Faire une teinture
La macération
La teinture de plantes médicinales est une préparation classique très utilisée pour son coté pratique. Dans cet article je vous explique en détails les étapes pour la réaliser chez vous.
La macération est la méthode la plus longue, mais la plus facile à réaliser. C'est aussi la plus ancienne, car les hommes ont préparé leurs propres potions depuis des millénaires, infusant les plantes dans du vin, du vinaigre ou de l'alcool.
Nous allons utiliser la méthode standard pour préparer une macération à partir de la plante fraîche ou sèche. Dans un autre article, j'explique une méthode un peu plus avancée : la percolation, une méthode qui me tient à coeur pour sa supériorité lorsque la plante en question est sèche.
Je vous guide aussi dans toutes ces préparations lorsque vous suivez ma formation en-ligne.
Le solvant
Le type d'alcool
Pour faire une teinture, notre but est d'extraire les composants de la plante médicinale le plus efficacement possible, et si possible d'une manière peu coûteuse.
Le meilleur solvant reste un mélange d’alcool et d'eau. Il y a bien sûr d'autres solvants que vous rencontrerez dans différentes recettes ici et là - le vin blanc, le vinaigre - mais dans l'ensemble, aucun n'accomplit un travail aussi efficace que l'eau et l'alcool.
Un alcool acheté dans le commerce est automatiquement un mélange d'eau et d'alcool car il est quasi impossible aujourd'hui de se procurer de l'alcool pur dans le commerce en France. Un litre d'alcool de fruit à 45° par exemple est un mélange de 450 ml d'alcool pur et de 550 ml d'eau.
Voici les 3 principaux types d'alcool qui peuvent être utilisés pour faire une teinture :
- La vodka, bon marché, avec un taux d'alcool entre 40° et 45°, et en général fabriquée à partir de céréales. Les alcools de céréales fournissent le goût le plus neutre possible, ce qui fera mieux ressortir le goût de la plante. Les alcools de fruits vendus en supermarché aujourd'hui sont souvent eux aussi des alcools de céréales. Attention aux vodkas les moins chères de supermarché, elles sont souvent à 37,5°, un taux trop bas pour une macération efficace.
- Le rhum, alcool de sucre, un peu plus cher, avec des taux d'alcools qui montent plus haut jusqu'à 55°, ce qui est très avantageux pour fabriquer une teinture de plante fraîche (ou disons, comme nous le verrons plus bas, "quasi fraîche"). Le goût doux et sucré du rhum n'est bien sûr pas neutre, mais pourra bien se marier avec certaines médicinales douces et nutritives comme la bardane ou les ginsengs.
- Le marc, alcool de raisin, souvent retrouvé dans les caves, ou gentiment donné par un ami producteur, qui souvent tourne autour des 50°. Le goût est un peu plus brut.
Choisissez en fonction du taux d'alcool dont vous avez besoin, et en deuxième selon vos goûts. D'un point de vue efficacité d'extraction, c'est le taux d'alcool qui compte.
La concentration
Pour la plante sèche, il faudra consulter les ouvrages spécialisés qui vous diront quel pourcentage d'alcool utiliser pour les différentes plantes. En général, si la plante n'est pas trop riche en résines, un alcool à 45° suffira. Si la plante est riche en résines (ex : le souci), il faudra monter à 55°, un taux d'alcool qui se trouve dans le commerce sous la forme de rhum.
L'ouvrage essentiel : la Materia Medica de Michael Moore (fondateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. J'ai traduis cet ouvrage en Français avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine. Cliquez-ici pour avoir accès à la materia medica.
Pour faire une teinture de plante fraîche, il faut en théorie un alcool pur (à 96°), car le processus d'extraction se fait par déshydratation, l'alcool exerçant une force osmotique sur la cellule de la plante gorgée d'eau. La cellule est alors forcée de se rompre et de laisser échapper ses précieux constituants. En pratique, nous allons voir dans le chapitre suivant que cela n'est pas nécessaire et que nous pouvons contourner ce point avec une astuce.
Une fois la teinture terminée, le taux d'alcool sera redescendu à 50 à 60°. Pour information, si vous prenez une dose traditionnelle de 1 c-à-café 2 fois par jour (10 ml), cela représente la même quantité d'alcool qu'un tiers de verre de vin.
Si la personne a un gros problème de foie, ou refuse l'alcool pour des régions religieuses par exemple, alors il faudra considérer une forme commerciale où l'extraction s'est faite d'abord par l'alcool, mais l'alcool et l'eau ont été ensuite évaporés et la poudre résultante transférée dans de la glycérine végétale.
Les autres solvants
Vous trouverez de nombreuses recettes maison de macération dans le vin blanc, le vinaigre, ou la glycérine végétale. Ceci donne des résultats intéressants d'un point de vue gustatif et même parfois culinaire (ex : un vinaigre de sureau est exquis). D'un point de vue médicinal par contre, les résultats sont médiocres. Car il n'y a pas de meilleur solvant qu'une combinaison eau + alcool.
Certes, il y a quelques exceptions, comme la macération des amères dans le vinaigre (le vinaigre d'absinthe est efficace pour le démarrage du processus de digestion et pour redonner du tonus aux muscles lisses digestifs). Dans la majorité des cas par contre, on ne peut guère se tromper avec l'eau + l'alcool. Dans le doute, c'est le solvant à choisir.
Préparation de la plante
Certaines plantes se teinturent très bien sèches. La racine ou la feuille de pissenlit par exemple, l'aubépine, l'agripaume, et bien d'autres... voir l'article https://www.altheaprovence.com/faire-secher-les-plantes-medicinales/ Une fois sèche et juste avant de les faire macérer :
- Coupez la plante le plus finement possible en utilisant un sécateur. Cette méthode est adaptée pour la plupart des parties aériennes de plante.
- Pour certaines plantes un peu plus dures, les branchettes d'aubépine par exemple, vous pouvez les broyer grossièrement au blender, puis plus finement par la suite au moulin à café si nécessaire.
- Pour les racines (les éléments les plus durs), découpez les d'abord en petits tronçons avec un sécateur solide de type sécateur enclume. Pour les broyer plus finement, commencez au blender puis finissez au moulin à café, ou passez directement au moulin à café à partir des tronçons.
Si l'on désire faire une teinture de plante fraîche (pour la mélisse par exemple qui est morte au séchage), et si vous n'avez pas accès à de l'alcool pur à au moins 80°, il faudra utiliser l'astuce suivante :
- On la fera d'abord sécher le plus possible mais pas complètement. La plante sera alors frippée, mais toujours humide. Elle ne s'effritera pas au toucher. J'utilise le terme "plante quasi fraîche" pour ce cas de figure.
- Lorsque la plante est la plus sèche possible sans être complètement séchée, on la transférera dans le solvant en la coupant finement auparavant.
Pourquoi faire une teinture avec certaines plantes quasi fraîches plutôt que sèches ? Car certaines plantes perdent quasiment toutes leurs qualités au séchage. Beaucoup sont stables, mais certaines ne le sont pas. Cette information figure dans les ouvrages de référence mentionnés plus haut. En voici deux : la mélisse, le millepertuis. Il y en a bien d'autres.
Pour ceux qui sont sensibles à l'alcool :
Vous avez peut-être accès à l'alcool pur, mais vous trouvez que la teinture de plante fraiche est trop forte pour vous. Vous vous posez la question suivante : puis-je faire évaporer une partie de cet alcool avant la prise en la chauffant ?
Quelques commentaires à ce sujet :
- Bien que les pharmacopées traditionnelles exigent de l’alcool à 90° pour la plante fraiche, on peut décider au cas par cas, en fonction de la quantité d'humidité dans la plante fraiche. Pour la racine d’échinacée pourpre par exemple, que je trouve relativement juteuse, un alcool fort à 80° ou 90° est souvent utile. Pour d’autres contenant moins d’humidité, prenons l’hysope par exemple, ou le thym, un alcool à 60° ou 70° fera l’affaire.
- Faire chauffer une teinture est risqué car effectivement, il peut y avoir évaporation des composants volatiles, et destructions de certains composants sensibles à la chaleur. Donc là encore, c'est du cas par cas. Si la plante est résineuse, comme myrrhe (Commiphora myrrha) ou la grindelia (Grindelia integrifolia), aucun problème. Si la plante a des composants aromatiques, comme la valériane ou la grande aunée (ou pire, les aromatiques de type monarde ou hysope) - problème.
En conclusion, pour faire une teinture : il est largement préférable d’utiliser un alcool moins fort à la base et de macérer dans cet alcool, plutôt que de risquer la destruction de votre teinture.
Sur la photo ci-dessous, nous préparons la verveine officinale (Verbena officinalis) https://www.altheaprovence.com/verveine-officinale/ pour réaliser une teinture de plante fraîche. Les feuilles sont d'abord retirées des tiges, puis coupées grossièrement aux ciseaux. Elles seront ensuite mises en macération.
La teinture par macération
1. Pour faire une teinture de plante sèche :
- Préparez la plante comme indiqué ci-dessus ;
- Pesez la plante. Pour notre exemple, nous supposons que nous avons 150 grammes de plante sèche ;
- Déterminez le taux d'alcool approprié à partir des ouvrages de références mentionnés ci-dessus ;
- Dans le doute, utilisez un alcool à 40° ou 45° ;
- Préparez 5 fois la quantité d'alcool correspondante au poids de la plante, en millilitres. On dit qu'on utilise un taux de 1:5 pour la macération de plante sèche. Dans notre exemple, nous préparons 150 g x 5 = 750 ml d'alcool ;
- Placez la plante au fond d'un bocal à fermeture hermétique ;
- Versez l'alcool par dessus ;
- Remuer bien, étiquetez avec le nom de la plante et la date, et placez dans un endroit obscur ;
- Remuez bien tous les jours ;
- Pressez et filtrez au bout de 15 jours, mettez en bouteille et étiquetez avec nom de la plante et date.
- Voir commentaire plus bas en ce qui concerne la durée optimale d'extraction
2. Faire une teinture de plante "quasi fraîche"
- Préparez la plante comme indiqué ci-dessus, en la faisant sécher le plus possible mais pas complètement. Veillez à ce qu’elle puisse se « ratatiner », se friper, se déshydrater le plus possible.
- Mais attention : la plante doit rester encore souple. Pour ce faire, le séchage ne doit pas se poursuivre jusqu’au point où la plante va s’effriter lorsqu’on écrase une feuille, ou devenir cassante pour une racine.
- Le nombre de jours de séchage va dépendre de la saison et du climat. Parfois, la plante sera prête au bout de 48 heures, d’autres fois, il faudra attendre plusieurs jours. Retournez la plante régulièrement et touchez-la deux fois par jour.
- Lorsque la plante est fripée au maximum sans pour autant devenir croustillante ou cassante, placez-la en macération en suivant la méthode de la macération de plante sèche ci-dessus.
Conseils pratiques
Durée optimale d'extraction
J'ai mentionné une durée moyenne de 2 semaines. Pour le puriste, cela n'est pas aussi simple que cela.
Pour les plantes aromatiques, l'extraction des huiles essentielles se fait dès les premiers jours. Ensuite, on atteint un pic où le goût et le parfum de la macération seront optimaux. Les jours qui suivent, les tanins de la plante vont commencer à prendre le dessus. Si l'on attend trop, le produit final sera certes aromatique, mais il sera aussi âpre, tannique, et brut en bouche. Si la propriété médicinale de la plante se trouve dans ses huiles uniquement, il vaudra mieux arrêter la macération au bout de quelques jours afin d'obtenir une teinture beaucoup plus subtile.
Seule l'expérience vous dira combien de jour attendre pour atteindre le résultat voulu. Pour une aromatique comme l'hysope par exemple (Hyssopus officinalis), la durée optimale de macération se situe entre 5 et 7 jours. Expérimentez, goûtez tous les jours, et familiarisez vous avec l'évolution de la macération.
Et puis sinon, si vous n'avez pas le temps, ou si vous avez oublié le bocal dans un placard pendant quelques mois, ne vous inquiétez pas, il y aura toujours du bon dans votre teinture.
L'alcool doit recouvrir complètement la plante
Si des parties de plante sont à l'air, elle vont s'oxyder et noircir, donnant à votre teinture une couleur et un goût qui n'est pas désirable. Ceci m'est déjà arrivé, et je ne dirais pas que la teinture est gâchée. Par contre, elle n'est pas optimale.
Le problème est le suivant : il est souvent compliqué, voire impossible de recouvrir la plante en suivant les taux plante/alcool recommandés (1:5 pour la teinture de plante sèche, 1:2 pour la teinture de plante fraîche). Comment faire ?
Voici deux astuces qui fonctionnent bien : utilisez soit un galet de rivière bien propre, soit un bocal plus petit à l'intérieur de votre bocal pour la macération afin de lester la plante et faire pression dessus. Ceci poussera la plante vers le bas et permettra à l'alcool de bien recouvrir le marc. Voici deux photos pour illustrer cette astuce.
plante (racines d'échinacée)
Augmenter la surface de contact
Il est parfois difficile de couper la plante assez finement. Certaines racines sèches par exemple sont difficilement pulvérisables. Faites de votre mieux, puis laissez la plante macérer dans l'alcool pendant quelques jours. Une fois la plante bien imbibée, passez le mélange plante + alcool au blender. Ceci va broyer le mélange plus finement, donc augmenter la surface de contact entre alcool et plante et favoriser une meilleure extraction des composants de la plante.
Voici un exemple ci-dessous pour la racine de patience (Rumex crispus), broyée quelques jours après avoir été imbibée dans l'alcool.
Pressage
Une fois la macération terminée, je recommande de presser le marc, car il contient une quantité non-négligeable de liquide. Il serait dommage de perdre ce précieux liquide. J'ai personnellement une presse hydraulique pour accomplir cela. Mais une presse coûte plusieurs centaines d'euros, et n'est pas à la portée de tous le monde.
Une manière plus simple est d'utiliser une petite presse manuelle (voir image ci-dessous) que vous trouverez dans des magasins de cuisine, sur internet, ou à Ikea pour un prix dérisoire. Cette petite presse ne sera certes pas aussi efficace qu'une presse hydraulique qui presse à 10 tonnes. Mais pour faire un travail à petite échelle, je la trouve très pratique. Notez tout de même que vous ferez un travail convenable avec feuilles et fleurs, mais un travail très limité avec les racines. On fera avec.
Filtration
Votre macération contient toujours une certaine quantité de terre et autres impuretés provenant de la plante. Il faut donc la passer au filtre à café non-blanchi. Insérez tout simplement un entonnoir sur une bouteille assez grande pour contenir tout le liquide, placez un filtre à café, et passez la macération après l'avoir pressé. Voir photo ci-dessous.
Quel type de bocal utiliser ?
Munissez-vous d'une bonne collection de bocaux de toutes tailles. Je travaille en général avec des bocaux de 1 L, 1,5 L, 2 L et 3 L pour les plus grosses quantités. En général, 1 litre est suffisant pour une consommation familiale. Choisissez le bocal le plus petit possible pour la quantité de teinture à faire, car nous voulons minimiser la quantité d'air présente dans le bocal. Si par exemple vous avez 250 g de plante sèche, qui nécessitera 250 x 5 = 1,25 litre d'alcool, choisissez un bocal de 1,5 L et non 2 L.
Monsieur, j'ai trouvé une chenille dans mon bocal
Aussi méticuleux que vous puissiez l'être, vous allez teinturer une certaine quantité de petits insectes. Je ne vois vraiment pas comment on peut éviter cela. Même si vous utilisez de grandes clayettes de séchage et que vous donnez aux petites bêtes le temps de s'échapper, certaines distraites finiront toujours par rester cachées sous une feuille. Alors ne vous inquiétez pas, suivez le processus sans vous laisser impressionner par ce petit désagrément.
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Adele dit
Bonjour
J’ai acheté votre livre sur la préparation des remèdes naturels. J’avais une question à propos du macérât glycérine et des proportions que vous proposez. Si l’on utilise le dosage indiqué pour le macérât de bourgeons ( 2/3, 1/3) mais pour des plantes fraîches, l’extraction est t’elle meilleure selon vous?
Bien cordialement
Adèle
sabine dit
bonjour Adèle
pour des plantes riches en eau , la glycérine peut être intéressante, (par exemple avec le gingembre (miam)) mais si je prends par exemple du thym ou du romarin , la glycérine ne sera pas vraiment efficace côté extraction des constituants
Jean-Michel Vry dit
Bonjour, j'ai fais une macération de racines de consoude dans de l'eau de vie (locale) et je souhaite en faire un baume (ou crême, gel...) mais je ne trouve pas de recettes de base, auriez-vous cette information? Par avance merci 🙂
sabine dit
bonjour Jean Michel
si vous faites un baume vous ne pouvez rajouter une alcoolature qui se met plutôt dans la partie aqueuse d'une crème
donc voir plutôt fabrication crème https://www.altheaprovence.com/cosmetique-maison/
yola dit
Bonjour, comment je peut faire une teinture mère avec la racine de Valeriane sèche? Quelle graduation d'alcohol et proportion? 1:5? 1:3?Merci beaucoup
sabine dit
bonjour Yola
1:5 alcool à 70° https://www.altheaprovence.com/materia-medica-michael-moore/
ATB dit
Bonjour, merci pour votre site extraordinaire qui m'ouvre de grands horizons ! Pouvez-vous m'indiquer comment faire de la teinture-mère de pâquerettes ? Je vous souhaite une bonne soirée !
sabine dit
bonjour Atb
vous pouvez suivre la recette , si vous faites avec des pâquerettes récemment séchées vous pouvez prendre alcool à 45°
sophie dit
Bonjour comment faire LA MACÉRATION du pin sylvestre?
sabine dit
bonjour Sophie
en suivant la recette , pour les aiguilles de pin essayer d'avoir un alcool fort car il y a toujours un petit % de résine
Chiche dit
Bonjour
Est-il préférable d'utiliser alcool à 90 pour une alcoolature d'aiguilles de pin fraîches ?
Merci d'avance
sabine dit
bonjour Chiche
oui , de toute façon utiliser un alcool fort pour des résineux c'est mieux, même si je ne saurais dire le taux de résine se trouvant dans les feuilles
Christelle dit
Bonjour,
J'ai préparé hier ma première teinture mère de sauge en respectant les proportions indiquées ici avec des feuilles sèches broyées, achetées chez mon herboriste. Cela ne ressemble pas à vos photos, il reste très peu de liquide et les feuilles ont beaucoup gonflé. Les feuilles ont bu tout le rhum il me semble, les veinardes ! Les feuilles étaient peut être trop sèches. Dois-je ajouter du rhum ?
sabine dit
bonjour Christelle (ha le bon vieux rhum-marin, qui ne résisterait à son appel 🙂 )
plus sérieusement avez vous mis un lest sur vos feuilles? et quelle quantité ? souvent si on a des petites quantités c'est plus difficile à manipuler
mais si vous avez "lesté" vos feuilles et qu'il n'y a pas assez d'alcool, effectivement il faut en rajouter un peu , il faut que l'alcool recouvre la matière
Christelle dit
J'ai mis 20g de feuilles dans un petit verre avec couvercle. Les feuilles sont tassées au fond sans vraiment de liquide. Quand j'appuie avec une cuillère, peu de liquide remonte.
J'ai ajouté du rhum et je vais laver un caillou pour lester.
Le gout est assez acre, pas trop ressemblant avec ma teinture du commerce. J'espère que ce sera tout de même efficace.
Combien de jours pour la sauge ?
sabine dit
bonjour Christelle
oui il faut lester , et c'est vrai que la feuille de sauge est assez absorbante, et vous laissez macérer 15 jours
Ludivine dit
Bonjour, j'ai une question. Est-ce-qu'une vodka à 40 ° est suffisante pour la fabrication d'une teinture mère à partir de plantes sèches ? Et sinon, est-ce-que je peux utiliser de l'alcool à 90 ° ? Si oui, est-ce-que je dois diluer l'alcool avec de l'eau de source ? Merci, Belle journée.
sabine dit
bonjour Ludivine
l'alcool fort est réservé aux plantes fraiches , effectivement pour les sèches des alcools moins forts sont plus intéressants
souvent on tourne autour de 45° , et oui vous pouvez diluer , il y a une table des dilutions très pratique http://www.spc.ac-aix-marseille.fr/labospc/sites/www.spc/labospc/IMG/pdf/dilution-alcool-gay-lussac.pdf
Ludivine dit
Bonjour, merci beaucoup pour votre réponse.
Alors si je pars dans l'optique de faire des teintures mères extrait de plantes fraiches, je pars sur un alcool à 90 ° sans dilution ?
sabine dit
bonjour Ludivine
oui tout à fait 90° ou 96°
Ludivine dit
Bonjour et merci.
Est-ce-que vous pourriez me dire quelle est la DDM à indiquer sur les flacons d'alcoolatures ?
Merci,
Belle journée.
sabine dit
bonjour Ludivine
sur des teintures maison on ne met pas de DDM , on met la date de fabrication et ensuite on surveille, les alcoolatures peuvent durer plusieurs années à conditions de respecter certains principes: goût , apparence, odeur (d'où l'intérêt de bien s'imprégner d'une teinture lorsqu'on l'élabore , avec le temps on finit par avoir une petite expérience ), les conserver dans un endroit frais à l'abri de la lumière, les variations de température peuvent provoquer une précipitation des constituants au fond du bocal
c'est donc une observation régulière qui est recommandée
Vi dit
Bonjour merci pour toutes vos instructions précises et très intéressantes! J ai cueilli des violettes fraîches et voudrai faire une teinture mère ( sèches elle deviennent minuscules : est ce exploitable?) donc je les recouvre d alcool à 90. Question: combien de jours à macérer ? Est ce la meilleure méthode pour utiliser les propriétés de la violette ? J ai vu des recettes de liqueur , de vin, de bonbons contre la toux notamment et pour les bronches et fièvre. Merci d avance
sabine dit
bonjour vi
pour une teinture de plantes fraiches mieux vaut un alcool moins fort 75° 1:2
Gisèle dit
Bonjour,
Tout d'abord merci pour toutes ces informations et la transmission de vos connaissances, un véritable trésor pour les débutant·es comme moi, qui cherchent à utiliser toutes les merveilles que dame nature met à notre disposition !
Ma question : je viens de réaliser une teinture de plantain et je réalise un peu tard que pour faire un onguent, il aurait mieux valu faire un "macérât huileux"... Pour avoir quelque chose de transportable et qui ne nécessite pas absolument la conservation dans un frigo (par exemple pour partir en rando), que puis-je faire avec ma teinture ? Est-ce tout à fait impensable de l'incorporer dans un onguent ? J'ai vu dans les réponses à certains commentaires que l'on pouvait l'intégrer dans des crèmes mais, si je comprends bien, celles-ci n'ont qu'une durée de vie très limitée...
sabine dit
bonjour Gisèle
vous pouvez transporter votre flacon de teinture , et si besoin vous vous en servez en la diluant dans un peu d'eau (il faut donc des compresses dans le sac à dos 🙂 ) autrement vous pouvez faire une crème , dans la base aqueuse vous rajoutez de la teinture
elles ont une durée de vie limitée certes , mais j'en ai qui ont plusieurs mois, et pas conservées au frigo et qui n'ont pas bougé , tout dépend des ingrédients que vous rajoutez , si ce sont des huiles fragiles ou pas , si rajout d'he ou pas , et j'ai déjà transporté mon pot de crème (plantain calendula ) en rando , et rien n'a bougé non plus (bon tout dépend de la durée de la rando , de la saison , mais globalement c'est jouable
Gisèle dit
Merci Sabine, cela me rassure 🙂 Je vais dans ce cas quand même attendre un peu pour la préparer, pour mettre toutes les chances de mon côté et qu'elle ne passe pas deux mois dans le frigo pour rien : pas encore de bestioles agressives en vue pour le moment 😀
Lheureux dit
Bonjour
Comment faire une teinture mère de propolis ?? Merci de votre réponse.
sabine dit
bonjour Lheureux
déjà il vous faut un alcool pur , car contrairement d'avec les plantes , l'alcool ne va extraire mais il va dissoudre la résine
donc vous mettez votre résine dans un bocal et vous recouvrez d'alcool pur (95° ou 96°) vous faites en sorte de laisser 2 ou 3 cm au dessus de la résine
vous secouez bien ,et vous laissez macérer au moins un mois en remuant régulièrement , ensuite filtrez et mettez en flacon il restera toujours du "mou" au fond, souvent on peut faire une deuxième passe voire même une troisième , il me semble que le "mou" est utilisé pour des préparations , mais là je ne saurais vous dire
Riffard dit
Bonjour
Je souhaiterais faire une teinture mère de quinquina, combien de temps faut-il pour la macération et combien de degré d alcool.
Merci infiniment pour votre réponse
sabine dit
bonjour Riffard
je pense que vous pouvez suivre le protocole proposé dans l'article , alcool 50° devrait le faire (même si jamais testé)
Alex LAM dit
Bonjour, Je souhaite faire de la teinture mère de Niaouli (je suis en Nouvelle Calédonie où je peux cueillir des feuilles fraîches). Mais je ne trouve aucune information sur d'éventuelles précautions et l'utilisation de la teinture mère (posologie) pour cette plante. Auriez vous des informations/conseils à me transmettre pour ce qui concerne la teinture mère de Niaouli svp? Merci par avance.
sabine dit
bonjour Alex
nous n'avons pas d'informations sur cette forme et ses propriétés, même si j'ai vu que des tisanes de feuilles existaient
voici la réponse de Christophe
"alors là je ne connais pas, je dirais titrage en alcool ++ pour la forte teneur aromatique, mais je ne sais pas ce que cela va extraire en plus, et si les autres constituants sont problématiques ou pas"
Alex dit
Je vous remercie de votre réponse.
Le niaouli gardera encore un temps ses secrets.
Ici, on l'utilise effectivement en tisane avec les feuilles ; mais également l'essence de niaouli en friction sur le torse et le haut du dos pour ce qui concerne nombre de problèmes respiratoires (rhume, soulager les effets du covid, allergies aux acariens, etc...).
Je le consomme aussi en sirop mais pas à visée médicinale dans ce cas là : juste pour son goût succulent en boisson fraîche. Rien de mieux que le sirop fait maison pour les enfants, sans colorants ni conservateurs.
J'espère que ces petites infos vous seront utiles.
Cordialement
sabine dit
bonjour Alex
merci pour ce partage 🙂
Élodie Mancini dit
Bonjour Christophe et Sabine.
Merci pour cet article passionnant!
Je souhaiterais faire une teinture de ribes nigrum 1 DH à partir de la plante sèche. J'ai de l'alcool à 95°. Est-ce qu'il est adapté de faire une teinture au taux 1:5 dans de l'alcool à 95° ou est-ce que de l'alcool entre 45 et 55° suffirait? Est-ce qu'une durée de macération de 15 jours est adaptée?
Pour arriver à 1 DH, j'ai cru comprendre que je devais diluer 1 dose de cette teinture dans 10 doses d'alcool, c'est bien cela?
Et j'ai une dernière question concernant les effets : mon homéopathe m'a dit (sans citer de sources malheureusement) que le ribes nigrum, au-delà de 3 semaines de prise, pouvait fatiguer les surrénales car cette plante a un effet cortisone-like. Avez-vous des informations à ce sujet?
Merci pour votre travail toujours aussi complet et précis et pour le temps que vous prendrez pour me répondre!
Élodie.
sabine dit
bonjour Elodie
une fois que vous avez votre teinture mère (comme expliqué dans l'article ) l'alcool fort est réservé aux plantes fraiches , si vous préférez avec plante sèche il vous faudra diluer votre alcool (avec la table de mouillage comme ici par exemple http://www.spc.ac-aix-marseille.fr/labospc/sites/www.spc/labospc/IMG/pdf/dilution-alcool-gay-lussac.pdf)
ensuite il vous faudra la diluer dans un alcool neutre (en général 70°) et les proportions sont 1volume de tm pour 9 volumes de solvant et vous obtenez une dilution au 1/10 , il vous faudra ensuite dynamiser la préparation en lui faisant faire un va et vient (haut bas ) au moins 100fois (si mes souvenirs sont bons )
Élodie Mancini dit
Bonjour Sabine.
Merci pour cette réponse et pour le lien concernant la table de mouillage! Je ne connaissais pas, mais ça va bien m'aider aussi...
Bon réveillon à toute l'équipe!
Élodie.
Adriana dit
Bonjour et merci de ce blog si complet que je découvre avec grand intérêt.
J’aimerais faire une teinture-mère de houblon. Je ne compte qu’avec très peu de fleurs sèches mais énormément de pellets (ceux qui s’utilisent pour la fabrication de la bière). Croyez-vous que je peux m’en servir pour la macération ? Devrais-je utiliser un alcohol très fort le cas échéant ?
Merci à l’avance de votre réponse
sabine dit
bonjour Adriana
si ces pellets sont des cônes de houblon 100% , oui pourquoi pas , alcool à 65°
Lheureux P dit
Comment faire une teinture mère de prêle.
sabine dit
bonjour
comme indiqué dans l'article , vous avez le mode opératoire général pour quasiment toute les plantes , sachant que la prêle a plutôt une affinité avec l'eau
Céline Journault dit
Bonjour Christophe
Je m’apprête à faire une macération de reishi sèche et je vois qu’on suggère une « double macération ». Comment on fait une double macération?
J’en profite pour vous dire merci pour tous ces magnifiques partages et enseignement.
sabine dit
bonjour Céline
je vous invite à visiter cet article https://www.altheaprovence.com/champignons-medicinaux-double-extraction/
Dany dit
Bonjour, peut on faire une teinture avec plusieurs plantes en même temps, ou mieux vaut faire des teintures pour chacune des plantes et les mélanger après filtration ?
sabine dit
bonjour Dany
il est préférable de les faire séparément et ensuite de les mélanger selon vos besoins
gauthier dit
Bonjour , quel degrés d'alcool il faut pour faire une teinture mère de graines sèches de cocculus ?
sabine dit
bonjour Gauthier
Christophe ne sait pas et moi non plus
HAZIEL dit
Bonjour,
J'ai une question qui me turlupine concernant la teinture mère. Vous notez : "Préparez 5 fois la quantité d'alcool correspondante au poids de la plante, en millilitres. On dit qu'on utilise un taux de 1:5 pour la macération de plante sèche. Dans notre exemple, nous préparons 150 g x 5 = 750 ml d'alcool ". Or, pour moi, quand on écrit un rapport de 1:5, cela sous entend que nous sommes dans la même unité. Aussi, pourquoi faut-il 750 ml d'alcool pour 150g de plantes et non pas 750g d'alcool pour 150g de plantes ? Sachant que la masse volumique de l'alcool n'est pas égale à 1, cela changerait beaucoup de chose dans le volume d’alcool à mettre au final. Merci.
sabine dit
bonjour Haziel
voici la réponse de Christophe :
" j'ai évolué dans les pratiques et les habitudes américaines, dans lesquelles on fait une équivalence poids à volume, habitudes que j'ai gardé."
Haziel dit
Ah d'accord. Je serais intéressée de savoir pourquoi vous pensez que faire un rapport entre poids et volume est mieux qu'entre poids et poids ? Car si je ne me trompe, si on fait un rapport poids : poids alors il y aurait plus de volume d'alcool. Du coup, quand on achète une alcoolature et qu on lit 1:5, c'est un rapport poids poids ou poids volume ? Merci beaucoup.
sabine dit
bonjour Haziel
Christophe ne dit pas que c'est mieux ou pas, il dit qu'il a appris de cette façon et comme cela fonctionne bien il l'a adoptée
Haziel dit
Très bien. Merci Sabine
sabine dit
bonjour Anne Sophie
oui c'est 30 gouttes du mélange
Marie Desrez dit
bonjour, passer les racines et autres à l'extracteur de jus et ajouter l'alcool à 96 aux fibres et au jus est- il une bonne solution ou cela va t'il interférer l'extraction des constituants en saturant le liquide ? Merci pour vos précieuses connaissances.
sabine dit
bonjour Marie
le problème va être la quantité d'eau dans le jus , et du coup risque de trop faire baisser le taux d'alcool (50g de matière et 50g de jus sont des quantités différentes) mais pas d'expérience avec cette méthode, ensuite pourquoi pas tester
et selon les racines ou autres plantes (style avec de la résine ) , ça peut endommager votre extracteur (si par exemple il reste des petits cailloux etc )
louisa dit
j'ai une petite récolte de safran de mon jardin que je souhaite transformer en teinture mère. Je pense faire un test sur une petite quantité vu la rareté du produit (+/- 50ml). Est ce une bonne idée ou vaut-il mieux faire un plus grand volume pour plus d'efficacité (plus de plante=plus de molécules actives) ? Merci.
sabine dit
bonjour Louisa
c'est du côté pratique que c'est plus délicat pour faire une teinture avec peu de matière
quelques informations dans cet article et dans les commentaires https://www.altheaprovence.com/safran-epice-plante-medicinale/