Faire un macérat huileux
A base de plantes médicinales
Faire un macérat huileux est l'une des activités les plus gratifiantes que je connaisse.
C'est en général au mois de juillet que je ramasse les plus belles fleurs de souci. A quatre pattes dans mes bandes, j'anticipe déjà la vision de ces grands bocaux remplis d'huile d'olive, avec ces beaux soleils oranges en suspension. Les macérats huileux sont extrêmement utiles pour toute la famille. Le macérat de souci par exemple est très efficace pour calmer l'inflammation des brûlures, éraflures et petites coupures de la vie quotidienne.
Le macérat huileux, réparti en petites bouteilles, fera aussi le cadeau idéal pour votre entourage. Ajoutez une belle étiquette calligraphiée à la main pour la touche personnelle, et vous alliez utilité et esthétique. Vos amis vous en remercieront.
Mais nous mettons la charrue avant les boeufs. Revenons à la préparation elle même, et revoyons ensemble la méthode détaillée.
Les huiles
Si vous pensiez avoir laissé la chimie dans un tiroir de bureau d'école, en espérant ne jamais y revenir, je vais hélas devoir vous décevoir. Car pour faire un bon macérat huileux, il faut avant tout choisir la bonne huile, celle qui restera la plus stable au fil des mois.
Les différentes huiles sont en général équivalentes du point de vue de leur pouvoir d'extraction. Elles sont beaucoup moins efficaces que le mélange alcool + eau, mais sont beaucoup plus adaptées à l'application externe. D'abord, leur viscosité en fait le liquide idéal pour le massage. Elles déposent aussi une couche sur la peau, couche qui ne pénètre pas aussi bien que la crème (qui sera le sujet d'un autre article), mais qui protège une zone endommagée.
Toute la discussion va donc se faire sur leur capacité à rester stable, ou à rancir. Et la stabilité est liée à la structure chimique de la molécule d'huile. Si la molécule est ce qu'on appelle "saturée", le stress oxydatif ne pourra pas venir endommager la molécule qui restera stable au fil des mois. Si elle n'est pas saturée, les radicaux libres pourront venir endommager la molécule, la rancissant au passage.
Voici les différents types d'huile à considérer :
- Les huiles polyinsaturées : huile de colza, de germes de blé, de maïs, de tournesol, de soja, de noix, "isio 4" et autres mélanges, etc. C'est huiles sont à éviter pour les macérats huileux. Elles vont rancir relativement vite. Certes, on peut les stabiliser aux huiles essentielles (voir chapitre à ce sujet plus loin). Mais pourquoi ne pas choisir une huile stable à l'origine ?
- Les huiles monoinsaturées : huile d'olive principalement. Elles sont stables à température ambiante et s'oxydent très peu. Elles s'oxydent si on les chauffe à des températures trop hautes.
- Les huiles saturées : huile de noix de coco, beurre clarifié, saindoux, beurre de cacao, etc. Ces huiles sont plus dures à travailler car elles sont souvent figées à température ambiante. Par contre, elles ont une stabilité totale.
Le bon compromis : les huiles monoinsaturées, l'huile d'olive en particulier est la reine pour tout macérat huileux. Mais il y a bien d'autres choix. Voici une vidéo pour vous expliquer comment bien sélectionner vos huiles végétales.
Achetez une huile première pression à froid, et une huile bio. Bio parce que les produits chimiques et pesticides sont liposolubles, c'est-à-dire qu'ils se dissolvent dans les lipides. L'huile étant un lipide, elle aura la capacité de stocker une énorme quantité de produits chimiques indésirables. Mieux vaut bien choisir son huile.
L'huile d'olive va rester stable pendant 2 ans ou plus, ceci sans ajout d'huiles essentielles ou autres conservateurs. Il faudra par contre prendre vos précautions et stocker vos huiles dans un endroit qui reste frais et à l'abri de la lumière.
Si vous désirez utiliser une autre huile, je vous conseille de considérer sa stabilité avant toute chose. Ensuite, certains autres paramètres seront important, et dépendent des goûts du préparateur et de l'utilisateur :
- La viscosité du corps gras. Le beurre de cacao est stable mais solide à température ambiante. L'huile d'olive est fluide. Plusieurs corps gras peuvent être mélangés ensemble afin d'en modifier la viscosité.
- La pénétration et la sensation sur la peau. Certaines huiles pénètrent mieux que d'autres, ou laissent une sensation plus agréable.
La seule façon de développer vos préférences : l'expérimentation !
Préparation de la plante
Tout macérat huileux se fait à partir de la plante sèche.
Il est impératif de bien faire sécher la plante auparavant, car tout reste d'humidité peut entraîner une fermentation de l'huile, qui fera au long terme rancir le macérat. Et pour certaines parties de plante, ceci n'est pas aussi simple que l'on pourrait l'imaginer.
Les parties les plus problématiques sont souvent les boutons de fleurs, car ils regorgent d'humidité. Prenons pour exemple le millepertuis, qui nécessite la cueillette d'une partie des fleurs en boutons. Les feuilles et fleurs ouvertes vont sécher relativement rapidement, donnant l'impression que la plante est prête à mettre en macérat huileux.
Les boutons par contre sont souvent encore humides. Il faut faire le test suivant : presser le bouton entre ses doigts. Si le bouton n'est pas sec et ne s'effrite pas, la plante n'est pas encore prête. Retournez bien vos plantes plusieurs fois sur vos bacs de séchage, ou si vous les suspendez assurez-vous qu'elles ne soient pas trop serrées, ou que le bouquet ne soit pas trop gros. L'air doit bien circuler autour des différentes parties de la plante.
Sur la photo ci-dessous, des fleurs de marguerite (Leucanthemum vulgare) sortant du bac de séchage. Je vérifie au touché leur état de déshydratation, en écrasant plusieurs boutons entre mes doigts. Les fleurs sont plutôt grosses, je les écrase donc entièrement, en allant voir aussi dans le coeur jaune. Ces jolies fleurs feront une très bonne huile anti-inflammatoire.
Parfois, une récolte peut être infestée de petites chenilles, qui elles même contiennent beaucoup d'humidité. Les mettre dans le macérat huileux est problématique.
Macération simple
Le premier processus de macération consiste à mélanger la plante sèche directement à l'huile d'olive. Nous verrons dans les chapitres suivants des procédés un peu plus complexes mais parfois nécessaires pour maximiser l'extraction.
- Placez la plante bien séchée dans un bocal (que vous laisserez ouvert pendant la macération) ;
- Recouvrez la plante d'huile d'olive bio première pression à froid ;
- Placez un morceau de tissu ou de papier sulfurisé sur le dessus du bocal que vous faites tenir avec un élastique ;
- Il ne faut pas fermer le bocal. L'huile doit respirer car il reste toujours un peu d'humidité dans la plante, et nous voulons nous assurer que l'humidité puisse s'échapper du bocal.
- Vérifiez le niveau d'huile le lendemain. Certaines plantes vont absorber beaucoup d'huile, d'autres non. S'il n'y a plus assez d'huile pour recouvrir la plante, en rajouter. Notez bien que parfois la plante flotte et l'huile se retrouve sous la plante (ce qui ne veut pas dire qu'il manque de l'huile nécessairement) ;
- Mettez le bocal dans un sac en papier épais qui ne laisse pas passer de lumière, et placer le tout devant une fenêtre qui reçoit le soleil, ou dehors à un endroit qui reçoit le soleil plusieurs heures par jour.
- Placer un macérat huileux au soleil sans la protection du sac est pour moi une erreur, car nous savons aujourd'hui que les UVs du soleil détruisent énormément de composants actifs de la plante. Ces composants sont très fragiles. De plus, avec le soleil, l'huile du macérat va s'oxyder plus vite.
- Remuez le mélange de temps en temps ;
- Laissez macérer pendant au moins un mois, plus si vous le désirez ;
- Placez un morceau de coton ou de tissu non coloré sur un saladier en verre (vous verrez pourquoi en verre par la suite), assurez vous que le coton recouvre bien les parois du saladier ;
- Versez le mélange plante + huile dans le saladier sur le tissu ;
- Ramenez les coins du tissu pour former un baluchon contenant le mélange, puis commencez à presser gentiment le mélange au travers du tissu avec vos mains. Prenez votre temps, et essorez par torsion le tissu rempli du mélange, comme lorsqu'on essore un torchon trempé à la main.
- Notez que les presses hydrauliques ou mécaniques ne feront pas un bon travail, et risquent d'extraire des petites poches d'humidité qui restent coincées dans la plante sèche, ce qui fera tourner l'huile. Mieux vaut les laisser emprisonnées dans la plante, s'il y en a.
- Laissez décanter une journée. Regardez au travers du saladier en verre, au fond du saladier, afin de voir si de l'eau s'est séparée de l'huile. S'il y en a une couche, vous le verrez vite, et il faudra l'éliminer. Le mieux sera de récupérer l'huile uniquement par le dessus, à l'aide d'une louche. Attention de ne pas trop faire remuer la couche d'eau. Vous pouvez aussi la siphonner à l'aide d'un petite tuyau.
- Mettez en bouteille et étiquetez avec le nom de la plante et la date.
- Conservez dans un endroit frais, sec et à l'abri de la lumière.
Macération à température contrôlée
La température favorise une meilleure extraction. L'huile doit être chaude, mais pas trop chaude. Dans l'idéal, il faut garder l'huile entre 38°C et 40°C, pas plus chaud.
Pour accomplir ceci, j'utilise un auto-cuiseur sur lequel j'ai rajouté un rhéostat sur le fil d'alimentation. Un auto-cuiseur normal chauffe trop, même au réglage le plus bas. Vous pouvez aussi vous procurer une rallonge qui inclue un rhéostat pour réduire l'arrivée d'électricité. Certaines personnes utilisent aussi une yaourtière, qui chauffe à basse température et semble produire d'excellentes huiles.
Ensuite, j'utilise un thermomètre à sonde, la sonde restant constamment immergée dans l'huile et me permettant de garder mon macérat huileux entre 38°C et 40°C. Je place mon autocuiseur dans un coin de ma salle de travail, et je laisse macérer pendant 7 à 10 jours, en vérifiant plusieurs fois par jour que la température se soit bien stabilisée au niveau voulu.
Je ne couvre jamais le cuiseur afin de laisser l'humidité s'évaporer. Par contre, pour éviter que de la poussière ne se dépose sur mon huile, je place un morceau de coton au dessus du récipient du cuiseur.
Voici quelques photos de préparation d'un macérat huileux de camomille allemande (Matricaria recutita), que j'utilise en massage externe pour soulager les enfants qui ont des petits maux de ventre.
La photo ci-dessous montre les fleurs de camomille effritées à la main et placées au fond du bac du cuiseur.
Elles sont juste recouvertes d'huile d'olive avant de mettre à chauffer entre 38°C et 40°C.
Au bout de 7 à 10 jours de cette macération lente, je suis la méthode de pressage décrite dans le chapitre précédent, puis décantation et mise en bouteille.
Macération avec intermédiaire alcoolique
Lorqu'on réfléchit à l'extraction d'un point de vue chimique, on s'aperçoit très vite que l'huile n'est pas le meilleur des solvants. L'huile n'extraira que très peu les résines par exemple.
Pour optimiser l'extraction, on peut utiliser un solvant intermédiaire qui est l'alcool pur. C'est une méthode que j'ai souvent utilisée lorsque j'exerçais aux Etats-Unis vu que je pouvais me procurer de l'alcool à 96° dans le commerce. En France, ceci n'est pas possible. Mais je vous expose tout de même la méthode ici, car elle a fait ses preuves et était utilisée par les pharmaciens du siècle dernier pour préparer de très bonnes huiles.
Pour information, voici une liste de plantes pour laquelle cette méthode sera particulièrement efficace :
Achillea millefolium Arnica spp Calendula officinalis Commiphora myrrha Cupressus Echinacea Geranium |
Grindelia Juglans Matricaria Monarda Rosmarinus Ruscus aculeatus Salvia |
Scrophularia Stachys Symphytum Thuja Usnea Verbascum |
Première partie :
- Placez la plante séchée et broyée dans un grand bol ou un saladier. Supposons que nous avons 200 grammes de plante séchée.
- Ajoutez la moitié de cette quantité en poids d'alcool pur. Pour notre exemple, ajoutez 100 ml d'alcool.
- Mélangez bien et laissez reposer 2 heures dans le saladier couvert.
- Il n'y aura pas assez d'alcool pour tremper le marc, il sera humidifié tout au plus, ce qui est l'effet recherché - nous ne voulons pas démarrer une macération.
- Remuez 2 ou 3 fois pendant ces 2 heures, afin que l'alcool soit bien réparti sur tout le volume de la plante.
Dans cette première partie, l'alcool pur commence à extraire les composants de la plante.
Deuxième partie :
- Au bout de 2 heures, placez la plante humidifiée par l'alcool dans un blender.
- Rajoutez dans le blender 7 fois le volume de plante en huile d'olive. Pour notre exemple, 200 x 7 = 1400 ml c'est à dire 1,4 L.
- Faites tourner le blender jusqu'à ce que le mélange devienne tiède ;
- Pressez comme expliqué dans le chapitre précédent ;
- Si le mélange a toujours une petite odeur d'alcool, laissez reposer l'huile 24 heures dans un récipient le plus large possible (afin de maximiser le contact avec l'air) en venant remuer de temps en temps. Le reste d'alcool devrait s'évaporer rapidement.
- Mettez en bouteille, étiquetez et rangez dans un endroit frais, sec et à l'abri de la lumière.
Macération de plante fraîche
Certaines plantes perdent rapidement leurs propriétés lorsque sèches. Mais comme expliqué précédemment, les risques de fermentation et de rancissement augmentent considérablement. Comment faire ?
Si vous voulez réaliser un macérat huileux de ces plantes là, procédez de la manière qui suit. Ceci s'applique aux plantes telles l'arnica ou le millepertuis.
- Pour minimiser les risques de fermentation de l'huile, faites d'abord sécher le plus possible la plante mais pas complètement. La plante sera alors fripée, mais toujours humide. Elle ne s'effritera pas au toucher. J'utilise le terme "plante quasi fraîche" pour ce cas de figure.
- Suivez ensuite la méthode "macération à température contrôlée" expliquée plus haut. La température constante autour des 40°C assure l'évaporation douce mais constante de l'humidité restante pendant la période de macération.
Sinon, vous pouvez faire une macération classique suivie d'une étape de décantation. Si vous voyez de l'eau, même si c'est une fine couche, accumulée au fond du bocal, il faudra l'évacuer en récupérant l'huile sur le dessus (délicatement à la louche, ou en siphonnant l'huile dans un autre récipient).
Conservateurs
Certaines personnes rajoutent des conservateurs dans leurs huiles pour les garder le plus longtemps possible. Voici les deux conservateurs les plus utilisés :
- La vitamine E, qui est un antioxydant protecteur et qui se trouve sur internet ou dans votre boutique de produits naturels. Rajoutez 0.2 g (environ 8 gouttes) de vitamine E pour 100 ml de macérat huileux. Achetez un extrait de vitamine E 100% naturel (ex : extrait à partir d'huile de tournesol).
- Les huiles essentielles. Certaines huiles comme l'HE de romarin sont des antioxydants très puissants et quelques gouttes par litre de macérat huileux fournira une protection additionnelle contre le rancissement. Vous pouvez rajouter 4 à 6 gouttes d'huiles essentielles pour 100 ml de macérat huileux.
Le résultat final
Une bonne huile doit avoir une belle couleur, et surtout un goût et une odeur qui reflète la plante choisie. Une huile de feuilles de consoude sera d'un beau vert foncé. L'huile de millepertuis sera d'un rouge foncé et opaque. L'huile de souci sera d'un beau jaune-orangé.
Faire ses propres macérats huileux n'est vraiment pas sorcier. C'est une très bonne manière de capturer les propriétés de la plante pour une application externe. Mais n'oubliez pas aussi qu'une infusion ou une teinture diluée appliquée en compresses est très efficace.
Ci-dessous, un macérat huileux de millepertuis (Hypericum perforatum).
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Sylvie Prévost dit
On parle d'intermédiaire alcoolisé, sans plus de précision... Est-il question seulement d'alcool éthylique ou bien si l'alcool isopropylique peut tout autant faire l'affaire ( disponible en concentration 99 %) ?
sabine dit
bonjour Sylvie
il est préférable de choisir un alcool pur dans le sens consommable , l'alcool isopropylique est impropre à la consommation , alors certes il y en a dans beaucoup de produits cosmétiques en vente mais le but ici dans la préparation des cosmétiques est de n'y mettre que de bons produits
Alain dit
Bonjour,
Je reviens vers vous concernant les plants d'Arnica Chamissonis que j'ai planté en Mai dernier, les feuilles ont complètement disparues en hiver mais là elles sont revenues (je ne peux envoyer une photo ici) les plants sont dans la serre, je vais en mettre un dehors pour essayer. Pour faire une HV, j'y mets feuilles et fleurs? Merci.
sabine dit
bonjour Alain
il vaut mieux attendre les fleurs
louiza dit
bonjour je reviens vers vous en ce qui concerne les residus d alcool dans le macerat huileux l alcool est il completement evaporé ou bien reste il des traces dans le macerat final? merci de votre reponse
sabine dit
bonjour Louiza
il peut en rester, soit vous gardez votre macérat pour en faire onguent ou crème et dans ce cas lors de la préparation l'alcool s'évaporera ou bien vous pouvez le passer au bain marie (feu très doux) en remuant , les résidus d'alcool finiront par partir (ou vous laisser recouvert d'un linge fin , vers une source de chaleur en remuant de temps en temps
louiza dit
Bonjour l huile de calendula est magnifique en effet !! y a t il des residus d alcool dans la preparation finale? ou ne retrouvons nous aucune trace? merci de votre reponse
sabine dit
bonjour Louiza
il peut rester un peu d'alcool que vous pouvez faire disparaitre en chauffant tout doucement au bain marie en remuant , et ensuite si vous transformer votre mh en onguent ou crème , l'alcool sera évaporé pendant la préparation
jean-christophe dit
bonjour christophe, bonjour sabine, une question sur les macérats huileux, mais sous l'angle "alimentaire". Voilà, je me prépare un mélange d'huile d'olive et de colza dans lequel je mets de l'ail et qq cuillères à café d'herbes de provence sèches ( feuilles de marjolaines, basilic ..) et fraiches du jardin que je découpe finement (feuilles de romarin et de laurier). Le tout macère pendant environ 3 semaines avant que ce ne soit fini puisque j'utilise cette préparation au fur et à mesure comme accompagnement des salades et autres. Cela revient à consommer une forme allégée de macérat huileux (je ne mets pas non plus des tonnes de plante) comme pourraient le faire les méditerranéens, par exemple. Ma question: pensez-vous que cela puisse être dangereux pour la santé? moi, j'y vois plutôt un plus alimentaire et la possibilité, par exemple, de manger tous les jours qq feuilles de romarin..cà vous parait judicieux?
amicalement
jean-christophe
sabine dit
bonjour Jean Christophe
concernant votre mélange d'huiles, si c'est de l'ail frais , méfiez vous , car il y a risque de botulisme (l'ail frais dans un milieu sans oxygène (comme l'huile) peut favoriser le développement de la bactérie Clostridium botulinum
consommer du mh , est tout à fait envisageable un bon mh de romarin dans sa salade est tout à fait possible
oui vous pouvez grignoter quelques feuilles de romarin tous les jours
jean-christophe dit
D'accord! merci sabine!
Sylvie Prévost dit
Bonjour ! J'ai deux question et une spéculation au sujet des macérat huileux par intermédiaire alcoolisé. L'alcool dissout des principes actifs, oui, mais comment est-on certain que ces principes ne s'envolent pas avec l'alcool au moment ou celui-ci s'évapore ? Spéculation : pensez-vous que passer la plante à l'alcool ainsi pourrait être un avantage avant une distillation par vapeur d'eau ? L'alcool pourrait dissoudre certaines molécules qui ne sont pas extraites par la vapeur, et la vapeur extrairait le reste et ferait évaporer l'alcool en même temps ? L'intermédiaire alcoolisé fonctionnera-t-il bien aussi sur une plante fraîche ?
sabine dit
bonjour Sylvie voici la réponse de Christophe
le macérat huileux est puissamment aromatique. Certes, il y aura toujours de la perte. Mais quand on plante le nez sur le blender on sent très fortement l'alcool et pas beaucoup les aromatiques. De toute manière c'est le produit fini qui parle de lui-même. Oui effectivement je pense qu'il pourrait y avoir un avantage avant distillation, mais la distillation n'est vraiment pas mon expertise, donc il se peut que je dise des bêtises ici. L'intermédiaire alcoolique ne peut pas fonctionner sur plante fraiche car on extrait toute la partie aqueuse aussi, et on ne peut plus bien faire l'évaporation. L'alcool dilué est très compliqué à évaporer alors que l'alcool très fortement titré s'évapore très vite.
Sylvie Prévost dit
Merci pour cette précision sur les difficultés d'évaporation de l'alcool dilué. Il faudra essayer l'intermédiaire sur plante semi-sèche, alors. La plupart des distillations se font sur plantes fraîches, mais pas toutes. Ce sera intéressant de voir les résultats !
CHRISTINE dit
Bonjour,
Je souhaiterai faire un macérat de SAULE BLANC (salix alba)anti douleurs, pour confectionner des crèmes massages. J'hésite entre macération simple et macération par intermédiaire alcoolique...Laquelle forme serai la meilleure SVP . Puis je mélanger feuilles et écorce ou seulement écorce, le mieux avec matière première sèche ou fraiche. Beaucoup de questions quand on débute. Merci pour votre réponse. Bonne journée. Christine
sabine dit
bonjour Christine
je pense que je tenterais par intermédiaire alcoolique , vous faites les deux séparément et ensuite vous pouvez les mélanger
CHRISTINE dit
Bonjour, je viens de préparer un macérat huileux : OLIVE BIO + harpagophytum (racines séchées) achetées en herboristeries.
Je vais faire une macération simple, mais combien de temps puis je laisser macérer ce mélange pour obtenir un bon macérat, efficace contre les douleurs. Au bout de 1 semaine qqs racines ont déjà grossies, je vais devoir ajouter un peu d'huile d'olive. Savez vous les proportions de racines et d'huile que je dois utiliser. Dans l'attente et avec mes remerciements. Christine LM
sabine dit
bonjour Christine
il faut laisser un bon mois près d'une source de chaleur à l'abri de la lumière , et il faut veiller à ce que les racines soient bien recouvertes , pour un macérat huileux simple il n'y a pas de proportions , il faut que l'huile recouvre la plante pour que cette dernière ne soit pas exposée à l'air
CHRISTINE dit
Merci Sabine pour votre réponse
Cynthia dit
Bonjour,
J'aimerais savoir que penser de faire une macération huileuse avec une huile de tournesol désodorisée.
Nous faisions avec de l'huile de tournesol bio "normale" mais l'odeur de tournesol prenait trop le dessus sur les odeurs florales. Nous nous sommes renseignés sur l'huile de tournesol bio désodorisée qui selon les professionnels qui nous la vendent, n'a pas eu de procédé chimique.
Quand nous procédons à la filtration, l'huile paraît plus épaisse, et la filtration devient presque laborieuse.
Est ce normal ?
Merci, belle année à toute l'équipe. Merci de tes réponses Sabine.
Cynthia
sabine dit
bonjour Cynthia
désolée pas de réponse car pas d'expérience, du coup je vais tester , en attendant peut-être que des lecteurs ont tenté l'expérience et peuvent nous a partager
Cynthia dit
Alors j'ai continué de me renseigner. L'huile de tournesol desodorisée est "passée à la vapeur" pour casser les molécules odorantes, ( notamment certaines propriétés), ainsi l'huile devient également plus stable, elle rancit moins et peut également figer plus vite. Bon c'est encore mieux expliqué sur les sites... J'ai pas toujours les termes précis
sabine dit
bonjour Cynthia
merci pour vos recherches 🙂
ROUDY dit
Bonjour, je me demande si il est pas plus judicieux de faire un macérat de carotte et de racines de consoude par intermédiaire alcoolique. Qu'en pensez-vous?
Merci a vous pour tout ces précieux renseignements ☀️
sabine dit
bonjour Roudy
je n'ai jamais testé le mh de carotte par intermédiaire alcoolique , mais pourquoi pas (il faudra que j'essaye )
quant à la racine de consoude il vaut mieux un mh simple , par contre avec les feuilles de consoude avec intermédiaire alcoolique donne de très bons résultats
haziel dit
Bonjour,
J'ai deux questions :
1) faut-il rentrer le macérât la nuit ?
2) le fait de ne pas fermer hermétiquement le bocal et de seulement mettre un tissu puis un sac kraft ne va-t-il pas accélérer l'augmentation de l'oxydation du macérât ?
Merci et belle année à vous 🙂
sabine dit
bonjour Haziel
le mieux est de le laisser en macération dans un endroit sec (style un placard) à l'abri de la lumière
les différences de température risquent de créer une humidité qui pourraient altérer le macérat
Haziel dit
Ah bon? Donc on ne le met pas au soleil dehors ? Merci
dani vulic dit
Bonjour,
j'aimerais faire un macérât de mimosa. Pouvez vous me dire à quel moment le cueillir et à quel stade de séchage le mettre dans l'huile pour la macération.
Pour ce qui est de l'hydrolat de mimosa, j'imagine qu'il faut le distiller directement après cueillette?
Si vous pouvez me donnez votre avis sur ses propriétés en cosmétique, se serait fabuleux.
Par avance un grand merci pour vos précieux conseils.
sabine dit
bonjour Dani
désolée mais Christophe n'a pas d'expérience avec la plante, il ne sait pas. Intuitivement il serait de suivre les mêmes règles qu'avec d'autres plantes aromatiques et pour la cueillette juste en début de floraison ?
Karine Picard dit
Bonjour,
Tout d'abord merci de vos réactivités et réponses très complètes !
Je m'apprête à faire un macérât huileux de Gotu Kola avec intermédiaire alcoolique. Au moment où j'aurais dû ajouter l'huile aux plantes séchées il est arrivé une urgence familiale qui a mis "le projet" sur pause pour plusieurs jours...
Ne sachant pas à ce moment quand je serais en mesure de poursuivre j'ai placé le bol, contenant la plante et l'alcool, au frigo (en prenant soin de conserver la pellicule recouvrant le bol). Me voici donc rendue 5 jours plus tard, est-ce qu'il est trop tard pour poursuivre le processus ? L'alcool aura-t-il été en contact trop longtemps avec les surfaces de la plante ou je peux poursuivre avec l'étape de l'huile ??
sabine dit
bonjour Karine
de toute façon ce serait dommage de jeter, il vaut mieux tenter l'expérience , je pense que cela peut donner un résultat intéressant quand même
Karine dit
Bonjour et merci infiniment pour votre site . J’ai tenté de le procurer de l’alcool à 96 degrés chez un fournisseur qui me demande de remplir un formulaire pour les douanes . La démarche est si complexe que je n’ai pas réussi ! Peut on utiliser de l’alcool à 70 degrés trouvés en centre commerciaux ? Quel type d’alcool peut on utiliser pour une réussite de macérât à intermédiaire alcoolique ?
Merci par avance de votre réponse
sabine dit
bonjour Karine
vous pouvez prendre un alcool moins fort, il faudra le faire décanter pour voir si de l'eau ne reste pas au fond du bocal , auquel cas il faudra séparer doucement l'eau et l'huile
Matou dit
Bonjour,
Doit on forcément jeter un macérât huileux qui aurait été chauffé jusqu'à ébullition ?
sabine dit
bonjour Matou
jeter je dirais non, même si forcément il y a dû avoir perte de certaines molécules (voire même altération de l'huile selon l'huile et les plantes utilisées
Aude dit
Bonjour,
J'ai 3 questions :
1. Concernant le conservateur (vit E), on lit souvent qu'on faut l'ajouter après filtrage, mais finalement pourquoi ne pas le mettre dès le début de la macération ?
2. Pour la double extraction alcoolique et huileuse, je ne comprends pas pourquoi on laisse la plante si peu de temps dans le mélange alcool-huile (quelques minutes) contre plusieurs jours pour une macération huileuse uniquement ?
3. Si on met vraiment beaucoup de plantes dans le solvant, n'y a-t-il pas un risque de ne pas extraire toutes les molécules extractibles par le solvant car certaines sont plus facilement extractibles que d'autres ? si le solvant est saturé par les plus extractibles, il ne peut plus extraire les autres ?
Merci !
sabine dit
bonjour Aude
1) il est préférable de rajouter la vitamine E après filtrage car au moment de "presser" la plante vous risquez d'en perdre une partie
2)on laisse macérer la plante dans l'alcool pendant 2heure et ensuite le fait de faire chauffer via le blender permet une extraction plus rapide (on peut faire aussi au bain marie )
3) si vous mettez plus de plante qu'indiqué , effectivement vous risquez de saturer l'huile , les dosages proposés ont fait leur preuve
lisa dit
Bonjour, est il possible de réaliser un macérat huileux de gomme-résine, plus précisément de Labdanum. Si oui, combien de temps dois je laisser macérer? Merci !
sabine dit
bonjour Lisa
oui c'est possible , vous faites un macérat classique comme indiqué dans l'article
Julie dit
Bonjour,
Merci pour vos articles très complets.
Aussi, je me permets une question :
J'ai réalisé deux macérats huileux à froid (à base de racines de bardanes et d'orties) et malheureusement, l'un de mes deux pots à ranci...
J'ai cru comprendre que ça ne rendait pas mon macérat dangereux à utiliser, mais l'odeur est insupportable !
Est-ce qu'il y a des astuces pour diminuer la mauvaise odeur ou désodoriser l'huile sans perdre tous les actifs du macérat ?
Merci d'avance pour le temps que vous prendrez pour me répondre,
Bonne journée !
sabine dit
bonjour Julie
si l'huile a ranci , le macérat est gâché , donc là malheureusement il faut jeter
Marie dit
Bonjour à vous !
Je suis en train de filtrer mes macérât réalisés cet été. Je constate que de la moisissure s'est développée dans un macérât de géranium rosat fait a partir de plantes quasi fraîches. Grosse erreur, on ne m'y reprendra plus ! L'huile n'est pas trouble, seule les plantes sont recouvertes d'un voile blanc.
Puis-je récupérer l'huile en surface (tout de même un bon tiers du pot)? Existe-t-il une technique pour eliminer les bactéries en présence ?
C'est en faisant qu'on apprend parait-il
Je vous remercie , par avance, du temps que vous prendrez pour me répondre !
Bonne journée l'équipe d'Althea Provence
sabine dit
bonjour Marie
bon rien ne vous empêche de filtrer , et de vérifier (olfactivement) votre macérat , à ce stade le "nez" sera votre meilleur allié, et si vous voyez apparaitre sur votre macérat (après filtration) des "choses " bizarre , bon il faudra jeter , mais il faut tenter de sauver ce macérat , rien de plus désagréable que de jeter ce que l'on a mis du cœur à faire
Annick Télégone dit
Bonjour je voudrais faire un macérat huileux avec des pétales de roses séchées , y a-t-il une huile conseillée particulièrement ou l'olive fait l'affaire ?
sabine dit
bonjour Annick
on peut dans prendre de l'huile d'olive, mais je la trouve un peu forte en goût pour une macération de pétales de rose , je choisirai une huile plus douce et moins marquée côté odeur (huile végétale d'amande douce, d'avocat, d'abricot etc ) essayez de trouver celle qui vous convient
Agnes dit
Bonjour,
Je voudrais savoir si trop concentrer un macérat huileux est un problème?
En effet, la plupart du temps où je fais mes macérats, je remplis aux 3/4 le bocal de fleurs séchées comme le soucis, puis je recouvre le matériel d'huile d'olive.
Je recouvre juste sans aller plus haut.
Après un mois laisser à température ambiante, quand je filtré le mélange, j'obtiens toujours des huiles de couleurs très intenses et sombres. Plus intense que ce que je peux voir sur internet, et mêmes au sein de sites spécialisés.
Et donc je me demande si je concentre trop mes huiles (trop de matériel floral par rapport à la quantité d'huile par exemple). Et si oui, est-ce que cela impact la qualité ?
Personnellement, j'aime ces couleurs intenses, j'obtiens des baumes naturellement colorés.
sabine dit
bonjour Agnès
ce que vous décrivez me semble très bon, et justement cette couleur que vous décrivez est un très bon signe , donc faites confiance à vos préparations 🙂