Paliure (épine du Christ) : articulations douloureuses, troubles urinaires et plus : (abonnez-vous au podcast ici)
Il y a une dizaine d'années, j'ai rencontré un vieux monsieur qui connaissait l'usage traditionnel de certaines plantes de ma région, dans le sud-est de la France. Il avait des inflammations articulaires, et donc je lui ai demandé ce qu'il prenait pour se soulager.
Et il m'a dit : "je fais bouillir les petites boules de l'arnavèou, je tiens ça de mon père qui avait lui aussi de l'arthrite". Il m'a expliqué que le fameux arnavèou était un petit arbre plein d'épines, et je n'ai pas pu avoir plus d'informations. C'est grâce aux ouvrages de Pierre Lieutaghi que j'ai pu, quelques années plus tard, enfin tomber nez à nez avec le fameux arnavèou qui n'était autre que le paliure.
Mais vous allez me dire, le paliure, c'est quoi exactement ? Patience, c'est le but de cet épisode. Je vais tout vous dire sur cet arbre médicinal bien connu de l'herboristerie traditionnelle en France.
Avant de démarrer, j'aimerais vous rappeler 2 choses. D'abord, je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni professionnel de la santé. Les informations que je vous donne ne remplacent absolument pas un suivi médical. Deuxième chose, pour vous abonner à la lettre d'information gratuite, recevoir le livret cadeau et rester en contact, vous avez le lien qui se trouve sous la vidéo.
Paliure : un peu de botanique
Allez, on démarre avec un peu de botanique. On parle donc du paliure, que l'on appelle aussi épine du Christ, vous allez comprendre pourquoi. De nom latin Paliurus spina-christi. C'est un arbrisseau de la famille des rhamnacées. Donc un cousin de la bourdaine, un autre arbuste qu'on connait bien lorsqu'on s'intéresse aux plantes médicinales et qui est très connu pour ses propriétés laxatives un peu explosives si on l'utilise mal. Là, avec le paliure, ne vous inquiétez pas, à ma connaissance pas de risque de fuite et d'explosion.
Il pousse dans la région sud-est de la France, donc dans mon coin. Il peut mesurer dans les 2 ou 3 mètres de haut.
Si vous observez les branches, vous verrez qu'il fait des rameaux en zig-zag. Si vous regardez la version vidéo de cet épisode, on va vous montrer ça. Les feuilles sont alternes, glabres sur les 2 faces (c'est-à-dire sans poils), d'un beau vert. Vous verrez deux stipules à la base des feuilles, qui sont des épines, l'une droite et longue, l'autre arquée et courte. Les fleurs sont situées à l'aisselle des feuilles, petites et jaunes, à 5 sépales, 5 pétales et 3 styles.
Les fruits sont très caractéristiques. Ils ressemblent à des petits chapeaux à large bords. C'est pour cette raison qu'on appelle parfois le paliure "porte-chapeau". Les fruits sont d'abord de couleur vert-jaunâtre, ils deviennent marron avec le temps, et souvent, vous verrez les fruits des années précédentes qui coexistent avec la nouvelle floraison. Chaque fruit renferme 3 graines.
En tout cas, je trouve cet arbre très joli durant la floraison. Ce sont les fruits que l'on va ramasser. Et "entention", c'est une tâche ingrate, à cause de toutes les épines. Mais vous allez voir qu'en fonction de vos petits troubles, il est possible que ça soit du temps bien investi, malgré le risque de perforations de l'épiderme.
Paliure : éliminateur de l'urée et de l'acide urique
Parlons de ses propriétés médicinales.
Sa propriété principale est très simplement décrite par le docteur Valnet : "Diurétique éliminateur de l'urée et de l'acide urique". Ne vous inquiétez pas, on va décortiquer tout ça.
D'abord diurétique, c'est une propriété classique des plantes médicinales. C'est une action qui favorise l'élimination de liquide et au passage de certains déchets au niveau des reins. Pas n'importe quel déchet, Valnet insiste ici sur l'urée et l'acide urique. Donc on va mieux éliminer ce qu'on appelle les déchets azotés que notre organisme fabrique et qui proviennent de la dégradation des protéines et des purines, et qui sont de nature pro-inflammatoires lorsqu'ils sont en excès en circulation.
Le paliure était donc conseillé dans le passé lorsqu'il y avait urémie, donc excès d'urée dans le sang à cause, peut-être, d'une maladie des reins. A voir avec votre médecin bien évidemment.
En ce qui concerne l'acide urique, en excès, il est bien connu pour provoquer des crises de goutte. Des cristaux d'acide urique se déposent dans les articulations et les tissus qui l'entourent, et vont créer une inflammation articulaire. Par contre, ce dont on parle beaucoup moins, et ça je vous l'ai déjà mentionné dans d'autres épisodes, c'est que les excès d'acide urique semblent problématiques pour toutes les inflammations articulaires, quel que soit le terme qu'on emploie : rhumatisme, ostéoarthrite (1), etc.
Ceci nous permet de comprendre le rôle du paliure dans un programme d'accompagnement d'inflammations articulaires. C'est un rôle d'élimination. Il serait donc judicieux de le combiner avec des plantes qui agissent plus directement sur l'inflammation. Il en existe plusieurs : le saule (Salix spp.), la reine-des-prés (Filipendula ulmaria), le frêne (Fraxinus excelsior), le gingembre (Zingiber officinale), le curcuma (Curcuma longa), etc.
Mais... est-ce que ce raisonnement est suffisant ? Comment savoir si le paliure ne nous apporterait pas largement plus dans le contexte des rhumatismes ? Ça, c'est une bonne question. Du coup, je vais en profiter pour vous rappeler l'importance de découvrir les plantes sous différents angles :
- Vous pouvez regarder les indications d'une plante, c'est-à-dire dans quelle situation on l'emploie.
- Vous pouvez regarder les propriétés d'une plante, c'est-à-dire comment elle fonctionne.
- Vous pouvez regarder les constituants des plantes, c'est-à-dire ce qu'elle contient.
Et tous ces points ont une importance pour nous aider à avoir une image la plus complète possible de la plante.
Paliure : "simple" pour les inflammations articulaires
Pour le paliure, on a parlé des propriétés (donc diurétique éliminateur de certains déchets pro-inflammatoires) et des indications (inflammations articulaires). A ce stade, il nous manque la 3e catégorie, la recherche des constituants. Et là, on a une image très limitée car ce n'est pas une plante qui a été très étudiée. Mais c'est pas grave, on va faire avec. On voit que la plante contient de nombreux flavonoïdes : quercétine, isoquercétine, kaempferol, rutine (2).
Et je pense que c'est ce point spécifique, la grande richesse en flavonoïdes, qui va nous permettre de boucler notre esquisse du paliure. Tous ces flavonoïdes font énormément de choses en fait. On sait qu'ils sont diurétiques, ce qui correspond aux propriétés qu'on a déjà trouvé dans nos ouvrages de référence.
Mais ils sont aussi (3) :
- Antioxydants et antiinflammatoires, donc une action directe sur l'inflammation articulaire et une action protectrice au long terme sur le stress oxydatif - et on sait que le cartilage par exemple est très sensible aux radicaux libres et au stress oxydatif (4) ;
- Antiagrégants plaquettaires et relaxants artériels, donc ça circule mieux autour des articulations.
Lorsque je vois ce profil en constituants, je me demande si le paliure n'aurait pas, à lui seul, toutes les propriétés dont nous avons besoin pour accompagner des inflammations articulaires au long terme. Comme l'a fait le vieux monsieur et son père, et peut-être des générations de Provençaux avant lui. On n'utilisait pas des mélanges sophistiqués à l'époque. Dans la tradition populaire, on utilisait souvent les "simples", c'est-à-dire une seule plante utilisée comme remède.
Et moi-même, je me suis laissé influencer par notre tradition, ce qui est normal. J'ai suivi un parcours éducatif, comme tout le monde. Et j'ai appris à mélanger, à combiner, à formuler les plantes. J'ai vu que le paliure était parfois intégré à certains mélanges. Et donc je suis parti sur cette lancée.
Mais avec un regard un peu plus critique, je vois bien qu'il pourrait être utilisé comme simple dans les inflammations articulaires. A tester, à valider dans la pratique. Car tout le reste, c'est un débat d'école, tant qu'on n'a pas testé.
Urinaire
Bien, on passe aux indications suivantes qui concernent le système urinaire. Et en fait ici, on reste avec les propriétés fortement diurétiques de la plante. Donc on va retrouver des indications assez classique pour les plantes diurétiques :
- Prévention des calculs urinaires. Le but ici, c'est de favoriser la diurèse. En général en prévention, l'intervention la plus simple c'est de boire régulièrement pendant la journée, et de boire de l'eau (5). Mais parfois, on va rajouter des plantes diurétiques, c'est assez classique comme approche. On peut faire ceci par cure régulièrement pendant l'année, ou le faire de temps à autre. Par exemple, on va laisser le sac près de la bouilloire, et régulièrement, pendant la semaine, on va se préparer une tasse d'infusion. Pas forcément tous les jours 2 fois par jour. Mais de temps à autre.
- Prévention des infections urinaires. Là encore assez classique, on veut provoquer un effet balais sur tout le système urinaire à l'aide des plantes diurétiques, et si ces plantes ont une action nettoyante au passage, c'est encore mieux. Donc on pourrait associer le paliure avec du thym par exemple. En cure pendant les périodes à risque, lorsqu'on est fatigué ou lorsqu'on sent que l'immunité est basse par exemple.
Cardiovasculaire
On va terminer par des indications largement moins connues pour la plante, qui touchent le système cardiovasculaire. Bien sûr ici, consultez un cardiologue pour toute situation qui demande un suivi médical.
- Le paliure semble avoir un effet antihypertenseur au travers de 2 effets - d'abord l'effet diurétique dont on a déjà parlé, et potentiellement un effet vasorelaxant sur les artères. Donc pour utiliser des termes mécaniques, on diminue la pression en faisant sortir un peu de liquide par le bas et en augmentant légèrement la taille de la tuyauterie artérielle. Cette propriété est confirmée par le docteur Valnet.
- Valnet mentionne que le paliure s'oppose au cholestérol. On ne sait pas trop ce qu'il veut dire par là, mais on spécule que c'est probablement une action régulatrice sur la lipidémie sanguine, peut-être une action sur l'oxydation du LDL qui est aujourd'hui impliqué dans le développement de la plaque artérielle. C'est pour cette raison que certains auteurs pensent que le paliure s'oppose à la formation d'athérome, donc de plaque artérielle (pourquoi pas en combinaison avec de la feuille d'olivier par exemple).
- Dernier point en sa faveur pour la sphère cardiovasculaire : sa capacité à favoriser l'élimination des excès d'acide urique. Et basé sur les données que nous avons aujourd'hui, il semble que l'acide urique soit un marqueur de risque cardiovasculaire (6). Les références sont sur mon site comme toujours.
Du coup, si on combine ces 3 points, antihypertenseur, anti athérome, réducteur d'acide urique, il semble que le paliure soit prometteur pour la protection cardiovasculaire. Je précise que de mon point de vue, ce sont des propriétés un peu plus spéculatives que les précédentes et qui n'ont pas été validées par la tradition. Là encore, il faut voir ça d'une manière très positive, ça constitue un énorme potentiel de recherche et d'expérimentation pour les années à venir.
Formes et quantités
Parlons maintenant des formes utilisées et des quantités.
Les parties utilisées : ce sont les fruits secs, vous devriez les trouver relativement facilement en herboristerie.
La préparation traditionnelle :
- Le docteur Valnet recommande l'infusion des fruits secs.
- Vu la nature coriace des fruits, je vous conseille d'en faire plutôt une décoction si vous les utilisez seuls. Et encore, j'ai remarqué qu'ils avaient un peu de mal à se gorger d'eau, ce qui est essentiel pour un bon processus de décoction. Donc mon conseil, vous laissez tremper les fruits secs dans de l'eau froide pendant quelques heures, et ensuite vous démarrez votre décoction et vous faites frémir pendant quelques minutes avant de filtrer et boire.
- Si les fruits sont rajoutés à des mélanges à infusion, alors en général on va faire une simple infusion pour faciliter la préparation.
Les quantités :
- Chez Valnet, 30 g des fruits secs pour 1 litre d'eau, 3 ou 4 tasses par jour.
Précautions
En ce qui concerne les précautions à prendre avec cette plante, je n'en connais pas, je n'ai rien trouvé dans mes ouvrages de référence. Notez que ce n'est pas une plante très connue, et que le manque d'information ici n'est pas une preuve d'innocuité nécessairement. On a juste pas l'info.
Voilà, c'est terminé pour l'arnavéou, je vous laisse tester ses jolis petits chapeaux. J'espère que vous avez trouvé ces informations intéressantes, si ou n'hésitez pas à nous dire. Merci d'être là et à très bientôt !
Références
(1) Kim SK, M.d. , Ph.d. , Jung UH, M.d. , Choe JY, M.d. , Ph.d. . Clinical Usefulness of Uric Acid as a Biomarker for Knee Osteoarthritis: A Comparative Analysis With Plain Radiography and Musculoskeletal Ultrasound. J Rheum Dis 2020;27:51-60. https://doi.org/10.4078/jrd.2020.27.1.51
(2) Brantner AH, Males Z. Quality assessment of Paliurus spina-christi extracts. J Ethnopharmacol. 1999 Aug;66(2):175-9. doi: 10.1016/s0378-8741(98)00180-9. PMID: 10433474.
(3) Exemple, juste pour la quercétine, ici : http://www.wikiphyto.org/wiki/Querc%C3%A9tine
(4) Yudoh, K., van Trieu, N., Nakamura, H. et al. Potential involvement of oxidative stress in cartilage senescence and development of osteoarthritis: oxidative stress induces chondrocyte telomere instability and downregulation of chondrocyte function. Arthritis Res Ther 7, R380 (2005). https://doi.org/10.1186/ar1499
(5) Siener, R. Nutrition and Kidney Stone Disease. Nutrients 2021, 13, 1917. https://doi.org/10.3390/nu13061917
(6) Yu W, Cheng JD. Uric Acid and Cardiovascular Disease: An Update From Molecular Mechanism to Clinical Perspective. Front Pharmacol. 2020 Nov 16;11:582680. doi: 10.3389/fphar.2020.582680. PMID: 33304270; PMCID: PMC7701250.
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xavm dit
Bonjour Christophe et Sabine,
Ici dans les Pyrénées Orientales, un étudiant en pharmacie est en train de faire une thèse sur le Paliure. Est-ce que ça vous intéresse d'être en contact ?
sabine dit
bonjour xavm
voici la réponse de Christophe
"cela m'intéresserait d'avoir une copie de sa thèse une fois qu'elle est terminée":)
xavm dit
C'est noté !
Catherine dit
Bonjour et encore merci pour ce partage instructif. Une petite question (idiote) le fruit … est ce le petit chapeau?
Maintenant je vais voir si on en trouve au Québec (même juste en herboristerie). Ce serait bien.
Bonne journée
Catherine
sabine dit
bonjour Catherine oui c'est bien le petit chapeau
Zamora dit
Bonsoir, pour rajouter un petit grain de sel, l'arnavéou (qui veut dire épine) a donné son nom au quartier des Arnavaux à Marseille. Il me semble me souvenir que c'était un quartier où on faisait sécher les figues plantées sur des grosses épines. Je l'ai appris lors d'une conférence d'une ethnobotaniste de l'Hérault je ne me souviens plus de son nom.
CorinneAkMelu dit
Bonjour Christophe.
Suite à l'histoire, j'ai voulu savoir si notre moteur de recherche préféré savait ce que c'était que l'arnavèou...
Et oui ! en moins d'une seconde j'avais le résultat. Que j'étais fière.
Mais en regardant bien, le premier site de la liste c'était Althéaprovence, oups ! ainsi que le suivant etc...
Un grand merci du coup de nous avoir appris ce terme de patois de ton coin, en plus des propriétés de cet arbuste que je ne connaissais pas du tout.
sabine dit
🙂
sevin dit
Merci beaucoup pour la présentation de cette plante que je ne connaissais pas et qui m'ouvre un nouveau champ de possible dans mon domaine (les animaux)
Stéphanie S dit
Merci pour cette réponse à la question qui me trottait également dans la tête depuis plusieurs année, car je ne connaissais ce buisson que sous son nom provençal !
fatima dit
trop mimi l histoire du paysan 😉
Christelle dit
Merci pour cette découverte. J ouvrirai l œil quand je serai dans cette région.
gilson dit
j'aime tte vos histoires et par là découvrir les plantes.....merci Christophe
Vanasall dit
Bonjour amical de ma part ! Je pensais que le cassis était un puissant anti-inflammatoire et pourtant vous n'en faites pas mention dans l'article. Y a r-il une raison ?
sabine dit
bonjour Vanasal
je ne comprends pas votre question
vanasall dit
Décidémment, tout arrive ! C'est la première fois de ma vie que l'on ne comprend pas une de mes questions ! Pouvez-vous me dire ce que vous ne comprenez pas ?
Le cassis sous toutes ses formes est reconnu depuis très longtemps pour soulager les articulations douloureuses (même la goutte). Vous énumérez un certain nombre de plantes dans votre dernier article sur les douleurs articulaires sauf le cassis. Donc, est-ce un oubli ou y a t-il une raison que j'ignore ?
sabine dit
ha je comprends maintenant, je suppose donc que vous n'avez pas vu ou lu la locution "etc." , locution indiquant que la liste n'est pas exhaustive, évidemment qu'il existe d'autres plantes aux vertus anti inflammatoires dont bien sûr le cassis , ne pas citer une plante ne signifie pas qu'on l'ignore , mais nous sommes sur un article dédié au Paliure , je vous rassure Christophe la tient en haute estime
et je vous invite à lire l'article la concernant https://www.altheaprovence.com/les-bienfaits-du-cassis-ribes-nigrum/
MAGUET Pahinda dit
Bonjour, merci pour cette découverte et pour le côté très complet de l'article ! Il tombe d'ailleurs à pic car je suis tombée sur cette curieuse plante hier et je comptais justement me documenter à son sujet afin, entre autres, de savoir si elle avait un usage en herboristerie. Il me reste cependant une question encore : savez-vous quand les fruite doivent être récoltés ? Doivent-ils être verts encore ou secs sur la plante ? Puis-je en récolter à cette période ?
Un grand merci pour votre travail colossal !
Bonne fin de semaine à vous,
Pahinda Maguet
sabine dit
bonjour Pahinda
voici la réponse de Christophe
Lorsqu'ils tournent au marron sur la plante, ne pas trop attendre qu'ils se fassent délaver par les pluies, etc. A cette période c'est un peu tard, mais perso, j'ai toujours eu une attitude très pragmatique, donc je récolte hors des périodes optimales et je teste
Marie-Eve dit
Bonjour, jolie découverte, je passe devant l'arnavéou de mon voisin depuis des années et j'admire ses jolis chapeaux vert que j'ai toujours trouvé très délicats. J'ignorais totalement ses propriétés, tellement de trésor sous nos yeux dont nous ignorons tout. Dommage qu'ils soient au bord de la route, j'aurais été en récupérer un peu.
Bonne journée
JKY56 dit
Merci Christophe, que j'ai donc plaisir à recevoir vos récits dans ma boite mail... et surtout les découvertes que j'y fait et les conseils. Je suis de St Rémy de Pce mais je vis depuis 15 ans en Morbihan… ai-je la chance de trouver l'Épine du Christ en Bretagne ? j'en ai déjà entendu parler, j'en ai vu quand je vivais en Provence mais ici en Bretagne???? Peut-on en trouver dans les magasins bio, sous quel nom ? Je préfèrerais en trouver en me promenant mais je ne me souviens pas de cela et depuis 15 ans j'ai pas mal baladé en Bretagne… maintenant je vais chercher plus activement mais si qqun a la réponse je me ferai avec plaisir une cure pour mes pauvres articulations!!! Merci
sabine dit
bonjour JKY56
je ne saurai vous dire 🙂
Hervé GOURIOU dit
bien que breton d'origine je ne connais pas de lieux géographiques en Bretagne ni ailleurs, pour en cueillir et je me suis retourné vers l'Herboristerie du Valmont (https://www.herboristerieduvalmont.com/plantes-medicinales-en-vrac/1225-paliure-fruit-entier-5425021002195.html#/poids-100g?fast_search=fs)
Hervé GOURIOU dit
Oh, Fan de chichourle !... Vé, Christophe, que Si !... vous êtes un excellent ethnobotaniste quand je lis le dialogue de votre enquête de terrain à la recherche d'"arnavéou" !... mais c'est vrai que très souvent on laisse tomber et puis, pour qui pourquoi, un beau jour quelques années après, çà ressurgit... J'ai reconnu ces fruits secs que vous nous présentez en photos que j'ai du rencontrer dans une autre vie, mais pour l'heure, j'ai vu que l'Herboristerie du Valmont pouvait en fournir (moyennant quelques tunes bien entendu...). Je me suis aussi souvenu de certaines autres communications que vous nous avez faites dans le passé et je pense qu'elles sont complémentaires à celle-ci sur la Paliure... Elles concernent la Vergerette et la Verge d'Or du Canada, qui possèdent, il me semble des propriétés un peu similaires, du moins pour ce qui concerne les problèmes urinaires ou pour combattre l'acide urique, voire d'autres... En tout cas Merci pour nous avoir communiqué ce nouvel élément à connaitre et à posséder dans nos armoires pour certaines utilisations qui nous apportent un mieux être !...[https://www.altheaprovence.com/solidage-verge-d-or/#more-506] [https://www.altheaprovence.com/vergerette-du-canada-erigeron-canadensis/]
Mulet Christine dit
Bonjour, merci pour ces précieuses infos sur le paliure. Peut-on en faire une teinture mère ?
sabine dit
bonjour Christine
nous n'avons pas vraiment trouver de référence concernant la teinture, chez Valnet , ce dernier parle de macération dans du vin , donc degré d'alcool assez bas, ce pourrait être une piste , à tester 🙂
Magrini Céline dit
Tout d'abord grand merci pour le récit pétillant reçu en newsletter ; quel joli talent de conteur ! Et une petite idée en passant : si une telle occasion se représente, il y a un recours précieux que vous connaissez peut-être. Car nos anciens, dans les campagnes de Provence, parlent la langue recueillie par Frédéric Mistral dans son "Trésor du Félibrige" (consultable en ligne). A l'article "Arnavèu", on peut apprendre que l' "arnavèu negre" (noir) désigne en effet le paliure, ou épine du Christ, et qu'il s'appelle aussi parfois "capelet" (petit chapeau), ou "porto-capèu" (porte-chapeau). Et quand on s'est déjà piqué à une branche d'arnavèu, on comprend pourquoi le mot désigne aussi un grincheux ou un avare... Ce dictionnaire porte bien son nom, et il peut apporter des pépites au trésor de connaissances botaniques que vous-même élaborez et partagez. Chapeau bas ! (sans épines)
Daniel GANGAT dit
Bonjour Christophe, bonjour Sabine
D'abord vous remercier pour tout.
J'adore lire vos infolettres. C'est une vraie littérature. La dernière sur "l'arnavéou", avé l'assent bien sûr, m'a envoyé chez Giono ! Je n'ai pu le lire et le comprendre, cet écrivain plus sonore méridionalement parlant que Pagnol, qu'en le lisant dans ma tête ou à voix haute avec ce chant particulier de la garrigue, dans l'arrière-pays. Pourtant je suis réunionnais. Donc rien à voir ! Il faut dire que pendant ma prime jeunesse je me suis tapé les Fernandel, Raimu et autres tout aussi excellens de la 1e heure et c'est ainsi que j'ai pu reproduire ces voix.
Pas trop long avez-vous précisé pour les commentaires. Donc suite à "l'arnavéou" suis parti chercher sur la toile par curiosité congénitale, et voilà :
https://archive.org/stream/florepopulaireou04roll/florepopulaireou04roll_djvu.txt
Ou
https://archive.org/download/florepopulaireou04roll/florepopulaireou04roll_bw.pdf
L'auteur c'est Eugène Rolland. Connais pas.
Y a de l'arnavéou dedans. Je n'ai rien compris.
Mais avec Christophe je comprends tout !
Merci à vous, Christophe, merci Sabine.
sabine dit
bonjour Daniel
et merci à vous pour votre enthousiasme 🙂
Chris Tine dit
Je te crie pas, je t'appelle fort
Du vécu chez nous
sabine dit
🙂
Mascarell dit
Bonjour, pour la question en usage "simple", voici un exemple : la paliure (j'ai appris "la") est conseillée et vendue au Pere Blaize seule en cure de 20 jours en tant que draineur rénal "doux" adapté aux personnes en insuffisance rénale. j'ai connaissance de cet usage par transmission traditionnelle et orale au sein de l'herboristerie
sabine dit
bonjour Mascarell
merci pour votre témoignage 🙂
Jean-Pierre Vieu dit
A Montpellier (34), le paliure est connu comme le "chapeau de bergère". Bon pour une haie méchante.