le protocole lambda, le protocole untel, vous êtes en prison. Si vous êtes médecin oncologue et que vous ne suivez pas le protocole de l'agence de santé, l'ARS, vous êtes mort.
Donc là, il y a beaucoup plus de flexibilité pour l'investissement vétérinaire ?
Oui, personne ne nous impose quoi que ce soit puisque les gens ne peuvent pas payer de toute façon. On ne va pas imposer un protocole à des chiens de chimiothérapie ou de radiothérapie ou d'immunothérapie, vu les prix des chimiothérapies et des immunothérapies. Un chiffre qui m'a tellement parlé, c'est dans le bouquin de Nicole Delépine, cette cancérologue exceptionnelle qui a sauvé des centaines et des centaines de jeunes, d'adolescents, d'enfants de cancer des os et qui les a sauvés de l'amputation parce qu'à l'époque c'était on vous ampute, on vous fait la chimiothérapie et dans un an ou dans deux ans, vous êtes mort. Nous, sur un ostéosarcome de chien, c'est pareil, le protocole classique, c'est on ampute, on fait la chimiothérapie, dans trois mois, votre chien est mort. Tout ça, pour ça, c'est inacceptable. Et Nicole Delépine, qui était, parce qu'elle a la retraite maintenant, l'agence de santé a d'ailleurs fermé son service, alors que ça marchait remarquablement bien, avec son mari qui était chirurgien, oncochirurgien et elle, oncologue, elle disait, en dix ans, La moyenne de survie, tout cancer confondu, la médiane de survie, tout cancer confondu, on a gagné 18 jours en moyenne sur certains cancers. Cancer du sein, on a beaucoup gagné. Cancer du pancréas, on n'a même pas gagné, on a perdu. Donc, tout cancer confondu en chimiothérapie, on a gagné 18 jours. Et pendant cette même période des 10 ans, 2010-2020, le prix moyen des chimiothérapies a été multiplié par 10. Cherchez l'erreur, elle dit. Dans ses conférences, elle dit chercher l'erreur. Et cette femme, j'ai regardé toutes ses conférences de Nicole Delépine, tellement elle est... passé sa vie à chercher des solutions peu onéreuses et efficaces, elle y est arrivée. Mais on l'a cassée, on lui a fermé son service, alors qu'elle, tout était prêt pour... Après son départ à la retraite de elle et de son mari, et c'est Gérard je crois qu'il s'appelle son mari, donc de Nicole et Gérard, tout était prêt, on a fermé le service.
Tu n'as pas peur qu'on te casse une fois que tu sors ce livre ?
Peut-être que je vais avoir des ennuis, oui peut-être, peut-être pas parce que je suis... Le livre, il va être construit d'une certaine façon, c'est-à-dire, en face de chaque cancer, voilà le traitement classique, le protocole classique qu'on vous propose dans nos cliniques. Donc, en tenant compte des dernières avancées, et franchement, il y a des cancérologues exceptionnels dans notre corporation aussi, et qui cherchent, qui trouvent, qui essayent des choses, qui essayent de prendre des bonnes choses en médecine humaine, et puis qui disent non, ça on ne prend pas parce qu'on sait que ça ne marche pas. Et puis après avec les limites du prix parce que nous on a des mutuelles qui peuvent payer ça mais qui peuvent rembourser mais qui peuvent rembourser à 100% ça n'existe pas. C'est tellement cher ces chimiothérapies. Donc je vais proposer ça et en face je vais mettre le deuxième chapitre gros chapitre ça va être qu'est ce qu'on fait en médecine non conventionnelle pour accompagner ces chimiothérapies. Donc vous voulez faire une chimiothérapie ok nous on va accompagner votre animal avec avec d'autres choses que pas d'accompagnement du tout. Puis la troisième partie ça va être qu'est-ce qu'on fait si vous ne faites pas de chimiothérapie et que si vous ne pouvez pas la payer ou si vous ne la voulez pas. Et voilà les solutions qu'on vous propose. Et les solutions entre la partie 2 qui consiste à dire voilà avec quoi on va accompagner très souvent sont les mêmes que celles qui peuvent traiter le cancer. Et en plus avec des doses différentes etc. Et bien sûr on va partir sur beaucoup de thérapeutiques à base de champignons et à base de plantes.
Non mais moi j'ai hâte de voir ce livre parce que je t'ai vu adopter une attitude de telle humilité face au cancer, sans faux espoirs mais en disant effectivement posons sur la table les hypothèses et les voies qui se présentent à nous. J'aime beaucoup ça. La date de publication si t'avais à... 2025.
Ouais fin 2025. Là parce que fin 2024 il y a le guide pratique de phytothérapie, de phyto-aromathérapie.
C'est pas une deuxième édition, tu as vraiment retravaillé ?
C'est une, bah oui, c'est pour certains parties, c'est on va dire une deuxième édition très augmentée et très travaillée.
Qui va bientôt sortir.
Et là sur le cancer ça va être un bouquin grand public, pas un bouquin spécialisé parce que je veux qu'il ait un tarif tout à fait abordable parce que les bouquins spécialisés sont quand même cher et tout le monde peut pas se les payer et là je me suis dit bon je vais faire un bouquin avec peu de tableaux, pas d'iconographie et le plus simple possible et compréhensible par le grand public. Je cherche pas à faire... je supporte pas quand on donne des explications sur une pathologie la réaction du professeur qui garde l'information et qui est le seul à comprendre ce qu'il dit. Et très souvent je dis à mes patients, à mes clients, on dit client parce que le patient c'est le chien, je leur dis s'il y a quelque chose que vous n'avez pas compris dans ce que je vous ai dit, il faut me le dire là, est-ce que j'ai répondu à vos attentes ? Et sinon voilà mon mail et si vous avez des questions à me poser, c'est comme la personne d'hier qui habite très loin, elle me posera des questions par mail. Je suis sûr que ce soir j'ai un mail.
Non mais ta manière de travailler je pense est exceptionnelle parce que tu réponds au téléphone, tu réponds aux mails dans les 48 heures.
Non, ce n'est pas exceptionnel, c'est qu'on est plusieurs et parmi mes confrères qui sont venus ainsi, qui m'ont fait la gentillesse d'écouter ce que je racontais ou de venir à mes cours, il y a beaucoup de gens qui réagissent comme ça parce que, en fait, le fait d'utiliser une médecine qui n'est pas... elle est non conventionnelle, elle n'est pas toujours reconnue, etc. Ça nous oblige à être... On ne peut pas se cacher derrière des protocoles écrits, on est obligé d'y aller et d'assumer nos responsabilités. Donc pour assumer nos responsabilités, il faut suivre le patient. Il faut que les gens puissent nous dire, écoutez, ça s'est aggravé, ce qui est le cas en homéopathie. Si on a une aggravation dans les 48 heures en homéopathie, on est très, très content. Ça veut dire que l'animal a réagi très, très bien sur ce médicament. Il ne faut pas que l'aggravation soit trop, trop méchante, comme la vache qui est morte. parce que j'avais le bon médicament mais pas la bonne dilution, parce qu'en homéopathie la dilution fait aussi la toxicité ou pas du médicament, et la réussite ou pas du médicament. Donc il faut être dans l'humilité mais il faut être dans la disponibilité. Je suis pas un saint, c'est loin d'être parfait ce que j'essaye de faire, mais j'essaye d'être disponible et franchement c'est très valorisant, donc j'y retrouve mon compte parce que Parce que, alors d'ailleurs c'est marrant parce qu'à la clinique, mes assistantes, celles qui sont à l'accueil, qui reçoivent les gens, qui reçoivent les coups de fil, etc. Elles me disent, mais de toute façon, toi t'as un fan club.
Mais tu as mis la barre assez haut, même si tu nous parles avec beaucoup d'humilité, tu as mis la barre assez haut, c'est assez chouette pour ceux qui nous écoutent.
Bah oui !
J'espère qu'on te prendra comme modèle.
Oh bah je supporte pas les modèles, j'aime pas les donneurs de leçons, j'aime pas les modèles. En fait, c'est un peu grâce à Flo que je suis... Je parle beaucoup d'elle parce qu'on a tout fait ensemble depuis que ça fait 45 ans qu'on est... Oui, ça fait 45 ans qu'on est ensemble et qu'on bosse ensemble et qu'on est mariés. Parce qu'elle m'a appris l'exigence et l'humanisme. Et moi, j'étais pas du tout comme ça. J'avais l'arrogance du jeune qui savait et qui allait expliquer aux autres ce qu'ils savaient pas. Et je trouve que très souvent dans le monde médical, quand on est jeune, on est arrogant. Et elle m'a appris l'humilité et puis la disponibilité. C'est ça, d'être disponible, c'est vraiment important. Alors ça prend du temps, mais ça apporte tellement de satisfaction. Puis ça crée une relation avec les gens parce qu'en fait, on a affaire au propriétaire. Et très souvent, alors ce qui est un peu, comment dire, un compliment pour nous, très souvent à la fin de la consultation, une fois sur deux presque, les gens nous disent et vous voulez pas nous soigner nous, parce qu'on aimerait bien être soigné comme notre chien. Donc ça c'est une récompense parce que voilà on a une approche, il faut dire que les médecins généralistes, les pauvres, ils n'ont pas le temps, ils sont obligés de faire des visites. et que nous on essaye de prendre plus de temps. Alors c'est sûr que financièrement on n'est pas un exemple de réussite financière colossale. Nous ça nous va très bien, ça marche très bien. On fait vivre 13 familles à 14 familles à la clinique. Donc ça veut dire qu'il y a 14 personnes qui vivent de la clinique. Nous ça nous va très bien, mais à titre personnel on ne s'est pas vraiment enrichi par rapport à d'autres confrères qui ont un train de vie bien supérieur au nôtre, mais on s'en fout complètement.
Non mais quand je m'entends toi parler de ta vie et Flo parler de la sienne, de la vôtre, je me dis que quand même vous avez vécu des choses très très fortes. Et que l'argent ne vous aurait peut-être pas apporté cette satisfaction-là.
Il en faut bien sûr, on ne va pas rentrer dans les délires. Ah oui, moi je ne vais pas faire le bisounours, le mec détaché, pas du tout. Mais c'est vrai que Et ce qui nous a appris aussi ça, c'est la médecine rurale. Parce que la médecine rurale, c'est très très vite réglé. Si le traitement est trop cher, on arrête, on le fait pas, on tue l'animal ou la vache, on la réforme, on l'engraisse. Donc ça, ça nous a appris cette espèce de pragmatisme vis-à-vis de l'argent. Parce qu'on a vécu dans le monde rural qui est un monde en France et en Europe qui est vraiment en difficulté. Quand j'ai travaillé aux Etats-Unis et travaillé au Canada, on avait des, comme je te le disais hier, des éleveurs qui étaient exactement au même niveau social, même niveau financier que les vétérinaires. Il n'y avait pas de différence. Alors qu'en France il y avait quand même une sacrée différence.
Bon Pierre, ce que je te propose, c'est qu'on va ajourner cette première interview. Le but c'était qu'on découvre ton travail, qu'on apprenne un petit peu à te connaître, je pense que c'est mission accomplie. Et puis on va se faire une deuxième partie, je sais pas quand on va faire ça. On parlera du chien, on parlera de thérapie naturelle et de ton expérience.
De plus de précision.
Plus de précision, on va faire ça.
Moins de généralité.
Voilà, merci Pierre.
Merci à toi, un plaisir comme d'habitude.
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WilliamNichols dit
EXEP TIO NNEL! Félicitations et Merci de nous enrichir si généreusement
Marie Haake dit
Quand deux personnes qui aiment transmettre se rencontrent, cela donne un peu plus d’une heure d’échanges passionnants à écouter.
Un immense merci, Christophe, d’avoir préparé et partagé cet échange avec Pierre May. Et un immense merci au Dr May, que j’ai eu la chance de rencontrer à quelques reprises, avec ma chienne Bahia (terre-neuve). Vous êtes tous les deux d’une générosité incroyable dans vos partages, toujours d’une manière accessible et, en prime, pleine de modestie.
Le Dr May est non seulement un vétérinaire exceptionnel, mais il a créé la Yourte, à Faverges, où travaille maintenant une équipe de jeunes vétérinaires incroyable! Ils sont tous hyper compétents, en médecine vétérinaire générale, avec des spécialisations. L’une, est excellente en phyto, l’autre en médecine interne, le troisième, ostéo et chirurgien aux mains d’or… et au caractère en or aussi. Une équipe complémentaire, qui travaille beaucoup en échangeant avec les autres. Une super ambiance règne toujours à la Yourte, et la prise en charge des animaux y est exceptionnelle.
Le Dr May a transmis sa passion et sa curiosité, en plus de ses connaissances et compétences. Vivement la suite de cet entretien, la parution de la seconde version du livre « Phyto Aroma » (le premier est une mine d’informations indispensable à qui s’intéresse à la phyto pour les animaux, et à la médecine chinoise) et du prochain, sur le cancer!
Marie
Ann dit
Je suis enchantée de cette interview, y'a des gens formidables, ça existe encore et ça fait tellement de BIEN de voir ça !
J'écouterai en audio plus tard, là j'ai tout lu (j'avais du monde je ne pouvais pas mettre le son), mais ça sera un bonheur d'écouter ce que je viens de lire.
J'ai une amie en Savoie qui a un chat qu'elle trouve "caractériel", ça pourra lui être bien utile, je pense, de savoir qu'il existe des êtres aussi exceptionnels dans sa région (bon, je suis bien plus loin, moi...)
Merci mille fois Christophe et Pierre !!! <3<3<3
Tableau Cécile dit
Quel magnifiques êtres humains vous êtes tous les deux; Cet entretien est un régal !
Hervé GOURIOU dit
Bonjour Christophe, Quelle surprise agréable de nous avoir invité à vous écouter discuter avec un Ami des Animaux qui utilise, entre autres, des Plantes pour les soigner !... Monsieur Pierre May, est apparemment, un très Grand Ami des animaux en général, ainsi que son épouse Flo… Car sans le connaitre, tout ce qu’il nous apprend en une heure de temps permet déjà de le cerner non seulement comme l’ami et le défenseur des causes animales mais aussi donc, un de leur médecin hors normes qui se défonce pour leur venir en aide et les retaper hors des chemins classiques de la médecine vétérinaire en cas de besoin… En lisant son pédigrée sur votre Blog sa dénomination devrait le classifier comme Professeur scientifique et chercheur !.. Mais il est clair qu’en plus, il s’affiche comme un militant humaniste dans de nombreux domaines… et conférencier et écrivain de surcroit !... mais qui se ressemble se rejoint, et si vous nous présentez ce Monsieur, c’est que vous aussi vous avez cette mouvance qui oscille entre une rigueur professionnelle et une tendance au militantisme humaniste, pourfendeur de systèmes établis allant à l’encontre du mieux-être d’un plus grand nombre et un dévouement sans beaucoup de limites personnelles, pour diffuser vos connaissances et les mettre en pratique contre vents et marées (çà, c’est mon coté breton qui refait surface…).
J’ai noté chez Pierre May, ses connaissances professionnelles indéniables et son savoir clairement démontré, mais également son militantisme pour les problèmes environnementaux, la protection de la biodiversité et de l’Histoire locale et régionale où il vit avec son épouse, qui apparemment s’implique dans des cadres en apportant des technicités qui dépassent très largement les thérapies vétérinaires toutefois liées aux conditions de vies animales qui s’imbriquent dans celles des humains.
Il y a quelques 3 ou 4 ans un échange, par commentaires interposés, s’était instauré sur votre Blog au sujet du Gui fermenté (Viscum album) dont les applications sont interdites en France pour des soins visant à endiguer certains types de cancers chez les humains et à cette époque j’avais évoqué qu’un couple de vétérinaires prodiguaient des soins ayant recours au gui fermenté, aux animaux malades avec des succès incontestables. Un moment j’ai pensé retrouver ce couple en les personnes de Pierre May et Flo son épouse, mais après quelques recherches dans mes archives, non !.. il ne s’agit pas des mêmes personnes. Mais la ressemblance dans les soins sont étrangement identiques. Les vétérinaires auxquels je fais référence, (et qu’il serait intéressant que des contacts s’opèrent avec ceux qui sont à l’honneur dans votre communication), pratiquent également l’Allopathie vétérinaire (médecine classique avec chirurgie et imagerie) mais également les soins par phytothérapie, ostéopathie, homéopathie et même acupuncture… et dans le cadre des soins ils utilisent le GUI fermenté (Viscum Album) qui est une de leur spécialité… Ils ont également une clinique avec un personnel de 7 spécialistes… https://www.vetochampagnesurseine.com/AccueilClinique.aspx?code=12617&parent=12617
Votre discussion qui dépasse la simple interview est passionnante et j’attends avec impatience la 2e partie promise tant par votre invité que par vous-même. Merci Christophe.
Hervé GOURIOU dit
Christophe, défini Piere May comme "Hollistique" tant il est vrai qu'il étudie et pratique en profondeur et de manières générales ses méthodes de soins tant traditionnelle que par phytothérapie... Je rajouterai qu'il est également "Atypique" par certains procédés hors normes qu'il met en pratique pour étudier les réactions de ses "patients" sans les mettre spécialement en danger. En ce sens et étant donné sa proximité avec la Suisse, il serait intéressant de connaitre sa position sur les pratiques de ses confrères également phytothérapeutes mais aussi praticiens allopathiques que je citais dans mon précédent post, qui utilisent des solutions de Gui fermenté dont l'un des fabricants n'est autre que Weleda (Suisse). Je pense que l'enregistrement de la 2e partie de l'interview est déjà dans la boite sinon il serait intéressant que Christophe puisse lui soutirer quelques mots sur le sujet. (simple suggestion 🙂
sabine dit
Bonjour Hervé
Message transmis 🙂
Hervé GOURIOU dit
pour info complémentaire : riches et longs échanges en février 2021 sur le Gui et le Gui fermenté qu'on peut trouver dans les commentaires de la publication de Christophe du 11 février 2021: https://www.altheaprovence.com/decouvrir-les-plantes-medicinales-oubliees/
Bint dit
Bonjour,
J’ai vu qu’il y aurait une partie 2 sur les chiens, je voudrais savoir si vous aviez prévu de faire un épisode sur les chats ? Merci d’avance pour votre réponse
sabine dit
Bonjour Bint
Je ne sais pas, mais je note la suggestion , sait on jamais
pascal27 dit
Bonjour
Quand DEUX passionnés de la "VIE" se rencontrent ça ne peut être que grandiose (grandit - Ose)
Merveilleux échange, gratitudes à Christophe et Pierre de nous transmettre leur humanisme !
pascal
Claudia dit
Merveilleux! Le monde d'aujourd'hui me rend triste et pessimiste, égoïsme, violence, vulgarité, etc ... Rencontrer des personnes comme Pierre ,et vous d'ailleurs, remonte le moral et rassure.
Merci pour ce traitement anti dépresseur efficace!
Pascale Bellenger dit
Un grand merci Pierre. Un parcours riche avec utilisation de médecine douce.
Cecile dit
Bjr Christophe merci pour ce podcast avec le vétérinaire Mr Pierre may j'ai adoré, j'ai transmit à ma fille qui souhaite faite toilette usé, mais pas sur encore , mais je lui dit qu'il faut qu'elle aille dans le sens du " soigné naturelle", par contre j'arrive pas à trouver ou mettre des étoiles sur le podcast, bon we
Ps hâte d'avoir la suite
juveneton dit
Merci pour ce témoignage magnifique ! Pourrez-vous nous parler un jour de l'alimentation naturelle des chats, pour éviter pâtés et croquettes industriels ...
Nicole GUITARD dit
quelle merveille cette lecture, merci pour le partage, et merci à Pierre, Flo et tous ceux qui oeuvrent dans le bon sens, celui de la générosité, de l'entraide.
Bravo à vous.
Daniel dit
J'ai adoré cet échange
D'un côté quelq'un qui écoute les réponses et de l'autre un passionné généreux
J'ai pensé à un moment de l'entrevue que j'aimerais bien être soigné par un vétérinaire comme lui jusqu'à ce qu'il révèle que des clients lui ont fait la même remarque
Très enrichissant, comme d'habitude
Une question à Pierre : à propos de la vache perdue, après dissection, sa déduction à propos du CH, a-t-il été de dire que ça aurait dû être plus important ou bien moins ?
Vivement la 2e partie
Merci beaucoup
Anne-Marie dit
Superbe partage merci ! j'habite pas très loin et j'avais toujours eu de la curiosité pour cette yourte vétérinaire. Incroyable parcours plein d'humilité, d'apprentissage et de sagesse.
AGNES DURAND dit
Extra cette interview, génial ce parcours !
Vraiment très sympathique cette vidéo, on aimerait avoir toujours affaire à des vétos comme lui !
La phyto avec les animaux ça fonctionne vraiment bien, surtout quand on a toujours donné une alimentation adaptée et pas des croquettes.