Faire une teinture
La macération
La teinture de plantes médicinales est une préparation classique très utilisée pour son coté pratique. Dans cet article je vous explique en détails les étapes pour la réaliser chez vous.
La macération est la méthode la plus longue, mais la plus facile à réaliser. C'est aussi la plus ancienne, car les hommes ont préparé leurs propres potions depuis des millénaires, infusant les plantes dans du vin, du vinaigre ou de l'alcool.
Nous allons utiliser la méthode standard pour préparer une macération à partir de la plante fraîche ou sèche. Dans un autre article, j'explique une méthode un peu plus avancée : la percolation, une méthode qui me tient à coeur pour sa supériorité lorsque la plante en question est sèche.
Je vous guide aussi dans toutes ces préparations lorsque vous suivez ma formation en-ligne.
Le solvant
Le type d'alcool
Pour faire une teinture, notre but est d'extraire les composants de la plante médicinale le plus efficacement possible, et si possible d'une manière peu coûteuse.
Le meilleur solvant reste un mélange d’alcool et d'eau. Il y a bien sûr d'autres solvants que vous rencontrerez dans différentes recettes ici et là - le vin blanc, le vinaigre - mais dans l'ensemble, aucun n'accomplit un travail aussi efficace que l'eau et l'alcool.
Un alcool acheté dans le commerce est automatiquement un mélange d'eau et d'alcool car il est quasi impossible aujourd'hui de se procurer de l'alcool pur dans le commerce en France. Un litre d'alcool de fruit à 45° par exemple est un mélange de 450 ml d'alcool pur et de 550 ml d'eau.
Voici les 3 principaux types d'alcool qui peuvent être utilisés pour faire une teinture :
- La vodka, bon marché, avec un taux d'alcool entre 40° et 45°, et en général fabriquée à partir de céréales. Les alcools de céréales fournissent le goût le plus neutre possible, ce qui fera mieux ressortir le goût de la plante. Les alcools de fruits vendus en supermarché aujourd'hui sont souvent eux aussi des alcools de céréales. Attention aux vodkas les moins chères de supermarché, elles sont souvent à 37,5°, un taux trop bas pour une macération efficace.
- Le rhum, alcool de sucre, un peu plus cher, avec des taux d'alcools qui montent plus haut jusqu'à 55°, ce qui est très avantageux pour fabriquer une teinture de plante fraîche (ou disons, comme nous le verrons plus bas, "quasi fraîche"). Le goût doux et sucré du rhum n'est bien sûr pas neutre, mais pourra bien se marier avec certaines médicinales douces et nutritives comme la bardane ou les ginsengs.
- Le marc, alcool de raisin, souvent retrouvé dans les caves, ou gentiment donné par un ami producteur, qui souvent tourne autour des 50°. Le goût est un peu plus brut.
Choisissez en fonction du taux d'alcool dont vous avez besoin, et en deuxième selon vos goûts. D'un point de vue efficacité d'extraction, c'est le taux d'alcool qui compte.
La concentration
Pour la plante sèche, il faudra consulter les ouvrages spécialisés qui vous diront quel pourcentage d'alcool utiliser pour les différentes plantes. En général, si la plante n'est pas trop riche en résines, un alcool à 45° suffira. Si la plante est riche en résines (ex : le souci), il faudra monter à 55°, un taux d'alcool qui se trouve dans le commerce sous la forme de rhum.
L'ouvrage essentiel : la Materia Medica de Michael Moore (fondateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. J'ai traduis cet ouvrage en Français avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine. Cliquez-ici pour avoir accès à la materia medica.
Pour faire une teinture de plante fraîche, il faut en théorie un alcool pur (à 96°), car le processus d'extraction se fait par déshydratation, l'alcool exerçant une force osmotique sur la cellule de la plante gorgée d'eau. La cellule est alors forcée de se rompre et de laisser échapper ses précieux constituants. En pratique, nous allons voir dans le chapitre suivant que cela n'est pas nécessaire et que nous pouvons contourner ce point avec une astuce.
Une fois la teinture terminée, le taux d'alcool sera redescendu à 50 à 60°. Pour information, si vous prenez une dose traditionnelle de 1 c-à-café 2 fois par jour (10 ml), cela représente la même quantité d'alcool qu'un tiers de verre de vin.
Si la personne a un gros problème de foie, ou refuse l'alcool pour des régions religieuses par exemple, alors il faudra considérer une forme commerciale où l'extraction s'est faite d'abord par l'alcool, mais l'alcool et l'eau ont été ensuite évaporés et la poudre résultante transférée dans de la glycérine végétale.
Les autres solvants
Vous trouverez de nombreuses recettes maison de macération dans le vin blanc, le vinaigre, ou la glycérine végétale. Ceci donne des résultats intéressants d'un point de vue gustatif et même parfois culinaire (ex : un vinaigre de sureau est exquis). D'un point de vue médicinal par contre, les résultats sont médiocres. Car il n'y a pas de meilleur solvant qu'une combinaison eau + alcool.
Certes, il y a quelques exceptions, comme la macération des amères dans le vinaigre (le vinaigre d'absinthe est efficace pour le démarrage du processus de digestion et pour redonner du tonus aux muscles lisses digestifs). Dans la majorité des cas par contre, on ne peut guère se tromper avec l'eau + l'alcool. Dans le doute, c'est le solvant à choisir.
Préparation de la plante
Certaines plantes se teinturent très bien sèches. La racine ou la feuille de pissenlit par exemple, l'aubépine, l'agripaume, et bien d'autres... voir l'article https://www.altheaprovence.com/faire-secher-les-plantes-medicinales/ Une fois sèche et juste avant de les faire macérer :
- Coupez la plante le plus finement possible en utilisant un sécateur. Cette méthode est adaptée pour la plupart des parties aériennes de plante.
- Pour certaines plantes un peu plus dures, les branchettes d'aubépine par exemple, vous pouvez les broyer grossièrement au blender, puis plus finement par la suite au moulin à café si nécessaire.
- Pour les racines (les éléments les plus durs), découpez les d'abord en petits tronçons avec un sécateur solide de type sécateur enclume. Pour les broyer plus finement, commencez au blender puis finissez au moulin à café, ou passez directement au moulin à café à partir des tronçons.
Si l'on désire faire une teinture de plante fraîche (pour la mélisse par exemple qui est morte au séchage), et si vous n'avez pas accès à de l'alcool pur à au moins 80°, il faudra utiliser l'astuce suivante :
- On la fera d'abord sécher le plus possible mais pas complètement. La plante sera alors frippée, mais toujours humide. Elle ne s'effritera pas au toucher. J'utilise le terme "plante quasi fraîche" pour ce cas de figure.
- Lorsque la plante est la plus sèche possible sans être complètement séchée, on la transférera dans le solvant en la coupant finement auparavant.
Pourquoi faire une teinture avec certaines plantes quasi fraîches plutôt que sèches ? Car certaines plantes perdent quasiment toutes leurs qualités au séchage. Beaucoup sont stables, mais certaines ne le sont pas. Cette information figure dans les ouvrages de référence mentionnés plus haut. En voici deux : la mélisse, le millepertuis. Il y en a bien d'autres.
Pour ceux qui sont sensibles à l'alcool :
Vous avez peut-être accès à l'alcool pur, mais vous trouvez que la teinture de plante fraiche est trop forte pour vous. Vous vous posez la question suivante : puis-je faire évaporer une partie de cet alcool avant la prise en la chauffant ?
Quelques commentaires à ce sujet :
- Bien que les pharmacopées traditionnelles exigent de l’alcool à 90° pour la plante fraiche, on peut décider au cas par cas, en fonction de la quantité d'humidité dans la plante fraiche. Pour la racine d’échinacée pourpre par exemple, que je trouve relativement juteuse, un alcool fort à 80° ou 90° est souvent utile. Pour d’autres contenant moins d’humidité, prenons l’hysope par exemple, ou le thym, un alcool à 60° ou 70° fera l’affaire.
- Faire chauffer une teinture est risqué car effectivement, il peut y avoir évaporation des composants volatiles, et destructions de certains composants sensibles à la chaleur. Donc là encore, c'est du cas par cas. Si la plante est résineuse, comme myrrhe (Commiphora myrrha) ou la grindelia (Grindelia integrifolia), aucun problème. Si la plante a des composants aromatiques, comme la valériane ou la grande aunée (ou pire, les aromatiques de type monarde ou hysope) - problème.
En conclusion, pour faire une teinture : il est largement préférable d’utiliser un alcool moins fort à la base et de macérer dans cet alcool, plutôt que de risquer la destruction de votre teinture.
Sur la photo ci-dessous, nous préparons la verveine officinale (Verbena officinalis) https://www.altheaprovence.com/verveine-officinale/ pour réaliser une teinture de plante fraîche. Les feuilles sont d'abord retirées des tiges, puis coupées grossièrement aux ciseaux. Elles seront ensuite mises en macération.
La teinture par macération
1. Pour faire une teinture de plante sèche :
- Préparez la plante comme indiqué ci-dessus ;
- Pesez la plante. Pour notre exemple, nous supposons que nous avons 150 grammes de plante sèche ;
- Déterminez le taux d'alcool approprié à partir des ouvrages de références mentionnés ci-dessus ;
- Dans le doute, utilisez un alcool à 40° ou 45° ;
- Préparez 5 fois la quantité d'alcool correspondante au poids de la plante, en millilitres. On dit qu'on utilise un taux de 1:5 pour la macération de plante sèche. Dans notre exemple, nous préparons 150 g x 5 = 750 ml d'alcool ;
- Placez la plante au fond d'un bocal à fermeture hermétique ;
- Versez l'alcool par dessus ;
- Remuer bien, étiquetez avec le nom de la plante et la date, et placez dans un endroit obscur ;
- Remuez bien tous les jours ;
- Pressez et filtrez au bout de 15 jours, mettez en bouteille et étiquetez avec nom de la plante et date.
- Voir commentaire plus bas en ce qui concerne la durée optimale d'extraction
2. Faire une teinture de plante "quasi fraîche"
- Préparez la plante comme indiqué ci-dessus, en la faisant sécher le plus possible mais pas complètement. Veillez à ce qu’elle puisse se « ratatiner », se friper, se déshydrater le plus possible.
- Mais attention : la plante doit rester encore souple. Pour ce faire, le séchage ne doit pas se poursuivre jusqu’au point où la plante va s’effriter lorsqu’on écrase une feuille, ou devenir cassante pour une racine.
- Le nombre de jours de séchage va dépendre de la saison et du climat. Parfois, la plante sera prête au bout de 48 heures, d’autres fois, il faudra attendre plusieurs jours. Retournez la plante régulièrement et touchez-la deux fois par jour.
- Lorsque la plante est fripée au maximum sans pour autant devenir croustillante ou cassante, placez-la en macération en suivant la méthode de la macération de plante sèche ci-dessus.
Conseils pratiques
Durée optimale d'extraction
J'ai mentionné une durée moyenne de 2 semaines. Pour le puriste, cela n'est pas aussi simple que cela.
Pour les plantes aromatiques, l'extraction des huiles essentielles se fait dès les premiers jours. Ensuite, on atteint un pic où le goût et le parfum de la macération seront optimaux. Les jours qui suivent, les tanins de la plante vont commencer à prendre le dessus. Si l'on attend trop, le produit final sera certes aromatique, mais il sera aussi âpre, tannique, et brut en bouche. Si la propriété médicinale de la plante se trouve dans ses huiles uniquement, il vaudra mieux arrêter la macération au bout de quelques jours afin d'obtenir une teinture beaucoup plus subtile.
Seule l'expérience vous dira combien de jour attendre pour atteindre le résultat voulu. Pour une aromatique comme l'hysope par exemple (Hyssopus officinalis), la durée optimale de macération se situe entre 5 et 7 jours. Expérimentez, goûtez tous les jours, et familiarisez vous avec l'évolution de la macération.
Et puis sinon, si vous n'avez pas le temps, ou si vous avez oublié le bocal dans un placard pendant quelques mois, ne vous inquiétez pas, il y aura toujours du bon dans votre teinture.
L'alcool doit recouvrir complètement la plante
Si des parties de plante sont à l'air, elle vont s'oxyder et noircir, donnant à votre teinture une couleur et un goût qui n'est pas désirable. Ceci m'est déjà arrivé, et je ne dirais pas que la teinture est gâchée. Par contre, elle n'est pas optimale.
Le problème est le suivant : il est souvent compliqué, voire impossible de recouvrir la plante en suivant les taux plante/alcool recommandés (1:5 pour la teinture de plante sèche, 1:2 pour la teinture de plante fraîche). Comment faire ?
Voici deux astuces qui fonctionnent bien : utilisez soit un galet de rivière bien propre, soit un bocal plus petit à l'intérieur de votre bocal pour la macération afin de lester la plante et faire pression dessus. Ceci poussera la plante vers le bas et permettra à l'alcool de bien recouvrir le marc. Voici deux photos pour illustrer cette astuce.
Augmenter la surface de contact
Il est parfois difficile de couper la plante assez finement. Certaines racines sèches par exemple sont difficilement pulvérisables. Faites de votre mieux, puis laissez la plante macérer dans l'alcool pendant quelques jours. Une fois la plante bien imbibée, passez le mélange plante + alcool au blender. Ceci va broyer le mélange plus finement, donc augmenter la surface de contact entre alcool et plante et favoriser une meilleure extraction des composants de la plante.
Voici un exemple ci-dessous pour la racine de patience (Rumex crispus), broyée quelques jours après avoir été imbibée dans l'alcool.
Pressage
Une fois la macération terminée, je recommande de presser le marc, car il contient une quantité non-négligeable de liquide. Il serait dommage de perdre ce précieux liquide. J'ai personnellement une presse hydraulique pour accomplir cela. Mais une presse coûte plusieurs centaines d'euros, et n'est pas à la portée de tous le monde.
Une manière plus simple est d'utiliser une petite presse manuelle (voir image ci-dessous) que vous trouverez dans des magasins de cuisine, sur internet, ou à Ikea pour un prix dérisoire. Cette petite presse ne sera certes pas aussi efficace qu'une presse hydraulique qui presse à 10 tonnes. Mais pour faire un travail à petite échelle, je la trouve très pratique. Notez tout de même que vous ferez un travail convenable avec feuilles et fleurs, mais un travail très limité avec les racines. On fera avec.
Filtration
Votre macération contient toujours une certaine quantité de terre et autres impuretés provenant de la plante. Il faut donc la passer au filtre à café non-blanchi. Insérez tout simplement un entonnoir sur une bouteille assez grande pour contenir tout le liquide, placez un filtre à café, et passez la macération après l'avoir pressé. Voir photo ci-dessous.
Quel type de bocal utiliser ?
Munissez-vous d'une bonne collection de bocaux de toutes tailles. Je travaille en général avec des bocaux de 1 L, 1,5 L, 2 L et 3 L pour les plus grosses quantités. En général, 1 litre est suffisant pour une consommation familiale. Choisissez le bocal le plus petit possible pour la quantité de teinture à faire, car nous voulons minimiser la quantité d'air présente dans le bocal. Si par exemple vous avez 250 g de plante sèche, qui nécessitera 250 x 5 = 1,25 litre d'alcool, choisissez un bocal de 1,5 L et non 2 L.
Monsieur, j'ai trouvé une chenille dans mon bocal
Aussi méticuleux que vous puissiez l'être, vous allez teinturer une certaine quantité de petits insectes. Je ne vois vraiment pas comment on peut éviter cela. Même si vous utilisez de grandes clayettes de séchage et que vous donnez aux petites bêtes le temps de s'échapper, certaines distraites finiront toujours par rester cachées sous une feuille. Alors ne vous inquiétez pas, suivez le processus sans vous laisser impressionner par ce petit désagrément.
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Sonia dit
Bonsoir, grand merci pour vos partages avec passion et bienveillance,
je suis infiniment heureuse d'avoir pour livre de chevet le '' grand manuel ''.
I' est incroyable, tout comme les vidéos et vos explications.
Ma question est, peut-on mélanger un macérât huileux avec une alcoolature (alcool 90°)
pour bénéficier des bienfaits de chacun, comment et combien de temps peut-on conserver ce mélange.
Encore merci et au plaisir de vous rencontrer.
sabine dit
bonjour sonia
je ne saurais vous dire, oui on peut mais ce n'est pas une pratique courante, dans une crème vous pouvez rajouter de la teinture dans la partie aqueuse comme ça vous avez le bénéfice des deux
marie dit
Bonjour Christophe et Sabine
Merci pour tous ces conseils et pour prendre le temps de répondre eux nombreuses questions.
Quelle richesse ce blog!!!
Plus je le lis, plus je me le dis 😉
Je voulais vous poser une question relative à l'extraction de plantes riches en minéraux (ortie, avoine,..)
Est-ce que la teinture (extraction alcoolique) permet d'extraire les minéraux?
Car on les voit souvent dans les herboristeries du coup... je me posais la question
D'avance un tout grand merci
Marie
sabine dit
bonjour Marie
c'est l'eau le meilleur solvant pour les minéraux , à ma connaissance l'alcool n'extrait pas les minéraux, par contre de par son pouvoir de déshydratation il extrait l'eau de la plante, donc je pense cela doit dépendre du degré d'alcool utilisé
boucherot lise dit
Bonjour à tous,
je suis nouvelle sur ce blogue bien que j'ai regardé déjà plusieurs vidéos de Christophe sur YouTube.
Il y a 25 ans j'ai fait une formation Herboriste à Inderpan et bien que toujours amoureuse des plantes j'ai pendant plusieurs années fait autre chose. Aujourd'hui l'envie de cueillir et de transformer me passionne à nouveau.
J'ai lancé une teinture mère d'orties depuis le 26 Mai pas encore filtrée. J'ai recouvert la plante fraîche d'alcool à 96° sans faire de calcul. Est-ce que quelqu'un peut me dire si elle a les mêmes verrues que la plante en tisane et comment l'utiliser s'il vous plaît ?
Merci beaucoup.
Lise.
sabine dit
bonjour Lise
pour l'effet reminéralisant c'est l'infusion longue qui est préconisée, la teinture d'ortie sera plutôt utilisée pour son aspect anti histaminique
Lydie dit
J'ai 16g de feuilles de cassis séchées que j'ai hachées menu
et j'ai mis 80ml (16x5)de London Dry Fin 42% ( c'est le plus haut % trouvé dans mon budget!). Mais mes feuilles ne sont pas recouvertes. J'ai donc rajouté 30ml de Gin. Mais là encore mes feuilles sont à peine recouvertes.
Ma question : puis je rajouter du Gin jusqu'à plein recouvrement quand la dilution au 1/5 n'est pas suffisante ? Merci infiniment pour votre réponse et pour ce site si intéressant que je consulte souvent.
sabine dit
bonjour Lydie
avez vous mis un lest dans votre bocal? il faut tasser et mettre un lest et trouver le récipient adapté au volume (si peu de volume de plante avec un grand récipient c'est compliqué )
Lydie dit
Oui j'ai mis un caillou
dans le bocal. J'ai finalement rajouté encore du Gin et ça fait très pâteux !
Comme si les feuilles de cassis pompaient l'alcool ! A la filtration j'ai l'impression qu'il ne me restera pratiquement pas de liquide de teinture mère !
sabine dit
bonjour Lydie
et la taille de votre bocal? si le bocal/récipient est trop large ou trop gros, vous aurez du mal à avoir une immersion de votre plante
Lydie dit
J'ai utilisé le plus petit contenant que j'avais : un petit bocal de confiture !
Isa dit
Bocaux: bonjour et merci infiniment pour le partage de vos riches connaissances et de votre sagesse. Je souhaite savoir si vous avez une astuce pour enlever les étiquettes des divers bocaux que j'accumule depuis des années en vue d'y faire des macérations, car il reste toujours un résidu de colle. Merci beaucoup
sabine dit
bonjour Isa
lorsqu'il reste un petit dépôt de colle sur le bocal, j'utilise la paille de fer avec du savon de Marseille , c'est très efficace et rapide
Laurence dit
Encore plus efficace pour les colles les plus récalcitrantes : de l’huile d’olive !!! Cela part tout seul avec la paille de fer .
Isa dit
Merci infiniment
Alexia dit
Bonjour,
ici en Belgique on trouve de l'alcool à 96°. mais à part ça les alcool pas trop chers sont plutôt 36-37-38° et non 40-45-50° (à part le rhum à 40° mais plus cher)...
j'ai pu récupérer quelques bouteilles à 36-37° que je voudrais utiliser (pour les plantes sèches). je me disais que je pouvait rajouter de l'alcool à 96° pour arriver à taux optimal (45°? 50°?).
1/ quel serait ce taux optimal?
et 2/ comment devrais-je m'y prendre (quelles proportions)...? d'avance un grand merci!
sabine dit
bonjour Alexia
si vous avez de l'alcool à 96° vous pouvez les diluer en vous servant de la table de dilution gay lussac http://www.spc.ac-aix-marseille.fr/labospc/sites/www.spc/labospc/IMG/pdf/dilution-alcool-gay-lussac.pdf
Alexia dit
bonjour sabine,
merci pour ce premier élément de réponse. je le garde bien précieusement. si je comprends bien, avec ce tableau je peux diminuer le volume d'alcool.
mais si je souhaite augmenter le volume d'alcool de mon alcool à 36° jusqu'à 45° par exemple, combien d'alcool à 96° dois-je rajouter...? c'était plutôt ça ma question (car j'ai pu récupérer gratuitement de l'acool à 36°, mais celui à 96° je l'achète assez cher). et quelle serait le taux d'alcool idéal pour un plante sèche: plutôt 40°? 45°? 50°?
merci encore!
sabine dit
bonjour Alexia
non désolée je ne sais pas comment procéder pour faire monter un taux d'alcool avec un alcool plus fort
Eric dit
Bonjour,
J'ai parcouru plusieurs pages de cet article, et j'ai une question sur les solvants: pourquoi est ce qu'on prend un mélange eau + alcool pour une teinture mère, et un mélange eau + alcool + glycérine pour un macérat de bourgeons?
Par exemple pour l'aubépine, je fais les 2 préparations en respectant à peu près les recettes. Mais pourquoi faire varier les solvants?
Bonne journée.
sabine dit
bonjour Eric
la gemmothérapie fait appel à une technique mise au point par le dr Pol Henry, qui trouvait (par expérimentations scientifiques) une complémentarité indéniable pour les 3 solvants eau alcool glycérine (lorsque l'on dit eau alcool on parle de titrage en général 70° (30% d'eau et 70% d'alcool pur)
pour nos teintures maison l'alcool (eau et alcool )suffisent , même si la glycérine (qui n 'est pas un solvant optimal) peut être utilisée à certaines occasions ( stabilisation des tanins, des tanins et alcaloïdes, pour faire par exemple un macérat glycériné de plante fraiche (grâce à son pouvoir hydrophile )
Eric dit
Merci Sabine pour cette réponse. Effectivement, le bon solvant dépend des composants à extraire. Du coup, je pense que les mélanges 'habituels' (que ce soit pour les teintures ou les macérats), ce sont des choix qui marchent correctement dans la plupart des cas. C'est déjà pas mal et en tant que débutant, "sam'suffit".
Bonne soirée.
sabine dit
🙂
Fabienne dit
bonjour Sabine,
j'ai des d'escholtzias plein mon terrain. j'aimerais faire une teinture de plante fraiche. où trouver de l'alcool à 90 ou 95° non camphré ? dois-je soudoyer le pharmacien 😉 ?
sinon, j'ai ramassé de l'usnée barbus il y a 2 mois. il est donc sec. est ce que ça vaut le coup de faire une teinture ? les principes sont toujours actifs ?
merci !
sabine dit
bonjour Fabienne
si vous le pouvez oui demandez à votre pharmacien 🙂
oui vous pouvez utiliser l'usnée sèche je ne pense pas qu'en deux mois la plante se soit altérée (si elle a été stockée correctement ) https://www.altheaprovence.com/faire-une-teinture-mere-maceration/comment-page-20/#comment-59408
Liliane MÉNAGER dit
Perso j'en ai trouvé chez NADAL ALCCOL
ZAE 12 rue des Vignes
66790 Argelès sur Mer
Tél 0468820302
Fabienne dit
merci !
Colette dit
Un grand merci Sabine, c'était ma dernière question et vous m'apportez la réponse !!
Emmanuel RICHARD dit
Bonsoir ,
Très instructif comme toujours ,et quel réel plaisir d'apprendre de votre expérience et vos conseils.
Question : J'ai été un peu vite en besogne et je viens de réaliser une T.M simplifiée d'aubépine(fraîche et non séchée...)que j'ai préalablement disséquée et recouverte d'alcool à 50% - Ai-je ratée ma teinture ?
Merci de votre réponse
Cordialement.
sabine dit
bonjour Emmanuel
elle risque d'être beaucoup diluée, mais pas ratée, peut être un peu moins optionnelle, et surtout plus fragile à conserver dans le temps
Colette dit
Bonjour,
Je viens de cueillir un beau pied d'artemisia annua( sans la racine) dans mon jardin et j'ai de l'alcool à 95 °.
Quelle proportion et durée recommanderiez vous pour une teinture mère s'il vous plait ? Merci beaucoup pour votre beau travail qui m'instruit un peu tous les jours...
sabine dit
bonjour Colette
une Artemisia annua qui est déjà bien développée? êtes vous sûre que ce soit de l'artemisia annua ?
autrement pour la teinture c'est avec plante fraiche 1:2 alcool pur (95°) et si sec (plutôt récemment séché) c'est 1:5 alcool 60°
Colette dit
Merci de votre réponse Sabine !! On peut donc utiliser de l'alcool à 95 ° plutôt que 40 °..
Oui ce pied bien développé est sur le terrain abandonné de mes voisins à côté de mon jardin, il est bien odorant et je l'ai comparé aux photos de l'artemisia annuaire... je suis dans l'Hérault entre Sète et Gigean, j'en ai bcp d'autres très petits dans le jardin, mais celui ci avait une tige d'un cm de diamètre...j'ai lu que l'armoise n'avait pas d'odeur, j'ai cherché suite à votre réponse, je me demande avec quoi l'artemisia pourrait être confondue....
sabine dit
bonsoir Colette
elles commencent à se répandre effectivement et se resèment très très bien, chez moi elles sont sorties aussi , mais encore à l'état de jeunes pousses, j'ai un pied de l'année dernière à qui j'avais laissé des petites feuilles, qui a résisté à l'hiver et qui repart (et pourtant en théorie c'est une annuelle) mais pas au point d'être récolté il faut attendre d'avoir une feuillage conséquent.
Peut-être que votre ancien voisin en avait semé , difficile à dire sans voir
on peut la confondre avec l'ambroisie , mais cette dernière ne sent pas
Colette dit
Tout à fait d'accord avec vous Sabine pour toutes ces jeunes pousses qui apparaissent un peu partout actuellement , pourtant le pied en question du voisin n'a pas été semé, l'an passé il y mettait encore ses poules, et ses oies et bien avant ses cochons. Un terrain en totale friche qui aurait bénéficié d'engrais naturels ?? Pour l'odeur c'était la même que celle des jeunes pousses, nous en avons même un peu goûté... et je dois dire que la découverte de ce pied majestueux haut de 40 cm chez le voisin a été miraculeuse pour nous...nous commencions juste à nous intéresser à l'artemisia annua et elle est apparue ..;-)!
sabine dit
pour en revenir aux teintures , plantes fraiches alcool à 95° , et plante sèche 50 mais si on peut faire fraiche c'est mieux
Claire v. dit
Bonjour, je viens de tester et d'approuver pour maintenir les plantes sous la surface de l'alcool une nouvelle technique!
J'ai récupéré les supports verts en plastique que l'on trouve dans les bocaux de cornichons, je le pose sur les plantes et coupe la tige en fonction. Et nickel! Une teinture d'ail des ours filtrée ce matin, et une en cours de bourgeons de pin. Je galerai avec mes petits galets. Du coup, j'ai fait un appel massif à la conservation des supports à cornichon pour mes futures teintures.
Encore merci à vous 2 pour tout ce que vous m'apporter, je ne m'en lasse pas!
sabine dit
bonjour Claire
c'est une bonne idée, même si Christophe n'est pas fan du plastique , à cause des particules microscopiques qui pourraient se décrocher au bout d'un certain temps , mais on fait comme on peut et l'ingéniosité des personnes m'enthousiasme toujours autant
de mon côté je choisis un bocal rempli d'eau qui ferme hermétiquement (plus petit que celui qui contient les plantes) et qui servira de lest (j'ai un aimant un peu fort que j'utilise pour le récupérer et ça fonctionne très bien
Claire v. dit
Oui, moi aussi je ne suis pas très "amatrice" de plastique et j'avais bien pensé à ce problème. Me disant que 15 jours c'était moins long que le temps passé dans leur bocal à cornich! Pas simple de trouver la solution "parfaite"..
Mais le bocal rempli d'eau j'essayerai!
Merci
sabine dit
bonjour Claire
il n'y a pas de solution parfaite , il y a les solutions que nous adoptons parce qu'elles fonctionnent , et on fait avec ce que l'on a sous la main 🙂
Aurélie dit
Bonjour,
J'ai récolté de l'usiné barbus cette fin de semaine et souhaite en faire une teinture.
Dois je suivre le protocole de la préparation des plantes sèches ou celle des champignons? L'usinée étant un lichen ( mi algue- mi champignon) je ne sais trop comment procéder. De plus, est il pertinent d'utiliser de l'alcool a 95% ou 45% suffirait?
Merci.
sabine dit
Bonjour Aurélie
voici la réponse de Christophe qui nous traduit la recette de Buhner avec la bonne explication (et je prends note aussi pour moi 🙂 )
La plante est riche en polysaccharides donc il faut une fraction aqueuse. Un solvant 25/75 est nécessaire, donc à la fin un titrage à 25°, juste assez pour la conservation. La teinture se fait au 1:5 avec un procédé particulier.
Ensuite, la chaleur donne un meilleur résultat. D'où la méthode de Buhner qui consiste à tout faire macérer au bain marie dans un cuiseur à basse température. Il faut aérer et ouvrir le bocal régulièrement pour faire échapper la pression. Il faut aussi s'assurer qu'il y a assez d'eau dans le cuiseur pour le bain marie vu que le processus va durer 2 jours.
Du coup, ça donne qque chose comme cela, en supposant 100 g d'usnée :
- Réduire en poudre au moulin (idéalement) sinon couper le plus finement possible
- Placer dans un cuiseur à basse température, rajouter 250 g d'eau
- Mettre le couvercle et faire chauffer pendant 48 heures à chaleur douce (pas de détails sur la température)
- Laisser refroidir et placer le mélange dans un bocal avec couvercle
- Rajouter 125 g d'eau et 125 g d'éthanol pur (ou 250 g d'alcool à 50°)
- Laisser macérer 2 semaines, puis filtrer, etc.
Notons qu'au final, nous avons donc utilisé 125 g d'éthanol pour un total de 500 g de liquide (le reste étant de l'eau). Ce qui nous fait donc un titrage à 25°. Et on a bien un ratio de 1:5 en poids.
Aurélie dit
Ho! Merci infiniment pour cette réponse super rapide. En effet tout un procédé qui n'a rien a voir avec celui des plantes fraiches /sèches/champignons. Je vais l'essayer.
Deshayes Nadine dit
Bonjour, je voudrais faire une teinture mère d'Achillé mille feuilles, j'ai des sommité de cette plante ramassées et séchées de l'an passé, puis je les utiliser ? J'ai acheté de l'alcool à fruits à 40° est ce suffisant. Merci pour vos conseils. Nadine
sabine dit
bonjour Nadine
c'est peut-être un peu juste https://www.altheaprovence.com/materia-medica-michael-moore/, mais si vous n'avez que cet alcool alors ça fera quand même l'affaire , on fait avec les moyens du bord et c'est souvent très satisfaisant
Dupont Isabelle dit
Bonjour,
Un grand merci pour cet article très complet. Est-il possible de faire une teinture avec des fleurs de lavandes séches ? Et qu'elle serait ses propriètés ?
Merci d'avance pour votre réponse!
Bien amicalement,
Isabelle
sabine dit
bonjour Isabelle
vous trouverez les informations que vous souhaitez dans cet article https://www.altheaprovence.com/lavande-lavandula-angustifolia-calmante-et-tonifiante/
ALARY CAMILLE dit
Je souhaite faire une teinture mère de cyprès, j'ai déjà ramassé les "noix", il y a une semaine. J'ai cependant quelques interrogations.. dois-je les faire sécher avant de lancer la macération ? Dois-je essayer de les broyer pour augmenter la surface d'échange malgré que les noix soient bien dures?
sabine dit
bonjour Camille
oui mieux vaut faire sécher , déjà car lorsque fraiches et vertes c'est hyper compliqué de les "casser" quand elles sont sèches c'est plus facile de les broyer
Agnes dit
Bonjour Christophe, un immense merci pour ces précieuses informations, ainsi que pour le Materia medica. Pouvez-vous expliquer ce que signifie "1:2" par exemple dans la formule "Teinture de plante fraîche [1:2, alcool à 95°]" ? 1 mesure de plantes pour 2 mesures d'alcool ? Je vous remercie.
sabine dit
bonjour Agnès
oui tout à fait
1:2 par exemple pour 100g de plante fraiche 200ml d'alcool à 95°
Agnès dit
Merci pour votre réponse rapide et très claire !
sylvie baron dit
Bonjour, est-il possible de faire des teintures mères avec toutes les plantes médicinales?
Merci
sabine dit
bonjour Sylvie
avec beaucoup, toutes non, par exemple avec certaines fleurs comme la mauve, le coquelicot les roses, ou les plantes très riches en mucilages comme la racine de guimauve par exemple , la teinture n'est pas vraiment adaptée
sylvie baron dit
merci beaucoup pour cette réponse
Jo dit
Bonjour. J’ai dans l’idée de faire une teinture mère de marjolaine pour traiter l’anxiété et les insomnies mais je ne trouve rien à ce sujet. Pouvez-vous me donner votre avis, vos conseils à ce sujet. Merci !
sabine dit
bonjour Jo
oui on peut faire teinture de marjolaine , pour la teinture 40 à 60 gttes 2 à 3 fois par jour, mais Christophe nous dit que ce n'est pas une plante qu'il utilise seule pour ce genre de problématique car dans son expérience il n'a rien trouvé de probant par contre elle est intéressante si par exemple l'origine des troubles est d'ordre digestif
de toute façon il est important de comprendre l'origine de la problématique puis ensuite de bâtir un protocole ciblé avec une vue globale de la situation
Laura Champigny dit
Bonjour, j'ai récolté du Chaga que j'ai mis en poudre fine avec un moulin à café, serait-ce correct de faire une teinture-mère 1:5 durant 15 jours de macération ou bien c'est une autre façon qui est la mieux? merci!
sabine dit
Bonjour Laura
je vous invite à suivre le protocole de la préparation des champignons en teinture https://www.altheaprovence.com/champignons-medicinaux-double-extraction/
Laura Champigny dit
super! merci!!!