La mandragore : légende et propriétés : (abonnez-vous au podcast ici)
C’est la période estivale, et plutôt que de faire une pause dans mes épisodes, j’ai décidé de vous faire un sujet un peu plus… mystérieux aujourd’hui, et vous parler d’une plante que l’on n’utilise plus, car elle est toxique, mais qui traine derrière elle un voile de légende qui a traversé les siècles. Je parle de la mandragore…
Vous l’avez vu hurler dans Harry Potter, vous avez vu des photos peut-être, de cette plante qui a une forme assez intrigante et caractéristique. Que nous dit-on dans les livres anciens à son sujet ? Et que sait-on au sujet de la pharmacologie de ses substances ? C’est ce que je vous propose de découvrir dans ce nouvel épisode.
Avant de démarrer, je vous rappelle deux petites choses. D’abord, je ne suis pas médecin, pharmacien ou professionnel de la santé. Les informations ou conseils que je vous donne ne se substituent pas à un suivi médical. Et puis là, aujourd’hui, on parle d’une plante toxique, donc ne faites pas joujou avec s’il vous plait.
Deuxième point, vous nous demandez régulièrement comment vous pouvez soutenir notre effort et tout le contenu gratuit qu’on met à votre disposition depuis 2010 et qui représente un nombre incalculable d’heures de travail pour toute l’équipe – on vous met un lien sous cet épisode et on vous explique, avec toute notre gratitude.
Un peu de botanique
Allez, on parle de la mandragore, ou Mandragora officinarum, une vivace de la famille des Solanacées. Vous connaissez bien cette famille : on a la pomme de terre, l’aubergine, le poivron, la tomate. Notez qu’on ne consomme pas les feuilles de ces plantes qui sont toxiques.
Dans les médicinales, on a la douce amère qui se manipule avec précautions, l’ashwagandha… le tabac a un historique très complexe dans nos sociétés, mais était autrefois considéré comme médicinal, toujours dans certaines cultures d’ailleurs. Et dans les toxiques, ex-médicinales à très très faibles doses, on a la belladone, la jusquiame, la datura, les morelles et la mandragore. Donc la famille des solanacées, on s’en méfie, elle n’est pas pour l’herboriste débutant, loin de là.
La mandragore, c’est une vivace originaire de certains pays du bassin méditerranéen : on en trouve en Algérie, au Maroc, en Tunisie, Italie, Grèce, Espagne, Portugal, les pays du Proche-Orient. On ne la trouve pas en France, bien qu’on puisse la cultiver. Elle possède une rosette de grandes feuilles ridées. Ses fleurs sont en forme de cloche, et les fruits sont des baies orange.
Ses racines assez grosses et parfois fourchues peuvent, avec un peu d’imagination, évoquer la partie inférieure d’un corps humain (les deux jambes). Parfois, vous verrez des représentations avec des racines en forme de femme et des feuilles et des baies qui lui sortent de la tête, avec toute une symbolique de fertilité associée.
Constituants de la mandragore
En termes de constituants, la mandragore contient des alcaloïdes qui sont très toxiques si mal employés. Ce sont des alcaloïdes que l’on appelle « tropaniques », c’est une nomenclature chimique qui signifie qu’il y a un cycle de tropane dans la molécule. Et la mandragore en contient de nombreux, dont la scopolamine, l’hyoscyamine et l’atropine. L’atropine que l’on retrouve dans Atropa belladona, la belladone.
Que font ces alcaloïdes une fois ingérés ?
Est-ce que vous êtes prêt à faire un peu de physiologie ? Non parce que là, faut qu’on se grille 2 ou 3 neurones pour comprendre.
Est-ce que vous savez comment est divisé le système nerveux ? Il a plusieurs branches. Et ici on va parler de la communication du système nerveux central vers la périphérie. Pour simplifier, on va dire qu’il y a une branche qui nous permet de contrôler les mouvements. Là, je bouge mon doigt, c’est moi qui décide, volontairement.
Et une branche qui est en mode pilote automatique et qui permet au cœur de battre, aux artères de se dilater et se contracter, à la vessie de se vider, etc. C’est ce qu’on appelle le système nerveux « autonome ». Il sait faire son travail tout seul et on le remercie sinon on passerait notre journée à faire battre notre cœur.
Ce système est lui-même divisé en 2 branches qu’on appelle systèmes nerveux sympathique et parasympathique. Eh oui, car pour toute fonction, on a besoin de la pédale d’accélérateur et de la pédale de frein. Pour les battements du cœur, faut pouvoir accélérer ou ralentir. Pour les artères, faut pouvoir dilater ou contracter. Pareil pour les alvéoles pulmonaires ou la pupille de nos yeux. On ouvre, on ferme. On accélère, on ralentit. Le yin et le yang de toutes nos fonctions nerveuses automatiques sont possibles grâce aux systèmes nerveux parasympathique et sympathique.
Ces deux pédales sont essentielles pour qu’on fonctionne. Il n’y en a pas une qui est mieux que l’autre. Faut les deux pour conduire la voiture. Cela dit, le sympathique, c’est la pédale sur laquelle on appuie plus fort lorsqu’on est sous réaction de stress. Le parasympathique, c’est la pédale sur laquelle on appuie plus fort lorsqu’on est en état de repos, digestion, réparation. Le parasympathique est, par exemple, responsable de bonnes contractions des muscles lisses digestifs pour qu’on puisse bien digérer.
Les alcaloïdes tropaniques, globalement, vont avoir un effet parasympatholytique, c’est-à-dire qui bloquent l’action du système nerveux parasympathique. Et en bloquant le parasympathique, ils laissent le sympathique s’exprimer plus fortement.
Donc ils déclenchent une réaction de stress physiologique.
Ça commence gentillet avec la bouche qui s’assèche. Lorsqu’on est stressé, on a la bouche sèche. Les pupilles qui se dilatent. Idem, lorsqu’on est stressé, ça se voit à la taille de nos pupilles. On dit qu’à la Renaissance, les Italiennes mettaient du jus de belladone dans leurs yeux, pour dilater la pupille justement et rendre le regard plus… attirant, je suppose.
Les sécrétions et les contractions digestives vont diminuer… lorsqu’on est stressé, la digestion est mise au ralenti. Augmentation du rythme cardiaque, rétention d’urine. Et si on augmente la dose, sachant que la dose toxique est très faible, s’ensuit confusion, hallucinations car ces substances traversent la barrière hémato-encéphalique, coma et dépression respiratoire. Tous les systèmes seront affectés. Ces alcaloïdes deviennent donc des poisons mortels en interférant directement avec le système nerveux autonome.
A faible dose, on aura un effet antispasmodique pour calmer les crampes des coliques hépatiques, des coliques néphrétiques, les douleurs spasmodiques des voies digestives. Certains de ces alcaloïdes comme l’atropine sont parfois administrés, sous contrôle médical, par voie sous-cutanée pour ce genre de situations.
Gardez en tête que dans la mandragore, on n’a pas que de l’atropine, on a d’autres alcaloïdes qui en font une plante assez redoutable pour ses effets sur le système nerveux. C’est pas une plante pour faire joujou.
Du coup, on l’utilisait pour quoi, dans le passé, cette mandragore ?
Mandragore dans l’histoire
Dans l’histoire des plantes, on commence à l’utiliser très tôt, dans l’Antiquité, comme sédatif et analgésique en chirurgie. Et à l’époque, les chirurgies, fallait pas être douillet. Donc tout ce qui pouvait mettre la personne dans un état de déconnexion totale, c’était bon à prendre. On va en reparler dans une minute lorsqu’on parle de l’éponge somnifère…
On trouve la mandragore dans le fameux papyrus Ebers (qui date de 1500 avant notre ère), un recueil très connu de remèdes à base de plantes, la mandragore est mentionnée dans plus de 800 recettes. C’est pour vous dire combien elle était appréciée à l’époque, malgré sa très forte toxicité.
On a des utilisations dans les stratégies militaires ! Hannibal (au IIe siècle avant notre ère), le fameux stratège militaire, l’utilisait pour droguer ses ennemis lors de batailles, profitant de leur sédation pour les prendre en embuscade.
Jules César (Iᵉʳ siècle avant notre ère) aurait utilisé une ruse similaire pour échapper à des pirates siciliens. Les Romains l’administraient aussi aux criminels avant les interrogatoires. Sympa !
Quelles sont les propriétés de la mandragore ?
Avicenne, dont je vous avais parlé dans un épisode sur l’histoire des plantes, grand médecin Arabe du 11ᵉ siècle et qui a écrit le fameux « Canon de Médecine », nous explique le remède suivant qu’il appelle « Spongia Somnifera« , donc l’éponge somnifère. Écoutez ça.
On prépare un liquide avec du jus de jusquiame, une autre plante toxique de la famille des solanacées aux propriétés similaires, des mûres (le fruit, histoire de rendre le truc buvable, je suppose), les graines de laitue sauvage, du pavot somnifère, de l’opium, de la cigüe, et de la mandragore. De quoi tuer une armée.
On trempe une éponge dans ce jus, on laisse au soleil jusqu’à ce que tout le liquide ait été absorbé par l’éponge et que l’éponge soit sèche. Ensuite, on trempe l’éponge dans un peu d’eau, on applique sous le nez du patient, et ça va le mettre dans un état de paralysie profonde pour faire, par la suite, une chirurgie. C’est une éponge anesthésique. On va voir cette préparation dans plusieurs écrits jusqu’au 19ᵉ siècle avec l’arrivée de l’anesthésie moderne et de l’éther…
Un peu plus tard au 14ᵉ siècle, le chirurgien Guy de Chaulliac, qui sort de la fameuse école de Montpellier dont je vous avais parlé dans ma série sur l’histoire des plantes, explique que la fameuse Spongia Somnifera peut provoquer congestion et mort du patient, et qu’il y a trop de variabilité en fonction du climat et de la méthode d’extraction des plantes. Merci Guy pour la petite mise à jour.
Magie et légende autour de la mandragore
Et si on parlait un peu des pouvoirs magiques et de la légende autour de la mandragore ?
En fait, on ne sait pas trop à quel moment les superstitions au sujet de la mandragore débutent, mais on pense que c’est dû à la forme de ses racines, qui ressemblent parfois à un corps humain. Regardez les vieilles planches botaniques et vous comprendrez.
Rappelez-vous Harry Potter : dans un épisode, les élèves déterrent des Mandragores et on voit un petit bonhomme qui s’agite à la place des racines.
On a une très vieille légende qui dit que lorsque les racines sont déterrées, elles crient et tuent ceux qui entendent ce cri. Là encore, dans l’épisode de Harry Potter, on a la référence à cette légende, à ce cri insupportable.
L’historien Flavius Josephus (on est au premier siècle de l’ère commune) donne l’astuce suivante : on va creuser une tranchée tout autour des racines sans déterrer la plante, attention. Ensuite, on attache un chien avec une corde au collet de la plante. Le chien, en voulant suivre son maitre, va déraciner la mandragore, qui va hurler son cri de la mort, qui va tuer le chien et pas son maître. C’est malin. Pline l’Ancien rajoute qu’il ne faut pas que le vent souffle dans la direction de la personne, pour ne pas véhiculer le cri qui tue.
Jusqu’à ce que John Gerard, fameux herboriste anglais, bien connu au Royaume-Uni, écrive en 1597 que franchement, il en a déraciné et replanté de nombreuses, et qu’il y a zéro souci. On est rassuré.
À l’époque médiévale, on pense que la mandragore améliore la fertilité, basé sur des passages de l’Ancien Testament qui mentionnent la plante. Parfois, on transforme la racine en un talisman que l’on va porter autour du cou pour attirer l’amour.
L’église, quant à elle, va lui attribuer des qualités démoniaques. Sainte Hildegarde, dont je vous avais longuement parlé au travers de 2 épisodes sur l’histoire des plantes (partie 1 et partie 2) nous met en garde contre les arts diaboliques qui utilisent cette plante.
Parfois, on pensait qu’elle poussait au pied des potences, car elle naissait des larmes de désespoir des pendus innocents.
Il est fort possible que les femmes herboristes de l’époque, qu’on avait vite fait d’appeler « sorcières », aient utilisé les racines de mandragore pour provoquer un état hallucinatoire. La légende du balai volant serait peut-être due à l’application d’onguents à base de plantes psychoactives sur certaines muqueuses du corps afin de provoquer une sensation de planage. Allez savoir, je ne fais que répéter ce que j’ai lu…
C’est terminé pour ce petit tour d’horizon de la mandragore. Une plante aux pouvoirs occultes dans notre folklore, plante très toxique, assez fascinante par sa forme, qui me donne envie d’en planter au jardin un de ces jours… et je ferai attention de bien mettre mes bouchons dans les oreilles si je décide d’aller gratter autour des racines, ne vous inquiétez pas !
C’est tout pour aujourd’hui, merci d’être là, à très bientôt !
Questions/réponses pour les plus jeunes
Si vous êtes enseignant et que vous parlez de mandragore avec vos jeunes élèves, voici quelques questions souvent posées et des éléments de réponses.
Est-ce que la mandragore existe vraiment ?
Oui, elle existe vraiment ! On m’a récemment posé cette question car tellement de folklore et de mythes existent autour de cette plante. Il est parfois difficile d’y voir clair ! Son apparence est certes étrange comparée à d’autres plantes des jardins plus classiques. Mais tout le monde peut la cultiver… en théorie ! Encore faut-il pouvoir se procurer des graines et avoir un tantinet la main verte 🙂
Est-ce que la mandragore bouge ?
Non, la mandragore ne peut pas se déplacer. Un coup de vent peut faire bouger ses feuilles, comme pour toutes les autres plantes. Mais si vous vous attendez à voir un être mi-plante mi-lutin qui gigote comme dans Harry Potter, vous allez être déçu.
Quelle plante crie quand on l’arrache ?
C’est bien la mandragore, mais uniquement dans la légende et dans les livres et épisodes de la série Harry Potter.
En réalité, vous pouvez passer des journées entières à l’observer, avec votre pique-nique et votre tente histoire de ne jamais baisser les yeux de votre cible… mais j’ai bien peur que vous vous lassiez avant de la voir sortir ses petites lèvres et ses dents… car elle n’en a pas 🙂
Où trouver de la mandragore en France ?
Si vous cherchez bien sur internet, vous verrez de nombreuses boutiques qui vous vendent des graines. Il faudra faire germer ces graines, travailler les plantules en godet, puis les mettre en pleine terre lorsque les plantules sont assez solides.
Je ne connais pas de fournisseurs de plante sèche car la plante est toxique. Elle est clairement interdite à la vente dans les herboristeries. On ne joue pas avec ce genre de plantes qui peuvent provoquer des accidents mortels.
Comment consommer de la mandragore ?
On ne la consomme surtout pas. Elle est toxique voire mortelle. On l’étudie d’un point de vue botanique. On l’admire dans certains jardins médicinaux. Mais on n’essaie pas de la grignoter, ou de faire une tisane avec. Ou alors, cela sera peut-être la dernière tisane que vous boirez de votre vie…
Quelle est la plante la plus puissante au monde ?
Hmmm. Qu’en pensez-vous ? Est-ce la mandragore ? Est-ce la Goulunaria obscura de Sibérie ? La Vampiria mystica du Pérou ?
Et qu’entendons-nous par puissant ? Dans ses effets physiologiques ou dans son pouvoir à nous faire voyager dans des mondes mystérieux, en pensée, et nous faire rêver à des aventures où l’on se prend pour Harry Potter ?
Je vous laisse répondre à cette question…
Et d’ailleurs, les enfants, on écrit « la mandragore » et non « la mandragor » comme j’ai vu affiché sur certains forums…
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Références
Chidiac EJ, Kaddoum RN, Fuleihan SF. Special article: mandragora: anesthetic of the ancients. Anesth Analg. 2012 Dec;115(6):1437-41. doi: 10.1213/ANE.0b013e318259ee4d. Epub 2012 May 14. PMID: 22584550.
Lee MR. Solanaceae III: henbane, hags and Hawley Harvey Crippen. J R Coll Physicians Edinb 2006;36:366–73
Hanus LO, Rezanka T, Spízek J, Dembitsky VM. Substances isolated from Mandragora species. Phytochemistry. 2005 Oct;66(20):2408-17. doi: 10.1016/j.phytochem.2005.07.016. Epub 2005 Aug 31. PMID: 16137728.
6 réponses
MERCI et BRAVO pour cette revue des légendes et propriétés de la mandragore!
Je cultive les mandragores et qui a été labellisée Collection Nationale (pour info, il existe 4 espèces de mandragores de part le monde)
Les fleurs ne sentent pas . (les feuilles de la mandragore du Turkménistan ont une odeur musquée)
Le plus impressionnant, c’est le parfum PUISSANT et EXCEPTIONNEL des fruits de la mandragore officinale (ananas, melon, banane, fruit de la passion, pomme verte)
Bien entendu, il ne faut pas en manger!
bonjour
merci 🙂
Bonjour !
Aaah… les solanacées ! Je découvre que la mandragore est une solanacée, merci pour l’info : je suis en délicatesse avec un certain nombre de solanacées que j’ai en partie renoncé à consommer. J’étais au courant que leurs feuilles sont ne pas comestibles, mais j’ai découvert – à l’occasion d’une péritonite – que même la chair des fruits ainsi que les graines et les fameux tubercules des pommes de terre pouvaient provoquer des dégâts (douleurs musculaires et articulaires, problèmes de digestion…)
Quant à l’ashwagandha j’en ai utilisé un peu pour ses vertus « somnifères », sans apparemment de problèmes. Mais en lisant votre article sur cette plante, que je n’avais pas lu, je découvre d’autres propriétés intéressantes. Je vais donc tester à nouveau cette whitania somnifera, dont le fruit ressemble aux alkekenge, physalis et autres coquerets du Pérou… 😉
j’ai adoré cet historique de la mandragore
merci christophe pour toutes ces connaissances partagées
Merci beaucoup pour cet intéressant éclairage sur la mandragore !
Je ne la connaissais pas du tout, bien qu’évidemment on en ait entendu parler…
Du coup, si on voit ses jolies fleurs, dans le doute, on laisse la plante où elle est, hein !!! 😀
c’est dans le roman « vendredi ou les limbes du pacifique » , que Michel Tournier raconte que Robinson, en soulageant sa libido solitaire dans la terre de cette ile ( il sculptait un corps de femme dans la glaise parait il …) qu’il fit pousser des centaines de Mandragores …. la légende des mandragores sous les gibets des pendus est donc bien connue et il confirme que ce ne sont pas les larmes mais bien un autre liquide organique qui fait pousser cette plante ensorceleuse
Merci pour cette belle histoire que tu nous racontes sur les plantes mystérieuses ou sulfureuses. Bises , Pierre.