Propriétés des plantes du transit à connaître : (abonnez-vous au podcast ici)

Bonjour, nous allons faire un tour du côté des plantes du transit. Ceci est la 2e partie d’un épisode que je vous ai fait sur les plantes digestives, comment mieux comprendre les différentes catégories de plantes qui sont à notre disposition, ce qu’elles font exactement dans le système digestif, et quand avoir le réflexe d’utiliser telle ou telle plante.

Voici le lien vers le premier épisode. Si vous ne l’avez pas encore écouté, je vous conseille de le faire. J’avais fait premier épisode en extérieur, c’était l’été dernier, là on est en plein mois de février, il fait froid et il y a un mistral à décorner des bœufs dont on va rester tranquillement au chaud !

Le but de ce genre de discussions, c’est de vous permettre de réfléchir par vous-même et de commencer à construire des modèles dans votre tête. De développer certains réflexes. De vous dire « tiens, il y a ça qui se passe dans mon corps, donc je vais penser à telle catégorie de propriétés des plantes ». Et au final, de pouvoir mettre un petit programme en place qui a été bien réfléchi.

Comme on a vu dans l’épisode précédent, à ce premier niveau, c’est relativement simple. On a parlé des plantes antispasmodiques par exemple, donc « anti spasmes », et on a vu que dès qu’il y a des crampes digestives, ce sont des plantes qui vont être utiles. Logique.

Je n’avais pas abordé les catégories de plantes qui agissent sur le transit intestinal, et c’est ce qu’on va faire ici. On va parler spécifiquement des catégories qui peuvent aider pour les situations de constipation ou diarrhées, que ce soit une situation aiguë ou chronique. Bien sûr, lorsqu’on travaille sur les problématiques digestives, il y a souvent un terrain assez complexe à comprendre aujourd’hui si on veut vraiment aller au bout des choses pour les problématiques chroniques. Mais on peut aussi agir à un premier niveau, d’une manière relativement simple, et c’est ce qu’on va faire ici.

Et avant qu’on démarre, la mise en garde habituelle : je ne suis pas médecin, je ne suis pas pharmacien. La première étape dans toute problématique de santé, c’est d’obtenir un bon diagnostic d’un médecin. Tout ce que je vais vous dire a un but éducationnel seulement, cela ne remplace absolument pas un conseil médical.

On commence avec les problèmes de diarrhée.

Plantes du transit : les plantes astringentes

La première catégorie de plantes utiles, ce sont les plantes astringentes, celles qui sont riches en tanins. Elles vont retonifier les muqueuses intestinales, resserrer, freiner les arrivées d’eau et donc calmer un peu ce flux de liquides. Elles ne vont rien bloquer non plus, simplement freiner. Un aspect additionnel super intéressant de ces plantes riches en tanins, c’est le fait que les tanins sont antibactériens et antiviraux par contact. Donc si on a affaire à une diarrhée infectieuse, elles vont aussi avoir un effet désinfectant.

Il existe de très nombreuses plantes astringentes en nature. Voici quelques très bonnes plantes : l’aigremoine, la salicaire, la feuille de ronce, l’écorce de chêne. Je vous ai déjà parlé de certaines de ces plantes dans d’autres épisodes. Donc lorsqu’il y a diarrhées aiguës ou chroniques, on peut rajouter ces plantes astringentes dans le programme afin de freiner l’arrivée de liquides et au passage désinfecter, sans bloquer les processus naturels.

Plantes du transit : plantes désinfectantes

Toujours pour les diarrhées, la deuxième catégorie intéressante, ce sont les plantes fortement antibactériennes et antivirales. On a vu que les tanins ont cette action. Ça c’est bien. Mais on peut aussi rajouter des plantes qui agissent au travers d’autres mécanismes.

Les plantes riches en berbérine par exemple sont assez redoutables dans cette situation. Vous avez de la berbérine, qui est un alcaloïde, dans la racine d’épine-vinette, dans la racine de mahonia, dans les différents coptis que l’on trouve en Asie, bien connus en médecine chinoise sous le nom de huang lian, ou en Amérique du nord.

Vous avez les plantes très riches en substances aromatiques, et vous allez voir, on ne va pas aller chercher bien loin ici avec le thym, tout simplement. La propolis est tellement polyvalente aussi, tellement utile. Vous avez les feuilles de noyer qui sont bien connues pour ce type d’application.

Donc là, vous voyez, vous avez une panoplie assez impressionnante de plantes qui peuvent aider à venir à bout d’une diarrhée de nature infectieuse. Ce sont des plantes qui peuvent être particulièrement utiles lorsqu’on a attrapé une tourista à l’étranger, et on revient à la maison, et le transit est toujours perturbé.

Antispasmodiques, carminatives et adoucissantes

Ensuite, vous avez 3 catégories que l’on a déjà vues dans la première partie de cette discussion lorsqu’on a parlé des plantes digestives. Ce sont les plantes antispasmodiques, carminatives et adoucissantes.

Pourquoi je vous ressors ces 3 catégories ? Eh bien parce que justement, pendant ces diarrhées, il peut y avoir des crampes, une forte production de gaz, et il y a définitivement inflammation. Les antispasmodiques soulagent les spasmes, les carminatives réduisent les ballonnements, et les adoucissantes calment l’inflammation.

Exemple ici : achillée millefeuille comme antispasmodique, graines de coriandre comme carminatif, et réglisse comme adoucissante. Bien sûr, voir les fiches détaillées que je vous ai préparé pour chacune de ces plantes pour prendre connaissance des précautions. Pour la réglisse par exemple, les personnes souffrant d’hypertension doivent l’éviter.

A ce stade, on en a fini avec les diarrhées. Donc on a vu 5 catégories de plantes utiles. Prenons un exemple rapide. Vous revenez d’un voyage au Pérou, vous avez attrapé une tourista aigue, vous en avez bavé sur place, vous avez consulté un médecin qui a calmé la phase aiguë. De retour chez vous, vous avez toujours des diarrhées régulièrement, accompagnées de crampes et ballonnements.

Allez consulter un médecin bien sûr, ne restez pas comme ça. Mais avec les plantes, on pourrait faire un mélange à infusion avec :
– Des feuilles de ronce comme astringent
– Des feuilles de noyer comme astringent et désinfectant
– De l’achillée millefeuille comme antispasmodique
– Et des graines d’anis comme carminatif

Notez au passage que je vous donne une catégorisation très grossière qui ne rend absolument pas justice à toutes ces plantes. Car les graines d’anis sont carminatives mais aussi antispasmodiques et désinfectantes. Car l’achillée millefeuille joue aussi de multiples rôles. Mais faut bien simplifier dans le contexte de notre discussion.

Pour un mélange de ce type, personnellement je conseille entre 20 et 30 g de plantes sèches par litre, ça va dépendre de la corpulence de la personne. Si on part sur une base de 20 g par litre par exemple, on pourrait faire 5 g de feuilles de ronce, 5 g de feuilles de noyer, 5 g de sommités fleuries d’achillée et 5 g de graines d’anis. On va boire plusieurs tasses par jour et en principe ça fait du bien.

Bon, on passe maintenant aux différentes catégories pour la constipation. Pas très sexy tout ça hein, on pourrait parler de plantes qui permettent à la peau de garder une meilleure élasticité avec l’âge, largement plus glamour. Mais c’est pas mon truc désolé. Donc là, aujourd’hui, c’est largement plus mondain avec les misères du passage aux toilettes. Et là, je vais vous décrire les différents types de laxatifs dans le monde des plantes.

Plantes du transit : laxatifs de lest

D’abord les laxatifs de lest. Ils vont lester les selles, c’est-à-dire apporter du volume, de la fibre, éviter que les selles soient trop compactes. Et surtout, ils vont étendre un peu plus la muqueuse intestinale et ceci va déclencher le mouvement péristaltique, celui qui fait bouger les selles vers la porte de sortie, d’une manière un peu plus efficace.

Particulièrement utile chez la personne qui ne consomme pas assez de fibres pour ses besoins naturels, peut-être car elle n’est pas chez elle et elle n’a pas de contrôle sur son alimentation, ou elle a décidé de suivre une alimentation cétogène, ou autre.

Le laxatif de lest le plus connu, c’est le psyllium, je recommande souvent le psyllium blond en particulier. Vous avez aussi les graines de lin, qui ont l’intérêt additionnel d’apporter des acides gras intéressants ainsi que des propriétés phytoestrogéniques, donc indiqué lorsque constipation de la ménopause. D’ailleurs voir mon épisode sur les graines de lin pour voir tout ce que ces petites graines peuvent faire.

En général, on mélange ces laxatifs de lest avec de l’eau, on boit beaucoup avec la prise pour que ces fibres captent l’humidité et intègrent cette humidité dans la masse fécale. Je ne vais pas rentrer dans tous les détails ici, mais sachez qu’il y a des moments où il vaut mieux ne pas prendre ces laxatifs de lest, en particulier si on est déjà bien bloqué. Et si on les prend avec pas assez d’eau, on risque de créer l’effet inverse.

Laxatifs osmotiques

Ensuite nous avons les laxatifs osmotiques qui ont pour action d’attirer l’eau depuis la muqueuse intestinale vers les selles. Ici vous avez la manne de frêne par exemple. Ou les pruneaux tout simplement, et en micronutrition nous avons le magnésium qui, bien dosé, est vraiment efficace pour apporter cet effet osmotique.

Stimulants biliaires

Ensuite nous avons les stimulants biliaires. C’est-à-dire les plantes qui augmentent la production et la relâche de bile pendant la digestion. Et il faut savoir que la bile est l’un des liquides digestifs principaux, et elle a un petit effet irritant sur la muqueuse intestinale, qui fait que le mouvement péristaltique va se dérouler d’une manière un peu plus efficace. Ces stimulants biliaires sont particulièrement intéressants lorsque la personne semble avoir une production de bile un peu déficiente.

Donc typiquement, elle a un peu de mal à digérer tout ce qui est gras, car il faut une bonne production de bile pour digérer les lipides. Si c’est le cas, ces stimulants biliaires peuvent bien fonctionner. Ou parfois même en première approche lorsque la constipation n’est pas très problématique.

Ici vous avez notre bonne vieille racine de pissenlit, le radis noir, le boldo et une plante que j’apprécie tout particulièrement ici, la racine d’oseille crépue, voir l’épisode que je vous ai fait à son sujet.

Plantes du transit : les laxatifs stimulants et irritants

La dernière catégorie pour ces plantes du transit, c’est celle qu’on réserve pour la fin. Ce sont les laxatifs stimulants et irritants. On les réserve pour la fin justement parce qu’ils sont très irritants. Et si vous introduisez une substance très irritante dans les intestins, le réflexe du corps, ça va être quoi à votre avis ?

– Réponse A : on garde la substance bien au chaud à l’intérieur pour qu’elle fasse un maximum de dégâts.

– Réponse B : on va essayer de l’expulser d’une manière rapide et explosive ?

Pour voter, envoyez A ou B par SMS au 06… bon je vais pas vous donner mon numéro de portable non plus, donc on va arrêter là. Réponse B bien évidemment. C’est l’effet dragée FUCA.

Bon, plus sérieusement, ces laxatifs sont utilisés en dernier recours, lorsqu’on est vraiment bloqué. On pourra réfléchir à une meilleure approche la prochaine fois, mais là faut débloquer les choses. Ici vous avez la feuille de bourdaine, les feuilles ou le péricarpe des fruits de séné. Dit plus simplement, le séné. La racine de rhubarbe. Le suc d’aloes, attention je n’ai pas dit le gel ici, on en parle pas du gel d’aloe vera, on parle du suc très irritant de l’aloes.

Vous trouverez en général toutes ces plantes en herboristerie ou dans certaines préparations pharmaceutiques, voyez avec votre pharmacien. Et surtout, suivez les instructions et n’essayez pas de maximiser les doses peut-être parce que vous trouvez que ça n’agit pas assez vite. Certaines de ces plantes mettent plusieurs heures pour agir, mais je vous assure, elles agissent. Et souvenez-vous de Coluche et de son fameux sketch sur les dragées FUCA, après il faut Ajax qui nettoie du sol au plafond.

Plantes du transit : constipation chronique

Avec toutes ces catégories, si on a une problématique de constipation chronique, on va essayer de composer au mieux le programme. Comme je vous disais, si la personne ne consomme pas assez de fibres pour ses besoins (fruits, légumes, légumineuses, etc.), alors le psyllium blond, c’est le choix évident. Si on suspecte une faiblesse du côté du foie, personne facilement nauséeuse, difficulté à digérer tout ce qui est un peu gras, alors les stimulants biliaires sont intéressants.

Les laxatifs osmotiques comme le magnésium qui sont super faciles à utiliser, franchement, je les recommande quasiment systématiquement, en particulier vu les carences suspectées à l’heure actuelle. Et si on s’approche peu à peu du point de blocage, ce qu’on appelle l’impaction, alors là, il faut avoir recours aux laxatifs irritants, et surtout faire appel à son médecin si ça devient trop sérieux.

Bon, à ce stade, on a couvert les catégories de plantes pour les diarrhées et la constipation. Communs à ces problématiques de transit, nous avons les dérèglements de la flore intestinale. Je vous ai parlé rapidement de prébiotiques dans la première partie de cette discussion, et ils s’appliquent toujours ici bien évidemment, avec les probiotiques à rajouter si nécessaire. Car les dérèglements de la flore, les dysbioses, sont souvent impliquées dans les problématiques de transit.

Dans mon expérience, il peut aussi y avoir des intolérances alimentaires, et parfois en éliminant certains groupes d’aliments, on peut faire bouger les choses d’une manière assez notable. Les produits laitiers en particulier ont été montrés du doigt dans plusieurs études sur la constipation chez l’enfant… et chez l’adulte, c’est un peu pareil.

Voilà, j’espère que ces informations vous aident à structurer votre réflexion, c’est vraiment mon but ici. Je vous fais régulièrement des fiches détaillées sur les différentes plantes avec leurs propriétés. Et puis dès fois, j’essaie de vous aider à composer avec ces plantes et justement faire des liens entre leurs propriétés et certains déséquilibres de santé. Peut-être que ça fait beaucoup d’informations, je sais, il faut parfois faire plusieurs passes pour bien digérer tout ça, désolé pour le jeu de mot à 3 centimes.

Et puis je vous rappelle que si vous voulez avoir accès à un programme détaillé, organisé, avec mon soutien et celui de ma petite équipe, vous avez mon programme vidéo sur la santé du système digestif.

Merci pour votre intérêt et à très bientôt pour un prochain sujet.