Syndrome post-covid, échange avec le docteur Franck Gigon (partie 1) : (abonnez-vous au podcast ici)
Petit rectificatif : pour le dosage vitamine D c'est bien nanogramme par ml et non par litre
Bonjour, je suis aujourd’hui avec le docteur Franck Gigon. On va parler du syndrome post-Covid qu’on appelle aussi le Covid long et de ce que l’on peut faire avec les plantes. Franck est médecin, expert en micronutrition et en phytothérapie. Il a été chargé d’enseignement au DU MENAT, c’est le département universitaire de médecine naturelle, pendant plus de dix ans et il a été coordinateur de médecine préventive universitaire à Paris Sorbonne. Auteur de nombreux ouvrages sur les plantes médicinales et sur la nutrition. Il anime des conférences et des formations pour les professionnels de santé et le grand public.
Interview en deux parties, lien vers la partie 2
Christophe : Franck, je suis content de te retrouver.
Franck : Moi aussi.
J’espère que tu as préparé plusieurs tasses de boisson caféinée, parce que j’ai bien peur que ça soit une discussion qui ne dure pas dix minutes.
Clairement. Je te remercie de l’échange qu’on va pouvoir avoir ensemble, parce que c’est un sujet qui est dans l’actualité, on peut dire quand même, passionnant et qui soulève pas mal de questions. On va amener surtout des pistes entre nous et je te repasse la parole pour le développement, mais je te remercie de l’échange qu’on va pouvoir avoir ensemble.
C’est toujours un plaisir. On échange d’ailleurs régulièrement sur de nombreux sujets. Aujourd’hui, c’est juste qu’on l’enregistre. Effectivement, je pense que c’est un sujet qui devrait peut-être tous nous préoccuper, parce que c’est une situation qui semble toucher de nombreuses personnes. Et ce syndrome post-Covid, ça inclut une liste de nombreux symptômes, on va en voir certains. Hier, tu me disais plus de 50, je crois, 53 même.
Répertoriés.
Oui, répertoriés, donc des symptômes qui vont persister. On a mis la barre au-delà de quatre semaines après l’infection sans qu’on ne puisse les relier à une autre pathologie. Donc, la cause logique et probable, c’est la Covid19.
Oui. Peut-être rappeler quelques chiffres. Dans les non-hospitalisés, ça représenterait, pour toutes les personnes qui ont été touchées par la Covid19, une fourchette entre 10 et 45 %. Et pour ceux qui ont été hospitalisés, la fréquence est beaucoup importante. Ils sont beaucoup plus touchés par ce qu’on appelle ce Covid long, on serait à 25-75%. On ne sait pas bien. Aussi, ils ont remarqué, peut-être, que les personnes qui avaient eu un nombre de symptômes plus importants en phase aigues, avaient tendance à plus faire ce syndrome du Covid long comme on l’appelle pour l’instant.
Justement c’était une question que j’avais, parce que dans certaines lectures que j’ai faites sur le sujet, on ne semble pas lier directement les formes aigues et sévères, les détresses respiratoires, avec le syndrome post-Covid. Donc, les deux ont l’air décorrélés, mais quand même, tu as l’air de dire que si on a fait une forme sévère, on va avoir beaucoup plus de probabilités de développer ces symptômes. C’est ça ?
Oui et clairement, ça sera plus de symptômes sur la sphère pneumologique, mais ce sont des chiffres qui ont l’air de se détacher maintenant. Pour bien poser le débat avec nos auditeurs, on nage dans le flou artistique, il faut bien le reconnaître et c’est en phase de connaissance. On essaye d’acquérir beaucoup de connaissances sur le sujet. On est en plein développement, en pleine recherche et effectivement, comme tu l’as précédemment dit, on est à à peu près à 53 symptômes répertoriés pour l’instant, dont on peut en rappeler quelques-uns. Le principal, c’est la fatigue, qui touche beaucoup de gens. Bien sûr, les troubles de type psychologique, la concentration, le brouillard mental, ça va jusqu’aux troubles du sommeil. Bien sûr, de l’anxiété avec potentiellement de la dépression, et puis il y a ce fameux syndrome du stress post-traumatique qu’il faudra toujours rechercher. Les essoufflements et cette anosmie et l’agueusie, cette perte du goût et de l’odorat, qui peuvent persister dans le temps. Il y a à la fois, des prolongements respiratoires potentiels. Il y a un aspect de déséquilibre neurosensoriel et il y a cet aspect aussi de toute l’atteinte de la sphère psycho-psychiatrique, parce qu’on a des personnes vraiment très touchées à ce niveau-là, par ce qu’on appelle le Covid long.
Avec les pourcentages que tu nous as donnés, ça a l’air d’être une vraie urgence sanitaire. Pourquoi, aujourd’hui, on n’en parle pas plus ? Est-ce qu’on a vraiment été la tête dans le guidon avec les urgences hospitalières ? Chose que je comprends tout à fait, il y a eu des priorités et les priorités, c’étaient les formes aigues et les détresses respiratoires. Mais là, on voit les pourcentages qui sont complètement fous, ce qui veut dire qu’on devrait tous connaître, autour de nous, des gens qui ont développé ce syndrome post-Covid. On n’en parle pas beaucoup. Enfin, si, on commence à en parler dans certains cercles, mais comment tu expliques ça ? On n’a pas eu le temps de se préoccuper de ça ?
En partie, par ce que tu as évoqué, c’est-à-dire qu’on était dans l’urgence et on a traité les cas les plus importants au niveau de la gravité. On s’est aussi beaucoup focalisé sur l’aspect vaccination, mais pour avoir entendu un professeur de médecine en infectiologie sur des plateaux télé, il disait aussi qu’ils avaient beaucoup de personnes qu’ils recevaient en consultation, après quatre semaines, pour une infection et qu’ils avaient détecté beaucoup de personnes qui étaient de l’ordre de l’hystérie. C’est-à-dire que les symptômes qu’ils manifestaient, étaient plus en rapport avec une peur qu’avec des réels symptômes organiques. Cela étant, on peut comprendre qu’après avoir été confiné pendant un certain temps, avec une privation des réunions sociales, après avoir subi la peur, telle qu’on a pu la recevoir avec le nombre de morts enregistrés, avec le nombre d’hospitalisés, c’était en continu dans les médias, que ça ait pu faire décompenser chez certains des déséquilibres psychiques, psychologiques. Et que certaines personnes, qui étaient relativement bien équilibrées auparavant, puissent être tombées là-dedans. Tu rajoutes à cela, des personnes qui avaient déjà une fragilité psychologique et là, ils ont décompensé. Au début, il faut reconnaître que ça n’a pas été pris au sérieux, on avait tendance à ranger beaucoup de personnes dans ce qu’on appelle les syndromes post-infectieux. Comme on peut en rencontrer, il faut le reconnaître. Il y a des syndromes post infectieux qui donnent de la fatigue et des symptômes similaires comme on peut le voir par exemple après le chikungunya ou les épidémies de dengue. On avait beaucoup de personnes qui avaient des arthralgies, des douleurs articulaires ou des grosses fatigues. Pour l’hépatite B, c’est très connu aussi, on a une grosse fatigue. Pour la mononucléose infectieuse, on a aussi une grosse fatigue. On n’a pas forcément tout le cortège de signes, qu’on a évoqué dans les 53 symptômes, mais on a la majeure partie de ces symptômes et c’est vrai que ça dure. Et là, pourquoi c’est un phénomène qui a l’air plus important ? Tout simplement parce que comme il y a eu une forte contagiosité, il y a eu, mathématiquement beaucoup plus de personnes qui ont été touchées, donc on peut s’attendre à ce qu’il y ait plus de syndromes post-infectieux, au long cours, dans le reste de la population. Ça, c’est une des explications qui est évoquée.
D’accord. Et comme on va le voir, il y a d’autres explications plus physiologiques, vu qu’on va essayer de couvrir ces fondations. Ce que l’on sait aujourd’hui, ce que la science nous dit de ces situations post-infectieuses. Avant que l’on ne rentre dans tous ces détails, j’aimerais qu’on donne quelques mises en garde pour ceux qui nous écoutent. D’abord, bien sûr, logique, consultez un médecin si les symptômes persistent, c’est important d’avoir un bon diagnostic. Franck, tu me disais, qu’aujourd’hui, les médecins généralistes ont reçu des recommandations de la Haute Autorité de Santé sur la conduite à tenir pour ce syndrome post-Covid. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus là-dessus ?
Oui. Pour les symptômes les plus communs, les plus bénins, la Haute Autorité de Santé recommande d’aller voir son médecin traitant, à qui on a donné cette sorte de conduite à tenir. Aussi, il y a une coordination post-Covid qui s’est mise en place semble-t-il, qui est en train d’être actualisée. Ça va même, pour certaines orientations, jusqu’à aller, pour les personnes qui ont des symptômes plus sévères, à être hospitalisés dans des services de soins de suite et de réadaptation. Là, c’est pour les personnes qui auraient une polysymptologie, c’est-à-dire beaucoup de symptômes. Ça peut aller jusque-là. En tout cas, le médecin traitant, peut avoir à disposition des tests, des évaluations, des échelles, qui peuvent permettre d’évaluer notamment, la dyspnée, c’est-à-dire la difficulté respiratoire qui existe, mais aussi la douleur. Ça, on sait très bien le faire en médecine générale, on met des EVA, des échelles d’évaluation analogique. On peut évaluer assez rapidement aussi avec un questionnaire, l’anxiété et le niveau de dépression. On a aussi des tests pour les troubles cognitifs. Déjà, c’est un premier filtre très important, c’est pour ça que tu as raison de dire, qu’il faut, dans un premier temps, voir son médecin traitant qui est le premier filtre, qui va d’abord, permettre d’éliminer une pathologie métabolique ou une organicité qu’il faudra traiter. Et au-delà de ça, ça permet d’avoir un interlocuteur privilégié pour permettre d’envoyer chez un spécialiste le cas échéant.
Tout à fait. Et comme d’habitude, tous ces outils naturels comme les plantes, arrivent en complémentarité. En revanche, comme tu me l’as annoncé il y a quelques jours, la Haute Autorité de Santé ne recommande pas les approches alternatives « non évaluées » et justement, on se disait tous les deux, qu’il est fort possible que nos chères plantes fassent partie de ces fameuses approches non évaluées. Mais nous, on va partir du principe que les personnes qui nous écoutent, sont intéressées par les pistes, qui nous, nous semblent assez prometteuses. Et nous, ça fait quelques années qu’on les a évaluées à notre façon et on est confortable avec.
Absolument.
On a beaucoup de confiance envers ces outils.
Et pour prolonger ce que tu viens de dire, nous, on se positionne avec des approches complémentaires plutôt qu’alternatives. Alternative, ça veut dire une chose à la place de l’autre et ce n’est absolument pas le propos.
Tout à fait.
Et quand la Haute Autorité de Santé ne recommande pas les approches alternatives non évaluées, c’est rigolo, si on peut dire. Quelque part, les approches conventionnelles, ne sont absolument pas évaluées pour l’instant, pour la Covid19 non plus. Nous, avec toi aujourd’hui, on va apporter des pistes, on va dérouler des pistes et ce sont des pistes que l’on utilise d’ailleurs, comme tu dis, de façon, par expérience et traditionnelles sur de nombreux autres symptômes qui sont présents dans d’autres pathologies. Et c’est tout naturellement qu’on va les proposer comme tu l’as précédemment rappelé, après avoir vu son médecin traitant qui fait une évaluation de base, si je puis m’exprimer ainsi.
Tout à fait. Et pour être clair, on n’a pas de certitudes nous non plus, ni de recul, à ce stade donc comme on va le voir aujourd’hui, on avance sur un terrain qui est assez complexe et on va aborder ça en toute humilité. Bien sûr, comme tu disais il n'y a pas de raison que les fondations du bien-être telles qu’on les connaît aujourd’hui et avec lesquelles on a l’habitude de travailler, ne fonctionnent pas ici. On va rester avec ces piliers, avec le terrain de l’individu, des zones dans lesquelles on a l’habitude de travailler et comme on va le voir, on peut déjà faire énormément de choses. Ce qu’on va faire aussi au cours de cette discussion, c’est un tour d’horizon global, le plus large possible, de la situation. Tu as évoqué 53 symptômes, on va partir dans plusieurs directions, sans pouvoir trop y passer énormément de temps non plus. Désolé, c’est juste le format qui veut ça. On ne va pas pouvoir aller au fond des choses sur ce premier échange, mais comme on évoquait en préparation si on avait besoin d’aller plus en profondeur sur un aspect ou un autre, on envisagera de faire une autre discussion de ce style.
Pourquoi pas.
Voilà, n’hésitez pas à nous le dire. Comment expliquer ce syndrome post-Covid ? On a plusieurs hypothèses aujourd’hui et Franck, j’aimerais qu’on les passe en revue. Par rapport à ce que la science nous dit, c’est vrai qu’on a eu plusieurs études qui ont évoqué ce problème, donc ça commence à être une inquiétude au niveau de la recherche. Première hypothèse, c’est ce qu’on appelle un syndrome inflammatoire multi-systémique, c’est-à-dire une inflammation qui touche des systèmes d’organes et des fonctions multiples. On en avait parlé chez l’enfant. Je sais qu’on avait évoqué ce syndrome pendant l’infection au Covid justement. Chez l’adulte, à ma connaissance, on n’en n’avait pas trop parlé. Ça refait surface pour le syndrome post-Covid et j’ai trouvé une étude qui montre que ça serait présent chez un tiers des personnes. Si on devait résumer, c’est une inflammation qui a du mal à se réguler vers le bas. C’est bien ça ? À se recalmer on va dire.
Il y a plusieurs pistes évoquées. La plus pertinente, semble-t-il, c’est effectivement celle d’une dérégulation de la réaction qu’on appelle la réaction inflammatoire, qui est une réaction immunitaire. On l’avait déjà fortement évoquée pour les formes sévères, c’est ce qu’on appelait la fameuse tempête cytokinique, c’est-à-dire un orage inflammatoire très important, où il y a une espèce de dérégulation de la réaction inflammatoire, qui devient non plus quelque chose qui nous protège, mais au contraire, qui nous attaque. Donc, ça attaquait effectivement, les poumons des personnes pendant cette phase et après, il y avait aussi des phénomènes qu’on appelle d’hypercoagulabilité, c’est-à-dire des personnes qui faisaient des petits caillots un petit peu partout. C’était initié par cette tempête cytokinique. « Cyto », ça veut dire cellule, « kine », ça veut dire qui bouge. Ce sont des protéines qui sont relarguées pendant la phase inflammatoire, mais normalement, qui sont bien régulées et là, qui étaient produites en grande quantité, comme si on mettait le feu à la brousse en quelque sorte. Ce feu de brousse s’étendait aux poumons et la question qui a été posée en connivence, c’est : est-ce que finalement, en dehors de la tempête cytokinique, qui est vraiment un aspect particulier des formes sévères, ce n’est pas une inflammation dérégulée à bas bruits, qui continue et qui serait à l’origine des symptômes principaux ? Ça, c’était la première piste évoquée par les scientifiques. Après, ils ont parlé aussi potentiellement, d’une réactivation virale, mais la piste ne semble pas être celle-ci, parce qu’on n’a pas retrouvé de multiplication virale par rapport à ça. Mais ça aurait pu être ça, on aurait pu dire, c’est le virus qui continue de se multiplier et qui continue d’être un peu toxique. Ce qu’on sait, c’est qu’il y a une dysautonomie, c’est-à-dire une dérégulation du système nerveux central, notamment le système nerveux autonome, qui nous permet d’avoir plusieurs actions sur nos corps sans avoir à y réfléchir. Par exemple, la transpiration, la digestion, les battements du cœur. Toutes ces choses, qui se font, de façon autonome, sont dérégulées. Et là, le lien, on n’arrive pas trop à le faire. Nous, on peut le faire, parce qu’en médecine holistique, on sait qu’il y a cet axe neuro-psycho-immunité et finalement, quand il y a quelque chose qui se passe en haut, ça peut se répercuter en quelque sorte, en bas, sur l’immunité. Et quand il y a quelque chose qui se passe au niveau de l’immunité, il y a aussi un retour d’ascenseur qui peut se faire. En médecine holistique, on sait que ça peut arriver. On a évoqué aussi une piste très importante, c’est l’altération du microbiote. Comme nous le savons, le microbiote, c’est-à-dire la microflore intestinale, elle est très corrélée à l’équilibre de notre immunité. Il y a un dialogue qui s’instaure depuis l’âge de deux, trois ans, entre cette flore intestinale et l’immunité de façon générale et on pense que peut-être, ce virus aussi, altère, quelque part, l’équilibre de la flore intestinale et peut être à l’origine d’une dysfonction de l’immunité.
J’ai d’ailleurs trouvé des études, qui confirment que le microbiote des personnes ayant souffert d’une infection à la Covid19, avait été perturbé effectivement. On note une présence de dysbiose chez certains de ces malades avec apparition de certaines souches pathogènes. Donc, effectivement, il semble que l’infection au Covid ait perturbé ce système.
Ça, c’est très intéressant, parce que ça veut dire que l’on peut aussi interagir par cette voie. Pour poursuivre dans les pistes, il y a aussi la piste de la mitochondrie. La mitochondrie, c’est un petit élément organique cellulaire. La cellule, c’est un petit ballon qui représente quelques micromètres, dix puissance moins six mètres. On en a entre trente mille et cent mille milliards de cellules et chaque cellule est dotée de plusieurs mitochondries. Ces petites mitochondries, ce sont des usines énergétiques de la cellule, qui gèrent l’ATP. L’ATP, c’est la molécule énergétique par excellence qui nous permet de créer beaucoup de réactions métaboliques. Et comme il y aurait potentiellement, en cas d’atteinte par la Covid19, ce qu’on appelle une dysfonction mitochondriale, cette petite usine énergétique viendrait à mal fonctionner soit, en trop, soit, pas assez. Et on sait que c’est cette usine énergétique qui fabrique beaucoup de stress oxydant. Les produits du stress oxydant sont surtout fabriqués comme déchets du métabolisme, un peu comme une chaudière dans laquelle on mettrait du charbon et d’où il y aurait de la fumée qui sort. On peut aussi « avec des solutions naturelles », soutenir l’activité de mitochondrie. On en reparlera peut-être. On a remarqué aussi qu’il y avait très souvent, ce qu’on appelle un déconditionnement respiratoire. C’est-à-dire qu’il y a des personnes qui ont une désadaptation de la respiration à l’effort et qui sont tout de suite essoufflées. Ça, ça a été observé. En médecine générale, conventionnelle, on envoie chez le kinésithérapeute. Bien sûr, après avoir vérifié au scanner, qu’il n’y avait pas de pathologie pulmonaire ou autre. Et là, il y a une rééducation respiratoire qui peut s’opérer avec un professionnel de la kinésithérapie. Enfin, on va l’aborder ensemble, il y a toute cette détresse psychologique, voire psychiatrique dans certains cas, qui est très souvent constatée dans les symptômes du Covid long.
Oui. Alors j’ai deux points ici, Franck. Tu vas me dire ce que tu en penses, mais quand je vois ce nuage de symptômes et de systèmes d’organes touchés, système nerveux, vasculaire, immunitaire. Et je reviens toujours à cette composante inflammatoire, parce que tu as utilisé ce terme d’inflammation de background ou de bas niveau, une composante que l’on retrouve dans quasiment toutes les maladies aujourd’hui, chroniques, dégénératives. Est-ce que ce n’est pas ça qui est la composante commune et qui bouleverse tous ces systèmes ? D’ailleurs, je faisais une petite recherche bibliographique pour voir justement les liens et j’ai trouvé une étude qui parle du lien possible entre l’inflammation et les récepteurs gamma RG du système nerveux. Ce qui pourrait expliquer certains symptômes du Covid long comme la fatigue, le brouillard mental, la déprime. Je pose la question, c’est un petit peu rhétorique, parce qu’on a inclus ça dans les piliers dans lesquels on aimerait bien travailler. Est-ce que tu confirmes cette vue ?
Oui, tu as raison, il y a des travaux qui convergent vers ce que l’on appelle une neuro-inflammation, c’est-à-dire une inflammation du système nerveux central. Et effectivement, c’est un carrefour métabolique que l’on retrouve dans d’autres pathologies de civilisation, comme les maladies neurodégénératives ou des maladies chroniques inflammatoires systémiques. Un peu comme les polyarthrites rhumatoïdes, etc. Donc, c’est très intéressant de se dire aussi, qu’on peut interagir sur ce carrefour métabolique, parce qu’on ne sait pas si c’est la cause ou si c’est le résultat. Mais en tout cas, essayer de contenir ce feu doux, qui met en péril nos cellules, c’est une part importante de la médecin holistique que nous on connaît, mais c’est aussi un angle de vue qui n’est pas forcément abordé par la médecine conventionnelle. Ou alors, si, en mettant des anti-inflammatoires conventionnels comme les corticoïdes ou des anti-inflammatoires non-stéroïdiens, avec les effets indésirables et les limites que ça fait intervenir.
Ça, c’était le premier point. Le deuxième point, c’est qu’hier, tu m’as parlé d’une piste des anticorps anti-ACE2. Ces récepteurs ACE2 dont on a beaucoup parlé pendant le virus vu que le Covid allait se verrouiller ou interagir avec ces récepteurs, quelque chose qui pourrait expliquer cette réaction inflammatoire. Dès que j’entends le mot auto-anticorps, tout de suite, c’est auto-immunité, maladies auto-immunes. Est-ce qu’on est en train de dire que le syndrome post-Covid, ça serait une réaction auto-immune ?
On se dirige vers cette piste également, parce qu’on a remarqué que huit patients sur dix qui avaient été touchés par la Covid19, fabriquaient ce que l’on appelle des auto-anticorps antienzyme, contre une enzyme, une protéine qui régule l’immunité justement. Et c’est via les récepteurs ACE2. On va rappeler que les récepteurs ACE2, c’est la porte d’entrée du SARSCOV-2, notamment au niveau des muqueuses respiratoires, nasales et un petit peu plus loin. Elles sont surexprimées d’ailleurs, chez les personnes qui ont des comorbidités, en surpoids, hypertension artérielle dérégulée, etc. Donc, finalement, tu as raison, il y a probablement une piste auto-immune, c’est-à-dire notre immunité qui se retourne contre nous-même. Une dérégulation de notre immunité, qui a été probablement générée par cette infection aigue et cette auto-immunité perdure dans le temps et serait responsable d’une grande partie des symptômes. Peut-être pas tous, mais d’une grande partie des symptômes que l’on remarque dans le Covid long.
C’est ça. C’est très intéressant. Je tenais à ce qu’on mentionne cette hypothèse aussi, parce que ça va expliquer certains choix qu’on a fait, au sujet de plantes qui stabilisent l’immunité, plus que de la booster dans un sens, plus que de l’exciter.
Qui va la moduler.
Qui va la moduler. On va y revenir, parce que ça va être une des sujets de discussion. Maintenant, qu’on a émis ces hypothèses, on va commencer à réfléchir aux approches à base de plantes ou de micronutrition, qui pourraient nous aider à stabiliser cette situation. On va d’abord travailler sur ce qui nous semble la fondation de la situation. On a identifié trois piliers. Le premier, c’est aider à rééquilibrer la réponse immunitaire, donc on travaille sur l’immunité. Le deuxième pilier, c’est aider à rééquilibrer la réponse inflammatoire. Bien sûr, immunité, inflammation, les deux sont intimement liés, mais on a des plantes qui ont certaines affinités pour l’un ou pour l’autre. Troisième point, on va aider la personne à retrouver une certaine vitalité, une certaine force physique et mentale, pour l’aider à faire face à la situation, pour l’aider à se sortir de ce sentiment qu’elle n’a pas les ressources, qu’elle n’a plus la résilience et la résistance pour recommencer à prendre le taureau par les cornes. Trois blocs, trois axes. Une fois qu’on aura couvert ces trois blocs, notre fondation, par-dessus, on va mettre d’autres points pour différencier système d’organe, système nerveux, système cardiovasculaire, etc. On commence par les fondations et la première des fondations, c’est de rééquilibrer la réponse immunitaire. Là, je vais te passer la main Franck, je vais te laisser nous parler de micronutrition et je pense que personne ne sera surpris lorsqu’on évoque certaines choses comme la vitamine C, la vitamine D, le zinc, etc. Quels sont les conseils spécifiques que toi, tu donnerais en micronutrition pour aider cette immunité qui est un peu dérégulée, à se restabiliser ?
Il y a des ingrédients phares dont on peut parler tout de suite. On va toute de suite, mettre en avant la vitamine D, qui a été, d’ailleurs, mise en avant pas par nous les médecins micro-nutritionnistes, mais par l’Académie de médecine. La vitamine D, c’est quelque chose qui agit sur la densité osseuse, toute la population connaît ça, mais au-delà de ça, on peut presque considérer que c’est comme une hormone qui va agir, notamment pour moduler l’immunité. Elle n’excite pas l’immunité, elle la module, elle la soutient. On a beaucoup d’exemples de pathologies dites auto-immunes où les personnes ont un statut en vitamine D relativement bas. Les scléroses en plaques, les polyarthrites rhumatoïdes, tout ça. Donc, on connaît déjà l’implication directe de la vitamine D dans la participation directe ou indirecte aux maladies et à l’exposition en tout cas, à ces maladies. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on a des études qui confirment que les personnes qui ont été atteintes par la Covid19, avaient majoritairement, un statut en vitamine D bas. Ça, c’est le premier point. Ça veut dire que les personnes qui avaient un statut relativement physiologique ou normal, considéré comme tel, étaient moins exposées à attraper la Covid19. On a remarqué aussi dans d’autres études, que les personnes qui passaient aux formes sévères, c’étaient aussi des personnes qui avaient un statut un vitamine D assez bas. Donc, finalement, ça protège des formes sévères que d’avoir un bon statut en vitamine D. La vitamine D, ça se prend quotidiennement plutôt qu’en ampoule fortement dosée. Ça se prend plutôt tous les jours. Il y a des formes en gouttes. Il faut savoir que deux gouttes, c’est à peu près égal à 400 unités internationales de vitamine D. Les recommandations pendant très longtemps, c’était d’avoir au moins 200 à 400 unités par jour, de vitamine D. Maintenant, les plafonds ont été relevés, parce que c’était trop bas. On parle de 1 000, voire 2 000 à minima par jour et la reco que l’on fait en micronutrition, c’est d’être au moins à 2 ou 4 000 unités internationales par jour dans le cadre de la Covid19. Surtout quand on l’a déjà attrapé, parce qu’on va avoir probablement cet effet de modulation sur l’immunité. Et comme depuis le départ, on n’arrête pas de dire que l’immunité est au centre de cette problématique, en tout cas, pour une bonne part des symptômes du Covid long, nous, on va recommander, avec bien sûr l’avis du médecin, parce qu’il y a quelques contre-indications à prendre de la vitamine D comme l’hypercalcémie. Des histoires de chasse, mais il faut quand même que ce soit le médecin généraliste ou traitant qui s’en occupe. On va donc mettre à l’honneur la vitamine D déjà dans la micronutrition.
Tu fais faire des prises de sang pour valider l’efficacité de la supplémentation ? C’est ce que tu vas faire au cours de l’hiver ? Deux, trois fois par an ? Comment tu procèdes en général ?
On procède en préconisant et ensuite, on fait un dosage de la vitamine D trois mois après environ. Le seuil recommandé, c’est 20, mais 20 nanogrammes par litre, c’est assez bas. Nous, ce que l’on conseille en micronutrition, c’est d’atteindre des valeurs de 50 à 60 nanogrammes par litre. Surtout quand on a déjà une pathologie chronique ou alors, si on est en phase de Covid long.
Oui, voilà. Donc, vitamine D déjà, c’est quelque chose de tellement simple à faire.
Ça, c’est la base. Après, il y a tout ce qui est vitamines antioxydantes, A, C, E, etc. Ça, c’est un petit cocktail que l’on peut proposer pour amener des ingrédients qui participent directement ou indirectement, à une meilleure réponse immunitaire. Clairement, au-delà de tout doute, ces ingrédients sont très importants. Là, il y a des formulations toutes prêtes. On pourrait dire, il suffit de manger équilibré avec une alimentation optimisée, mais pour obtenir certains dosages de certaines vitamines ou d’oligo-éléments, il faudrait être de l’ordre du kilo ou de plusieurs dizaines de kilos pour compenser pendant cette phase un petit peu critique, le manque. Il y a d’autres nutriments qui sont intéressants comme la glutamine, qui est un acide aminé qui permet de régénérer la paroi intestinale. On a évoqué la possibilité de la participation du déséquilibre de la flore intestinale, dans les symptômes qui perdurent dans le Covid long. Je vais m’arrêter là, parce qu’il y a d’autres nutriments. Il y a la vitamine C, la vitamine E, par exemple, qui sont fondamentales, mais ça fait partie des vitamines que l’on propose quasiment systématiquement quand on est en phase de convalescence.
Oui. On a beaucoup parlé du zinc aussi, qui est très important.
Le zinc, bien sûr.
Peut-être dans cette période aussi en particulier. On voit différents dosages, 15 à 30 milligrammes par jour. Ça te paraît correct comme plage ?
Oui. Il ne faut pas dépasser 20 milligrammes par jour. Surtout qu’on en trouve dans différents compléments alimentaires et ça peut s’additionner. Le zinc participe directement à l’immunité. Il participe aussi au renouvellement de tous les tissus à renouvellement rapide. Ça peut être la peau, le système digestif et les cellules immunitaires évidemment, qui sont des soldats qui sont régénérés en permanence. Le zinc, il ne faut pas trop en donner, parce qu’après, il peut être pro-oxydant, c’est un peu comme le fer. D’ailleurs, entre parenthèses, ça me fait penser qu’il faut rechercher chez les personnes un statut en fer bas par le dosage de la ferritinémie et les gens qui ont une carence en fer, une carence martiale ou des stocks de fer bas, avec une ferritinémie basse, ont une immunité aussi plus basse et sont plus sujets aux infections. Ça, c’est aussi à rechercher dans le bilan du médecin de façon générale. C’est pareil, le fer, on n’en donne pas à quelqu’un qui en a assez, parce que là aussi, on va être pro-oxydant. On va avoir un effet comme avec le cuivre, qui va être contre-intuitif.
C’est ça. Une petite note peut-être sur la glutamine. Tu recommanderais ça plutôt lorsque tu suspectes une hyperperméabilité intestinale, je suppose ? Peut-être pas comme ça l’aveuglette.
Oui, c’est ça. Pour savoir si on a un problème de déséquilibre de la flore intestinale, il y a des petits questionnaires sur Internet qui permettent de voir si ça converge vers cette problématique. Au-delà de ça, on peut aller voir quelqu’un qui fait de la naturopathie ou quelqu’un qui fait de la micronutrition et qui posera aussi les mains sur le tube digestif. Parce que c’est un tube digestif qui est en général, plutôt inflammatoire, plutôt sensible, avec tout un cortège de symptômes, qui permettent d’aller vers ce « diagnostic de déséquilibre de la flore intestinale ». Et à ce moment-là effectivement, on peut apporter dans ce cadre, de la glutamine, mais ça peut être aussi des prébiotiques, le manger des petites bêtes qui sont dans nos intestins. Aussi, des probiotiques avec un effet souche, des petites bêtes, qui lors de leur transit, vont permettre de rehausser notre flore intestinale et de retrouver un équilibre de cette microflore.
Oui, c’est vrai, c’est très important ces deux axes, l’axe microbiote et l’axe hyperperméabilité intestinale. Deux sujets qu’on retrouve très souvent aujourd’hui dans pas mal de problématiques chroniques. Il faut jeter un œil d’une manière assez détaillée. Effectivement, il faut faire un petit bilan du système digestif pour voir comment se déroulent les choses chez la personne, mais ça peut avoir un impact assez significatif. Merci pour ce petit bilan de micronutrition pour l’immunité. J’aimerais qu’on fasse un petit focus sur les plantes adaptogènes, parce que ce sont des plantes qui ont un effet régulateur assez remarquable sur les fonctions immunitaires. C’est-à-dire qu’elles vont stimuler lorsque l’immunité est basse, elles peuvent calmer lorsqu’il y a une réponse disproportionnée dans certains cas, comme les maladies auto-immunes. Comme on le disait, on recherche plutôt ici, quelque chose qui va équilibrer l’immunité plutôt que de la stimuler. En particulier, s’il y avait cette fameuse composante auto-immune aux syndromes post-Covid. C’est pour ça qu’on était arrivés à la conclusion qu’on n’était pas forcément pour l’échinacée ici.
Oui.
Quand j’en parle avec mes collègues, il n’y a pas du tout consensus sur le sujet, mais personnellement, j’ai pu observer directement le fait que l’échinacée peut aggraver, chez certaines personnes sensibles, des situations auto-immunes et même provoquer des flambées qui peuvent durer assez longtemps. Personnellement, je vois l’échinacée comme une immunostimulante et non régulatrice. En revanche, vous qui nous écoutez aujourd’hui, ne cherchez pas le consensus sur le sujet, il n’y en n’a pas.
Je suis assez d’accord.
Quelles sont les adaptogènes que j’utilise régulièrement qui régulent l’immunité ? L’une de mes favorites, c’est l’astragale de Chine (Astragalus membranaceus), que je trouve particulièrement efficace, que je cultive au jardin depuis pas mal d’années. Je sais que tout le monde n’a pas cette chance. J’espère qu’on aura une production locale un de ces jours, mais il est vrai qu’à l’heure actuelle, c’est de l’importation, ce n’est pas quelque chose qui me plaît beaucoup non plus. On va reparler d’autres adaptogènes dans quelques minutes avec des possibilités de cultures plus locales, mais l’astragale est particulièrement efficace. Je recommande en général la poudre des racines à des doses qui varient entre 5 et 10 grammes par jour dans un verre d’eau. On peut faire deux prises. J'ai souvent cette question, on me dit souvent « Tu es sûr, 5 à 10 grammes ? » Parce qu’il y a des formes dans le commerce sous forme de gélules, qui sont dosées largement en dessous des dosages que j’utilise. Ben oui, je suis sûr, parce qu’en ce qui me concerne, au fil des années, j’ai pu expérimenter pas mal de plages de dosage et mes conseils, c’est autour des 5 à 10 grammes par jour, lorsqu’il y a une immunité qui a besoin d’être régulée. Je trouve aussi les champignons, ce qu’on appelle les champignons riches en polysaccharides, immuno- régulateurs. Ces champignons médicinaux comme le reishi par exemple, on en trouve en gélules aujourd’hui. Dans mes conseils, ça tourne autour d’un gramme, un gramme et demi à deux grammes par jour, si je veux vraiment quelque chose d’efficace. On avait pensé à la propolis aussi Franck, parce que sur l’immunité et l’inflammation, elle a l’air de bien réguler les choses. Qu’est-ce que tu penses de rajouter la propolis ici ?
Oui. Effectivement, la propolis est un régulateur aussi de l’immunité. D’ailleurs, il n’y a pas un apiculteur qui ne boulotte pas ce petit morceau de propolis dans la journée. D’abord, parce que ça a une action anti-inflammatoire, antivirale, antibactérienne et au-delà de ça, on a des études qui soutiennent que la propolis a une action modulatrice sur l’immunité. Donc, les produits de la ruche, à condition de bien surveiller la provenance, parce qu’il faut bien regarder d’où ça vient, il y en a une grosse partie qui vient de Chine. Chine ne veut pas forcément dire mauvaise qualité, mais il faut quand même vérifier la provenance, parce qu’il peut y avoir des mélanges, des falsifications, des choses comme ça. Surtout que ce sont des petites productions, donc c’est à nous de vérifier cela.
Puis on a des productions locales de propolis.
Absolument.
Pas besoin d’aller chercher bien loin. Ceci dit, il y a toute une discussion sur la condition des abeilles dans ces produits de la ruche et aujourd’hui, il y a cette frustration, parce que quelle que soit la direction vers laquelle on se tourne, on a des choix difficiles à faire et des choix qui ne sont pas très confortables. Parce qu’on est juste tellement nombreux sur cette planète, qu’effectivement, si on s’intéresse tous aux plantes et aux méthodes naturelles, il va y avoir une grosse réflexion à faire sur quelles sont les sources. Comment on les ramasse ? Comment on les cultive ? D’où proviennent-elles ? Je referme très vite cette parenthèse, parce que ce n’est pas le but de la discussion aujourd’hui, mais pour en revenir à la propolis, on trouve des productions locales. Personnellement, lorsque c’est sous forme de gélules, dans des situations comme ça qui sont non-aigues, 500 milligrammes deux à trois fois par jour, moi, ça me semble très bien. Si c’est un extrait liquide, une teinture de propolis par exemple, une préparation assez forte, un dosage dans les 30 à 40 gouttes, deux à trois fois par jour, c’est déjà bien. Attention, les produits liquides, j’ai testé des tonnes de produits liquides, de teintures de propolis, j’ai la chance de connaître des apiculteurs, donc on m’a donné de la propolis. J’ai préparé moi-même la teinture, j’en ai beaucoup acheté dans le commerce et il peut y avoir d’énormes différences dans la qualité et la force. Quand tu mets ça dans ton verre, tu te dis « Hein ? » ou tu te dis « Waouh ! ». Et ça, d’un point de vue efficacité, c’est vrai que ça peut faire une énorme différence. Donc, réguler l’immunité, on a déjà donné pas mal de conseils ici. On va passer au deuxième point du syndrome post-covid qui est l’inflammation, qui est probablement l’un des axes les plus intéressants à explorer. Voir si on peut équilibrer cette réponse inflammatoire avec les plantes. Comme on l’a déjà dit, cette inflammation peut avoir un impact assez significatif sur des symptômes neurologiques comme la fatigue, la dépression, sur la partie vasculaire aussi. Qu’est-ce qu’on peut faire Franck, avec un médecin ? Parce qu’on parle inflammation, c’est aussi un petit peu hypothétique. Est-ce qu’il y a des bilans biologiques qu’on pourrait faire avec son médecin pour valider qu’il y a bel et bien cette situation inflammatoire qui reste ?
En médecine, notamment en termes de biologie, il y a ce qu’on appelle la vitesse de sédimentation, qui peut indiquer, quand elle est haute, une inflammation en cours. Ça, c’est plutôt pour des inflammations importantes ou aigues. On a aussi ce qu’on appelle la CRP, la protéine C réactive, qui peut être dosée dans le sang. Il y en a même une qui est dite ultra-sensible, qui peut être mesurée pour vérifier qu’on n’a pas une inflammation de bas grade en continu. Moi, j’aime bien cette image que j’ai évoqué tout à l’heure, qui est qu’on cuit à feu doux à l’intérieur. Ce n’est pas une inflammation clinique avec des grosses inflammations, une grosse articulation douloureuse, on est sur une inflammation de bas grade continue et qui peut être à l’origine des symptômes que l’on a évoqués. Ça, en biologie, on peut le faire. Ça peut être surveillé avant ou après, notamment la CRP. C’est assez facile à faire par un médecin traitant au cours du temps, à quelques mois d’intervalle ou quelques semaines, pour voir si on a bien un effet anti-inflammatoire avec la thérapeutique.
Tout à fait. C’est un bon point, ceci dit, je ne pense pas qu’on prend trop de risque non plus, en supposant qu’il y a cette situation inflammatoire chronique, lorsqu’il y a ce syndrome post-Covid. Donc, on peut dérouler certains outils qu’on connaît bien.
Bien sûr.
Parlons du curcuma. C’est marrant, parce qu’il y a une blague qui est faite ces derniers temps par mes collègues Américains, qui est le fait que dès qu’on parle inflammation, on parle curcuma. C’est tellement popularisé dans les magazines, dans les journaux et sur Internet, qu’on a quasiment associé inflammation avec curcuma. Ceci dit, c’est une plante assez remarquable pour ça, c’est une chose relativement simple à faire. Franck, lorsqu’on préparait cette discussion, toi, tu étais plutôt d’avis d’utiliser de la poudre toute simple intégrée à l’alimentation.
Oui. Le pauvre curcuma, comme tu dis, ce n’est pas de sa faute si c’est la plante la plus étudiée au monde quasiment. Donc, effectivement, il y a beaucoup d’études qui expliquent toutes ses propriétés et particulièrement anti-inflammatoires. N’en déplaise à ses détracteurs, qui régulièrement, chaque année, disent que ça ne marche pas, etc. C’est là où il faut faire un distinguo. Il faut distinguer l’inflammation importante, aigue, qui est cliniquement perceptible parce que les gens ont mal, ça gonfle, c’est chaud et ça fait mal, c’est rouge. Et là, le curcuma, si on n’utilise pas des doses concentrées de curcumine, au moins à 95 %, on aura que peu d’efficacité. Dans notre cadre à nous, aujourd’hui, on est plutôt sur une inflammation dite de bas grade. On en parlait hier, effectivement, moi, je recommande plutôt d’utiliser à dose filée, de la poudre de curcuma pure, si possible, bio et que l’on va mettre le plus possible dans notre alimentation. Dans la préparation de plats ou alors, si on n’aime pas ça, parce que ça a un goût un petit peu terreux et que ça tâche, on peut aussi l’avoir sous forme de gélules ou d’extrait liquide. Là, il faut taper à peu près à un gramme, jusqu’à trois grammes, pour avoir peut-être un effet. Là, on parle, évidemment, on n’a pas d’études là-dessus, mais c’est une reco que nous, on fait, par rapport aux propriétés mécanistiques et biologiques que l’on reconnaît au curcuma. Il nous semble pertinent de pouvoir le proposer au long cours, mais à doses filées.
Tout à fait. Donc, ça, c’est le premier outil, très simple, très abordable. Dans le domaine anti-inflammatoire, il y a de très nombreuses plantes qu’on peut utiliser. Je vais partir dans une direction sous une forme que j’adore qui est la forme infusion.
Ah oui, très bien.
Ceux qui me connaissent savent que j’en parle souvent. C’est quelque chose qui est particulièrement ancré dans notre tradition d’herboristerie française, une forme qui est très proche du végétal. Et dans cette période de fatigue et de « froideur » dans des termes énergétiques, de lenteur, de sous-fonction, boire ce liquide chaud, ça fait tout simplement du bien. Les plantes à tisane utiles ici, j’aime rester dans du tout simple, par exemple le gingembre sous forme de rhizomes frais ou sec qu’on trouve un petit peu partout. Je vais en mentionner une ici qui n’est pas très connue, mais qui est un anti-inflammatoire remarquable, qui est la grande camomille, qu’on appelle aussi la partenelle (Tanacetum parthenium), qu’on utilise sous forme des sommités fleuries. En général, sèche sauf si on a un jardin avec la plante disponible, en herboristerie c'est ce format sec. Ces deux plantes, gingembre et partenelle, agissent comme anti-inflammatoires, mais aussi comme anti-agrégants plaquettaires. Intéressant ici, vu que, comme on le sait, le Covid provoque une agrégation plaquettaire elle-même, qui peut entraîner une situation de thrombose micro vasculaire. Ça, on l’a bien vu. Là, on va dans le bon sens. Une autre plante toute simple, le romarin. Le romarin, excellent tonique anti-inflammatoire. Et si on voulait faire une petite formulation toute simple ici, sous forme tisane, on ferait par exemple pour une tasse, une pincée de partenelle. Il faut ajuster en fonction du goût, parce que c’est à la fois amer et camphré. Une infusion de partenelle, ce n’est pas vraiment une infusion plaisir. Pour le gingembre, je dirais une petite cuillère à café des rhizomes frais et râpés et voir si on veut rajouter une pincée de romarin, qui va en plus aider le foie à éliminer la charge de déchets, qui est due à la situation d’inflammation chronique et d’immunité qui tourne. Des déchets acides et on veut éliminer tout ça. Le romarin va aussi apporter la clarté mentale, elle va être tonique et cérébrale. Et là, personnellement, je ferais quelque chose comme deux à trois tasses par jour. C’est un bon mélange pour cet état inflammatoire. Ceci dit, attention, on ne va pas avoir le temps de rentrer dans les précautions, les contre-indications, etc. Faites vos recherches de votre côté, allez voir sur mon site par exemple, j’ai fait des fiches de plantes pour toutes ces plantes. Si vous êtes sous médication, si vous avez une certaine pathologie, allez lire ces précautions.
Bien sûr.
J’avais une question pour toi Franck, parce que ces derniers mois, certains lecteurs de mon blog qui vivent en Afrique m’ont écrit. Ils ont accès à de la boswellia de bonne qualité là-bas. C’est la résine d’un arbre, qui n’est définitivement pas de chez nous. Je sais qu’on en trouve dans le commerce sous forme de gélules, mais ce n’est pas local du tout. Dans certains pays par contre, c’est local. Ce qui ne veut pas dire que l’espèce n’est pas menacée, mais ça, c’est encore une autre histoire. En tout cas, j’aimerais qu’on aide ces lecteurs, qu’on leur réponde. Qu’est-ce que tu penses ici de la boswellia (Boswellia serrata) pour réguler la réponse inflammatoire ?
Moi, j’apprécie beaucoup la boswellia, parce qu’effectivement, elle a une action inflammatoire qui permet de prendre en charge les pathologies chroniques inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde ou même la rectocolite inflammatoire intestinale. Pour les pathologies inflammatoires intestinales systémiques, ça marche très bien la boswellia et l’avantage par rapport à d’autres plantes comme l’harpagophytum par exemple, c’est qu’elle a un mode d’action sur la cascade arachidonique qui joue, je vais être un peu technique, sur l’hypo-oxygénase, mais c’est pour dire qu’elle a une action extrêmement intéressante sur d’autres voies de l’anti-inflammation, que ne font pas d’autres plantes. On a aussi un petit warning, que tu as raison de préciser, parce que l’écologie, c’est important. On a un warning relativement récent sur la boswellia, par rapport au fait que ça serait une plante qui serait exposée voire un peu menacée. Faisons aussi nos recherches par rapport à cela, mais moi, je sais que je la préconise facilement dans les inflammations chroniques à raison de 300 à 400 milligrammes, deux à trois fois par jour. J’ai d’excellents résultats avec cette réserve que je viens d’évoquer, qui est pour moi, récente, parce que je viens d’apprendre, il y a très peu, que ça pourrait être aussi une plante qui serait sensible ou comme on dit, menacée.
Oui, d’accord. Très bien. Là, on a vu plusieurs outils pour réguler l’inflammation. On va maintenant parler du troisième axe dans le syndrome post-covid qui est l’épuisement, la faiblesse, le manque d’énergie. Comment peut-on retrouver au fil des semaines, ce n’est pas instantané, il faut du temps, un peu plus d’énergie physique et mentale pour mieux fonctionner, pour avoir plus de force, de volonté, pour prendre le taureau par les cornes et agir sur cette situation ? Peut-être recommencer un peu d’activité physique si le corps le permet ou envisager de nouvelles solutions. Qu’est-ce qu’on peut utiliser ici ? Je te laisse nous parler, Franck, de deux plantes ou du moins, d’une plante et d’une cyanobactérie. La plante, c’est le ginseng et la bactérie, c’est la spiruline. Avant de te laisser parler, au passage, une petite note de déception pour moi au sujet de la rhodiole qui est une adaptogène absolument remarquable qu’on a utilisé pendant des années. J’ai toujours été vraiment satisfait de ce qu’elle apporte. Aujourd’hui, elle est de plus en plus menacée dans le sauvage, elle est très compliquée à cultiver, donc on en arrive au point où il faut tirer la sonnette d’alarme. Je ne suis pas en train de dire qu’il n’y a pas de problème avec le ginseng par exemple, même si je vais vous donner une source française, on cultive le ginseng en France. Disons que pour la rhodiole, ce n’est pas une de celles qu’on va recommander aujourd’hui. Qu’est-ce que tu aurais à nous dire, Franck, au sujet du ginseng et de la spiruline dans ce contexte ?
On va commencer par le ginseng. C’est une plante comme on dit « adaptogène ». Adaptogène, c’est une plante ou une substance qui permet de s’adapter à tout type de stress, que ça soit des stress d’origine physique, psychologique, thermique, tout ce qu’on veut. C’est une plante phare de la pharmacopée indo-asiatique et par ses composés qu’on appelle les ginseng osides, qui doivent être en général entre 4 à 7 % dans l’extrait que l’on propose, on peut avoir des résultats intéressants et rapides à raison de 100 milligrammes deux à trois fois par jour. Il y a aussi des contre-indications, on vous renvoie à ces contre-indications. La plus connue, c’est l’hypertension artérielle. C’est une racine fantastique qui nous permet de se retaper assez rapidement et qui permet d’avoir un effet adaptogène remarquable sur une courte durée. C’est déjà une première plante qu’on peut mettre en avant. Après, quelque chose qui n’est pas une plante, mais qui est de l’ordre de l’algue, plutôt une microalgue. C’est effectivement la spirulina plantensis ou arthrospira platensis, qu’on appelle tout simplement la spiruline. On a maintenant des productions françaises qui sont pas mal. Il y a une grosse discussion aussi sur le fait que ça soit bio ou pas bio. Ce qu’il faut rechercher quand on va prendre la spiruline, qui est une algue très intéressante pour son effet sur l’épuisement, la faiblesse, la récupération, c’est une culture propre sans pollution, qu’il n’y ait pas l’utilisation d’OGM, que la poudre n’ait pas été portée à haute température, que les bacs aient été nourris avec une nutrition naturelle. Il y a le débat avec le fait que ça soit de l’azote minéral que l’on met à l’intérieur, etc. Si c’est fait dans ces conditions et qu’il y a un test aux métaux lourds et additifs qui est nickel, on peut prendre cette spiruline. Il faut rappeler que les microalgues dont la spiruline, les champignons et les bivalves comme les moules, etc. ce sont des marqueurs de la pollution environnementale, donc c’est utilisé par les toxicologues. Ils vont tout de suite voir ces choses pour voir si l’environnement est pollué. Donc, on comprend bien que c’est très important d’avoir un cahier des charges bien suivi et strict concernant notamment la spiruline. Si vous avez une spiruline qui a été cultivée dans des conditions approximatives, voire avec des polluants à côté, ça absorbe tout. On est là pour se faire du bien, on n’est pas là pour se faire du mal et ça, c’est quelque chose qu’on va rappeler systématiquement soit avec les champignons, soit avec ces microalgues qui sont des pompeuse d’environnement littéralement. C’est aussi pour ça, parce qu’elles pompent l’environnement, qu’elles sont extrêmement riches en oligo-éléments, en minéraux, mais aussi en acides aminés, en enzymes et que cette concentration de micro-nutriments extrêmement intéressants, permet une convalescence largement améliorée.
C’est ça, très, très bon tonique. Je vous rappelle que si vous allez sur le site des spiruliniers de France, vous allez trouver des spiruliniers dans à peu près toutes les régions. C’est impressionnant le nombre de producteurs de spirulines. Rien qu’aujourd’hui, autour de chez moi, j’en ai trois ou quatre. Donc, on peut vraiment trouver du local et de bonne qualité. Pour le ginseng, on a aujourd’hui, du ginseng cultivé en France et en bio. Le producteur s’appelle « Les Jardins d’Occitanie ». On commence à trouver ces ressources d’une manière locale. Je vais vous parler d’un excellent tonique général, qui est aussi une plante adaptogène qui s’appelle l’ashwaghanda (Withania Somnifera), qui est une solanacée, littéralement, de la famille de la tomate.
De la pomme de terre.
Oui, pomme de terre et qui se cultive aussi facilement qu’un plan de tomate sauf que là, on va utiliser les racines. Nous avons certains producteurs français qui commencent à en vendre sous forme d’alcoolature. Vue la facilité de culture, j’espère qu’on verra de plus en plus de productions locales si les autorités de santé nous le permettent. C’est toujours le complexe numéro un ici, chez nous. La forme que j’utilise le plus, ce sont les racines en poudre que je dose en fonction de la personne, mais souvent, chez moi, ça tourne entre 3 et 6 grammes par jour. J’essaie de faire une dose plus importante le soir, vu qu’elle apporte ce petit plus qui est qu’elle régularise le sommeil. Ensuite on a des toniques de chez nous, qu’on a toujours utilisés dans notre tradition lorsqu’il y avait convalescence et fatigue physique ou mentale. Des plantes comme l’angélique archangélique, comme la gentiane, en particulier s’il y a un manque d’appétit. Les aromatiques chaudes aussi comme le romarin ou la sauge. On a l’aunée (Inula helenium), qui est en particulier utile, s’il y a des poumons qui sont encore un peu encombrés. Des plantes qui se préparent très bien en infusion ou en décoction, avec l’exception de la gentiane, que personnellement, je recommande sous forme de teinture ou alcoolature à cause de son amertume, dans un petit d’eau avant les repas. L’avantage de la gentiane, c’est qu’elle relance les fonctions digestives d’une manière assez globale et chez la personne qui a perdu son appétit, qui a perdu ses capacités digestives, c’est une excellente plante pour relancer les fonctions. Elle est tonique. Pourquoi ? Parce qu’elle nous permet en partie, de mieux profiter des nutriments qu’on va ingérer. Par exemple, pourquoi ne pas se préparer une petite combinaison romarin-angélique archangélique, faire une cure sur plusieurs semaines pour relancer les fonctions, si on ne veut pas utiliser des adaptogènes qui ne sont pas, à l’origine, de chez nous. Quelque chose qui manquait, que l’on avait évoqué Franck, c’était la minéralisation, l’apport de minéraux. Je pense tout de suite à l’ortie, à la prêle, à la partie aérienne de l’avoine. Les minéraux sont super importants pour tamponner tous ces déchets acides que l’on va produire lors de ces périodes infectieuses et inflammatoires. Je rajoute volontiers un petit peu d’ortie dans un mélange à infusion. En micronutrition, qu’est-ce que tu ferais Franck ?
Pour la minéralisation ?
Oui.
Je suis aligné comme toi sur l’ortie et la prêle essentiellement. La spiruline que l’on vient d’évoquer est particulièrement reminéralisante. J’ai oublié de dire qu’il y avait des psychostimulants fondamentaux dans la spiruline comme la psycho-cyanine, qui ont leur action propre à la fois au niveau cérébral, mais aussi au niveau anti-inflammatoire. On a quelque chose de complet, donc je m’arrêterais là sur la proposition pour ne pas être trop dispersé. Après, pour l’épuisement et la faiblesse, parce que c’est le chapitre dans lequel on est, il y a un ingrédient que je préconise quasiment systématiquement, c’est le magnésium. Quel sel de magnésium ? Soit du bisglycinate de magnésium, soit du citrate de magnésium, soit du glycérophosphate de magnésium, parce que ce sont des sels de magnésium qui sont biodisponibles. C’est-à-dire qu’ils sont bien absorbés et bien intégrés au niveau biologique. On va rappeler que le magnésium, ça intervient dans 300 à 600 réactions biochimiques comme cofacteur enzymatique. Cofacteur enzymatique, ça veut dire que ça augmente le rendement de la réaction biochimique. Il y a des personnes qui sont à 20 % de rendement et si vous mettez du magnésium, ça va tourner à 80 %. Donc, on n'a pas du tout le même résultat sous la forme et sur le dynamisme et c’est très rapide. Le dosage, c’est 6 à 10 milligrammes/kilo/jour, ce qui fait à peu près 300 à 400 mg de magnésium par jour. Moi, j’aime bien faire des doses de charge, parce qu’au début, on est vraiment épuisé et ensuite, revenir à 300 ou 400 mg par jour. Le magnésium, tout à l’heure, je n’en n’ai pas parlé avec la vitamine D, mais c’est presque le préalable avant la vitamine D, parce que la vitamine D ne marche bien, que si on a un équilibre en magnésium préalable de toute façon. C’est quelque chose qui n’est pas très connu en micronutrition, qu’il faut rappeler, c’est qu’avant de donner de la vitamine D, il faut charger en magnésium. Je le rappelle, j’en profite à cette occasion.
D’accord. Merci Franck. Ce qu’on va faire, vu que ça fait plus d’une heure qu’on discute du syndrome post-covid, c’est une petite pause, et on va appeler ça la partie 1. On va se retrouver pour une deuxième partie. Dans cette première partie, on a abordé toutes les fondations, immunité, inflammation, vitalité. Dans la partie 2, on rentrera plus en détail dans certains systèmes d’organes. En fin de partie 2, ce qu’on fera c’est une ou deux petites études de cas pour vous montrer comment Franck et moi, on utiliserait toute cette quantité d’informations, assez massive. Un petit peu impressionnant, parce qu’on n’a pas l’habitude. Et comment on distillerait ça dans un petit programme qui est somme toute, au final, assez simple, parce qu’on ne veut pas que ça soit trop coûteux, on ne veut pas rajouter trop de choses dans un programme, sinon, on ne sait plus où on en est. Si vous voulez voir comment on tisserait tout ça ensemble avec Franck, rejoignez-nous dans la deuxième partie la semaine prochaine. Pour l’instant, on va faire une petite pause et on se retrouve très vite pour la partie 2.
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Fabienne dit
Bonjour Sabine,
J’ai attrapé le covid en décembre 2021 et je ne suis pas encore remise. Si j’ai tout compris, en cas de covid long, il vaut mieux utiliser des plantes modulatrices du système immunitaire.
Quelles plantes pourrais je prendre en sachant aussi que mes surrénales sont très faibles et et que j’ai une grosse fatigue ?
Merci
sabine dit
bonjour Fabienne
oui plantes adaptogène qui vont procurer un soutien de fond, et des plantes qui vont aussi moduler la réponse inflammatoire via le système immunitaire
pour soutenir les glandes surrénales fatiguées , je pense aux graines d'ortie qui ont ce pouvoir de remonter "le moral" des glandes surrénales ;
les bourgeons de cassis vont aussi être un bon soutien pour la fonction surrénalienne
françoise dit
Bonjour,
Pour le dosage sanguin de la vitamine D, ne serait-ce pas plutôt en nanogramme par millilitre ?
Cordialement.
françoise
sabine dit
bonjour Françoise
il me semble que oui c'est une coquille
françoise dit
Merci Sabine ; cela me permet une meilleure lecture de ma prise de sang et de celle de ma mère.
Marie B. dit
Bonjour,
Les recommendations sont-elles les même (en dehors des dosages évidemment) pour les enfants?
En vous remerciant d'avance.
Bien cordialement,
Marie
sabine dit
bonjour Marie
tout dépend de l'âge des enfants , pour les compléments alimentaires je resterai prudente, l'alimentation primordiale,ensuite certaines plantes oui en adaptant bien sûr les dosages
Léa dit
N'est il pas plus ''efficace'' de consommer directement le rhizome CRU de curcuma ? Merci pour votre réponse ! LFS
sabine dit
bonjour
je suppose que vous voulez dire frais? pour avoir les bonnes doses avec le frais , sachant qu'il contient au moins 80% d'eau il en faut des quantités importantes lorsqu'on veut l'utiliser en dose thérapeutique, la poudre du rhizome sec est plus concentrée
Nathalie dit
Et que pensez-vous de la salsepareille et de la réglisse?
sabine dit
bonjour
pour la salsepareille je ne sais pas , pour la réglisse elle est abordée icihtt ps://www.altheaprovence.com/covid-long-echange-avec-le-docteur-franck-gigon-partie-2/
Sandrine Bauder dit
Bonjour et Merci pour ces deux interventions très enrichissantes. Merci Christophe d'avoir enfin évoqué, rapidement (trop), la gemmotherapie en parlant du bourgeon de cassis... Avec la gemmotherapie on obtient d'excellents résultats par exemple pour le sommeil (bourgeons de figuier, tilleul, aubépine), immunité (bourgeon de noyer), sphère cérébrale (JP romarin, bourgeon ginkgo)... Productions locales bio et prix modiques surtout par rapport au cbd dont la plupart du temps on ne connait pas la provenance ni le mode de production... Je ne pense pas qu'en tant que petit producteur on pourra produire du cbd (coût des analyses et contrôle des cultures), c'est une mane financière pour les fabricants de compléments alimentaires (agroalimentaire) qui sont déjà positionnés sur ce marché...juteux !
Nathalie Schollart dit
Je vous remercie d'avoir pris le temps de me répondre malgré tout et comprends ce point de vue