Brève des Herbes 4 : lavande antidépresseur naturel, fenouil et arthrite du genou : (abonnez-vous au podcast ici)
Antidépresseur naturel, la lavande. Et pour l'arthrite du genou, le fenouil ?
On se retrouve pour un nouvel épisode de ma série Brève des Herbes. Si vous avez vu les épisodes précédents, vous connaissez le principe, c'est le 4e épisode de la série. Je vous parle des études scientifiques sur les plantes médicinales qui ont attiré mon attention ces derniers mois. Je vous explique pourquoi j'ai eu envie d'aller mettre mon nez dans ces études, et les enseignements que j'en ai tirés.
Dès que j'identifie une étude intéressante, j'essaie de toujours traduire ce savoir en savoir-faire. En d'autres termes, mon but, c'est de transformer les données de la science en spécificités que je peux utiliser en tant que conseiller et praticien en herboristerie.
Dans cet épisode, je vais vous parler de 2 études qui sont relativement récentes, et qui sont venues me titiller juste au bon endroit. Et non, je ne vais pas vous expliquer à quel endroit exactement elles sont venues me titiller, ce genre de données reste confidentiel.
Lavande comme anxiolytique et antidépresseur naturel
La première étude a été réalisée en 2020 par une équipe iranienne. Elle porte sur l'utilisation d'une simple infusion de lavande comme anxiolytique et antidépresseur naturel.
L'étude démarre avec une petite introduction qui fait réfléchir. En Iran, on estime que les personnes de plus de 60 ans vont passer de 6 % à 26 % de la population en 2050. En d'autres termes, et ceci s'applique pour d'autres pays aussi, les populations vieillissent. Et la prévalence de l'anxiété et de la dépression chez ces personnes âgées est en augmentation continue, avec des personnes en situations précaires, parfois des revenus insuffisants, souvent des situations de grande solitude. Et il faut le dire, c'est parfois un peu la population oubliée. D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dit, mais c'est l'équipe qui a mené cette étude.
Donc comme vous l'avez peut-être deviné, l'étude a été faite sur des personnes âgées. C'est une étude randomisée faite en simple aveugle avec groupe de contrôle. Au total 60 personnes furent sélectionnées, 30 dans le groupe intervention et 30 dans le groupe contrôle. Les personnes sélectionnées avaient plus de 60 ans, souffraient de dépression légère à modérée, n'avaient pas de problèmes physiologiques qui auraient pu expliquer la dépression, comme une hypothyroïdie, et ne prenaient pas de médicaments anxiolytiques ou d'antidépresseurs.
Le protocole est très simple. Et ça, j'adore. Lorsqu'on fait une étude avec un programme aussi épuré que ça, ça m'interpelle.
Les individus dans le groupe intervention ont suivi le programme suivant :
- Une infusion de lavande
- En utilisant 2 g de lavande sèche par tasse
- Infusée pendant 10 à 15 minutes
- Dans 300 ml d'eau
- À raison de 2 tasses par jour
On a demandé aux participants de vraiment prendre le temps d'apprécier ce moment lorsqu'ils buvaient la tisane. Je vous renvoie à un épisode que je vous avais fait il y a quelques années sur le rituel de l'infusion qui est tellement important dans nos sociétés où tout est fait à une vitesse accélérée, voici le lien vers cet épisode .
Dans cette étude, on a aussi demandé aux personnes de profiter du parfum de cette infusion de lavande, et donc de faire un peu d'aromathérapie avant de boire.
Le programme a été maintenu pendant 2 semaines seulement, ce qui n'est pas très long.
Au bout de 2 semaines, on a mesuré les niveaux de déprime et d'anxiété. Pour la dépression, l'équipe a utilisé l'Inventaire de dépression de Beck qui permet de quantifier les niveaux de dépression sur une échelle. Et pour l'anxiété, ils ont utilisé une autre échelle, spécifiquement l'inventaire d'anxiété état-trait. Ça veut dire qu'on essaie de distinguer l'anxiété "état", c'est-à-dire à ce moment donné, je suis anxieux, donc c'est un état passager. Et l'anxiété "trait", c'est-à-dire une caractéristique individuelle qui me définit, qui est probablement innée, et qui me met dans une prédisposition à réagir d'une manière anxieuse alors que d'autres ne réagiraient pas pour le même stimulus.
Les résultats :
- Pour la dépression, on passe d'un score de 17,8 à 16,3 alors que le groupe contrôle ne change pas
- Pour l'anxiété état, on passe d'un score de 45,5 à 40,1 alors que le groupe contrôle augmente légèrement
- Pour l'anxiété trait, on passe d'un score de 47,5 à 42,6 alors que le groupe contrôle ne change pas.
En pourcentage, on constate des diminutions de 8%, 12% et 10% respectivement. Avec une simple infusion de lavande.
Déjà, ça confirme le fait que la simple infusion des fleurs comme antidépresseur naturel, fonctionne. Ici, on a une seule plante, dosée relativement faiblement, car 2 g par tasse, c'est pas beaucoup. Pris pendant seulement 2 semaines, et déjà on voit de beaux résultats.
Pourquoi est-ce que je suis content qu'on parle d'une simple infusion de lavande dans une étude ? Eh bien d'abord parce que la tisane, c'est notre tradition. C'est une forme importante qui nous permet d'être le plus proche du végétal possible, de pouvoir contrôler la qualité, la couleur, le parfum de ce qu'on met dans notre tasse.
Deuxième raison, parce que j'estime qu'on se rue un peu trop rapidement sur l'huile essentielle aujourd'hui. Et attention, j'adore les huiles essentielles, je n'habite pas très loin des Alpes-de-Haute-Provence, dans un lieu où la distillation de la lavande, c'est sacré.
Infusion plutôt qu'huile essentielle
Mais il va venir un moment où on va devoir faire des choix. On va devoir être économe en plantes. On va devoir atteindre une certaine sobriété, un certain minimalisme je dirai. Car sinon, au rythme où ça va, vu la demande qui augmente sans cesse, on va arriver dans un mur.
Pourquoi est-ce que je dis que l'infusion de lavande comme antidépresseur naturel permet une utilisation plus raisonnée de la plante ? J'ai fait un petit calcul. On va comparer l'utilisation de l'huile essentielle de lavande, supposons qu'on veuille utiliser 2 gouttes 2 fois par jour pour une situation de déprime ou d'anxiété, qu'on va placer sur le plexus solaire ou sur les poignets. Donc 4 gouttes d'huile essentielle par jour.
Dans notre étude, on a 2 g de plante sèche 2 fois par jour. Donc 4 g de plante sèche par jour, que l'on va comparer à ces 4 gouttes d'huile essentielle.
Pour la lavande vraie, le rendement en distillation est le suivant : avec 100 kg de fleurs sèches, ou du moins pré-fanées, on obtient entre 500 et 850 g d'huile essentielle.
Pour le poids d'une goutte d'huile essentielle, en fait ça va dépendre du type de compte-goutte utilisé, que l'on parle de différents types de codigouttes ou de compte-gouttes. Ça va dépendre de l'huile essentielle aussi. On va prendre une fourchette entre 25 mg et 50 mg par goutte pour couvrir le plus large possible.
Donc pour 4 gouttes d'huile essentielle, j'ai un poids qui varie entre 100 et 200 mg. Donc basé sur les variations de rendement et de taille de gouttes, si mes calculs sont bons, ça signifie que pour fabriquer ces 4 gouttes, il me faut entre 11 et 40 g de plantes.
Donc 4 g de plante sèche avec ma tisane d'un côté, 11 à 40 g de l'autre, on utilise de 3 à 10 fois moins de plantes. Sans compter l'énergie qu'il faut pour fabriquer l'huile essentielle - il faut bien sûr chauffer l'alambic.
Alors, deux points ici :
- Oui, c'est un calcul relativement approximatif basé sur des moyennes, mais ça nous donne un ordre de grandeur de l'économie en plantes.
- Non ceci n'est absolument pas un message anti huiles essentielles. Les huiles essentielles sont un outil puissant, concentré, avec des applications très larges dans le domaine de la santé. Je connais des distillateurs, j'ai beaucoup de respect pour leur travail. Mais lorsqu'on a le choix, comme ici. Lorsqu'on peut choisir une simple infusion de la plante cueillit au jardin, avec des quantités moindres, je pense que c'est un geste plus responsable aujourd'hui.
Je termine avec une critique de cette étude :
- D'abord elle a été réalisée en simple aveugle et sans placebo, donc il est possible qu'un effet placebo ait contribué aux bénéfices de la lavande. D'ailleurs, je vous renvoie à mon épisode sur l'effet placebo pour plonger dans cet effet fascinant plus en détail.
- Je n'ai pas trouvé l'information sur quel type de lavande a été utilisée - lavande vraie, lavande aspic, lavandin, ou autre, c'est une information qui manque.
- Je n'ai pas trouvé l'information au sujet de quelle partie de plante a été utilisée, fleurs seulement, ou un mélange feuilles et fleurs… en principe ce sont les fleurs, mais je n'ai pas vu de confirmation. Donc un peu approximatif de ce point de vue-là.
En tout cas, c'est le genre d'études qui renouvelle mon envie de formuler des mélanges à tisanes simples, agréables à boire, et qui font vraiment du bien au moral. Lavande et matricaire. Lavande et pétales de rose. Lavande et marjolaine. Etc. Les combinaisons sont nombreuses, expérimentez, faites-vous plaisir, c'est tout bon.
Et pour plus d'informations sur notre chère lavande, voir mon épisode complet à son sujet sur mon site.
Graines de fenouil et arthrite du genou
On passe à la 2ᵉ étude. Elle a été réalisée en 2020 par une équipe iranienne encore une fois ! Décidément, heureusement qu'on a les chercheurs Iraniens pour faire des études sur les plantes.
Pourquoi est-ce qu'elle a attiré mon attention ? Eh bien parce qu'elle a été faite sur les graines de fenouil dans le contexte de l'arthrite du genou. Et ce cher fenouil, que j'aime beaucoup, je me le suis rangé dans différents tiroirs voyez-vous :
- Un grand tiroir digestif, super plante pour les troubles de la digestion ;
- Un tiroir système respiratoire, vu qu'il a des propriétés expectorantes intéressantes. Je l'utilise beaucoup moins dans ce contexte personnellement.
- Et un tiroir cycle menstruel, vu qu'il peut aider dans les troubles des règles.
Mais ça, c'est moi. Vous, vous l'utilisez peut-être pour d'autres applications. On a chacun nos habitudes, et au plus on pratique, au plus on accentue ces habitudes en fait. C'est comme ça, c'est un biais qu'il faut reconnaître. Il faut toujours garder en tête que notre savoir n'est pas absolu, mais il est relatif à la manière dont on l'a mis en place.
Je vous parle des plantes dans le contexte de ce chemin que je me suis créé depuis que j'ai commencé à pratiquer. C'est mon chemin, et donc ça va colorer ces plantes d'une certaine manière. Et si vous parlez à quelqu'un d'autre, vous allez voir d'autres teintes, d'autres couleurs. C'est pour ça qu'il est important de s'instruire auprès de différentes personnes.
Retour à notre étude, je me suis dit tient, le fenouil pour les inflammations articulaires, intéressant.
Bien sûr, on a eu des études réalisées sur animaux qui nous disent que le fenouil est anti-inflammatoire. Mais en fait, on arrive à démontrer ces propriétés anti-inflammatoires sur tellement de plantes. Ce qui ne veut pas dire qu'au final, une plante va être efficace aux doses habituelles, sur humain, et à un endroit particulier du corps.
Ce concept là, on parle d'affinités d'une plante pour un organe ou pour une zone du corps particulière, parfois on ne sait pas exactement pourquoi ça module l'inflammation plus à cet endroit qu'à un autre endroit. Du coup, c'est toujours bien de confirmer tout ceci en pratique.
Parlons de l'étude, et ensuite je vous explique ce que j'en tire comme conclusion. Elle a été réalisée en double aveugle, randomisée avec placebo. Les graines de fenouil ont été cultivées au nord de l'Iran.
Je vous touche deux mots sur la préparation. Les graines ont été séchées puis réduites en poudre. Donc déjà ça m'embête un peu qu'on pulvérise des graines aromatiques et relativement fragiles, on perd au passage une partie des substances volatiles. Mais bon, c'est comme ça. On a fait une extraction alcoolique, donc une teinture avec un alcool à 70° pendant 5 jours. Ensuite, on a filtré, puis on a fait une nouvelle extraction pendant 5 jours avec la même poudre des graines, et encore une nouvelle extraction 5 jours plus tard. Donc trois extractions pour vraiment épuiser la poudre, ce qui me parait personnellement un peu excessif.
En suivant on a fait évaporer une partie du liquide, puis on a placé l'extrait obtenu dans un four avec une température variant entre 40 et 50°C jusqu'à obtenir ce qu'on appelle un extrait sec, donc une nouvelle poudre, mais concentrée cette fois comparée à la poudre de départ. Si on fait toutes ces manipulations, c'est pour concentrer la préparation pour que la personne prenne moins de plantes dans l'étude, c'est un aspect logistique.
D'ailleurs, pour 100 g de graines au départ, les chercheurs ont obtenu 11,6 g d'extrait sec.
La dose utilisée pour cette étude était de 800 mg d'extrait sec par jour, ce qui correspond à environ 7 g des graines. Les participants furent des femmes de 40 ans ou plus avec un diagnostic d'ostéoarthrite du genou accompagné de douleur modérée à sévère.
Les chercheurs ont été très concernés par le fait que les graines de fenouil contiennent des phytoestrogènes. Donc ils n'ont pas voulu inclure des hommes de peur d'affecter leur fertilité. Ils ont demandé aux femmes de ne pas en prendre pendant les règles de peur que cela rende les règles plus abondantes. Ce qui me semble une vue très unidimensionnelle de la graine de fenouil. Mais bon, c'est la réalité de l'étude.
L'étude a duré 2 semaines avec 66 participants. Et on a utilisé des gélules d'un placebo pour le groupe contrôle.
Les résultats :
- Dans le groupe fenouil, on a une diminution des raideurs et de différents indices de douleur qui varie entre 32 et 36%. Donc réduction significative.
- Dans le groupe placebo, on a des diminutions qui varient entre 10 et 15%.
Voici un tableau avec tous les chiffres.
(Les chiffres suivants sont tirés de l'étude mentionnée en référence 2)
Douleur | Raideurs | Fonction physique | Score WOMAC | Échelle visuelle analogique | |
Groupe Fenouil Jour 0 | 13,69 | 2,93 | 43,75 | 60,39 | 6,27 |
Groupe Fenouil Jour 14 | 8,69 | 1,92 | 29,25 | 39,87 | 4,23 |
Diminution | 36,5% | 34,5% | 33,1% | 34,0% | 32,5% |
Groupe Contrôle Jour 0 | 13,21 | 1,9 | 41,15 | 56,27 | 6,15 |
Groupe Contrôle Jour 14 | 11,2 | 1,7 | 36,08 | 48,99 | 5,36 |
Diminution | 15,2% | 10,5% | 12,3% | 12,9% | 12,8% |
Deux commentaires ici. D'abord, on a toujours un effet placebo dans ce genre d'études. Et ça, c'est intéressant. Là encore, voir mon épisode sur l'effet placebo.
Deuxième commentaire, c'est que le fenouil est efficace au-delà de l'effet placebo, c'est ce qu'on cherche à démontrer en général dans les études, ici on double la diminution de la douleur, ce qui n'est pas négligeable. Donc le fenouil semble efficace dans le contexte de l'arthrite du genou.
Comment expliquer cette action ?
- D'abord, on a une action anti-inflammatoire directe. Mais le fait qu'une plante soit anti-inflammatoire n'est pas suffisant. De très nombreuses plantes ont un effet anti-inflammatoire. Mais ensuite, on les teste dans différentes situations, et on voit que l'efficacité parfois n'est pas au rendez-vous. Parfois c'est une histoire de forme, ou de doses, et parfois on ne sait tout simplement pas pourquoi ça ne fonctionne pas à un endroit particulier du corps. Donc là, on a confirmation pour les inflammations articulaires.
- Ensuite, et ça c'est moi qui rajoute cette interprétation, il est possible que la graine de fenouil fonctionne d'une manière similaire à la graine de céleri. Ce sont deux plantes de la famille des apiacées. Personnellement, j'utilise la graine de céleri lorsqu'on a une problématique d'excès d'acide urique. C'est une excellente plante pour stimuler l'élimination rénale. Et on sait que dans les cas d'ostéoarthrite, l'acide urique joue un rôle déterminant dans le processus inflammatoire (3), ce n'est pas que dans les problèmes de goutte qu'il faut s'en inquiéter.
- Et pour finir, j'ai une hypothèse sur le fait que le fenouil est une plante très calmante des inflammations digestives, des spasmes, des ballonnements, et qu'il y a peut-être eu un lien entre inflammation digestive et inflammation articulaire. Là encore, c'est quelque chose que l'on peut observer aujourd'hui lorsqu'on travaille avec des cas d'ostéoarthrite ou polyarthrite rhumatoïde, chez certaines personnes quand on travaille sur l'alimentation et la digestion, on voit une amélioration notable de l'inflammation articulaire.
Donc personnellement, je rajoute le fenouil dans ma boîte à outils des plantes qui peuvent soulager les inflammations articulaires. Ca va me permettre d'optimiser certains mélanges. Et en plus, la graine de fenouil rajoute un goût agréable dans un mélange à infusion, donc on peut l'utiliser à bon escient.
Pour plus d'informations, je vous renvoie bien sûr vers mon épisode complet sur le fenouil - pour les propriétés, formes, précautions, etc.
Eh bien voilà pour ce 4ᵉ épisode de Brève des Herbes. Je continue bien sûr à garder un œil sur les études pour vous préparer un prochain épisode. Merci d'être là, portez-vous bien et à très bientôt !
Antidépresseur naturel : références
(1) Bazrafshan MR, Jokar M, Shokrpour N, Delam H. The effect of lavender herbal tea on the anxiety and depression of the elderly: A randomized clinical trial. Complement Ther Med. 2020 May;50:102393. doi: 10.1016/j.ctim.2020.102393. Epub 2020 Mar 30. PMID: 32444033.
(2) Alazadeh M, Azadbakht M, Niksolat F, Asgarirad H, Moosazadeh M, Ahmadi A, Yousefi SS. Effect of sweet fennel seed extract capsule on knee pain in women with knee osteoarthritis. Complement Ther Clin Pract. 2020 Aug;40:101219. doi: 10.1016/j.ctcp.2020.101219. Epub 2020 Jul 18. PMID: 32835919.
(3) Denoble, Anna E et al. “Uric acid is a danger signal of increasing risk for osteoarthritis through inflammasome activation.” Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America vol. 108,5 (2011): 2088-93. doi:10.1073/pnas.1012743108
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Jean-yves DURBIZE dit
Bonjour, je commence à faire des tisanes de lavande, Je commence à aimer ce goût 🙂 Ma question est : si je broyais la lavande fraîche dans un jus de fruit, l'effet serait il le même, voir augmenté ? Lorsque l'on fait une infusion on jete la plante infusée, pour ne garder que l'eau, donc on perd une partie de ce que la plante contient. D'autre part certaines substances ne seraient pas détruite par la chaleur de l'eau bouillante. Qu'en pensez vous ? Merci par avance pour votre réponse. Jean-yves.
sabine dit
bonjour Jean Yves
disons que l'infusion ou autre macération adaptée va extraire les principes actifs, effectivement il doit rester quelques principes qui restent "coincés" dans la matière autrement il reste les fibres
par contre manger la plante en entier , bien évidement est une bonne option , nos sucs digestifs étant les meilleurs solvants pour notre organisme
et tout dépend des plantes (pour les pertes de constituants) par exemple broyer des plantes aromatiques , peut faire "s'envoler" une partie des he qui sont très volatiles
il faut expérimenter 🙂
Anne dit
Merci ! Cet épisode, que je n'avais pas eu le temps de consulter, m'apporte exactement ce dont j'ai besoin en ce moment : fenouil et lavande ! Bel été à tous deux et revenez-nous en pleine forme. 🙂
D. dit
Génial
jean-christophe dit
merci christophe ! très intéressant!
Charles dit
Bonjour Christophe, super vos articles comme toujours. Concernant la Lavande j'ai remarqué que l'huile essentielle de Lavande Officinale (Lavandula Angustifalia) est plus grasse que l'Huile essentielle de Lavande Aspic. Cette dernière étant plus aérienne notamment avec la présence du 1.8 cinéole, si on utilise la plante sèche on ne retrouvera pas certaines molécules très volatiles. Voila, on pourrait envisager d'utiliser une synergie d'infusion de la plante sèche et compléter avec une application par exemple sur le pli des poignets (perfusion aromatique) d'une à 2 gouttes au coucher par exemple. Ici vous le savez certainement mieux que moi, le Totum de la plante peut-être ainsi retrouvé.
Joël dit
Bonjour Christophe et grand merci pour ce nouvel épisode. Comme pour tout bon feuilleton, j'attends (im) patiemment le prochain.
Juste deux remarques au sujet des 2 études que tu nous présentes:
- il est fort dommage qu'elles se fassent sur des groupes aussi restreints (je sais: cà coûte cher!) car ce point sera l'angle d'attaque de tout les détracteurs scientistes, y compris les plus débiles (mais y en a-t-il qui ne le siient pas?) qui ne jurent que par les statistiques;
- concernant le fenouil, le terme anglo-saxon "ostéoarthrite" ne veut rien dire en bon français: pour rester clair, si on désire éviter les ambigüités, on parlera d'arthrose.
Voilà pour la forme; rien à dire sur le fond, enfin si: super!
Bon été.
Joël
sabine dit
bonjour Joël
c'est transmis 🙂 bel été à vous aussi
JMX dit
Bravo pour le Doubs et le Haut-jura !! çà donne envie d'y aller !! Merci.
Marie-Chantal dit
Bonjour , merci infiniment de nous transmettre si généreusement le fruit de vos recherches et expériences . je me pose une question depuis longtemps : pour la préparations de tisanes , infusions , il est toujours question de plantes sèches ! qu'en est-il des plantes fraiches ? n'ont-elles pas les mêmes propriétés ? Merci pour votre attention et votre réponse , belle journée à vous .
sabine dit
bonjour Marie-Chantal
disons que la forme standard est la forme plante sèche (les dosages sont basés sur les plantes sèche) tout simplement parce qu'avec les plantes fraiches il est difficile d'être précis quelques explications dans cet article https://www.altheaprovence.com/infuser/
il y a quelques exceptions comme la chelidoine par exemple qui ne peut être prise en interne que sèche , son latex étant toxique
XavierM dit
Christophe de te coltiner ce genre de calcul (lavande), je n’aurai pas le courage !
Petite question concernant ce que tu appelles la forme brute ou la plus simple : pour moi c’est l’ingestion directe dans la nature qui est la forme la plus simple.
Est-ce que d’après toi, ce que fait l’infusion pour extraire les principes aromatiques peut être fait partiellement en mâchant directement une plante aromatique ? Ou bien la question de température fait vraiment la différence, malgré qu’on ingère toute la plante de cette façon ?
Autrement dit, y a-t-il des substances qui ne sont pas du tout extraites un ingérant une plante mâchée comme un aliment ?
(En mettant de côté l’aspect agréable ou désagréable, l’aspect sanitaire, etc.)
Merci !
sabine dit
bonjour Xavier
nos sucs digestifs sont les meilleurs solvant pour notre organisme , donc l'ingestion de la plante est très bien , par contre lorsque l'on veut une action thérapeutique avec une certaine quantité , ça devient problématique pour l'absorber de manière régulière , de plus l'infusion a en elle même une action thérapeutique
Xavier M dit
C’est vrai pour le dosage, merci Sabine de le rappeler.
C’est la pratique de la consommation directe de cueillette en ce moment, grâce à un mode nomade à pied sur plusieurs mois (sans casserole !). Il suffirait donc de peser ce qui est ingéré, en faisant un rapport frais / sec. Thierry Thevenin le fait souvent 😉
Merci Sabine
sabine dit
bonjour Xavier
quelle belle aventure, donnez-nous de vos nouvelles de temps à autre 🙂
Lucie Guilbeault dit
Pourrait-on mettre aussi de la mélisse avec ça
sabine dit
bonjour Lucie
oui vous pouvez
Hervé GOURIOU dit
Bonsoir Christophe, …écoutez, nous sommes entre nous ici sur Youtube, avec tous vos fans, une grande famille et nous vous assurons que çà ne sortira pas de cet épisode : pardon, dites-nous où çà vous titille … et maintenant, plus sérieusement : comme d’habitude vous nous avez beaucoup instruit, moi, en tout cas, sur ces sujets en général et c’est vrai qu’en y réfléchissant, pour ce qui de la première étude : les effets calmants de la Lavande pour le système nerveux sont évidents et depuis longtemps prouvés. Personnellement, dans une autre vie, étant un adepte invétéré de l’huile essentielle de Lavande (tout comme de Romarin) en les produisant moi-même très artisanalement dans mon cabanon de jardin, j’avais remarqué que pour bien dormir il me suffisait de me masser le plexus solaire, lentement, très lentement, avec une dizaine de gouttes d’HE pour obtenir une relaxation bénéfique pour trouver le sommeil… Quand je vous ai connu, il y a plusieurs années, disons dans une autre vie, mon jardin était couvert de lavande et de romarin, pour permettre de fournir les matières premières nécessaires à la distillation pendant les mois d’été. Car ce que vous dites est véridique, les rendements sont tellement faibles par rapport aux volumes de plantes fraiches nécessaires, que j’ai rapidement réfléchi et compris qu’en fait, 20 ou 30ml d’HE achetées dans une herboristerie ou un magasin bio me suffisaient pour mes besoins annuels. Aujourd’hui je déshydrate les fleurs de quelques pieds qui subsistent car en vieillissant les pieds de lavande font comme les humains, surtout avec les aléas climatiques de plus en plus durs pour leurs survies, ils se dessèchent et rendent, année après année, leurs dernières fleurs, que je laisse à mes amies butineuses avant d’arracher leurs bois secs. Je renouvelle bien sûr les productions avec quelques nouveaux plants mais limités pour mes besoins et ceux de ma famille, en fleurs sèches stockées dans des sacs de papier kraft, dans lesquels je puise ce qui est nécessaire pour mes infusions, car là encore vous avez mille fois raison : rien ne vaut le cérémonial d’une bonne infusion d’une plante ou en mélange quelle que soit la saison et le moment de la journée… et les effets ressentis ne sont pas des effets placebo…
ISABELLE DELBERGHE dit
Merci Christophe pour ce bel article sur la revalorisation de la tisane sans dénigrer les huiles essentielles tout en rappelant la magie de la lavande. ça fait bien échos à ma lecture du moment que j'ose citer sans avoir d'action chez l'éditeur 😉 : "Manuel de phytothérapie écoresponsable", car il est important avec l'engouement actuel autour des plantes d'avoir toujours conscience que ces ressources si précieuses ne sont pas des ressources illimitées.
Xavier M dit
Je vous suis dans cette remarque, ce bouquin est une bible ! Christophe en a parlé en vidéo 😉 Tout le monde devrait le lire.
Grogno Mizzi dit
Mille mercis pour votre travail. Vous êtes précieux Christophe. Merci pour le partage de vos connaissances.
Je suis désolée car mes moyens financiers ne me permettent pas de m'inscrire à vos formations. C'est un grand regret.
Encore merci.
Tres cordialement
DURAND Agnès dit
Merci de parler de la lavande, qui est d'une richesse incroyable et dont je découvre la puissance dans ma pratique de multiples façons, c'est juste une mine de trésors. Le fenouil également, mais je n'utilise JAMAIS les graines, ça me gène énormément, je préfère utiliser la plante, en jus, elle nous délivre aussi des trésors aux applications incroyables !
Bebrone Murielle dit
Fenouil: Oui, travailler sur le microbiote pour réguler l'inflammation.