L'art perdu de la cure dépurative
Une tradition Provençale
La cure dépurative a fait partie des mesures de prévention et de maintien de la santé pendant des siècles, en particulier chez les Provençaux. Elle a ensuite été rayée de nos habitudes par la médecine classique qui l’a tournée en dérision.
Il est grand temps de la redécouvrir. Je vous y invite au travers de cet article, où nous allons mêler concepts anciens avec savoir moderne.
Nous passerons en revue trois dépuratifs inusités aujourd’hui : la germandrée, le marrube et la scabieuse. Nous en retiendrons deux qui restent d’actualité, et nous en mettrons une de coté pour des raisons expliquées ultérieurement. Nous discuterons aussi de l'hygiène de vie nécessaire pour entreprendre une cure dépurative de qualité.
Mais tout d'abord, un petit retour en arrière...
Une promenade en forêt
Il est 5 heures du matin en ce froid samedi d’Octobre 1983. Mon grand-père s’immisce dans ma chambre et me réveille doucement. Je m’habille dans le noir – chaussures montantes contre les vipères, chaussettes en laine, un vieux pantalon.
Les couteaux et les paniers en osier sont alignés sur la table de la cuisine. Ma grand-mère est prête elle aussi, attachant un foulard autour de sa tête. Elle ne manquerait cette sortie pour rien au monde. Elle adore ramasser les cèpes.
6h30. La voiture est garée au pied des collines de la Haute Provence, pas très loin de Banon. Nous commençons notre ascension. Nous marcherons pendant des heures, d'un pas lent, sur des flancs parfois abrupts peuplés de chênes blancs et de hêtres.
Ma grand-mère manie son bâton avec dextérité. Elle sait exactement quel monticule de feuilles soulever pour voir si un jeune cèpe pointe le bout de son chapeau. Elle m’interpelle. « Viens par ici, il y en a qui sortent ». Comme d’habitude, elle me laisse cueillir les plus gros, puis elle achève la besogne derrière moi.
«Ah tiens, c’est ce que je cherchais. Tu vois cette plante ? C’est le marrube. Coupe m'en quelques tiges, je le ferai sécher pour le printemps prochain». Le marrube (Marrubium vulgare) achève sa saison de croissance, avec ses sommités fleuries piquantes et marron, et des réceptacles pleins de graines. Je le regarde. Il a l’air à moitié mort.
«Et tu comptes faire quoi avec cette vieillerie ?»
«Le marrube, c’est excellent pour le nettoyage du foie, c'est pour nettoyer l'organisme.»
«Et pourquoi tu veux nettoyer ton foie ?»
A 12 ans, je suis fortement influencé parle scepticisme scientifique des années 80. J’adore les maths et les sciences. Et je ne suis pas prêt à gober n’importe quelle histoire, même si elle est relatée par ma chère grand-mère.
«Pendant l’hiver, les gens deviennent feignants. Ils mangent trop de cochonaille. Ils restent à l’intérieur. Il y a trop de déchets qui rentrent, et pas assez qui sortent. Le foie s’encrasse, il devient gros et sale. Ensuite, le sang devient épais et noir, il devient sale lui aussi.»
«Le sang ne peut pas devenir sale comme ça.» Je rétorque.
«Le sang est à l’intérieur du corps, dans les veines. Les saletés ne peuvent pas rentrer.»
Elle rit. «Oh si, c’est possible. Si ton foie est gros et fatigué, tu te retrouves avec des saletés dans le sang. Ne me demande pas pourquoi, je ne suis pas allée à l’école. Mais je peux te dire qu’au printemps, il faut d’abord nettoyer le foie pour pouvoir ensuite nettoyer le sang.»
Encrassage du système
Aujourd'hui, je peux finalement expliquer comment un foie fatigué amène des problèmes d’encrassage du système. Nos grands-mères savaient mieux que quiconque, par l’expérience acquise et transmise de génération en génération.
Lorsque l’on réfléchit au problème, on arrive à voir comment les anciens se retrouvaient avec un système encrassé au début du printemps. La nourriture hivernale était faite de viandes salées et de charcuteries. Les fruits et légumes frais du printemps et de l’été étaient remplacés par les céréales et autres féculents.
En plus de cette charge nutritionnelle, les gens profitaient de l’hiver pour se reposer. Dans les hauteurs Provençales, on trouvait encore beaucoup de bûcherons, de bergers, d’agriculteurs et d’apiculteurs. Comme les plantes autour d’eux, ils se reposaient pendant l’hiver et emmagasinaient des forces dans leurs racines.
Pour se préparer au réveil du printemps, il fallait nettoyer l'organisme. Une nouvelle saison d’activité ne pouvait pas être bâtie sur des fondations branlantes. Le sang contenait les saletés, le foie était le filtre, fournissant un écoulement des détritus vers le monde extérieur au travers de la vésicule biliaire. En donnant un petit coup de pouce au foie, on déclenchait ainsi un drainage hépatique afin de nettoyer l'organisme et provoquer une désintoxication du corps.
La cure dépurative de printemps
Autour du mois de Mars ou Avril, les Provençaux commençaient une cure dépurative qui allait durer environ 2 semaines. Les plantes étaient préparées en infusions ou en décoctions, on en préparait une certaine quantité le matin pour tout le foyer. Les teintures mères étaient l’apanage des docteurs et des pharmaciens, le peuple n’y avait que très peu accès.
Le mélange de plantes choisi était appelé "dépuratif du foie" ou "dépuratif du sang".
Les dépuratifs : de l’oubli à la renaissance
Je ne vais pas aborder les dépuratifs classiques, car cher lecteur, vous les connaissez probablement déjà. Les Provençaux utilisaient la racine de pissenlit (Taraxacum officinale) et de bardane (Arctium minor) à bon escient. J’en parlerai plus en détail dans d’autres articles, car ces deux là méritent bien leur fiche individuelle. Je vais par contre vous parler des dépuratifs qui sont tombés dans l’oubli, et qui pourtant peuvent s’avérer très utiles.
La plupart des Provençaux étaient des gens de la campagne, des gens pratiques et pragmatiques. Ils n’entreprenaient pas de longues randonnées afin d’aller observer et cueillir les plantes dans des endroits reculés. Ils ramassaient ce qu’ils trouvaient facilement dans trois zones principales : autour de la maison, sur le chemin menant au travail et sur le chemin menant au village le plus proche (à l’endroit où l’on s’approvisionnait).
Comme quasiment partout ailleurs, les femmes possédaient le savoir des plantes. Elles étaient les infirmières et les herboristes de famille. Le savoir était passé de mère en fille, de grand-mère en petite-fille. Les hommes n’étaient que très peu exposés à ce précieux savoir.
Ma grand-mère prit le temps de m’inculquer quelques bases. Hélas, elle n’entreprit pas de transférer tout son savoir. Elle pensait que la médecine moderne amenait l’obsolescence de la médecine du peuple, promettant un monde meilleur ou chaque maladie aurait son médicament miracle. Qui aurait encore besoin de nos bonnes herbes ?
D’une manière générale, les années 1800 et 1900 furent des périodes terribles pour les plantes médicinales en France. Les Américains eurent leurs docteurs éclectiques. Cette école d’herbalisme avancée poussa la réflexion sur l’utilisation des plantes médicinales à des niveaux peu atteints ailleurs dans les pays de l’ouest.
En France, F.J. Cazin nous a bien laissé son fameux « Traité Pratique et Raisonné de l'Emploi des Plantes Médicinales Indigènes » en 1850. Et puis après ? La source s’est asséchée, l’herbalisme constitutionnel, c’est-à-dire basé sur la personne et le terrain et pas uniquement sur les symptômes, fut chassé aux oubliettes.
Mességué fut un petit génie des herbes. Il savait, d’une manière intuitive, quelle plante utiliser pour une condition donnée. Mais pour moi, il n’a pas laissé de modèle, de logique, de trame qui peut être inculquée aux herbalistes d’aujourd’hui.
Notons évidemment le travail admirable des grands docteurs Leclerc et Valnet. Mais nous avions déjà basculé dans le paradigme de la médecine moderne, avec une utilisation des plantes limitée à une vue symptomatique. Le terrain, la personne, la constitution ? Balayés.
Nous rentrons heureusement dans une nouvelle ère, une période où l’herbalisme constitutionnel est en train de reprendre son envol. La personne n’est pas sa maladie. C’est la personne qui doit être nourrie et rééquilibrée, le corps saura faire le reste. L’internet nous permet de reprendre contrôle de la conservation et de la propagation du savoir, et surtout de sa démocratisation.
Alors redonnons un nom à la cure dépurative, et dépoussiérons les plantes suivantes qui sont tombées dans l’oubli.
La germandrée « petit-chêne » (Teucrium chamaedrys)
La germandrée était l'un des dépuratifs les plus utilisés en Provence. Les locaux l’appelaient «petit-chêne» car ses feuilles ressemblent aux feuilles des chênes blancs qui poussent dans la région.
La germandrée des collines du Luberon n’est pas facile à remarquer. Elle rampe au ras du sol, discrète, petite plante à petites feuilles. Si je vous emmène en ballade, vous noterez tout de suite le thym sauvage et le romarin, la sarriette et l’hélichryse, mais vous marcherez probablement sur le petit-chêne.
La plante est très amère, agissant donc sur les sécrétions gastriques, sur le foie et la vésicule biliaire ainsi que sur le pancréas. Le goût est pour moi très proche de la scutellaire (Scutellaria lateriflora), plante américaine très utilisée pour calmer des nerfs trop excités. Notons au passage l’association traditionnelle entre plantes amères (absinthe par exemple) et conditions nerveuses.
Voici comment j’explique cette association : nous savons aujourd’hui que le système nerveux central et le système nerveux entérique (situé autour du système digestif et contrôlant ce dernier) sont étroitement reliés. Toute plante tonifiant et nettoyant le système digestif doit donc avoir un effet stabilisateur sur le système nerveux entérique, avec une répercussion sur le système nerveux central qui est au centre du stress et d’autres troubles psychologiques modernes. Il faut savoir que le système nerveux entérique est en constante communication avec le système nerveux central.
Les parties aériennes de la plante étaient récoltées en automne, séchées et consommées au début du printemps en infusions.
J’ai récemment discuté de cette plante avec le vieux berger chez qui j’achète mon fumier :
« Vous connaissez une plante qui s’appelle le petit-chêne ? »
« Pardi. »
« Vous l’utilisez pour quoi ? »
« Pour les rhumatismes, les douleurs articulaires, et pour la goutte. Le petit-chêne, ça fait pisser. »
« Pourquoi doit-on pisser si on a des douleurs articulaires ? » (moi, feignant l’incompréhension)
« C'est évident : il faut pisser pour évacuer les saletés coincées dans les articulations. »
La germandrée, en tant que plante diurétique, a une certaine affinité pour les problèmes articulaires, en particulier lorsqu'ils sont accompagnés de rétention d’eau.
Hélas, nous savons aujourd’hui que la germandrée contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques, substances qui au long terme entraînent une destruction des veines du foie. Elle est donc hépatotoxique.
La plante n’était utilisée qu’occasionnellement, ce qui explique probablement le fait qu’aucun effet délétère n’ait jamais été remarqué. Il faut noter aussi que la maladie veno-occlusive provoquée par ces alcaloïdes est quasi-impossible à diagnostiquer sans faire une biopsie du foie, une procédure rarement entreprise.
Par conséquent, la germandrée est une plante que je ne recommande pas aujourd’hui. Nous avons tous un foie stressé par les excès et les toxines de la vie moderne, nul besoin d’ajouter un nouveau stress. Nous ne lui donnerons pas une utilisation moderne.
Le marrube (Marrubium vulgare)
Le marrube, ou «mont blanc», était connu comme dépuratif puissant. L’infusion est désagréable à boire. La plante est extrêmement amère, et va donc exciter fortement le système digestif.
Les Provençaux des siècles derniers étaient des gens robustes avec un système digestif fonctionnant bien. Le marrube devait donc créer chez certains une hyper-stimulation de l’appareil digestif, amenant parfois des crampes ou une hyper-acidité gastrique.
Ces petites gènes étaient probablement acceptées comme partie intégrale du processus de dépuration. Dans ces cas là, on arrêtait de prendre la plante pendant 2 ou 3 jours, et on reprenait ensuite.
Les choses ont bien changées aujourd’hui. Le stress constant de la vie moderne amène, à l’inverse, une déficience digestive massive bénéficiant grandement de la stimulation des amères.
F.J. Cazin nous dit à propos du marrube que(1) :
- «cette plante, dont l’odeur aromatique et la saveur âcre et amère annoncent l’énergie, est une production indigène à la fois abondante et précieuse». Son goût nous laisse effectivement présager de sa force.
- «on ne peut douter de son énergie dans les empâtements des viscères du bas-ventre». Elle peut donc aider à résoudre les problèmes d’encrassages de l’appareil digestif.
- le docteur Freind, en 1717, explique que «le sang, auquel on mêle l’infusion de cette plante, devient plus vermeil et plus fluide». Bien que cette explication soit relativement obscure, on retrouve ici l’indication de sang épais et sale, et la fonction de dépuratif du sang.
- le marrube peut «être administré dans presque toutes les maladies atoniques». Le mot atonique ici veut dire manque d’énergie et de fonction, avec des organes déficients (foie, vésicule biliaire, pancréas, estomac, intestin), des muscles lisses paresseux et des muqueuses digestives sèches et manquant de sucs.
Cazin nous met aussi en garde contre l’utilisation de la plante dans les cas d’irritation ou d’inflammation des muqueuses, car la stimulation des sucs et des muscles lisses s’avèrerait aggravante pour la condition.
On évitera donc la plante dans les cas de surproduction de sucs digestifs amenant une hyperacidité de l’estomac (à ne pas confondre avec les cas de reflux gastriques dus au contraire à une hypo-acidité, la norme de nos jours, voir mon article à ce sujet).
On notera au passage le fait que les anciens ne différenciaient pas entre plante dépurative et plante amère. Il est vrai que les amères sont aussi des dépuratifs entraînant un nettoyage du foie et de la vésicule biliaire. Mais elles fournissent aussi une énergie digestive qui leur est propre, et qui peut s’avérer aggravante chez certaines personnes ayant une bonne digestion.
Par contre, une plante dépurative n’est pas forcément amère. La racine de pissenlit séchée par exemple n’est quasiment plus amère. La racine de bardane n’est pas amère du tout, elle est au contraire douce et aromatique.
Les dépuratives non-amères apportent une stimulation simple et prévisible des organes d’évacuation (foie, vésicule biliaire, reins) sans pour autant créer une excitation de l’appareil digestif.
Il est bien évident que chez certaines personnes souffrant d'une digestion déficiente, les deux dimensions (amères et dépuratives) seront les bienvenues.
La scabieuse (Scabiosa columbaria)
Comme beaucoup de plantes annuelles, la scabieuse affiche d’abord une rosette discrète plaquée au sol. Et lorsque vous connaissez cette rosette, vous pouvez déjà imaginer les fleurs roses en pompons qui apparaîtront à la fin du printemps, donnant aux champs une apparence cotonneuse et aérienne.
La scabieuse était utilisée comme amère et dépurative. Mais voici le point le plus intéressant pour moi, un point documenté par Lieutaghi dans ses excellents ouvrages documentant la tradition médicinale Provençale(2) :
- Les adultes utilisaient une décoction des racines ;
- On donnait une infusion des fleurs séchées aux enfants.
Les enfants d’un certain âge aidaient les parents au champs, ou devenaient apprentis des maîtres artisans. Les parents leur faisaient aussi suivre une cure dépurative pour qu’ils démarrent la saison active du bon pied.
Mais certaines plantes étaient considérées comme «trop fortes» pour les enfants, comme le marrube ou la racine de scabieuse .
Les fleurs de scabieuses par contre étaient des dépuratifs doux, et étaient utilisées avec les enfants à partir de 7 ou 8 ans, afin de les préparer aux amères plus fortes lorsqu’ils sont adultes.
Faites boire une infusion de fleurs de scabieuse à une personne de votre entourage, et observez sa réaction : « c’est amer ! ». Comment un enfant de 8 ans pouvait-il boire cela?
Replaçons les choses dans leur contexte. Les enfants de l’époque n’étaient pas habitués à un monde où tout est sucré ou salé. Ils étaient exposés aux saveurs fortes. Ils pouvaient croquer dans une gousse d'ail sans froncer les sourcils. On leur faisait boire des infusions d’absinthe pour leur enlever les vers. Une infusion de scabieuse était probablement acceptable.
De bonnes habitudes : repas léger et repos
Pendant la cure dépurative, les gens mangeaient plus léger. Ils mettaient leur système digestif au repos afin de laisser le foie se concentrer sur la dépuration et non sur la digestion.
Le foie reçoit deux flux sanguins. Le premier flux provient de la veine porte, l’autre provient de la circulation générale (artère hépatique). Les deux flux se mélangent avant de pénétrer dans les lobules du foie. La charge provenant de la veine porte, avec son sang épaissi par les nutriments du repas, monopolise une grande partie de l’énergie du foie. Lorsque le foie se concentre trop sur la gestion des nutriments, il ne peut pas nettoyer le sang correctement.
Réduire la taille et la richesse des repas pendant la cure dépurative redonne au foie toute l’énergie nécessaire pour dépurer le sang.
Il en est de même pour le repos. Le foie passe en mode de filtrage du sang lorsque la digestion est terminée et que le corps bascule en mode parasympathique. Une bonne nuit de sommeil, précédée d’un repas léger et pris relativement tôt dans la soirée, donne au foie une plus grande plage de nettoyage.
Ces conseils simples sont évidemment ignorés aujourd’hui. Les gens travaillent tard, et dînent donc tard. Le repas du midi est souvent léger, on se rattrape sur le repas du soir. On se couche tard, on se lève tôt le lendemain, on dort mal. On commence la journée suivante avec la charge de la journée précédente partiellement éliminée.
La salade de pissenlit
En janvier et février, je ramasse les pissenlits deux fois par semaine. Chaque soir, notre petite famille commence le repas avec une salade de pissenlit.
Voici comment j’aime ramasser la salade : je coupe la partie aérienne, avec une toute petite partie de la racine. Ceci me permet de bénéficier des propriétés de drainage hépatique fournit par la racine, tout en permettant à la plante de repousser car sa racine est quasiment intacte. Cela donne aussi un petit coté croustillant à la salade qui me plaît bien.
La salade de pissenlit consommée pendant les derniers mois d’hiver fait partie intégrante de la cure dépurative. Les personnes «chaudes» de type Pita (en médecine ayurvédique) comme moi en raffolent. En énergétique, le pissenlit est froid et asséchant. Il est tout a fait appropriée à mon caractère chaud, actif, toujours en mouvement et parfois un peu explosif (en médecine traditionnelle chinoise : «montée du feu du foie»). La racine de pissenlit a une affinité particulière pour le foie qu’elle arrive à bien refroidir. Les personnes de type Vata ne l'apprécieront qu’en petite quantité, car elles sont déjà froides et sèches d’un point de vue constitutionnel.
Le pissenlit, en termes énergétiques, est refroidissant et asséchant. Il assèche car il est diurétique, il entraîne une perte des fluides. Ce qui peut être noté par l’urination provoquée dans l’heure qui suit l’ingestion de la salade. Comment peut-on contrecarrer cet effet ? Passons en revue la vinaigrette typique Provençale pour la salade de pissenlit :
- Huile d’olive (réchauffante)
- Moutarde (réchauffante)
- De l’ail frais écrasé (réchauffant)
- Une bonne quantité d’anchois
L’huile d’olive, la moutarde et l’ail s'opposent à l’effet refroidissant. Les anchois s'opposent à l’effet asséchant. En effet, le sel des anchois crée un phénomène de rétention d’eau au niveau des reins, qui s’oppose à la perte de sodium entraînée par le pissenlit (on se souviendra qu’en physiologie, l’eau suit le sel). On arrive donc à équilibrer les énergies de cette manière.
La cure dépurative moderne
Notre corps subit toujours le rythme des saisons. Mais notre organisme subit aussi une énorme charge continuelle faite d’excès (volontaires) et d’expositions aux toxines multiples (involontaires –médicaments, maquillage, produits cosmétiques et d’entretien, pesticides et autres engrais chimiques, pollution, la liste est longue !)
Ces excès se produisent toute l’année, et pas forcément pendant l’hiver comme auparavant. Notre corps évolue donc au travers de ce que nous pourrions appeler des «micro-saisons» : des vacances d’été bien arrosées, les vacances de Pâques avec un dérapage sur le chocolat, des périodes de voyage d’affaire, des périodes de médicamentation, des pathologies chroniques dégénératives, etc.
La cure dépurative est donc toujours d’actualité, et je dirais même qu'elle est de plus en plus vitale et nécessaire au maintien de notre santé. Mais vous êtes le chef d’orchestre qui va décider la meilleure période pour la démarrer. Vous en bénéficierez plusieurs fois par an.
Les plantes anciennes doivent être dépoussiérées et sorties des placards. Car outre le pissenlit et la bardane, nous avons besoin d’autres dépuratifs afin de faire une bonne correspondance plante-personne-constitution.
De plus en plus d’enfants peuvent bénéficier d’une cure dépurative douce. Car ils se perdent eux aussi dans certaines habitudes qui peuvent devenir destructives au long terme : vivre dans une caverne sans soleil (la chambre avec l’ordinateur), consommer des aliments morts (biscuits, chips et coca), et dormir peu. Le foie souffre. L’asthme, l’eczéma, les allergies, l’acné sont des conditions qui sont maintenant acceptées comme courantes chez l’enfant.
D’un autre coté, la cure dépurative doit être faite avec beaucoup de soin. Car aujourd’hui, la plupart des gens sont de constitution froide, sèche et déficiente. Une cure dépurative faite avec certaines plantes trop froides et asséchantes (pissenlit, fumeterre) peut aggraver ces déficiences. Elles doivent être utilisées à faible dose, et accompagnées de plantes réchauffantes (gingembre par exemple) et humidifiantes (guimauve par exemple) si nécessaire.
Conclusion
Le but de cet article était de partager avec vous mes racines provençales. Mais je voulais surtout nous rappeler à tous que nous ne devons pas laisser la tradition ancestrale des plantes médicinales mourir. La cure dépurative a un futur brillant.
Elle a par contre besoin d’être actualisée, avec des protocoles qui s’adaptent au mode de vie moderne et à ce nouveau concept de «micro-saisons». Et surtout, il nous faut réapprendre à associer la bonne plante à la bonne personne, un art qui s'est définitivement perdu.
Références
(1) Cazin, F.J., "Traité Pratique et Raisonné de l'Emploi des PlantesMédicinales Indigènes", 1850
(2) Lieutaghi, P., "L'herbe qui renouvelle: Un aspect de la médecine traditionnelle en Haute-Provence", 1986
Cette page ainsi que tout le contenu de ce site (vidéos incluses) est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Yasmina dit
Bonjour Christophe! Comme toujours je me suis régalée à lire cet article ...mais celui-ci parlant de votre grand-mère et des anectodes de cueillette me ravit encore plus! J'attends avec impatience les vacances de Paques pour le dérapage sur le chocolat 🙂 Mais je me soigne (cure dépurative en vue avec du triphala car mon transit est ultra paresseux!) Un article sur les intestins pour bientôt? Bonne journée !
sabine dit
bonjour Yasmina
sur cet article Christophe aborde le sujet 🙂
Lisalie dit
Comment savoir quelle plante nous correspond le mieux pour une cure dépurative?
Dans votre guide de 5 recettes vous proposez une teinture mère de fumeterre, mais ailleurs sur votre site il m'a semblé lire que cette plante n'est pas adapté à tous les tempéraments...
Comment choisir la plus efficace en fonction de notre terrain?
sabine dit
Bonjour Lisalie
là il n'y a pas de mystère il faut faire leur connaissance et apprendre leur fonctionnement et le nôtre ,c'est un apprentissage par des lectures, des recherches, des formations
Karine dit
Bonjour,
je viens de lire avec intérêt vos articles, car je sors des urgences pour des calculs de vésicule biliaire, ce dont je n'avais jamais entendu parler! un peu de recherche et je découvre votre site et les traditions provençales pour aider son foie...
Or je suis provençale et je me souviens que ma grand-mère préconisait de l'Aigue Boulide quand on avait trop mangé (elle disait "mal au foie") et que mon grand-père prenait une cuillerée d'huile d'olive tous les jours, mais je ne me souviens plus à quel moment de la journée...
Est-ce que cela vous semble de bonnes habitudes à reprendre?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Karine,
Je suis assez vieux pour avoir eu droit à l'aïgo boulido 🙂
L'ail contient des composés soufrés qui aident le foie à détoxifier. L'ail est donc une bonne plante pour donner au foie les précurseurs dont il a besoin pour faire son travail.
En revanche, la cuillère d'huile d'olive par jour me semble un peu trop violente lorsqu'on a des calculs. Voir mon article ici :
https://www.altheaprovence.com/blog/nettoyage-du-foie-huile-olive-a-jeun/
Karine dit
merci pour votre réponse!
pour l'huile d'olive, je me souviens maintenant que c'était le soir avant d'aller se coucher. je ne sais plus pourquoi, malheureusement.
Vraiment, je vous remercie grandement pour votre article sur la "technique à l'huile d'olive", si présente sur internet (surtout en anglais) et qui semble si dangereuse pour ceux qui ont des calculs!
Si je n'avais pas trouvé votre article les premiers jours, j'aurais peut-être cru à cette cure miracle du citron + huile, car cela a inondé internet, on ne trouve que ça dans les premières pages de recherche.
Et comme le monde médical ne propose qu'une chose : ablation de la vésicule, c'est sûr que les gens, dont moi, sont demandeurs de conseils. Et donc vulnérables à ces initiatives trompeuses...
Si j'ai bien compris vos explications, il me faut aider mon foie mais limiter les corps gras pour ne pas trop se faire contracter la vésicule. j'ai découvert l'infusion au pissenlit, et surprise, j'aime bien le goût!
Mon problème maintenant est de trouver des moyens naturels de dissoudre ce gros calcul. A part le citron et la betterave, je n'ai pas trouvé grand chose de convaincant... avez-vous des pistes de recherche?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Karine,
Je ne veux pas trop critiquer cette méthode non plus car de nombreuses personnes y ont trouvé du soulagement.
Mais je voulais aussi souligner les risques impliqués dans l'utilisation de cette pratique (j'ai reçu par la suite des emails de patients et médecins qui ont confirmé le fait qui ont subi les conséquences hélas).
Je préfère donc aider le foie avec des plantes que nous connaissons bien, sur le long terme, des plantes qui stimulent moins fortement l'excrétion de bile, mais qui créent néanmoins une vidange plus douce.
Notez tout de même que ces plantes, pissenlit and co, sont elles aussi déconseillées dans les cas d'obstruction biliaire. Tout est question de tolérance et dosage, sachant que ces plantes, si trop dosées par exemple, pourraient expulser un gros calcul, ce qui est problématique. Compliqué je sais, mais j'ai bien peur de ne pas avoir de réponse plus claire que cela. Si c'était moi j'utiliserais ces plantes avec précaution, mais je le ferais en connaissance des risques, et il ne serait pas éthique de ma part de conseiller la même approche pour tout le monde lorsque calcul de grosse taille.
françoise dit
bonsoir Christophe
Je viens de conseiller à ma fille de prendre de la racine de pissenlit en cure dépurative, elle a commencé son traitement depuis 2 jours sauf que je viens de lire que le pissenlit contenait du latex et ma fille est allergique à cette substance . Que nous conseillez nous? et par quelle plante peut'elle remplacer la racine de pissenlit? Merci par avance de votre aide ,
Françoise
sabine dit
Bonjour Françoise
le latex se trouve dans les tiges et pas dans la racine, donc aucune crainte 🙂
Christine dit
Bonjour Christophe, j’attaque une cure de decoction de racines de pissenlit fraîches ( il a tellement plu chez nous qu’il n’y a qu’ à tirer doucement sur la base du pissenlit pour avoir la racine avec! ) car j’ai un foie paresseux mais je ne trouve pas un renseignement: combien de tasses par jour? Combien de temps? 15 jours?3 semaines? Faut-il bien nettoyer en enlevant la pellicule marron?
Merci
Encore merci pour la vidéo conférence d’hier. C’était super !
sabine dit
Bonjour Christine
- une cure dépurative se fait en général sur 21 jours, 30g/litre et boire le litre dans la journée entre les repas
- vous nettoyez bien la racine (sous l'eau) inutile d'enlever la petite peau et soit vous prenez frais (environ 50g/l) ou vous faites sécher (en la coupant en petits morceaux (30g/l)
Christine dit
Merci Sabine pour ces renseignements. Du coup, je vais me faire une petite tasse et retourner chercher des pissenlits...il va m’en falloir des racines!
Stéphanie dit
Bonjour Christophe,
Votre blog est des plus passionnant. Merci pour le travail que vous y consacrez.
J'ai lu tous les commentaires concernant ce fameux sujet "la cure dépurative" et n'ai point vu de réponse à mon interrogation :
Si j'ai bien compris, il est possible de mélanger plusieurs plantes pour une même décoction. Mais dans quelle proportion ? Faudra-t-il toujours la même dose de plantes pour 1L d'eau (25 à 50g, comme vous le préconisé)
Prenons le cas ici du pissenlit et du gingembre. Faut-il mettre moitié/moitié, ou l'une de ces plantes va prendre le dessus sur l'autre et en atténuer les effets ?
Et pour le temps de la décoction ? Comme la racine de gingembre est fraiche, le temps est-il le même que celui du pissenlit ? Doit-on préparer les deux en même temps ou on les fait séparément et on mélange les préparations ensuite ?
Peut-être aurez-vous un ouvrage à m'indiquer qui ne soit pas en anglais et qui traite du sujet merveilleux de "l'herbalisme" et de ses préparations. (Sourires)
En attendant votre petite promenade en forêt, ma bien fait sourire, car cela m'a rappelé de bons souvenirs avec mes propres grands parents, dans la forêt de Bord en Normandie, à 6h du matin nous avions les lampes frontales pour ne pas piétiner les champignons. Et le soir, nous avions une omelette aux pieds de cèpes et les têtes revenues à la poêle avec de l'ail et du persil. Le reste de la récolte allait en bocaux...
Dans l'attente de vous lire,
Cordialement,
sabine dit
Bonjour Stéphanie
oui vous pouvez mélanger sans problème , les doses préconisées ont été établies par la tradition herbaliste et ont fait leurs preuves ,les 30 g/L ne sont pas une règle absolue, cela peut varier en fonction des plantes aussi, c'est du cas par cas, mais en moyenne lorsqu'on ne sait pas trop, c'est une bonne moyenne.
Les proportions vont dépendre de ce que vous souhaitez et du goût que vous désirez pour votre infusion , pour reprendre votre exemple pissenlit/gingembre : ils ont tous les deux un rôle un peu différent mais complémentaire , le pissenlit va en quelque sorte aider le foie à se débarrasser des déchets et en activant le processus "d'essoreur" et permettre au sang d'être mieux "nettoyé , le gingembre va favoriser de meilleures sécrétions biliaires (entre autres) et accélérer le processus de digestion (surtout quand celle ci est lente et paresseuse) , si vous voulez privilégier l'action de la racine de pissenlit , vous mettez par exemple 20g de pissenlit et 10g de gingembre , si vous trouvez que le gingembre donne un goût trop prononcé à l'infusion , vous diminuez la dose ...etc.
Le fait que le gingembre soit frais , fait qu'il sera moins concentré que sec , personnellement je mets les deux en même temps et je laisse le même temps ,
vous pouvez faire une décoction de chaque et ensuite mélanger mais ce n'est pas forcément le plus pratique et ce pour un résultat similaire.
côté ouvrages , difficile car il en faut plusieurs pour tenter d'avoir une vue complète.
Stéphanie dit
Bonsoir Sabine , et Merci de votre réponse.
Je vais donc y aller au fur et à mesure et serai donc mon propre cobayes (rires!)
Cordialement
Sophie dit
Bonsoir Christophe,
Un grand merci pour cet article. Je me sens fatiguée avec j'ai l'impression que mon corps fonctionne au ralenti. J'ai le souhait de faire une cure dépurative complète (foie, reins, vésicule, intestins...) après les fêtes avant de passer vers une alimentation végétalienne.
Je suis un peu perdue... Je projetais une détoxication du foie selon la méthode du Dr Clark mais apres pas mal de recherches, j'ai des doutes de son efficacité.
Je pense plus me tourner vers vos recommandations. Pourriez-vous me conseiller sur le choix des plantes à utiliser, les quantités, la durée?
J'ai 36 ans, je suis en léger surpoids, avec un transit un peu lent, des migraines. De quelles autres informations auriez-vous besoin?
Un grand merci,
Sophie
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sophie,
Je n'ai pas vraiment le temps de donner des conseils personnalisés. Mais dans tous les cas, la racine de pissenlit est de loin ma plante préferrée pour une cure dépurative simple et efficace. On fait pendant une dizaine de jours une décoction des racines, 30 g de racines sèches par litre, faire frémir pendant 5 minutes à couvert puis laissez reposer encore 10 minutes. Boire le litre dans le courant de la journée.
Estellka dit
Merci pour cet article très intéressant. Je pense que cet automne, je vais faire le plein de racines! Je suis également ravie d'avoir découvert les propriétés de cette jolie fleur violette. J'étais sûre qu'elle avait quelque chose à nous donner, mais je ne savais pas quoi. Merci beaucoup!
Marie Asphodele dit
Bonjour Christophe,
On m'a appris que lorsqu'il y a une faiblesse du foie il faut le renforcer avec des plantes hépatoprotectrices avant de le drainer.
Alors, quels sont les signes d'une faiblesse du foie et comment distinguer un foie qui a besoin d'être drainé d'un foie qui a besoin en amont d'être protégé ?
Merci d'avance
Marie
Christophe BERNARD dit
Bonjour Marie,
Un foie qui a besoin de protection est un foie qui a été agressé par des substances comme l'alcool, une prise de médicaments au long terme, un travail avec des substances chimiques - le tout se traduit souvent par une élévation des transaminases sur une prise de sang. Et bien sûr lorsque problèmes plus graves - hépatite, cirrhose, stéatose hépatique, etc.
Mais dans le contexte d'une personne saine dans la vie de tous les jours, les dépuratives classiques sont suffisantes. Notez au passage que les dépuratives comme la racine de pissenlit ou de bardane ont montré dans les études une capacité de protection aussi. Elles font les deux, mais disons qu'elles font beaucoup de dépuration et un peu de protection, alors que les protectrices font l'inverse.
Marie Asphodele dit
Merci pour cette réponse
Donc sauf cas précis (médicaments, alcool..) le foie n'a pas besoin d'être protégé plus que ça.
Du coup, quels sont les signes qui montrent qu'une personne à besoin de drainer son foie (en dehors des cures saisonnières). Je pose cette question parce que j'ai l'impression que tous les naturopathes conseillent un drainage du foie, je sais que c'est très souvent utile mais j'aimerai arriver à différencier un foie que l'on va drainer parce que "ça ne peut faire que du bien" et un foie qui a besoin d'être drainer parce qu'il nous montre des signes et que c'est indispensable pour retrouver un état d’homéostasie générale pour la personne.
Merci d'avance
Christophe BERNARD dit
Je sais que cela va rester flou, mais d'un point de vue ressenti, j'associe le besoin à ces périodes où l'on se sent engorgé quelque soit ce que l'on mange, parfois accompagné par une mauvaise haleine au lever, une langue particulièrement chargée. Je parle ici de la personne en bonne santé. Ensuite, lorsqu'on rentre dans les dérèglements physiologiques, de nombreux déséquilibres peuvent bénéficier d'une cure dépurative. On sait depuis longtemps que peau et foie sont étroitement liés par exemple. Pareil pour les problèmes hormonaux (le foie fabrique après tout le précurseur - le cholestérol, et dégrade les hormones en excès). Pareil pour les problèmes allergiques (le foie doit dégrader les complexes immuns). Etc.
Ensuite chacun aura ses petits signes. Le migraineux aura peut être une aggravation de la fréquence des crises. Chez ceux qui font de l'acné quelque soit l'âge, poussées de boutons. Je ne dis pas qu'une stimulation du foie va régler le problème, cela serait trop beau, mais que souvent, dans le contexte d'un dérèglement multifactoriel, il y contribue.
Marie Asphodele dit
Merci beaucoup !
Perrine dit
Bonjour Christophe.
Je voudrais faire une cure dépurative avant d'attaquer ma saison (professionnelle) d'hiver. D'après ce que j'ai lu, je suis plutôt de constitution fragile. Et voilà ce que j'ai sous la main : TM de pissenlit, hydrolat de romarin (rosmarinus officinalis) et feuilles séchées de bouleau. Est ce que je peux mélanger tout ça et faire une petite potion (TM pissenlit + hydrolat romarin + infusion ou sirop de bouleau) si oui dans quelles proportions et sinon dois-je les prendre séparément ou une seule à la fois?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Perrine,
Je m'en tiendrais au romarin qui va gentiment faire un nettoyage au niveau du foie tout en fournissant une grande quantité d'antioxydants protecteurs. Coté dose, je dirais une cuillère à soupe diluée dans un litre d'eau à boire pendant la journée pour rester dans le "tout en douceur". Entre parenthèse, si vous avez accès au romarin "plante", frais ou sec, je vous le conseille plutôt que l'hydrolat. Il a bien d'autres constituants intéressants qui ne sont pas extraits par la distillation.
Mace dit
Bonjour Christophe
C'est un plaisir d'être abonnée à vos lettres et de les découvrir chaque semaine !
Je viens vers vous aujourd'hui car une amie aurait besoin d'un conseil pour son fils vegan d'une vingtaine d'année :
Il vient de passer une année en Afrique et il revient avec des parasites et désordres intestinaux importants. Il a craint d'avoir une hépatite mais ce n'est pas le cas.
Si cela vous est possible, sauriez vous les conseiller ?
Un grand merci d'avance
Belle journée
Claire Macé
Christophe BERNARD dit
Bonjour Claire,
Ma vidéo de la semaine était sur l'artemisia annua et justement, on l'utilise aussi pour les problèmes de parasites intestinaux (je n'en ai pas parlé dans la vidéo car je voulais me concentrer sur d'autres chsoses). Par contre elle est quasi introuvable en France.
Sinon, perso, penser aux mesures suivantes sachant que la situation est parfois longue à résoudre, il faut de la patience :
- Le thym est un excellent antiparasitique, en infusion, en mettre assez pour qu'elle soit bien aromatique, 2 fois par jour
- Ail frais à tous les repas
- Cannelle de ceylan, gélules par exemple
- La berbérine (en gélules) est très bien aussi, un peu cher
Sinon, si vous êtes en france, vous avez des gélules chez Pranarom aussi, Oleocaps 2, qui peuvent aider.
Chris2Rs dit
Je pense que je voulais écrire "déjà eu à traiter'. Toutes mes excuses.
Chris2Rs dit
Bonjour Christophe,
j'espère que vous allez bien.
Je suis de passage sur votre site en quête d'info sur l'hélichryse et je vais passer du coq à l'âne... mais avez-vous déjà traiter les addictions alimentaires, le chocolat au lait en l'occurrence.
Je vous remercie à l'avance.
Christine
Christophe BERNARD dit
Bonjour Christine,
Je travaille avec ce type de comportement effectivement, mais je n'ai rien trouvé de simple et direct. J'essaye de bien comprendre la situation de la personne, et inévitablement on met en place un protocole pour mieux gérer le stress. Si la glycémie fait des yoyos et que la pulsion est due à une période d'hypoglycémie, alors réguler cela au travers de l'alimentation mais aussi parfois des compléments (magnésium/chrome) ou plantes (fenugrec/cannelle/momordique et autres). Le magnésium est intéressant car plusieurs personnes témoignent d'une pulsion chocolatée qui a été par la suite calmée par une supplémentation en magnésium.
Chris2Rs dit
Bonsoir Christophe et merci,
en ce qui me concerne, j'ai déjà pris du chlorure de magnésium et du nigari sans effet aucun sur cette très ancienne addiction. Et peut-on parler de pulsion en ce qui me concerne, plutôt d'idée fixe, lol ! Enfin, non, pas lol parce que de végétarienne (sans produits laitiers lait de vache), je suis passée à quasi végétalienne (et anti-spécisme dans la foulée) hormis ce foutu choco.
Christophe BERNARD dit
Pour info, le chlorure et le nigari sont des formes qui sont peu biodisponibles.
Mais bon, il faut le dire, les pulsions alimentaires vont souvent bien au-delà des simples carences. Sinon, nous aurions tous trouvé une solution à nos pulsions sucrées, boulimiques ou autres. Pas si simple. Il faut alors passer aux "nervines" afin d'essayer de gérer le stress, l'impulsion qui fait que la personne se dirige, d'une manière quasi-robotique, vers le placard qui cache la fameuse tablette...
Chris2Rs dit
Oh, l'a pas le temps la tablette d'atteindre le placard.
Bonsoir Christophe,
mais alors, si le nigari n'est pas biodisponible, qu'est-ce que vous préconisez ?
Christophe BERNARD dit
Les infusions de plantes minéralisantes par exemple :
https://www.altheaprovence.com/blog/magnesium-naturel-ortie/
J'ai de bons résultats avec le glycerophosphate personnellement. Le citrate est bien aussi, un peu plus instable sur le transit je trouve.
Sylvie dumas dit
Bonsoir Christophe, comme Laurence je me demandais si une cure en ce moment serait bénéfique, je lis que oui .
Vous m aviez conseille pour le printemps du pissenlit ,mais à cette époque ,je ne sais si il est bien adapté ?
Vous dites que vous prenez de l aubier de tilleul et du gigembre ,cela serait il bénéfique pour mon tempérament plutôt chaud ,hypertension essentielle moyenne ,pas de cholestérol, ni tryglicerides et intolérance au gluten,avec donc de petites difficultés à digérer le gras en plus .merci pour votre site ,votre aide précieuse ☺à bientôt .
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sylvie,
Vu votre tempérament, même avec le changement de saison, restez avec la racine de pissenlit. Simple et efficace, cholérétique et cholagogue (plus de bile = meilleure digestion des graisses) et un bon diurétique (hypertension essentielle).
Sylvie dumas dit
Merci ☺
Bon dimanche !
Laurence dit
Bon soir,
Joli article qui nous fait voyager en Provence. Merci. je continue l'exploration de votre site. En vous lisant, je me demandais si l'automne ne serait pas également propice pour faire une petite cure pour préparer l'hiver ? Mais une cure de quoi ?( en dehors des cèpes et des girolles lol) ça, Mystère pour le moment...
Christophe BERNARD dit
Bonjour Laurence,
Les changements de saisons, les mouvements de sève et de sang (dans certaines vues amérindiennes, le sang suit des mouvements similaires à la sève, ce qui a une base physiologique intéressante, lorsqu'il fait froid le sang repart vers l'intérieur du corps pour conserver la chaleur) sont en effet de bons moments pour faire une petite cure dépurative.
Vu que les jours se rafraîchissent, j'aime combiner une dépurative qui n'a pas un tempérament trop froid, comme l'aubier de tilleul, avec une circulatoire afin de faciliter les échanges entre organes, nous réchauffer un peu au passage - la racine de gingembre frais étant ma préférée.
Laurence.G dit
Merci pour vos réponses. Le gingembre est déjà dans l’assiette depuis qq jours. Mais je ne connais pas L'aubier de Tilleul et votre article sur la décoction est bien appétissant.
Bonne journée.
roudey dit
mon mari a d énormes problèmes de peau démangeaisons petits boutons etc qu'est ce qu il faut prendre pour commencer .
réponder moi .
Christophe BERNARD dit
Compliqué pour fournir une recommandation sans avoir plus de détails. Une petite cure dépurative à base de décoction de racine de pissenlit est très souvent un bon point de départ. Bien que pour certains problèmes de peau, ceci peut aussi aggraver les choses pendant un jour ou deux. A voir.
Mina dit
je découvre votre site après avoir participé à une journée Ecoflor à Fayence où j'ai rencontré un monsieur vendant de l'aubier, de l'arpagophytum et de la prêle. curieuse je me suis lancée dans la recherche sur le web et ai découvert votre site. Merci continuez mais où acheter de l'aubier car les herboristes ont disparu et mon tilleul ne mérite pas que je le zigouille.
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
J'achète le mien à l'herboristerie du père blaize à marseille (voir leur boutique en ligne). Vous en trouverez dans toutes les herboristerie - croix rousse, palais royal, orménis, etc.
Bonnes décoctions !
Véronique dit
Bonjour cher Christophe:
je ne comprends pas quand vous dites : "Notons au passage l’association traditionnelle entre plantes amères (absinthe par exemple) et conditions nerveuses" ( vous retrouverez ce passage dans votre article sous la photo de la germandrée "petit chêne") . Je comprends bien sur le lien entre système nerveux entérique et SNC, mais je n'ai pas compris si une plante apportant un "confort digestif" apportait spontanément aussi un confort nerveux?, ou si il fallait lui associer une plante spécifique "sphère nerveuse" pour cela..?.
Suis je assez claire...?
Véronique dit
ou l'inverse d'ailleurs, cad, doit on ajouter une plante sphère nerveuse à une plante digestive pour améliorer les fonctions digestives?
Christophe BERNARD dit
Oui, absolument. Lorsque la digestion est sans dessus dessous, je regarde systématiquement l'état nerveux, et j'adresse tout de suite avec des plantes pour le SNC.
Véronique dit
Merci pour vos lumières Christophe
Christophe BERNARD dit
Bonjour Véronique,
Les plantes amères ont été utilisées dans certaines traditions pour calmer les états d'anxiété. Chez nous à l'ouest, nous avons des situations similaires : agripaume pour les états de peur avec palpitation, lycope pour état d'excitation thyroïdienne. Ensuite, certaines études nous disent que l'absynthe par exemple est efficace dans les cas de dépression.
Si l'on met tout cela ensemble, on commence à voir apparaître le puzzle du système nerveux entérique + central avec ses communications croisées. La plante amère agit-elle sur les deux sphères, ou seulement sur la digestive et donc indirectement sur le mental ? Nous ne savons pas encore, je pense. Le SNE est en constante communication avec le SNC. Pour chaque message que le SNC envoie au SNE, le SNE envoie de multiples messages au SNC. Le SNE est donc très "vocal", envoyant constamment des messages vers le SNC, messages probablement de détresse (inflammation) ou apaisement - mais là je spécule un peu.
Pour tout problème nerveux, je dois avouer que je travaille sur les deux axes, avec l'axe principal étant le SNC directement, et adressant le SNE/digestion d'une manière secondaire, mais ne le négligeant jamais non plus. Je n'ai pas encore eu la conviction d'adresser le SNC uniquement au travers du SNE. J'essaye de soulager mes clients le plus rapidement possible. Mais j'y pense, il serait intéressant de faire des tests.
Véronique dit
Tout cela est bien passionnant...
sabine dit
bonjour Christophe
Pourriez vous nous donner quelques pistes pour déterminer les tempéraments (chauds froids ...et toussa )? avec peut être des ouvrages ou des sites qui développent le sujet (je n'ai rien trouvé de satisfaisant et
je m'y perds un peu, par exemple pourrait on définir grosso modo :
les grassouillets dans la case tempérament chaud et vice versa pourrait on classer les maigrichons dans la case tempérament froid ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Sabine,
Nous rentrons ici dans l'herbalisme énergétique, un sujet complexe abordé dans les médecines chinoises et ayurvédiques entre autres, avec tous les bons ouvrages, à ma connaissance, écrit en anglais.
Je commencerais mes lectures avec les ouvrages de Matthew Wood qui a fait un excellent travail d'unification est-ouest.
Si je simplifie à l'extrême, un des tempéraments chauds se trouve chez la personne qui a souvent chaud aux extrémités, bouge constamment, souvent sportif, personnalité qui se satisfait mal de rester assis sur le sofa avec un bon livre entre les mains. Sa constitution dicte une grande consommation de calories. D'autres ne se conforment pas à cette image mais fuient la chaleur. D'autres sont dans des conditions inflammatoires.
La personne plutôt grassouillette avec tendance à l'hypertension essentielle (et donc excès de liquide), qui sue facilement, bénéficiera de plantes asséchantes (diurétiques). Alors que la personne lymphatique, grassouillette aussi mais molle, avec tendance à l'hypotension et parfois hypothyroïdie bénéficiera plutôt de plantes réchauffantes.
L'imagerie de ces situations est donc un peu plus complexe que cela. Je pense que c'est une "couche" de savoir que l'on ajoute une fois que l'on est confortable avec les concepts de base de l'herbalisme, et si c'est quelque chose qui nous attire. J'aime aussi la vue simplifiée de Michael Moore qui ramène le concept de chaud/froid aux systèmes d'organes, plus simple pour commencer. Un organe "chaud" est un organe qui fonctionne trop fort, un organe "froid" pas assez. Le pissenlit refroidit le foie car il calme les surproductions de triglycérides et cholestérol (partie anabolique du foie). Le mahonia le réchauffe car au contraire le pousse à la transamination (sans pour cela entrainer une hypercholestérolémie ou autre).
Bref, il faudrait des pages. Peut-être faudra-t-il que je commence à aborder le sujet sur mon site...
sabine dit
merci Christophe
Ce sont déjà des pistes très intéressantes , question de me donner une idée générale , mais vous avez raison , mieux vaut déjà bien apprendre l' alphabet avant de prétendre s'attaquer à la littérature !
dur dur de ne pas se disperser , car chaque branche offre tellement de possibles que ça me donne parfois le vertige !
chuis toujours aussi fan .............
tkl dit
Le sujet est effectivement passionnant.
Messegué utilisait un pendule pour s'assurer de l'accord d'une plante avec son patient.
S'il est particulièrement ardu de parvenir à déterminer exactement le tempérament d'une personne il n'en parait pas moins essentiel pour obtenir les résultats escomptés.
Après il reste l'empirisme et l'expérimentation pas toujours bien accueilli en cas d'échec.
raymonde dit
que me conseillez vous pour mes ulcères à l'estomac
Christophe BERNARD dit
Bonjour,
C'est très difficile de répondre d'une manière simple, car le naturopathe s'enquiert d'abord de l'historique complet du problème, essaye de comprendre le terrain et les facteurs qui contribuent au problème afin d'agir à la source. Exemple : une hypoacidité qui traine pendant des années et qui donne lieu à l'apparition d'un h. pylori s'approche différemment d'un stress chronique avec historique de stagnation digestive par exemple.
Sabine dit
je ne me lasse pas de commencer mes "glanes" ici sur votre site!
une question concernant la "scabieuse" ma prairie en est remplie!
peut on en faire des teintures mère ?
merci d'avance
Christophe BERNARD dit
Bien que ce soit traditionnellement une plante à tisane, je pense que oui. Les composants importants sont les amers, qui s'extraient bien par teinturage. Je teinturerais racine + fleurs pour avoir un bon apport des différents composants.