Cueillette des plantes médicinales
Sécurité et éthique
Après plusieurs années de cueillette de plantes médicinales, à arpenter la nature environnante avec mon sac à dos et mon sécateur, je voulais écrire un article à ce sujet.
La cueillette des médicinales sauvages est une expérience unique et exaltante pour celui qui s'intéresse aux plantes. Parfois on marche pendant des heures, loin des bruits de la civilisation, pour trouver enfin la plante tant recherchée. On la trouve parfois dans un champ en friche juste à coté de la voiture. On passe souvent des jours à ne rien trouver. Quel que soit le résultat, nous devons suivre des règles de conduite pour respecter le peu de nature qu'il nous reste.
Cet article reflète l'experience d'un ramasseur amateur, moi-même, et non l'opinion des ramasseurs professionnels.
J'aimerais que cet article soit participatif. N'hésitez donc pas à me faire parvenir vos commentaires, je les integrerai à l'article en mentionnant votre nom si vous le désirez.
Sécurité
- Cueillons seulement les plantes que nous connaissons sans ambiguïté.
- Pour bien connaître une plante, il faut être sorti avec quelqu'un qui la connait et qui nous l'a montrée plusieurs fois dans son environnement.
- Nous pouvons aussi nous servir de livres et de l'internet. Mais attention aux confusions et aux plantes dangereuses qui ressemblent à d'autres inoffensives. La famille des apiacées est par exemple problématique, comprenant la belle angélique et la mortelle cigüe.
- Apportons une trousse de secours dans notre sac à dos.
- Le cueilleur utilise des outils coupants et tranchants. Les buissons sont pleins d'épines. Les accidents peuvent arriver, et mieux vaut avoir compresses, désinfectants, ciseaux, scotch médical - le kit de secours complet.
- Les insectes et serpents sont chez eux, nous les dérangeons souvent. N'oublions pas d'apporter un aspivenin, une piqure d'épinéphrine pour ceux qui sont allergiques, etc.
- Si la marche est longue, expliquons à nos proches où nous nous trouvons.
- La technologie qui nous pollue la vie peut parfois être vitale : un téléphone mobile et un GPS de randonnée sont souvent plus que des gadgets.
Ethique
La nature n'est pas un self service. La nature n'est pas un supermarché. Beaucoup de plantes médicinales sont maintenant en voie d'extinction à cause de la ramasse intempestive. Il faut que cela cesse, et que nous nous mettions à une "cueillette raisonnée" (un terme suggéré par ma collègue Fanny Mesquida, animatrice du populaire forum Les Herboristes).
- Si le lieu de ramasse est public (un parc, une réserve naturelle, etc), assurons-nous que nous avons la permission de ramasser. Les différents parcs nationaux ont souvent des régulations bien spécifiques en ce qui concerne la ramasse de la flore. Ces régulations sont en général documentées sur le site internet du parc en question.
- Si le lieu de ramasse est privé, demandons la permission. Soyons courtois et développons un dialogue avec le propriétaire des lieux. La plupart des gens sont ouverts et même curieux de ce que nous allons faire. Peut-être ne connaissent-ils pas la plante que nous avons repérée, ils pourront nous accompagner et observer.
- Des lois régissent la cueillette des plantes sauvages, nul n'est censé les ignorer. Voir un exemple ici pour la région PACA. Soyons informés au sujet des espèces protégées dans notre département. Les parc régionaux affichent souvent la liste sur leur site internet. Voici un exemple pour le parc régional du Luberon, là où j'habite.
- Ma collègue Juliette Martin suggère d'aller au delà des espèces protégées : si la plante n’est pas extrêmement commune, elle essaie d'observer la population sur plusieurs année de suite, ou au moins de suivre son évolution sur une année entière de croissance, afin de s’assurer quelle n’est pas en danger de disparaitre localement.
- Apprenons à connaître les plantes dangereuses de notre région. Ramassons loin de ces plantes.
- Afin de ne pas confondre les espèces et les lieux de ramasses, utilisons un cahier de cueillette afin d’enregistrer le nom scientifique et vernaculaire de la plante, la date et le lieu de cueillette.
- Cueillons loin des chemins, et ceci pour deux raisons :
- Les plantes sont souvent salies par les chiens et autres animaux (sauvages ou non) qui ont tendance à faire leurs besoins à ces endroit ;
- La plupart des promeneurs ne quittent jamais le chemin. Eux aussi aimeraient profiter de toute la diversité de la flore de notre région. Allons ramasser plus loin, à un endroit où la vue depuis le chemin ne sera pas affectée. Assurons nous que notre ramasse reste invisible.
- Cueillons loin des routes et des lieux pollués. L'idéal serait de créer et maintenir un répertoire des sites de cueillette et en connaître l’historique.
- Evitons de ramasser les plantes à proximité des champs de culture non biologique, elles seront d’office remplies de pesticides et d’engrais.
- Renseignons-nous sur les indications exactes de la plante que nous recherchons. Si les mêmes indications sont fournies par une plante plus commune et plus facile à trouver, choisissons celle-là. Ne dénigrons pas les plantes qui se trouvent en abondance : pissenlit, ortie, achillée millefeuille, bardane, trèfle, etc.
- Nous avons tous tendance à trop ramasser. Des sacs de plantes non-utilisées partiront au compost. Des litres de teinture trop vieilles seront déversés dans l'évier. Evitons ce gâchis. Ramassons peu, et retournons ramasser plus si il y a besoin.
- Ne ramassons que les parties utiles pour notre activité. Nous avons parfois besoin de feuilles, fleurs, écorces, etc. Si nous n'avons besoin que des fleurs, pas besoin de couper les tiges entières.
- Ne ramassons pas plus de 10% des plantes dans un endroit particulier. Ramasser plus pourrait affecter l'équilibre entre cette plante et les autres plantes environnantes.
- Ne saccageons pas la plante. C'est un être vivant. Ramassons une petite portion de la masse aérienne pour qu'elle se remette plus rapidement. Si nous ramassons la masse racinaire, ramassons si possible une portion seulement. Il est possible de creuser et de ramasser une portion des racines de réglisse ou de guimauve par exemple (pour certaines plantes, ceci ne sera pas possible - patience crépue, pissenlit, etc).
- Mon ami Jean Jeaubert, jardinier et passionné de nature, explique qu'il pratique un peu comme quand il taille un arbuste ou un arbre dans son jardin. Il essaie de donner à la plante une forme, un port équilibré, comme s'il entretenait "le jardin de la nature".
- Laissons tranquilles les plants les plus forts et les plus gros. Ce sont eux qui vont propager l'espèce à cet endroit, en produisant plus de graines, plus de stolons ou autre. Ramassons les plants plus jeunes, plus petits.
- Si nous ramassons la plante entière, éparpillons quelques graines afin de propager l'espèce. Une alternative est de faire une division de racine sur place et de replanter une partie de la plante.
- Avant de repartir, regardons tout autour de la zone où nous avons cueilli. Laissons la zone propre. Engageons-nous à participer à la préservation et à la propreté des stations de cueillette.
- Lorsque nous sortons avec d'autres ramasseurs novices ou expérimentés, partageons ces règles d'éthique.
- Si des ramasseurs nous demandent où nous avons trouvé une certaine plante, posons-nous la question suivante : quelle va être la conséquence de ce partage d'information ? Ce ramasseur a-t-il une bonne éthique ? Va-t-il sortir avec 10 autres ramasseurs et saccager l'endroit en question ?
- Si une zone va être rasée car la commune aux alentours s'apprête à construire des bâtiments, ramassons à cet endroit et sauvons au passage quelques plantes afin de les replacer au jardin ou dans un endroit environnant.
Les amérindiens ont une belle leçon à nous donner. Pour chaque morceau de plante qu'ils ramassent, ils laissent une petite offrande. Une pincée de tabac, un cheveu. C'est leur manière de remercier le monde végétal, de reconnaitre que tout est échange et partage. Les plantes nous donnent beaucoup, et nous avons la responsabilité de leur donner un peu de nous. Nous pouvons :
- Donner un peu de notre eau ;
- Enlever les bois morts, nettoyer les abords ;
- Eparpiller quelques graines ;
- Et tout simplement, apprécier ce moment et ce contact, en envoyant une pensée à la plante.
Bonnes habitudes et bon sens
- Avons-nous de quoi stocker les plantes dans notre sac à dos ? Selon la chaleur et la longueur de la marche, les plantes vont-elles commencer à macérer dans le sac ? Envelopper les plantes dans des morceaux de tissus permettent aux plantes de respirer.
- Ne partons pas cueillir un jour où nous sommes pressé. Nous passerons à coté des plantes recherchées, et surtout à coté de l'expérience elle-même, qui requiert un ancrage dans le présent. Prenons notre temps, ouvrons les yeux, sentons les parfums.
- Ne nous jetons pas sur la première plante que nous trouvons. Si l'on prend le temps de bien regarder autour, de marcher et d'explorer la zone environnante, on trouve souvent de plus belles touffes de la même plante, plus saines, plus robustes.
- Sommes-nous à la bonne altitude, dans la bonne zone d'ensoleillement ou d'humidité pour cette plante ? Si la réponse est non, nous reviendrons bredouille.
- Vidons le sac dès notre arrivée à la maison et mettons les plantes à sécher à l'ombre dans une pièce bien aérée, ou teinturons-les immédiatement.
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Hoste dit
Bonjour, J'aimerais me lancer dans mes propres cultures, cueillettes et séchages de plantes médicinales. Auriez-vous un livre de référence à me conseiller? Merci pour votre retour, Cordialement, Gaëlle
sabine dit
bonjour Gaëlle
difficile à dire, vous avez les livres de Thierry Thevenin https://www.altheaprovence.com/revue-de-livre-le-chemin-des-herbes/
ou bien vous rapprocher du syndicat des simples https://www.syndicat-simples.org/
ou ici http://www.cueillettes-pro.org/
Dje dit
Bonjour,
Je voulais savoir si le fait de sécher les plantes tuer les parasites ? Ou il faut les laver avant ? Merci
sabine dit
bonjour Dje
inutile de laver cela n'enlève pas les parasites, par contre la plupart (comme échinococcose par exemple) sont tués au dessus de 60° et les infusions sont en générale à 80 ou 85°
là où il faut être vigilant c'est pour la consommation des plantes fraiches et crues ( grignoter sur place par exemple)
je vous invite à lire cet article qui aborde le thème du nettoyage http://gillesw.over-blog.com/2016/03/le-vinaigre-dans-le-nettoyage-des-plantes-sauvages-entre-mythe-et-realite.html
Dje dit
Merci bcp pour la réponse. Donc les plantes sèches mises directement dans une tasse d’eau chaude qui a bouillie avant ca craint rien ?
:/
sabine dit
bonjour Dje
il faut que votre eau ait une température supérieure à 60°
Dany dit
Pourquoi il faut ramasser les plantes après la rosée du matin ?
sabine dit
parce que ramasser une plante humide ce n'est pas génial
Fanny Haquette dit
Merci pour ce bel article très instructif. J'aime beaucoup l'anecdote sur les amérindiens.
bouc dit
bonjour,je voulais juste savoir l'effet que produit la recolte de fleur de thym c'est a dire l'extremitee les fleurs donc ,sur le plant. merci
sabine dit
bonjour
en général on récolte les sommités fleuries, fleurs et feuilles
sorbonne dit
Bonjour
Une question concernant la ceuillette.
J'ai fait une découverte dernièrement, en magasin bio, un énorme plant d'Hélichryse. Je n'ai pas résister.
Mon souci est le suivant. Comment définir avec certitude les somités fleuries. Je coupe ma plante a environ 5 cm des fleurs ?
Merci d'avance.
Christophe BERNARD dit
Oui c'est une bonne manière de faire, mais je vous dirais que même les feuilles un peu plus basses sont bien aromatiques. Donc ça dépend aussi de la quantité que vous voulez récupérer. La cueillette est dictée par beaucoup de règles strictes, mais je vous dirais que dans mes expérimentations, à chaque vois que j'ai contourné ces règles car je ne m'y prenais pas au bon moment, je n'ai jamais été déçu.
sorbonne dit
d'accord.
vu le nombre de fleurs, je pense que ce sera pour l'année prochaine, on va la laisser grandir et prendre du volume. Là, si j'ai 20grammes de fleurs cette année, je pense que se sera le maximum. Alors je vais récupérer les graines et préparer l'année prochaine avec. Se sera plus intelligent je pense.
Merci de votre réponse.
A bientôt parce que je doute de ne pas avoir encore des questions pour vous....
Bonne saison de ceuillette
facol dit
Bonjour,
Question concernant le cahier de cueillette : il s'agit d’enregistrer le nom scientifique et vernaculaire de la plante, la date et le lieu de cueillette. Concernant le lieu de récolte quelle précision lui donnez vous ("lieu-dit" ; coordonnées GPS?) et définissez-vous une cartographie précise des zones de récolte dans la station?
Concernant les cueilleurs : existe-il une sorte d'annuaire des cueilleurs par région (rien trouvé pour l'instant dans le Var). Ce qui permettrait de savoir qui cueille dans quelle zone. Ou cela reste une sorte de secret?
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
Personnellement, en tant que cueilleur amateur, je note le lieu dit, par exemple "Bords de la durance, à 200 m en amont du barrage de Mérindol, rive gauche". Ceci pour me permettre de retrouver le lieu l'année d'après. Mais avec les moyens modernes, tagger la position à l'aide du GPS est idéal.
Je ne connais pas d'annuaire des cueilleurs, je ne pense pas que cela soit un secret, juste des gens qui sont plutôt branchés nature et pas forcément marketing 🙂 J'irais définitivement fouiner du côté du syndicat des SIMPLES car ils regroupent non seulement des producteurs mais aussi des cueilleurs.
facol dit
Merci de la réponse!
Bon je viens de demander mon inscription en tant qu'adhérent sympathisant auprès du syndicat des SIMPLES. Une bonne façon, me semble-t-il, d'en savoir plus et d'éventuellement faire des propositions 🙂
Isabelle Wery dit
Bonjour et merci pour cet article, il est parfait !!!! et très complet! Et croyez bien que je le partagerai au max!
Que je suis heureuse de lire ce que je tente depuis des années d'enseigner autour de moi, au risque de passer le plus souvent pour une illuminée - même dans le milieu des défenseurs de la Nature - lorsque je parle de respect, d'énergie, de partage. J'ai disséminé nombre de mes cheveux en remerciement à ces merveilleux cadeaux que j'ai reçus de la part de plantes, et cela, peu de gens le comprennent. Merci mille fois pour ce blog que je viens de découvrir il y a peu et qui, en plus de m'apprendre foule de compléments à mes modestes connaissances, me redonne la pêche pour me relancer à fond dans ce partage (je suis guide-nature passionnée de plantes 🙂 ) Belle journée !
christine dit
Bonjour,
ces règles ne me paraissent pas du tout excessives! Le chemin vers une plus grande autonomie pour entretenir sa santé passe forcément -à mon sens- par une démarche de retour à la nature brute, celle qui n'a pas besoin de nous mais qui nous est si nécessaire! Nous devons reprendre notre juste place parmi les autres formes de vie avec lesquelles nous occupons cet espace, ne plus nous montrer consommateur ou colons.
Je récolte pour ma part plus ou moins 80 plantes sauvages chaque année, je leur rends visite comme on visite des amis et je les prélève avec gratitude lorsque le temps est venu.
J'ajouterai deux choses à votre bel article:
Il me paraît important de reconnaître la plante tout au long de sa vie, même fanée... bien souvent, les ouvrages ne nous les montrent qu'à leur plein épanouissement, c'est-à-dire en fleur...or, c'est souvent avant, ou juste au début de la floraison ou même après que cette plante sera récoltée pour nous offrir ses vertus. La première année, on se promène beaucoup pour juste identifier (ne pas hésiter à marquer les plantes, avec des fils de laine de couleurs différentes par exemple et de revenir souvent au même endroit pour suivre l'évolution).
Et puis, toujours dans un souci de prélever seulement ce qui nous sera utile ( n'oublions pas que ce que nous cueillons est perdu pour l'espèce ...faisons-en quelque chose de bien!), vérifions ce qu'il nous reste de la plante avant de partir en cueillir l'année suivante afin d'ajuster les quantités.
Le temps passé sur le terrain au fil des saisons me procure des joies que je souhaite à tous de ressentir. Amitiés
sabine dit
bonjour Christine et merci pour ce partage témoignage l'idée des petits fils de couleur me plait ainsi que de savoir les identifier tout au long de leur croissance , du bb au "vieillard" l'apparence change mais au fond son âme reste fidèle à sa mission 🙂
Picard dit
Bonjour,
j'ai une maladie de Lyme et je viens de lire l'article sur le protocole Buhner avec la Renouée du Japon, qui confirme les travaux d'Horowitz, le dr américain spécialiste de la maladie.
Quand je vois ce que je dépense pour un traitement de maintien et non d'éradication, la Renouée du Japon apparait comme providentielle! Mais aussi s'en procurer n'a pas l'air facile alors j'irais ben en cueillir, car il y en a près de chez moi comme un peu partout.
Est-ce que ça parait fou de faire ça? Il faut faire des décoctions de racines. J'aimerai avoir votre avis. Par contre je me vois mal demander à la mairie la permission car je n'ai pas envie d'être prise pour une folle en expliquant les raisons.
Avez-vous une suggestion à ma faire?
Bénédicte
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
Non cela ne me parait pas fou en supposant que vous avez une identification sans aucun doute de la plante, qui en plus est invasive. En ce qui concerne les autorisations, ce n'est pas ma spécialité, donc pas de géniale suggestion hélas, sinon de cueillir à un endroit où aucune autorisation n'est nécessaire.
Regis dit
Déjà bravo pour toutes vos recherches et tout ce partage d'information.... Du coup je passe pas mal de temps à parcourir les différents articles tous plus intéressant les uns que les autres.....
De mon côté je ne ramasse que des plantes que je connais et qui ne sont pas rare ....tout en respectant le lieu !
Une petite question du novice que je suis : je garde tout les ans les semences de fleurs de mon jardin et du coup pas mal en réserve que je donne à des amis amateurs :est il possible de semer certaine de ces semences souvent de fleurs(diverses)au cours de ballades afin d'augmenter la diversité des lieux sans que cela ne pose de problème (genre de plante qui deviendraient invasive et finissent par poser plus de problème que d'apports...)
D'avance merci et surtout , bonne cueillette !
Christophe BERNARD dit
Bonjour Régis,
Non je pense qu'il vaut mieux ne pas trop perturber l'écosystème local avec les graines de jardins. La propagation va hélas se faire, au travers du vent, des oiseaux, mais je pense qu'il vaut mieux ne pas accélérer le phénomène.
Yasmina dit
Bonjour Christophe...
J'aime beaucoup votre site et j'y reviens souvent pour y trouver des conseils. Cet article me touche vraiment je suis une cueilleuse débutante et j'aimerais devenir professionnelle car être dans la nature et cueillir c'est tout ce que j'aime. J'essaie de faire attention dans chacune de mes cueillettes, je "picore" mes plantes par ci par là et je ne cueille que si la plante est présente en quantité ... J'attends que le bourdon finisse de butiner et je remercie la plante et je lui fredonne une chansonnette.Mon petit de 2 ans m'accompagne parfois dans mes cueillettes et je lui apprend à respecter les plantes ..ça à l'air de lui plaire ! .. J'ai maintenant grâce à vous d'autre idées d' offrandes à faire aux plantes
merci beaucoup !
Christophe BERNARD dit
Merci Yasmina pour ce partage, content de voir que la communauté de cueilleurs s'agrandit avec des gens qui sont respectueux et passionnés par ce qu'ils font !
perrot dit
bonjour à tous, merci Christophe pour votre si merveilleux site. Grâce à vous j'ai su reconnaître un grand nid de camomilles allemandes dont l'odeur était quasi enivrantes. Plus d'odeur que celles que j'ai semé chez moi. J'en ai cueilli (aidé par mon petit fils de Trois ans) et comme je n'étais pas chez moi, j'ai étendu ma cueillette sur un torchon en vieux draps. les fleurs ont séchées ainsi et une semaine plus tard j'ai fait un macérat par intermédiaire alcoolique. Bon, seulement j'ai dû les laisser ainsi alcoolées durant 4 heures. Est-ce grave? Puis je les ai recouvertes d'huile. Le lendemain j'en ai rajouté un peu et leur bocal a été mis la nuit à 35° dans mon four. (Que je peux régler de 5° en 5°. Mon saucier chauffe trop fort et je suis nulle en rhéostat!!!) Le macérat obtenu est tout en bonne odeur! un tout petit relent d'alcool peut-être. Quelle couleur devais-je obtenir.
Car mon macérat de pâquerettes était assez vert et je crois que celui-là aussi.
Christophe BERNARD dit
Le macérat est en général vert effectivement, le fait de laisser macérer 4 heures n'est pas un problème en soi tant que la plante était humectée et pas trempée comme décrit dans l'article sur le macérat huileux. Félicitations pour une huile qui m'a l'air bien réussie.
sabine dit
bonjour Christophe
- j'ai à portée de mains de la grande prêle , mais...d'après ce que je lis , c'est la prêle des champs qui est utilisée en médicinale , mais qu'en est il de la Grande prêle ? Certains ouvrages la donnent comme toxique, d'autres disent que c'est pareil
- et autre plante : la nigelle de Damas a-t-elle les mêmes propriétés que la Nigelle sativa ? Car pareil , j'ai entendu plusieurs sons de cloche
qu'en penses tu ?
bonne journée
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sabine,
Pour les prêles, E. palustre est réputée toxique car elle contient de la thiaminase qui induit une carence en vitamine B1, et ce basé sur des cas d'intoxication de chevaux. Pour E. telmaria, moins clair, un cas de problème cardiaque chez une femme âgée consommant l'infusion depuis 6 mois. Données plus sporadiques, mais un cas de toxicité documenté et donc principe de précaution nous envoie vers la prêle des champs comme l'espèce "approuvée".
Pour la nigelle, la fraction d'huile fixe est quasi-similaire pour les deux, la fraction aromatique varie. Tout dépend de l'utilisation. Mais dans l'ensemble, on retrouve les indications traditionnelles chez les deux - carminatif, expectorant, etc.
sabine dit
merci pour les réponses
donc je vais éviter la grande prêle pour le grignotage , mais par contre en usage externe c'est raisonnable ? style en cataplasme lors d'une foulure par exemple ?
Christophe BERNARD dit
Oui l'application externe me semble raisonnable.
sabine dit
bonjour Christophe
en ce moment la Reine des prés s'épanouit et l'heure de la cueillette est arrivée !
Mais devant la plante à cueillir me vient quelques questions praticité-pratiques
- je lis qu'il faut cueillir les sommités fleuries
- qu'il est préférable de cueillir la fleur dès qu'elle s'ouvre
or elle fleurit en plusieurs étapes et lorsque les fleurs du haut fleurissent, celle du bas est déjà en train de faire de la graine , et si je cueille lorsque celle du bas vient juste de s'ouvrir , celles du haut sont encore en boutons ! et du coup je ne sais pas trop comment procéder, pour l'instant je cueille fleurs par fleurs en laissant les boutons sur place
- de plus si on coupe la tige pour avoir des feuilles , on laisse une tige creuse au sol qui risque de faire pourrir le pied et si on le fait sur l'ensemble de la station , celle ci risque d'être détruite (il parait que des stations ont été détruites à cause de cueillette mal faite , mais alors doit on prendre aussi les feuilles ?
car sommités fleuries veut dire tiges , fleurs et feuilles ? ce qui sous entend que la feuille a aussi son importance
bref le procédé reste encore un peu flou pour moi
et maintenant concernant la récolte d'écorce de saule blanc
je me suis trouvé devant un saule magnifique et chouette me dis-je je vais pouvoir lui prélever un peu d'écorce..........mais
en entaillant légèrement le tronc , j'ai eu un scrupule de le mutiler à mauvais escient :
dois je prélever l'écorce directement sur le tronc et du coup faire une blessure et comment le soigner ?
dois-je prélever l'écorce d'une branche ? peut être moins violent ?
j'ai goûté le petit bout prélevé de l'écorce du tronc et ensuite celle d'une branche , le goût était différent,
sur le tronc , goût sucré et similaire à celui de la Reine des prés (en moins fort) , par contre sur la branche , pas trop de goût ...
j'aurais tendance à me dire que c'est l'écorce du tronc qu'il faudrait prélever mais là , je le blesse
alors je ne sais pas comment procéder ! ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sabine,
Pour la reine des prés : cueillez lorsque celles du bas viennent de s'ouvrir et que celles du haut sont encore en boutons. Elles continueront d'évoluer un peu après la coupe. La feuille est peu intéressante. C'est la sommité fleurie qui nous intéresse ici, la partie classiquement utilisée en herboristerie. Donc vous ne coupez que la tête, et si désiré une partie de la tige afin de laisser la plante propre.
Pour le saule blanc : c'est l'écorce des branches que l'on utilise souvent. Voir la vidéo de mon collègue américain SevenSong. En anglais, mais pas besoin de comprendre pour voir ce qu'il fait.
https://www.youtube.com/watch?v=Mfj5XuY5SIc
sabine dit
merci Christophe
je vais de ce pas regarder la video
bonne journée
Nico dit
Bonjour Christophe,
La période des cueillette ayant bien commencée, je m'y remets ! Je pose ma question ici le sujet me semble le plus approprié. Un forum serait pratique à mon avis, même si alors fort semblable à de nombreux existants, allez, je m’égare !
Après la cueillette, vient le séchage, et après le séchage, le stockage. Quelle serait la meilleure méthode pour réduire le volume des plantes? Entières elles prennent trop de place, au blender, ça fait de la poussière, aux ciseaux, j’ai des cloches et ça prend du temps...
Voilà donc une question que je dois vous poser depuis longtemps, et là j'y pense!
Belle journée à vous,
Nico
Christophe BERNARD dit
Bonjour Nico,
Il n'y a hélas pas 36 méthodes. Réduire le volume des plantes nécessite :
1- soit une réduction de la taille des morceaux (découpage ou pulvérisation)
2- soit compresser la plante d'une manière ou d'une autre
Les deux comportent des désavantages. Pour 1, l'augmentation de la surface de contact avec l'air et donc l'oxydation.
Pour 2, le manque d'air et la probabilité de moisissure ou d'infestation d'insectes restés coincés entre deux feuilles ou autre.
Je ne sais pas si d'autres lecteurs auront de meilleures suggestions...
venezia dit
Quel bel article que j avais zappé!
Je reste persuadée que les plantes ramassées "en conscience" seront plus bénéfiques.
sabine dit
bonjour Christophe
j'ai dans mon jardin 2 pieds d'Absinthe que j'ai planté cet été !
je lis par ailleurs qu'il faut récolter les parties aériennes sous entendu les sommités fleuries !
sauf que les miennes n'ont pas fleuri , si je n'ai que les feuilles est ce que mes préparations seront valides oupas ?
d'autre part j'ai un pied de Tanaisie , avec des fleurs, mais je ne sais pas trop quoi en faire .....sécher, teinturer , MH ?
je me demandais (vu qu'il n'y a pas que des puces électroniques chez moi ) si je faisais un mixte (style TM ou poudre ou infusion ) d'absinthe et de tanaisie , et hop je mets sur la faune familiale , qu'en pensez vous ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sabine,
Pour l'absinthe, les feuilles (sans les sommités fleuries) sont excellentes aussi, et très aromatiques même hors période de floraison. Donc à cueillir dès maintenant. Par contre, je n'ai pas beaucoup d'expérience en ce qui concerne les mélanges anti-puces, je vais donc m'abstenir de commenter au sujet de l'efficacité d'un tel mélange.
sabine dit
Bonjour Christophe
j'ai ramassé de la Reine des prés, l'ai faite sécher...
je trouve que son odeur s'est vraiment "concentrée" , au point que je la trouve presque désagréable (pas la Reine mais son odeur) je dirais que dans cette odeur s'inscrit, en marge de la partition, une note "pipi de chat" (d'ailleurs j'ai regardé le mien avec suspicion ...!)
question ...
- mauvaise note ? (la Reine aurait faibli et se doit d'abdiquer ?)
ou alors
- confirmation de son pouvoir et validation de ses propriétés ... ?
Christophe BERNARD dit
C'est un peu la même chose avec la fleur de sureau, un aspect très floral, un aspect presque désagréable pour certain. Une confirmation et validation de son pouvoir, son odeur s'étant concentré pendant la phase de déshydratation, sans pour autant perdre ses aromatiques. A valider en tisane. Mais bon, jusque là, c'est très bon signe.
sabine dit
bonsoir Christophe
j'ai récupéré 2 épis de maïs (bio) , et du coup j'ai de la barbe (naaan le maïs ne fait pas pousser la barbe ...!!)
et je me demandais ce que je pouvais en faire
la faire sécher ?
la teinturer ?
en MH ?
Christophe BERNARD dit
Bonsoir Sabine,
C'est pour moi une plante à tisane, un peu comme la guimauve. C'est un démulcent et adoucissant particulièrement intéressant pour la sphère urinaire, dès qu'il y a uretère, urètre, vessie, reins enflammé dû à une situation ou une autre. Par contre, il faut tout de même une certaine quantité de barbe pour durer quelques jours... M'enfin, toujours bien de commencer avec une petite quantité pour tester ! Faire sécher d'abord.
sabine dit
merci Christophe
alors je vais aller en acheter d'autres question de pouvoir rire dans ma barbe et me faire une petite réserve, car je sens que je vais en avoir besoin dans les temps qui viennent !
j'avais lu que c'était conseillé en cas de cystite !
j'ai failli en avoir une suite à une grosse colère liée à un conflit de territoire avec la mairede mon village , j'ai senti les prémices du symptôme (du moins je crois), (brûlure avant et un peu pendant ) j'ai pris ce que j'avais sous la main : thym, romarin, et lierre terrestre , et pas vraiment pris le temps de chercher quel protocole suivre avec quelles plantes et toussa et dans un sentiment d'urgence j'ai pris :
le thym passe que désinfectant (du moins c'est la réflexion que je me suis faite)
le romarin (passse que je l'aime et que vu mon état de colère , me suis dit que le foie se sentirait soutenu !)
et le lierre terrestre parce que j'avais lu que ce pouvait être intéressant en cas de problèmes de cystite ! la désagréable sensation est partie très rapidement !
Quant au maïs .... il est resté sur la table, car je ne savais pas vraiment quoi en faire..ni comment utiliser sa barbe !
Mais du coup la rage dedans (de dents) a réapparu ......pas violente (et pas de rv possible avant septembre)
Pensez vous que l'on puisse somatiser aussi rapidement ? ou c'est juste mon imagination ou un concours de circonstances ?
Christophe BERNARD dit
On sous-estime grandement l'influence du stress sur la physiologie. Grandement. On trivialise un problème majeur. Dommage.
Grosse colère ➜ poussée de stress physiologique (adrénaline/cortisol) ➜ inhibition du système immunitaire ➜ infection opportuniste attaquant à l'endroit où la personne a des faiblesses constitutionnelles.
Pour la cystite, il faut appliquer une stratégie réfléchie :
- si brulure et inflammation - démulcents à affinité pour système urinaire (feuilles de guimauve, barbe de maïs)
- si légers saignements - hémostatiques (bourse à pasteur)
- si production d'urine minimale et foncée - solidage
- immunostimulant si nécessaire (échinacée)
- approche directe si nécessaire : anti-adhésion avec cranberry, et antibactérien très puissant pour la sphère urinaire à ne pas négliger : genièvre.
sabine dit
Merci beaucoup Christophe