Graine de chia : interview de Frédéric Poujaud (Chia de France) : (abonnez-vous au podcast ici)
On va aujourd'hui parler de la graine de chia [prononcer Tchia], petite graine qui est considérée comme un super aliment. C'est la graine d'une lamiacée, en fait d'une sauge pour être précis, ce qui est plutôt rare dans le monde de l'alimentation vu qu'on mange plutôt des graines de graminées, qu'on appelle les céréales. Mais là on a quelque chose d'un petit peu unique et qui a une longue utilisation traditionnelle dans les peuples d'Amérique centrale, l'Amérique du Sud. La sauge en question s'appelle Salvia hispanica. En général, les boutiques de produits naturels et les magasins bio l'importent de certains pays comme le Mexique, la Bolivie, le Paraguay. On s'y intéresse de plus en plus chez nous, vous allez voir pourquoi. Et pour en parler, j'ai le plaisir d'accueillir Frédéric Pougeot, président de la filière Chia de France.
Bonjour Frédéric.
Bonjour, merci pour votre invitation.
C'est un plaisir. Alors déjà, je dois plaider un petit peu coupable parce qu'avant que vous me contactiez, je n'avais aucune idée qu'on cultivait cette sauge ici en France et qu'on récoltait donc la graine de chia. Merci d'être là. Est-ce que vous pourriez nous donner l'histoire de la graine de chia en France et d'où vient cette idée de la transplanter chez nous, parce qu'elle ne pousse pas chez nous ?
Pour vous expliquer le cheminement, c'est important de vous dire qu'au départ, ma spécialité c'est la sélection végétale. Donc de travailler sur la sélection d'une plante pour en améliorer ses performances agronomiques. Mon activité a démarré en Amérique du Sud, donc j'ai commencé à travailler principalement sur des espèces de l'Amérique du Sud, du Chili et d'Argentine. Mon intérêt pour la graine de chia, c'est que c'est une plante qui a été découverte, redécouverte, je dirais, il y a une vingtaine d'années par des botanistes qui circulaient un petit peu sur la région du haut plateau Andin et qui sont tombés sur cette graine de chia qui les a surpris, parce qu'ils ne la connaissaient pas, et ils ont rapidement regardé un petit peu sa teneur nutritionnelle. Et quand ils ont constaté le niveau d'oméga 3 à plus de 60%, ils ont été assez surpris qu'une telle graine n'ait pas été connue avant et donc ils ont commencé à faire des recherches et se sont aperçus qu'en fait c'était une graine qui était très connue il y a plusieurs siècles par les populations précolombiennes, que son histoire s'est un petit peu arrêtée à l'arrivée des espagnols, puisque quand les espagnols sont arrivés en Amérique du Sud et qu'ils ont découvert la multiplicité des espèces consommées sur place, que ce soit la plupart de ce qu'on consomme aujourd'hui d'ailleurs, les maïs, les tomates, les haricots, les pommes de terre, le quinoa, enfin c'est une quantité de produits alimentaires qui étaient tous originaire donc de zones tropicales ou subtropicales. Et qui ont été amenés par les colons espagnols en Europe. Toutes ces espèces ont évolué au cours des siècles, se sont adaptées par des mutations successives, principalement au problème à la photopériode, parce que ce qui nous distingue le plus des zones tropicales et subtropicales, c'est la durée du jour. Et les plantes, pour que leur processus de reproduction se fasse, il faut qu'elles retrouvent la durée du jour nécessaire à la fécondation et ensuite à leur reproduction. Donc toutes ces espèces tropicales se sont adaptées à nos zones tempérées où on a des jours courts en hiver et des jours longs en été. Et c'est souvent des mutations naturelles qui font qu'un individu arrive à se reproduire en jours longs. Et que ce soit le maïs, la pomme de terre, au cours des siècles on a fini par avoir des variétés locales qui se reproduisent naturellement. Sauf que pour la chia, qui n'a pas été amenée par les espagnols pour la raison qu'elle était considérée comme la graine des dieux. Et la graine des dieux des indiens n'était pas destinée à être ramenée en Europe où le catholicisme était plus répandu. Elle a été vraiment interdite en fait. Donc elle n'a pas évolué, elle est restée dans son milieu et est consommée toujours par des populations locales. Voilà, c'est ça qui m'a intéressé sur cette plante qui n'a pas évolué comme les autres, qui est restée dans son milieu et sur lequel il n'y a jamais eu aucun travail de sélection. Donc pour moi en tant que sélectionneur, c'était vraiment intéressant de pouvoir travailler sur une plante vierge en quelque sorte.
Et oui c'est ça, et moi j'avais fait l'expérience, je me racontais un petit peu mon histoire, on m'avait envoyé des graines, alors je ne sais plus si c'était des graines... je crois que c'était des graines du Mexique, et ça a très très bien poussé chez moi dans le Vaucluse avec tout ce soleil et ce terrain un petit peu aride, mais elle n'a jamais fructifié, j'ai essayé plusieurs années, à ma grande déception, je n'ai jamais pu récolter la fameuse graine de chia. Donc vous, vous êtes allé à la recherche de cette graine, vous la ramenez chez nous, comment est-ce qu'on adapte du coup une plante à la culture locale ?
J'ai fait un peu comme vous, j'ai travaillé sur des populations qui avaient besoin pour se reproduire de 12 heures de jour. Or en été, comme on a 16 à 18 heures, la plante ce qu'elle comprend c'est qu'il faut qu'elle continue à pousser. Et elle continue à pousser jusqu'au moment où les jours se raccourcissent et on passe à 12h en automne. Et à 12h, elle comprend que c'est le moment de faire des graines, sauf qu'en Europe, il gèle à ce moment-là. Et comme c'est une plante très gélive, elle meurt. Nous, ce qu'on a fait, c'est qu'on a travaillé sur différentes populations de la zone tropicale, subtropicale, jusqu'au jour où, au milieu d'une parcelle d'essais, on a trouvé une plante qui a fait des fleurs, toute seule, au milieu des autres. Et en fait, c'est une mutation naturelle qui fait qu'une seule plante qu'on a pu isoler, on l'a mise sous une poche, Et cette plante là, on s'est dit il faut qu'on en prenne soin parce que c'est la seule qui fleurit en été. Donc on a supposé immédiatement que c'était une mutation sur le caractère durée du jour. De la même manière qu'on avait identifié des plantes qui avaient des fleurs blanches par exemple, c'était une mutation sur la couleur de la fleur. Donc à partir du moment où on peut isoler cette plante, l'année suivante, on a récolté peut-être une petite centaine de graines de cette plante-là. Et les 100 graines issues de cette plante-là avaient la même caractéristique de fleurir pendant des jours de 16 à 18 heures. Et donc de 100 graines, on est passé à 100 grammes. Et puis de 100 grammes, on est passé à quelques centaines de grammes. Et on a développé cette plante unique qui fait qu'aujourd'hui l'ensemble des productions qu'on fait avec la variété aux ruraux sont issues d'une plante. Une plante qui a le caractère de fleurir en jours longs. Mais au point de vue de sa valeur nutritionnelle, on a gardé toutes les autres valeurs, c'est-à-dire sa teneur en huile, sa teneur en acides gras, et oméga 3 en particulier. Tout le reste est inchangé.
Très bien, parce que c'était une de mes questions justement, on adapte à des cultures locales.
Oui, on a obtenu juste le changement d'un seul caractère, parce que c'est monogénique, c'est un seul gène qui détermine la sensibilité à la photopériode. Celui-ci a changé, mais tout le reste est resté identique.
D'accord, très bien. Et avec cette espèce que vous avez adaptée à la culture locale, moi quand j'en ai planté au jardin, c'était absolument pas compliqué en termes de contraintes à l'eau, en fertilisant, pas de maladies, enfin. Comme une sauge quoi. C'est fabuleux.
Une plante qui, comme elle n'est pas développée sur nos territoires, elle n'a pas de ravageurs connus, pas de maladies connues, Et donc, ça nous permet, quand on la produit, d'utiliser ni insecticide, ni fongicide en fait. Donc, elle est vraiment bien adaptée à une culture en bio.
D'accord. Donc, vous avez ce stock de graines de chia maintenant. À un moment, vous décidez d'organiser une filière sur le territoire français. C'est quoi l'historique de cette filière ?
Nous, on pensait aussi que c'était si simple comme vous le dites. Sauf que d'introduire en Europe une espèce qui n'est pas connue, n'était pas autorisé en fait, ni à la culture, ni à la consommation. Donc il a fallu faire une démarche de Novel Food, de nouvel aliment, qui nous a pris environ deux ans pour que l'Europe accepte qu'on produise et qu'on distribue sur le marché européen une graine nouvelle pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'allergènes, pour s'assurer qu'il n'y ait pas de problèmes alimentaires engendrés par ce nouvel aliment. Et avec des précautions quand même parce que quand on arrive avec des niveaux d'oméga 3 de 65% ça a été considéré comme un alicament en fait, parce qu'une consommation trop importante pourrait engendrer par exemple un sang plus fluide et donc ils nécessitent une limitation dans la consommation. Ce n'est pas parce que c'est bon qu'il faut consommer trop. Au départ, la limitation était autour de 15 grammes par jour en tant qu'alicament. Maintenant, cette limitation a été levée, mais nous, on recommande de ne pas aller au-delà de 30 ou 40 grammes.
C'est-à-dire que quand vous commercialisez ce Novel Food sur les boîtes, sur les paquets, on doit mettre ces limitations-là ?
Ce n'est plus une obligation maintenant. Mais sincèrement, il ne faut pas aller au-delà parce que c'est comme toute chose. C'est bon quand on consomme dans une dans une quantité raisonnable. Quand on la consomme en trop grande quantité, ça devient néfaste.
Donc, vous obtenez cet enregistrement comme Novel Food. Ça veut dire qu'on peut mettre en culture, on peut produire sur le territoire. À ce moment-là, vous essayez d'organiser, de motiver des producteurs. Comment ça se passe ?
On a pensé qu'avec le Novel Food, c'était enfin fini. Puis, on s'est rendu compte que sur le marché, il y a une autre graine qui a un profil très semblable, c'est la caméline. Elle est un petit peu moins élevée en oméga 3, mais elle est quand même à des niveaux de 40%. Elle a également des protéines, des fibres, des antioxydants. Donc finalement, je me suis dit, tiens, c'est quand même bizarre. On a une graine qui a des caractéristiques très semblables et paradoxalement, elle n'intéresse personne. Donc je me suis dit si jamais on amène la chia pour qu'elle ait un développement similaire à la caméline, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'offre, les agriculteurs ne s'y intéressent pas, il n'y a pas de production, il n'y a pas de demande, en gros il ne suffit pas d'avoir une graine d'un point de vue nutritionnel très intéressante si derrière il n'y a pas un véritable travail de communication. Pas auprès des producteurs, parce que les producteurs ils savent produire, mais auprès des consommateurs. Donc on s'est dit non, il faut qu'on imagine un business model différent où on met des moyens sur la communication auprès des consommateurs, auprès même des instituts de recherche, auprès des politiques, auprès de l'industrie agroalimentaire, parce qu'on ne peut mettre en place un outil de production et lancer des agriculteurs sur de la production que si on est sûr que derrière il y a un marché qui va absorber les volumes et puis surtout qui va le rémunérer à sa juste valeur pour que tout le monde travaille et soit rémunéré pour ça. Parce que si on met sur le marché un produit très bon mais que derrière on n'a pas un prix qui permette de rémunérer l'ensemble de la filière, ça se mettra jamais en place.
Oui oui c'est ça et justement une de mes questions justement c'était que on a vu la colère paysanne ces dernières semaines c'est déjà dur de gagner sa vie avec des cultures bien établies là je sais que le plus gros des graines de chia ça vient d'Amérique du Sud probablement à des prix juste très très bas et est-ce qu'il y a viabilité pour nos petits producteurs français de mettre en avant ces productions ? Est-ce qu'on peut devenir profitable long terme ? On l'espère bien sûr.
C'est exactement le souci, c'est-à-dire que dans le cas de la Chia, on a effectivement des productions en Amérique du Sud à des prix défiants de toute concurrence parce que déjà en Amérique du Sud et dans les zones tropicales, subtropicales, on peut faire deux cultures par an, contrairement aux agriculteurs français qui n'en font qu'une. Donc eux répartissent leurs charges sur deux cultures, donc ils ont toujours des coûts plus bas. Et ensuite, depuis autant les premières années, quand la chia était découverte, les acheteurs étaient prêts à payer des fortunes parce que les consommateurs, notamment aux Etats-Unis, étaient très demandeurs et la graine de chia était achetée aux petits producteurs péruviens, mexicains et autres, à des prix qui étaient autour de 20 dollars le kilo. 20 dollars le kilo pour un petit producteur qui en faisait 500 kilos ou une tonne, c'était devenu la poule aux œufs d'or. Ce qui fait que les petits agriculteurs ont commencé à produire de la chia pour la vendre à prix d'or au détriment de leur culture vivrière. Toujours un peu le même schéma, c'est-à-dire que plutôt que faire du maïs, des épis de maïs, des tomates et tout, ils se sont mis à faire de la chia. Donc, tant que la demande a été plus forte que l'offre, les prix se sont maintenus à des niveaux élevés. Et les consommateurs américains... Le produit est devenu à la mode aux États-Unis, c'est devenu à la mode en Europe. Et le prix a tiré le développement des surfaces en Amérique du Sud. Jusqu'au jour où les grosses exploitations ont commencé à se dire « Tiens, on va en faire, nous, à grande échelle ». En double culture puisqu'ils en font deux par an. Au prix où était achetée la graine de chia, les revenus étaient colossaux jusqu'au jour où l'offre a dépassé la demande et les prix se sont complètement effondrés. C'est-à-dire de 20 dollars le kilo s'est tombé à 15, de 15 à 10, de 10 à 5 et de 5 à 0 parce qu'en fait quand le marché est saturé, même si on donne le produit, ça n'intéresse personne. Du coup, ça a engendré la faillite de beaucoup de petits agriculteurs en Amérique du Sud. Ça a été une étape désastre parce qu'ils se sont retrouvés avec leurs 500 kilos ou une tonne de graines et ils baissaient le prix. Mais les acheteurs disaient non, même si vous me le donnez, on ne le prendra pas parce que notre consommation, c'est l'année prochaine maintenant. Donc il y a vraiment un problème dans l'agriculture quand il n'y a pas une relation contractuelle à moyen long terme où la production est liée à un contrat d'achat.
Donc la culture d'Amérique du Sud s'écroule littéralement avec tous ces petits producteurs qui font faillite. Est-ce que depuis le marché est en train de reprendre ?
Le marché s'est reconstruit sur des prix évidemment beaucoup plus bas qui sont accessibles qu'à des grosses structures en Amérique du Sud qui font du bio à leur manière, mais qui sont capables de produire à des prix extrêmement bas et donc même de fournir l'Europe à des prix plus bas que ce que nous on doit payer nos agriculteurs en France.
Dans ce contexte, c'est difficile quand même que vous arriviez avec l'organisation de la filière, que vous essayiez de motiver les producteurs et aussi les consommateurs en disant bon, le tchia français…
La tchia, c'est féminin.
La tchia, pardon. La tchia française. Il y a un prix à payer bien sûr pour la qualité française.
Le principe de la filière, en fait, c'est de se dire, on va fixer un prix équitable, un prix qui permette de rémunérer l'agriculteur correctement, de rémunérer le collecteur, le transformateur, et d'arriver à un prix conditionné qui permette de rémunérer tout le monde. Et ensuite, on inclut dans la filière également la distribution. Parce qu'en fait, le lien entre le producteur et le consommateur, c'est le distributeur. Donc si le distributeur ne joue pas le jeu, il peut rompre la chaîne. Donc nous, on ne travaille qu'avec des distributeurs qui s'engagent sur des coefficients de marge transparents. Donc c'est assez facile avec la distribution spécialisée, ce qui fait qu'on est présent dans la distribution spécialisée, comme Biocoop ou La Vie Claire. Mais on y arrive aussi paradoxalement avec la GMS, avec quelques enseignes qui jouent le jeu sur l'origine France. Ce qui fait qu'ils prennent beaucoup moins de marge sur les productions françaises qu'ils n'en prennent sur les productions importées. Par contre, on arrive aux consommateurs pratiquement au même prix.
Et vous avez un logo Chia de France.
On a un logo Chia de France pour indiquer que c'est une filière française et qu'avec cette filière-là, les marges sont transparentes. Mais surtout, l'agriculteur au début, il gagne sa vie. Il gagne bien sa vie et ça les amène à investir éventuellement dans des équipements spécifiques et à inclure la production de la graine de chia dans leur rotation d'exploitation parce que ça ne constitue qu'une partie de leur surface. Mais c'est une surface sur laquelle maintenant ils sont confiants, sur le fait qu'ils vont en avoir tous les ans et gagner leur vie avec ça.
Et on parle de combien de producteurs à peu près sur le territoire aujourd'hui ?
Sur le territoire on a environ 150 à 200 producteurs. Et qui ont des surfaces qui vont de 3 à 10 hectares peut-être. La moyenne c'est 5-6 hectares. L'idée ce n'est pas de reproduire le modèle en Amérique du Sud avec de grosses surfaces et on préfère que ce soit plus facile à gérer, à produire et puis d'une année à l'autre les conditions climatiques sont tellement différentes qu'il faut toujours répartir les risques.
Et vous en êtes à un point où vous encouragez de nouveaux producteurs à vous rejoindre parce que vous pouvez écouler justement ?
Il n'y a pas de problème, on peut augmenter les producteurs. Mais par contre, on essaye de ne mettre en place que des contrats qu'on sera sûr de vendre. Donc, il faut prendre le marché à l'envers, c'est-à-dire quelles sont les enseignes qui s'engagent à commercialiser de l'origine France. Et là, parfois, ce n'est pas facile. Parfois, la réalité est loin des promesses ou des bonnes intentions. Mais l'important, c'est vraiment qu'il n'y ait pas de décalage parce que le prix de la graine de chia est tellement élevé que personne ne sera capable de financer des stocks importants. Quand on se retrouve avec des stocks importants, la tendance, c'est de se dire je vais baisser le prix pour que ça parte. En fait, ça ne marche pas comme ça. La seule chose qu'on réussira à faire, c'est de dégrader le prix au niveau des acheteurs, améliorer la marge de la distribution. Et je suis persuadé que pour le consommateur, ça ne changera rien. Donc vraiment, c'est un équilibre qu'il faut chercher à établir le plus fin possible entre la mise en place de la production et la vente auprès des consommateurs.
Oui, oui. Puis je pense que c'est un message qui va vraiment résonner aujourd'hui avec les Français, parce que... C'est vrai que ces dernières semaines, on a entendu des histoires de beaucoup de paysans, de producteurs qui ne gagnent pas leur vie, parfois sur plusieurs générations. Moi, j'ai grandi ici dans le Vaucluse, donc j'ai connu beaucoup de producteurs de paysans à l'époque où on était un petit peu le verger de France, donc je vois très bien ô combien c'est une vie qui est dure. Et donc le fait d'organiser la filière comme vous le faites depuis le départ, avec cette idée que tout le monde y gagne, c'est vraiment intéressant.
Oui, mais c'est contre-nature pour l'agriculteur. Un agriculteur, c'est un producteur. Donc, eux, ils ne comprennent pas pourquoi on n'en fait pas plus. Si on en fait plus, on va la tuer la filière. Ce qu'il faut, c'est réussir à communiquer. C'est pour ça que je vous remercie de m'avoir invité. C'est de communiquer avec des consommateurs pour qu'ils soient conscients que ce sujet des oméga-3 c'est vraiment un sujet de santé publique et la carence dont souffre la totalité de la population, c'est une carence qui a des effets sur la vie quotidienne, au niveau neurologique, au niveau cardio-vasculaire et au niveau même des cancers. Donc ce sujet plus santé, on va peut-être l'aborder...
Oui, oui, je vous propose qu'on l'aborde d'ores et déjà, parce que c'est vrai qu'on en parlait un petit peu avant que je démarre l'enregistrement, et vous m'expliquiez que vous essayez de faire passer ce message avec les autorités de santé, mais pour le moment le message ne passe pas.
Alors le message passe pas, mais ce qui est absolument incroyable, c'est que les conclusions, les constatations sur ce problème de santé publique sont publiées. Depuis plus d'une dizaine d'années déjà, l'ANSES a publié des travaux très complets, importants, où toute la partie carence est mise en évidence. C'est-à-dire qu'on sait que 99% de la population est carencée en oméga-3 et que cette carence est profonde puisqu'on consomme à peine 20% de nos besoins. Donc la carence est avérée. Et en plus de cette carence, ce qui est terrible, c'est qu'on consomme un excès d'oméga-6. Les oméga-6, c'est exactement l'inverse des oméga-3. C'est-à-dire qu'autant les oméga-3 sont des acides gras anti-inflammatoires, autant les oméga-6 sont des acides gras inflammatoires. Et ces deux acides gras sont en concurrence dans le corps humain puisqu'ils sont métabolisés par les mêmes enzymes. C'est-à-dire que si vous avez un gros apport d'oméga-6 et un faible apport d'oméga-3, toutes les enzymes qui servent au métabolisme de ces acides gras essentiels, ils sont en quelque sorte complètement utilisés par les oméga-6 et il n'y a plus de métabolisme des oméga-3. Or, les oméga-3 de chaîne longue, on part d'un précurseur végétal qu'on trouve dans l'huile de chia, l'ALA, et on a besoin des enzymes pour que ces oméga-3 soient transformés en acides gras de chaîne longue et viennent constituer la matière première des neurones. Donc on a besoin de ce métabolisme et pour que ce métabolisme fonctionne, il faut un équilibre entre les deux acides gras de 2 pour 1, de 2 oméga 6 pour 1 oméga 3. Or le ratio en France, il est de 10 pour 1 ou de 15 pour 1. Donc le déséquilibre est énorme et du coup, ça ne fonctionne pas dans le corps humain. Donc on est en situation de carence chronique d'oméga 3 et ça depuis trois générations en fait.
Dans certains pays c'est encore pire, on voit chez les américains le ratio est absolument incroyablement bas pour les oméga 3 et si on trace au travers des décennies la montée des oméga 6 et la chute des oméga 3, on a deux courbes qui vont en opposition littéralement, donc le gouffre se creuse au fil des années.
L'explication de ça, il faut voir, c'est une explication macro-économique. C'est-à-dire qu'après la seconde guerre mondiale, quand l'économie s'est devenue mondialisée, l'alimentation aussi s'est mondialisée. Et l'industrie agroalimentaire, qui a besoin de lipides, s'est organisée avec des plantes et des régions. C'est-à-dire que les États-Unis se sont spécialisés sur le soja, parce que c'était aussi un apport en protéines. Mais la quasi-totalité des lipides consommés par la population américaine, c'est l'huile du soja qui, elle, a zéro oméga-3. il n'y a pas d'oméga-3 assimilable dans l'huile de soja. Donc la population américaine est la plus carencée en oméga-3, c'est là où les ratios sont les plus fous, on est au-dessus de 1 pour 20. L'Europe, longtemps, a été alimentée par des huiles de palme, des acides gras saturés, et de l'huile de tournesol, qui elle aussi n'a pas d'oméga-3. Donc, depuis la Deuxième Guerre mondiale, on consomme des lipides qui n'ont pas d'oméga-3. Ça, c'est un tout petit peu en train de changer en ce moment parce qu'on consomme de plus en plus d'huile de colza qui en contient un tout petit peu, mais le déséquilibre est tellement profond qu'il faudrait... qu'il faut en fait introduire une huile comme l'huile de chia ou bien l'huile de caméline où là, carrément, on inverse le ratio, c'est-à-dire qu'on apporte 3 oméga 3 pour 1 oméga 6 donc en fait on inverse le ratio et en inversant le ratio on améliore le métabolisme et en améliorant le métabolisme et bien on apporte un équilibre au niveau neurologique et on peut espérer comme ça influencer de manière positive, en fait, lutter un petit peu de manière préventive contre les maladies neurologiques qui, en fin de vie, se traduisent par Parkinson et Alzheimer.
Oui. Et du coup, pour motiver la population à utiliser ces graines de chia, j'ai vu sur votre site que vous publiez beaucoup de recettes parce que c'est vrai que l'une des questions, c'est bon, c'est intéressant cette petite graine, mais qu'est-ce qu'on va faire avec ? Qu'elles sont du coup pour les intégrer ?
Alors les recommandations, c'est l'ensemble de la population. Donc ce qu'on essaye c'est de recommander déjà aux femmes enceintes, donc consommées. Alors la consommation ça peut être en graines entières plutôt, on recommande plus les graines entières que d'utiliser la voie de l'huile et des tourteaux. Parce qu'en fait, la graine, par elle-même, protège les acides gras qui sont très oxydables, parce qu'à l'intérieur de la graine, on a beaucoup d'antioxydants. Donc, quand on la consomme et qu'on la digère, la digestion fait qu'on profite des acides gras dans de bonnes conditions. Donc, on recommande en graine entière. On recommande une à deux fois par jour, deux à trois cuillères à café. de graines de chia. Parce que dans la graine, on a en plus des oméga-3, on a un peu de protéines, mais on a aussi beaucoup de fibres et de fibres solubles. Or, on a besoin de ces fibres solubles dans la digestion. Il faut savoir qu'au niveau du microbiote, l'association de fibres solubles, d'antioxydants et d'oméga 3, c'est le meilleur moyen de se protéger contre les cancers du côlon par exemple. On recommande vraiment en graine entière.
Oui, on l'utilise souvent aussi parce que la graine est très riche en mucilage. D'ailleurs, quand on mélange la graine dans un verre d'eau, on voit tout ce gel qui se libère, ces mucilages qui sont très très adoucissants pour la muqueuse digestive. Donc effectivement, quand il y a une petite inflammation de la muqueuse ou les terrains qui manquent de fibres, les terrains de constipation par exemple, c'est vrai qu'on aime bien recommander cette petite graine. Et plein de recettes sur le site de la filière, on mettra un lien bien sûr pour que ceux qui nous écoutent puissent aller vous... consulter toutes ces recettes et avoir des idées pour intégrer. Il y a plein de petits desserts sympathiques qu'on peut faire avec la graine de chia.
Ou tout simplement mettre une cuillère à café ou deux cuillères à café dans un yaourt ou sur des salades ou dans des boissons de toutes sortes. L'avantage c'est une graine qui n'a pas de goût. C'est mieux que si elle avait un goût désagréable, mais elle n'a pas de goût, donc il ne faut pas s'arrêter à ça. Il faut simplement considérer que chaque jour, une consommation de 2 à 3 cuillerées par jour permet d'apporter le précurseur nécessaire aux besoins quotidiens. Il vaut mieux faire ça qu'en prendre 50 grammes une fois par semaine.
Oui, c'est un petit peu tous les jours. J'avais une petite question, je change un peu de registre. C'est purement égoïste, c'est le jardinier maintenant qui vous pose la question. Ces fameuses graines acclimatées sont accessibles aux producteurs, mais le jardinier ne peut pas s'en procurer aujourd'hui je suppose ou est-ce qu'il y a des points de vente ?
Honnêtement, les jardiniers, c'est une plante autogame. Donc une plante autogame, c'est-à-dire que vous la semez et elle se reproduit naturellement. Nous, les graines qui sont produites et commercialisées, vous pouvez les semer, elles germent et elles vont se régénérer et refaire des plantes identiques à elles-mêmes. Ce n'est pas des plantes hybrides que vous ne pouvez pas ressemer, si vous voulez. Donc les graines que vous achetez dans la filière Chia de France sont des graines produites en France, donc qui pousseront dans votre jardin. Donc on peut les acheter, enfin si on est particulier, on peut acheter des graines...
Oui, oui, vous pouvez semer des graines de consommation. D'accord, mais on ne peut pas les acheter chez vous, je suppose, parce que vous ne servez que le producteur.
Non, parce qu'en fait, nous, le principe, c'est qu'on ne vend pas les graines, on les donne. Les agriculteurs qui passent des contrats de production, on leur fournit les graines gratuitement parce qu'on considère que si jamais sa production échoue ou s'il n'a pas un bon résultat et que la culture s'arrête, ce n'est pas à lui de supporter la mise de fond, la prise de risque. On se rémunère que sur les produits commercialisés. C'est plus logique que de faire supporter à l'agriculteur le risque d'investissement. Il y a des risques agricoles, météorologiques, etc. Si en plus, il doit prendre des risques de lacement, ça fait trop.
Très bien, écoutez Frédéric, je pense qu'on a fait le tour d'horizon de cette petite graine de chia. Merci pour votre effort, vos recherches pour la mener un petit peu plus près de chez nous. Moi, je l'ai connue au début des années 2000 quand j'habitais aux Etats-Unis, c'est vrai que je l'apprécie beaucoup et c'était une belle belle surprise de voir que vous avez favorisé une culture locale grâce à la filière. Et puis vous qui nous regardez, j'espère que ça vous aura donné envie d'intégrer la graine de chia cultivée en France. On va rechercher le logo maintenant. Et puis l'intégrer à votre alimentation d'une manière régulière. Merci à vous qui nous regardez. Et puis Frédéric, merci beaucoup et au plaisir.
De rien, c'est moi qui vous remercie. Au revoir.
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Anne dit
Bonjour,
Merci pour cet exposé très intéressant sur la graine de chia. Je connaissais, certes, mais cette petite merveille m'a valu un problème qui m'avait fait renoncer en partie à sa consommation.
Explication : pour des raisons métaboliques et autres, j'ai des diverticules sur le côlon.
Problème : ces petites poches récupèrent volontiers tout ce qui est de très petite taille et qui passe dans les intestins sans éventuellement être réduit en "plus petit", donc... en poudre.
Eblouie à l'époque (il y a quelques années) par les vertus de la petite merveille, et tentée de vérifier lesdites vertus, j'ai innocemment ingurgité des biscuits qui en contenaient (je ne sais plus la marque, c'était du bio, donc j'ai tendance à faire confiance tout en vérifiant les ingrédients, bien sûr).
Quelques heures après, j'ai cru comprendre que mes intestins me reprochaient vigoureusement cette démarche expérimentale : pesanteur, douleur, etc. 😛
Les autres ingrédients des biscuits étant sans effets possibles de ce type, je n'ai pu qu'en conclure que quelques graines de chia s'étaient confortablement installées dans mes diverticules, puis s'étaient entourées du mucilage qui leur procurerait un lit douillet, et que je n'avais plus qu'à espérer qu'elles en sortiraient rapidement.
Je ne sais plus ce que j'ai fait (probablement bu pas mal d'eau, histoire d'évacuer), mais après réflexion, je me suis dit qu'une pulvérisation des graines avant leur utilisation en cuisine pourrait réduire à néant cet effet, indésirable s'il en fût, sans toutefois empêcher l'apparition du voile de mucilage.
A noter que j'avais, bien entendu, acheté des graines au départ de leur "démocratisation" en France, et que du coup je me demandais ce que j'allais pouvoir en faire.
Après une intense navigation sur la Toile, j'ai fini par composer une poudre "spéciale Omégas 3", contenant des graines de lin, de chia, de courge, de sésame et de fenouil (pour le parfum, surtout), le tout réduit en poudre fine. Ça ne contient que des bonnes choses et s'utilise sur les soupes et dans les salades. Sauvée ! 😀
Bonne journée à vous !
sabine dit
Bonjour Anne
merci pour votre témoignage 🙂
Yeshua dit
Le marché s'est reconstruit sur des prix évidemment beaucoup plus bas qui sont accessibles qu'à des grosses structures en Amérique du Sud qui font du bio à leur manière, mais qui sont capables de produire à des prix extrêmement bas et donc même de fournir l'Europe à des prix plus bas que ce que nous on doit payer nos agriculteurs en France.
pascal27 dit
Re bonjour
petite précision concernant mon dernier post : je parle de Salvia hispanica
https://agriculture84.fr/planter-chia/ Besoins en lumière : la plante prospère en plein soleil. Lorsque vous choisissez un site de plantation, choisissez un endroit qui reçoit de 6 à 8 heures de lumière directe du soleil par jour.
Belle journée lumineuse chez vous
sabine dit
merci Pascal 🙂
Pascal27 dit
Bonjour
Sabine et Hervé; vous pouvez trouver de la graine de CHIA ou TCHIA à la ferme de Ste Marthe dont voici le lien https://www.fermedesaintemarthe.com/chia-bio-p-16005
Merci Christophe et Frédéric POUJAUD pour toutes ces informations sur le CHIA. Je connaissais un peu mais pas dans ces détails très instructifs. Gratitudes à vous deux et bravo pour la protection de la filière seul moyen de pérenniser la culture et de valider la qualité.
Pour info ; j'ai cultivé du CHIA pendant 3 ans puis un peu débordé par de multiples projets cette plante est passée dans les oubliettes. Mais je vais me ressaisir car c'est une merveille en oméga 3 et en protéines végétale et +++.
Pour la levée pas de soucis, ne semez pas trop "dru" car elle a tendance à monter vite (plus d'un mètre) et ensuite à verser ce qui altère tout le cycle de cette plante.
Floraison : c'est là que se situe les difficultées car elle fleurit (bleu) par étage et jusqu'en automne. Bien sûr la maturité des graines est en corrélation avec le cycle des fleurs (qui ne sont pas toutes fertiles ? T°, Climat, Pluie ... longueur du jour ?)
Ne tardez pas pour récolter car dès que la graine est mûre elle tombe au sol au gré du vent. Alors quand on commence à observer la présence de graines (en secouant une tige de fleur qui a commencé à faner dans la main ; prendre un récipient et secouer les tiges une à une). C'est fastidieux mais c'est la seule façon que j'ai trouvé d'efficace pour commencer la récolte. Puis si la saison est propice on laisse la plante fructifier ses fleurs et quand un bon nombre de plantes comportent bcp de fleurs tirant vers le fané on récolte doucement et verticalement les hampes même avec encore quelques fleurs et on les fait sécher dans un récipient assez large (sur un sac ou autre à l’abris du vent) où on peut ensuite récupérer les graines. Pour les graines qui sont encore emprisonnées, quand les tiges sont bien sèches, on met l'ensemble dans un sac très fin et on bat comme à l'ancienne puis on tamise.
Pour les graines tombées au sol, la levée est rapide et les dernières graines tombées tardivement passent l'hiver et lèvent au printemps, mais je préfère re-semer de ma récolte et détasser lors de la levée. A la levée les cotylédons ont une forme de coeur. J'ai pas mal de photos mais je ne sais comment vous les faire parvenir...
Belles perspectives printanières chez vous, pour cette belle plante DHA et EPA
pascal
J'essaie de me retrouver dans tous ces termes techniques (vrai et faux) sur les acides gras ! Un vrai casse-tête ... Là aussi j’ai un doc en constriuction que j’enrichit de temps à autre au grès des infos…
Oméga 3 = Linolénique ? Oméga 6 = Linoléique »
- Acide linolénique oméga3 (dit aussi ALA : lin, colza, noix, cameline, olive, chanvre, chia feuilles vertes), le DHA et l’EPA sont issus d’un peu de ALA (acidse linolénique/oméga3) mais principalement de source animale transformé par l’organisme. On en trouve dans les huiles dérivées de poissons gras (saumon, sardine, foie de morue, hareng, anchois…) chaire de poisson gras
- Pour infos : Vitamine F c’est de l’acide gras oméga 3. EPA et DHA agissent sur les riques d’infarctus du myocarbe, la bonne marche du cerveau et la DHA sur la rétine de l’œil…
- Les omégas 3 (acide linolénique) sont une famille qui comprend les ALA (acide alpha-linolénique), Les Oméga3 contiennent deux acides gras essentiels : l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et la DHA (acide docosahexaénoïque qui sont les constituants des cellules nerveuses ). Le DHA est un acide gras très faiblement produit dans le corps humain, à partir d'ALA et d'EPA. C'est-à-dire que l'organisme peut convertir l'acide gras ALA en acides gras oméga 3 EPA et DHA, mais le taux de conversion n'est que de 0,5 à 10 %"
Une supplémentation en DHA peut interférer avec les traitements à base d’anticoagulants et antiplaquettaires. Demandez l’avis de votre médecin
Acide alpha linoléique (ALA) dit aussi acide linolénique, (oméga3) est un acide gras essentiel, c’est-à-dire que l’organisme n’est pas capable de le fabriquer en interne,
Oméga 3 en excès : saignements, toxicité de la vitamine A, baisse immunitaire, pb digestifs…
Toutes ces infos sont toujours à vérifier, je ne détiens pas la vérité…
HERVE GOURIOU dit
Bon, hé bien... après avoir posté mon commentaire précédent, sur les graines de Chia, je suis allé sur le site Chia de France afin de savoir s'il y avait des points de vente de graines et avoir des adresses pour se procurer quelques grammes de graines pouvant étre consommée, hélas le site est bien documenté sur des généralités comme ce qui a été exposé en tête à tête avec Christophe, mais je n'ai trouvé aucun renseignement susceptible de m'aiguiller... Donc je fais appel à vous très très chère Sabine pour nous aider à trouver des adresses (magasins ou en ligne) apparentées à Chia de France pour avoir des graines Bio... Merci beaucoup pour votre gentillesse bien avérée !...
sabine dit
bonjour Hervé
Comme vous j'ai découvert cette graine (je connaissais de nom mais jamais pratiqué donc je vais moi aussi combler cette lacune 🙂 )
J'ai cherché sur google " graines de chia France" et là il y a des producteurs qui apparaissent
HERVE GOURIOU dit
Encore un sujet passionnant !...Je découvre la graine de Chia dans les bénéfices pour l'organisme humain, car, bien que je connaisse cette graine de nom, je n'ai jamais eu la curiosité de gratter beaucoup à son sujet... Voila qui est fait... et je regrette mon désintérêt pour cette petite graine. Grâce à nouveau à Christophe et AltheaProvence, véritable découvreur et initiateur de centres d'intérêts, mais je dois avouer que son interlocuteur, Frédéric Poujaud, m'a passionné par son récit sur l'histoire de ses découvertes sud- américaines, et surtout pour les informations magistrales sur les propriétés fantastiques de la Chia en teneur en Oméga 3, sur les carences des populations ou aussi des équilibres entre Oméga 3 et Oméga 6 qui va encore s'accroitre du fait du laxisme des pouvoirs publics chargés de la santé, car c'est bien d'une affaire de santé publique qu'il s'agit, bien connue et prouvée, mais que l'on néglige et que l'on bloque pour des raisons obscures. (çà me rappelle l'affaire de la vitamine D3 en période Covid, pour laquelle les directives des autorités françaises freinaient et dénigraient avec force, avant que des Pays voisins n'aient confirmé l'intérêt de prescrire massivement pour les personnes âgées entre autres...)... L'invité de Christophe, m'a sensibilisé à nouveau au sujet de ces Oméga 3 et de plus en proposant une source probante... De plus, ses centres d'intérêts visant à créer une consommation suffisante sur le territoire français pour permettre aux petits producteurs de vivre de leur travail sont dignes qu'on l'y aide...tout en recensant tous les bénéfices pour nos organismes... A ce sujet, je me suis rappelé une communication de Christophe de janvier 2012
https://www.altheaprovence.com/omega-3-meilleure-guerison-des-dommages-causes-aux-nerfs-peripheriques/ que l'on peut rajouter à toutes les autres préconisations contenues dans la communication de la présente interview. Pour une fois je ne vais pas me précipiter pour semer des graines dans mon jardin, car la ligne des températures adéquates et le nombre d'heures nécessaires à la culture de la Chia est loin d'être atteinte en Ile de France, excepté en périodes caniculaires... Longue vie et bonne route à la Fondation de la filière Chia de France !...