Cet article est paru dans le magazine Plantes & Santé
Un bassin de plantes médicinales aquatiques, cela vous dit ?
Ce mois-ci, nous vous parlons d’un habitué des étangs et des marais. Le bacopa, ou hysope d’eau (Bacopa monnieri), bien connu des aquariophiles, est aussi célèbre en médecine ayurvédique pour ses bienfaits pour la mémoire.
De plus, il ne nécessite quasiment aucun entretien. Que demander de plus ?
Vous avez dit médicinal?
Le bacopa nous vient tout droit d’Inde, où il porte le nom de brahmi, ce qui prête à confusion, car c’est aussi le nom employé pour la Centella asiatica.
Sushruta, chirurgien de l’Inde ancienne et auteur du fameux Sushruta Samhita, ouvrage fondateur de la médecine ayurvédique, l’évoquait déjà au premier millénaire avant notre ère. Sushruta prescrivait le jus de bacopa avec du lait pour améliorer les fonctions intellectuelles et ralentir le vieillissement chez la personne âgée.
L’ayurvéda l’utilise pour traiter une longue liste de problèmes nerveux allant de l’épuisement à la démence.
Il soutient les performances mentales des personnes de tous âges et est préconisé pour les troubles cognitifs chez la personne âgée, y compris la maladie d’Alzheimer.
La plante est utilisée sous forme de jus, de teinture ou de poudre (à acheter en gélules ou à préparer comme indiqué ci-dessous). Elle est préconisée pour les troubles cognitifs chez la personne âgée, depuis de simples troubles liés à l’âge jusqu’à la maladie d’Alzheimer.
C’est une excellente plante pour accompagner les enfants souffrant de trouble du déficit de l’attention. Sans oublier les étudiants qui s’apprêtent à subir un examen et souhaitent améliorer leur concentration.
Bacopa au jardin
La plante est introuvable en jardinerie classique. Toutefois, certaines pépinières ou magasins d’aquariophilie en proposent, à condition que le magasin puisse garantir l’identification exacte de la plante.
Croyez-moi, j’ai eu des surprises, car il existe de nombreux bacopas décoratifs qui n’ont rien à voir avec ce cher brahmi. À voir ensuite ce que valent les graines : je ne suis pas encore arrivé à les récolter sur mes plantes, et je n’ai donc pas pu tester la germination.
Mare ou bassin
En supposant que vous l’ayez trouvé en pépinière, vous avez plusieurs choix pour l’introduire au jardin.
Tout d’abord, vous pouvez le planter sur les bords d’une mare ou d’un bassin artificiel, pour qu’il ait accès direct à l’eau au travers de son réseau racinaire. Cette plante rampante s’étendra rapidement autour du bassin.
Sinon, vous pouvez faire comme moi, c’est-à-dire le garder en pot et le placer dans un bac rempli d’eau. Il aura vite fait de déborder de son pot pour ramper aux alentours. Donnez-lui un terreau de plantation de bonne qualité.
Vous pouvez garder vos pots en serre ou en extérieur, exposition plein soleil ou mi-ombre.
Et finalement, vous pouvez le cultiver comme plante aquatique, c’est-à-dire complètement immergé dans l’eau. Je n’ai pas testé personnellement cette méthode, mais, comme il s’agit d’une plante d’aquarium, c’est tout à fait possible.
À l’abri du gel
Le bacopa se divise très facilement. Il vous suffira de prélever délicatement quelques tiges avec les radicelles dans votre pot et de créer un autre pot, lui aussi placé dans un bac d’eau. La plante craint le froid.
Ses feuilles sont de type succulentes, riches en humidité et donc fragiles lorsqu’il y a des gelées. Rentrez vos bacopas à l’intérieur. C’est pour cela que je recommande de le mettre en pot, car cela rend l’hivernation beaucoup plus facile. Rabattez-le avant l’hiver: il repartira vigoureusement au printemps.
Ramasser et sécher
Coupez les longues tiges entières qui pourront être fleuries ou pas. Pas la peine de séparer les feuilles des tiges, tout est utilisable. Coupez ces tendres tiges en tronçons de un à deux centimètres de longueur et faites-les sécher sur une grille à l’ombre dans un endroit sec.
Les parties aériennes étant riches en humidité, il faudra remuer les tiges coupées plusieurs fois sur la grille afin d’assurer un bon séchage. Une fois sèches, vous pouvez les conserver telles quelles dans des sacs en papier afin d’en faire des infusions ou de la poudre.
En la réduisant en poudre par petites quantités, vous allez profiter à plein des propriétés du bacopa sur les troubles cognitifs liés à l’âge ou le surmenage intellectuel.
À l’atelier : une poudre de bacopa
Équipement :
- Un moulin à café propre • une grille anti-projections pour poêle qui vous servira de tamis à maille fine
- Un masque respiratoire de bricolage afin d’éviter de respirer la poudre qui peut irriter les poumons.
Recette :
- Placez une grosse pincée de bacopa sec dans le moulin à café.
- Moulez la plante en évitant de la faire trop chauffer. Mieux vaut procéder par étapes en ménageant des pauses afin que la friction des lames ne fasse pas trop chauffer la plante.
- Versez la plante moulue sur la grille anti-projections, elle-même placée au-dessus d’un saladier, et secouez la grille afin d’y faire tomber la poudre fine.
- Les parties les plus grosses peuvent être remises dans le moulin à café au moment du prochain remplissage.
- Une fois la poudre recueillie, stockez-la dans un bocal et gardez-la dans un endroit frais à l’abri de la lumière.
- Prendre 2 à 3 g par jour divisés en 3 prises, matin, midi et soir.
À savoir
- On peut également utiliser la poudre en infusion: mettre 1 petite cuillère à café de poudre pour 200 ml d’eau, laissez infuser 30 minutes et buvez une infusion 2 fois par jour.
- Le bacopa se prépare également en teinture : la posologie est alors de 30 à 50 gouttes 3 à 4 fois par jour.
Pourquoi la poudre?
Réduire une plante en poudre présente plusieurs avantages.
Le principal est que vous augmentez la surface de contact entre le solvant – en général l’eau ou l’alcool, mais aussi nos sucs digestifs – et la plante. Pour certaines plantes comme le bacopa, ceci assure une extraction optimale des principes actifs.
L’aspect négatif est que vous diminuez la capacité de conservation en augmentant la surface de contact entre la plante et l’air ambiant, ce qui entraîne une oxydation, un vieillissement prématuré de ta plante.
Certaines plantes ne supportent pas ce procédé, en particulier celtes contenant des huiles essentielles. On ne pulvérise pas de la mélisse ou de la racine de valériane, par exemple.
Avant de passer à l’acte, il faudra donc peser le pour et te contre pour chaque plante.
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