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Ces derniers temps, vous avez entendu la chose suivante : le curcuma ne marche pas. On parle de la version ancestrale, la poudre orange.

Il faudrait acheter des formes spéciales qui sont concentrées en curcuminoïdes, ou liposomales, ou sous forme de nanoparticules, ou je ne sais quelle forme de laboratoire.

Je ne suis pas d’accord avec cette position, et je vais vous donner mon avis détaillé et argumenté sur le sujet.

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A la une des journaux spécialisés

Le curcuma ne fonctionne pas. C’est quelque chose qui fait régulièrement la une de certains journaux spécialisés. Du moins, pas dans sa forme naturelle de racine entière, soit fraîche, soit en poudre.

La version en poudre, c’est la version avec laquelle j’ai le plus d’expérience donc c’est de celle-ci dont je vais vous parler.

Alors imaginez le truc. Vous êtes un praticien de santé qui utilise les plantes, ça fait des années que vous conseillez du curcuma pour différentes problématiques. Ca fonctionne très bien merci.

Eet là, quelqu’un arrive et vous dit « attend, non, arrête, en fait, tu croyais que ça fonctionnait, mais là, ça fonctionne plus, car tu vois, il y a une nouvelle méta analyse qui a englobé 2367 études sur le curcuma et qui a bla-bla-bla ».

Et là, on vous a perdu, vous avez décroché, car vous vous dites qu’il y a un truc qui ne colle pas pas par rapport à votre expérience pratique et de terrain.

Au fil des années, sur mon site, j’ai exprimé ma position au sujet du curcuma dans cet article et cet article. Ça fonctionne, je n’ai absolument aucun doute là-dessus.

Alors oui, il faut en prendre une certaine quantité, je vous ai donné des quantités dans mes autres articles. Je ne sors pas ceci du chapeau, c’est une position que j’ai développée au fil des années. Si on le prend sous forme de gélules, cela fait beaucoup de gélules, on est d’accord.

Si on prend la version poudre, c’est plus pratique mais on se lasse très vite du goût. Tout ça, j’en ai parlé, je vous ai donné des astuces pour contourner ces limitations, je ne vais pas revenir là-dessus.

Je voudrais vraiment me concentrer sur le fait que ça fonctionne. Et je ne vais pas essayer de vous convaincre à tout prix, mon but c’est juste d’avoir une conversation avec vous, de vous apporter mes arguments, et ensuite vous pourrez faire votre choix en toute liberté.

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Ma position très terre à terre

Mes arguments, ce sont ceux d’un gars très terre à terre.

Vous savez, je suis migraineux de longue date. Ces 20 dernières années, j’ai fait un gros travail avec mes migraines, j’utilise les plantes bien sûr, je médite, je vais voir un ostéopathe régulièrement, etc.

Je suis passé de 4 migraines par semaine lorsque j’étais dans ma vingtaine, à une migraine, peut-être tous les 2 ou 3 mois. Une des plantes qui fonctionnent le mieux chez moi, c’est la grande camomille qu’on appelle aussi la partenelle, pour différentes raisons, parce que chez moi le foie est impliqué dans mes migraines.

Bref, quand mes migraines reviennent, je fais une cure de grande camomille. Pas parce qu’à ce moment-là, il y en avait dans le placard, ni parce que mon cousin Robert m’a dit que les études montrent que ça calme les migraines.

J’en prends parce que ça fonctionne chez moi, d’une manière consistante et prévisible. Effet placebo ? Peut-être, toujours un peu, mais il y a aussi l’effet placebo avec toutes les autres plantes que j’ai essayé et qui n’ont pas donné grand-chose dans mon cas précis.

Donc j’en arrive à mon premier point, qui est aussi un coup de gueule, disons-le.

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Qui va parler de l’expérience des praticiens aujourd’hui ?

Je suis toujours à l’affût d’études scientifiques. Ce que j’écris sur ce site, c’est en général une combinaison de science et de tradition.

Je ne sacrifierai jamais l’un au bénéfice de l’autre. Mais je peux aussi vous dire qu’au plus je pratique, au plus je remarque que la tradition contient une sagesse qui pèse souvent plus lourd que la science.

C’est normal, avec la science on essaie de rester à la pointe de choses très précises, mais parfois je trouve qu’on perd un peu la vue d’ensemble. On ne prend pas assez de recul. Donc il nous faut cette vue globale, et je trouve que la tradition nous l’apporte.

Elle s’est établie au travers des siècles, et pour nos ancêtres, trouver quelque chose qui fonctionnait, c’était souvent une histoire de vie ou de mort. Lorsqu’on avait des plantes qui ne fonctionnaient pas, je peux vous dire que ça partait vite au tiroir.

S’il y a des pratiques qui sont restées, c’est en général qu’elles ont fait leur preuve. On utilisait le curcuma comme plante médicinale en Inde bien avant l’an zéro. Donc la poudre orange, ce n’est pas d’hier.

Lorsque vous parlez à des praticiens de médecine ayurvédique qui ont une énorme expérience de terrain (certains travaillant dans des milieux hospitaliers dans certains pays, donc gèrent des situations assez complexes), allez leur dire que le curcuma en poudre ne fonctionne pas. Ils vont bien se marrer je peux vous dire !

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Combiner science et pratique de terrain

La science, les recherches, c’est excellent. Il faut faire attention à qui finance l’étude, qui tire les ficelles en arrière-plan, bien sûr. Mais la science est nécessaire et personnellement, elle m’a toujours apporté des pépites pour ma pratique.

Mais lorsqu’elle vient contredire ce que j’observe directement dans ma pratique, vous savez quoi ? Je retourne à ma pratique, pour moi c’est du concret, c’est du tangible.

Donc dans ces débats sur ce qui fonctionne ou pas, qui va nous représenter, nous les praticiens ? Ça, c’est une bonne question.

Allez parler à un médecin homéopathe qui a travaillé 30 ans avec ses patients. Allez lui dire que l’homéopathie ça ne marche pas, que c’est dans sa tête ou dans la tête de ses patients. Vous allez voir ce qu’il va vous répondre.

Et si vous ne vous êtes jamais pris un tube de granules homéopathiques dans l’œil, il est fort possible que vous goûtiez à cette nouvelle expérience :-).

Donc toujours combiner la science et la tradition, toujours combiner la science avec le retour des praticiens qui sont sur le terrain et qui ont l’expérience. Si on ne combine pas ces deux sources, on va aller se perdre dans des débats d’école.

Et aujourd’hui, la voix des praticiens, on l’étouffe parce que parfois, je pense qu'elle gêne un peu. Donc oui, le curcuma, version poudre orange, fonctionne pour calmer les situations d’inflammation chronique. Je n’ai pas besoin d’étude pour venir confirmer ce que j’observe.

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Curcuma et curcuminoïdes, 2 choses différentes

C’est une erreur que l’on fait depuis que la science essaie de tout décortiquer.

La plante médicinale dans son ensemble, dans toute sa complexité, on n’aime pas trop. En effet, on n’arrive pas à doser précisément et à répéter exactement le même effet selon si on utilise une plante récoltée à un autre endroit, ou à un autre moment de l’année, car le profil chimique va légèrement varier.

Donc on va obséder sur le constituant actif. Tant qu’on n’en a pas trouvé un, on n’est pas content. Et au fil des années, on va finir par vous dire que la plante et le composant actif, c’est la même chose.

Je vais vous citer un auteur classique, Jean Valnet. Valnet, ce n’est pas un gars qui a travaillé sur une paillasse de laboratoire toute sa vie, c’est un gars qui a travaillé avec les malades. Et il nous dit « La plante totale possède une action depuis longtemps reconnue, à la fois plus globale et plus douce ».

La plante totale, c’est le point important, on utilise parfois l’expression « totum » de la plante, même chose.

Donc, est-ce qu’il y a d’autres choses dans le curcuma que les curcuminoïdes ? Bien sûr !

Les curcuminoïdes appartiennent à la famille des dérivés phénoliques. Ils fonctionnent, pas de doute là-dessus. Ils sont actifs. C’est pour cela que je vous conseille d’essayer d’optimiser leur absorption.

Mais il y en a d’autres. Je vais vous en citer un par exemple, la turmérone, qui est un sesquiterpénoïde. C’est une substance qui a des propriétés actives, antiinflammatoires, neuroprotectrices, antidepressives.

Et il y en a d’autres, il y a de très nombreux constituants dans le curcuma, et on ne les connaît pas tous.

Le problème est que l’argument « le curcuma ne fonctionne pas » se repose uniquement sur la supposition que le curcuma, ce sont les curcuminoïdes. Ce qui n’est pas le cas.

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Si ça fonctionne, c’est l’effet placebo

Voilà ce qu'on m'a dit il n'y a pas très longtemps.

Alors soyons clairs, l’effet placebo, il se cache toujours derrière tout ce qu’on fait dans le monde de la santé. La science a clairement montré que l’effet placebo est responsable d’un grand pourcentage des résultats lorsqu’on fait des études sur un médicament, sur une substance naturelle, ou même sur une procédure chirurgicale.

D’ailleurs je trouve ça tellement fascinant que je vais vous en parler dans un prochain article.

Est-ce que j’arrive à voir si le curcuma fonctionne car il y a un effet placebo qui est jeu, ou pas. Non, c’est très dur. Mais c’est pareil pour tout, c’est pareil pour les formes de curcuma de laboratoire étiquetées comme optimales.

Donc c’est trop facile de brandir cet argument quand ça nous arrange pour décrédibiliser quelque chose.

Personnellement, je vais revenir à un point beaucoup plus terre à terre. Lorsqu’on est praticien, je peux vous dire qu’on fait le tri très rapidement. Il y a des choses qui fonctionnent d’une manière consistante. Pas toujours, pas à 100%. Des choses qui fonctionnent tout le temps, ça n’existe pas.

Mais on a des outils qui sont fiables. Et l’un de ces outils dans ma pratique, c’est le curcuma, forme entière.

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Attention avec le poivre, tu crées une porosité intestinale

C'est aussi ce qu'on m'a dit plusieurs fois.

Oui, bien sûr, c’est comme ça que le poivre fonctionne ! C’est comme ça qu’on améliore l’absorption du curcuma. Le poivre crée une irritation intestinale passagère, qui va avoir cet effet. C’est bien connu.

Ce qui est bien connu aussi chez nous praticiens, c’est la problématique de l’hyperperméabilité intestinale. On sait aujourd’hui qu’elle fait parfois partie d’une problématique chronique inflammatoire, ou d’une problématique autoimmune.

Pas toujours, mais parfois. Et il faut toujours y penser parce que c’est une piste de réflexion et d’action. Mais je vous dirais que très souvent, le curcuma combiné au gingembre et au poivre soulage une personne qui souffre de polyarthrite rhumatoïde par exemple.

Si ce mélange aggravait la situation intestinale, je peux vous dire qu’au contraire, l’inflammation repartirait de plus belle.

Et personnellement, lorsque je suspecte une hyperperméabilité intestinale, je vais conseiller à la personne de prendre le curcuma sans poivre, et dans ce contexte, le curcuma va tout simplement agir par contact sur la muqueuse intestinale enflammée et l’aider à se réparer.

Donc c’est un effet positif, qui va réduire l’inflammation intestinale, et qui va par la suite réduire l’inflammation générale. Je me fie aussi très souvent au ressenti de la personne qui va me dire, par exemple, que tout ce qui est un peu trop épicé ça passe mal. Ou que si c’est trop poivré, elle a vite une diarrhée, signe d’un intestin hyperréactif ou déjà enflammé.

Donc là encore, curcuma seul fera très bien l’affaire. Pas besoin d’obséder sur l’absorption car l’effet se fera par contact sur la muqueuse digestive.

Mais pour conclure sur ce point, si le mélange curcuma-poivre créait réellement un problème d’hyperperméabilité intestinale chronique, on l’aurait remarqué justement parce que nous praticiens travaillons beaucoup avec ces problématiques inflammatoires chroniques.

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Meilleure utilisation du végétal

Autre argument, on m’a dit avec ces nouvelles formes, pas besoin d’en prendre beaucoup, c’est une bien meilleure utilisation du curcuma.

Alors pour information, de très nombreuses formes de laboratoires sont titrées à 95% de curcuminoïdes. Je vais faire un petit calcul avec vous.

Dans la poudre orange, il y a en moyenne 3% de curcuminoïdes. Certains produits concentrés vous proposent entre 300 et 500 mg de curcuminoïdes par prise. Ceci représente entre 9 et 15 g de curcuma en poudre si mes calculs sont bons.

Donc il a fallu entre 9 et 15 g de curcuma poudre pour extraire ces curcuminoïdes. Sauf si dans votre gélule, vous avez des analogues synthétiques de la curcumine comme on trouve parfois aux États-Unis, et là ce n’est plus du curcuma, c’est une molécule artificielle que vous avez.

Donc entre 9 et 15 g de poudre pour fabriquer votre dose journalière, plus que ce que je recommande sur mon site, donc meilleure utilisation du curcuma ? Pas vraiment, ou alors il faut que je change de calculatrice.

Et oui, je sais, certaines formes liposomales contiennent moins de 300 mg par prise, mais bon, j’ai essayé de vous faire une vue globale du marché et ne pas rentrer dans toutes les exceptions.

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Ces nouvelles formes sont pratiques à utiliser

Oui, absolument, on est d’accord.

Ces formes de laboratoires sont pratiques à utiliser, la dose journalière est en général sous forme de gélule, probablement 1 à 3 gélules, à contraster avec une quantité de poudre beaucoup plus importante. Facile à transporter, etc.

Mais au final, c’est plus cher. J’ai fait un petit calcul, si on utilise du curcuma bio en poudre, ça revient à environ à 47 centimes par jour basé sur les doses dont je parle dans mon article si on utilise le curcuma seul.

Si je fais un calcul avec certaines formes du marché, on passe vite au double. Bon je n’ai pas recherché toutes les formes, tous les prix, donc n’allez pas me dire qu’il existe telle ou telle forme concentrée qui n’est pas aussi chère que ça, que j’ai mal fait mon travail, etc.

Là encore, prenons du recul. Les formes de laboratoire demandent pas mal de plantes, et surtout un processus de fabrication avec des machines, avec du personnel. Tout ça, ça a un prix.

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Le curcuma ne fonctionne pas

Donc au final, je vous donne ma conclusion.

Les formes modernes de laboratoire, liposomales, nanoparticules, bcm-95, etc. Oui elles fonctionnent, je suis d’accord. Elles sont pratiques, je les ai moi-même conseillées de nombreuses fois, je ne remets pas cela en question.

Mais arrêtez de nous dire que le bon vieux curcuma en poudre ne fonctionne pas !

Je ne pourrai jamais être d’accord avec cela. Personnellement, je préfère largement revenir à ma bonne vieille poudre orange. Et pour information, certains producteurs français commencent à offrir du curcuma cultivé localement, peut-être on en parlera dans un prochain article.

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