Podcast : pourquoi s’intéresser aux plantes

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Bonjour, Christophe Bernard du blog AltheaProvence. Dans ce podcast, j’aimerais que l’on réfléchisse aux questions suivantes : pourquoi s’intéresser aux plantes médicinales aujourd’hui ? Pourquoi essayer de ranimer ce savoir qui a été perdu ?

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Quel intérêt avons-nous à redécouvrir les propriétés des plantes ? Sommes-nous manipulés par une nouvelle vague marketing déclenchée par les fabricants de compléments alimentaires ? Ou y-a-t’il un réel intérêt à étudier ces substances naturelles et végétales ?

Mais commençons par le commencement. Si je parle de regain d’intérêt, si je parle de redécouvrir le savoir sur les plantes, c’est qu’il a été perdu pendant une période de notre passé. C’était une période relativement courte à l’échelle de l’être humain, mais c’est une période qui a fait beaucoup de mal dans le sens où notre expérience pratique d’utilisation de la plante a été effacée de la mémoire collective. L’être humain a toujours évolué avec la plante, d’un point de vue alimentaire ou thérapeutique, et ceci disons jusqu’aux années 1800 à 1900. Ensuite, pendant deux siècles, les progrès de la médecine moderne on fait que la plante a été associée au savoir des peuples primitifs. Dans nos nations industrialisées, on évoluait vers la molécule isolée, vers la pilule, vers le médicament qui était synonyme de progrès et de modernisme, et qui allait, on pensait à l’époque, éradiquer toutes les maladies. Et bien sûr, aujourd’hui on se dit « pas si simple », si on avait su, on aurait gardé les deux savoirs intacts, les deux savoirs vivant comme l’ont fait les Chinois.

On a gardé beaucoup de livres, beaucoup d’écrits, mais le savoir livresque n’est pas le savoir faire. Dans « savoir faire » il y a le mot faire, il y a une action. Au travers du livre, on manipule la plante dans sa tête, dans des situations qui sont hypothétiques. Il nous manque la partie « faire ». Le savoir faire lui a été perdu, car ce savoir faire se passe en général de bouche à oreille, de maitre à élève, de mère à fille. Il se passe pas au travers des livres en partie, mais il se passe surtout lorsqu’une personne de notre entourage s’est foulée la cheville par exemple, et qu’on lui fait un cataplasme de consoude. C’est un savoir de toucher, d’observation, de ressenti, ce n’est pas un savoir qui peut être lu. Comment pouvons-nous rebâtir ce savoir aujourd’hui ? Ne vous inquiétez pas, je répondrai à cette question dans un prochain podcast. Pour l’instant, je reviens à ma question initiale, pourquoi devons-nous nous réintéresser aux plantes ?


Premier point important, le voici : afin de reprendre en main notre santé. Nous devons faire face aujourd’hui à une épidémie de problèmes chroniques et dégénératifs. Notre métabolisme ne tourne plus rond. On dort mal, on digère mal, on est constamment stressé, notre immunité n’a jamais été aussi basse. Tous ces petits déséquilibres de terrain n’ont pas de solution du coté des médicaments. Rien qui agisse à la source du problème. Dans le monde des plantes par contre, nous avons de nombreux outils qui nous permettent un retour vers l’équilibre. On ne va pas faire n’importe quoi bien sûr. On va jouer la prudence et aller consulter un médecin en premier lieu pour avoir un diagnostic clair. Toujours.

Mais en parallèle, nous pouvons aussi nous réapproprier nos déséquilibre, nous pouvons les observer à la loupe, noter en détail comment ils s’expriment. Nous pouvons nous réapproprier les remèdes que nos grand-mères nous aurait proposé. Car si l’on ne fait rien pour ces déséquilibres de terrain, et bien nous évolueront lentement mais sûrement vers des troubles plus sérieux, vers des pathologies. Et là, ça sera plus long et plus compliqué pour régler le problème. Donc reprendre notre santé en main, agir d’une manière proactive, agir en amont, voilà ce que les plantes nous permettent de faire. Et cet apprentissage, vous n’allez pas le faire pour vous uniquement. Vous allez en faire partager vos proches. Vous allez le passer aux générations futures, car il faut que l’on rétablisse ce lien qui a été coupé.

Et il faut qu’on arrête de se cacher derrière les excuses du système et des lobbies. C’est vrai, nous vivons dans un monde dans lequel de nombreux gros intérêts financiers nous manipulent, nous bercent, nous endorment. Ils créent une dépendance, une accoutumance, une addiction. Mais à qui la faute ? Qui est-ce qui s’est laissé endormir ? C’est nous ! Il faut qu’on se réveille, que l’on reconnaisse ces manipulateurs pour ce qu’ils sont, mais surtout que l’on se reprenne en main ! Personne d’autre ne va le faire pour nous. Il faut qu’on se réveille.

Donc je répète, raison numéro 1, reprendre notre santé en main et agir en amont sur nos déséquilibres, à l’aide de substances naturelles et végétales, écouter notre corps, agir en conscience, agir d’une manière proactive avant que ces déséquilibres ne se transforment en maladie.


La raison numéro 2, c’est le retour à la nature. L’être humain, en tant qu’animal, n’est pas fait pour vivre dans une jungle de béton. Il n’est pas fait pour vivre à l’intérieur, à respirer les émanations des vernis des meubles ou les particules libérées par les imprimantes. Au plus profond de nous, nous avons besoin de verdure, de nature, de ciel ouvert. Nous avons besoin de soleil. Rétablir la connexion avec la plante médicinale, c’est reprendre contact avec la terre nourricière. C’est la même chose que cultiver son potager.

Si vous avez un petit potager, ne serait-ce qu’un pot sur votre balcon avec plant de tomate dedans, vous savez de quoi je parle. Il n’y a pas plus grande satisfaction que de prendre soin de son plan de tomate, de l’arroser, de lui donner du compost, de l’observer jour après jour, de le voir grandir, et de récolter des tomates certes un peu tordues mais qui ont le goût du vrai. De même, il n’y a pas de plus grande satisfaction que d’aller ramasser les belles fleurs de la camomille allemande, de sentir leur parfum pénétrant, puis d’en faire une douce infusion pour un enfant surexcité et qui a du mal à se calmer par exemple. C’est la même idée, c’est le même objectif, retourner à la nature, à la terre pour se nourrir, et retourner à la nature, à la terre pour garder ou retrouver la santé. Nous avons besoin de la nature, sans elle, nous sommes malheureux, et étudier, cueillir et transformer les plantes médicinales nous permet de partir à la découverte d’une nature que nous avions délaissée.

Et je sais que cela n’est pas facile en milieu urbain. Mais c’est faisable. Certains apprennent à reconnaître les plantes comestibles et médicinales dans les espaces verts autour de chez eux, même s’il n’y en a pas beaucoup. Il y a les week-ends pour faire des escapades. Certains font pousser des médicinales au balcon. Et oui, je suis d’accord avec vous, il y a la pollution qui est problématique pour ramasser les plantes. Mais si on attend le moment parfait, l’environnement parfait, on ne fera jamais rien. Car cet environnement parfait, il est rare aujourd’hui. Ce n’est pas le bon combat. Le bon combat, c’est vaincre l’inaction qui nous empêche de commencer l’apprentissage.


Troisième raison : les plantes médicinales font partie de notre patrimoine. Elles nous reviennent de droit. Personne ne peut nous les enlever. Personne. Nous devons protéger le savoir sur les plantes comme on irait protéger un clocher de village ou un album de famille. Les plantes médicinales font partie de notre mémoire collective. C’est vrai qu’une partie a été effacée pendant ces deux derniers siècles. Mais pas de problème, on se retrousse les manches, et ensemble nous allons reconstruire ce savoir. Mais il faut qu’on s’y mette. Il faut que l’on recommence à expérimenter à petite échelle, à partager nos expériences, à prendre des notes. Et pour ça, c’est vrai que l’internet a du bon, il nous permet d’échanger au delà des frontières de chaque pays afin de créer un savoir global. Ce savoir, personne ne pourra plus l’effacer. Par contre, ce savoir, il va falloir qu’on le fasse vivre. Ces plantes, il va falloir qu’on les sorte des livres, qu’on les mette en pratique, en nature, au jardin, et dans la tasse à infusion bien sûr.


Je vous donne une quatrième et dernière raison. Je suis quelqu’un de positif et je ne suis pas alarmiste. Mais parfois je me pose la question suivante : en cas de conflit, en cas de catastrophe naturelle, le jour où les infrastructures modernes tout autours de nous ne fonctionnent plus, le jour où les services auxquels nous sommes tant dépendant ne sont plus disponibles. On fait quoi ? On survit comment ? Afin de rebâtir notre indépendance, les deux points principaux à développer sont les suivants : notre capacité à nous nourrir et notre capacité à agir lorsque notre santé est défaillante. Et là encore, ne vivons pas dans la peur de la catastrophe, cela n’a rien de constructif. Mais vivons dans la conscience que nous avons donné notre indépendance à un système qui ne peut plus répondre à nos besoins. Il est temps de reprendre les rennes, il est temps de réapprendre à agir par nous mêmes.


Donc récapitulons cette discussion qui, je l’espère, vous a fait réfléchir autant que moi. Aujourd’hui, nous avons une grande responsabilité : rétablir le lien avec les plantes médicinales et rebâtir un savoir perdu. Pourquoi cette quête ? Et bien je vous ai donné 4 raisons principales :

  • Premièrement, pour reprendre notre santé en main et agir en amont, d’une manière préventive, sur les petits déséquilibres qui un jour pourraient se transformer en maladie.
  • Deuxièmement, pour effectuer un retour vers la nature nourricière, cette nature sans laquelle nous sommes désemparés et malheureux.
  • Troisièmement, parce que les plantes font partie de notre mémoire collective, de notre histoire, de notre patrimoine. Certains lobbies seraient bien heureux d’appuyer sur le bouton « effacer » et d’envoyer ce savoir à la poubelle. Car ce savoir, il menace de nombreux intérêts financiers. Mais nous sommes là pour défendre ce savoir et le refaire vivre.
  • Et quatrièmement, afin de rebâtir notre indépendance face à un système qui nous a complètement endormi. Je ne parle pas forcément de vivre hors de la société moderne comme un ermite, non, cela n’est ni faisable ni désirable pour la plupart d’entre nous. Par contre, avoir la connaissance et les gestes nécessaires pour rapidement subvenir à nos besoins dans le futur, au cas où cela soit nécessaire. Ca, c’est intéressant.

Voilà, j’espère que vous avez trouvé ce podcast intéressant, qu’il vous a fait réfléchir autant qu’il m’a fait réfléchir. Laissez-moi un commentaire, dites-moi ce que vous en pensez, donnez moi vos motivations .

Sur ce, je vous retrouve prochainement pour un nouveau podcast sur les plantes médicinales. A très bientôt !

3 réponses

  1. Bonjour Christophe, j’ai suivi votre atelier des plantes, très intéressant. Ayant une maison dans la Drôme, à Nyons exactement, j’ai l’avantage comme vous, de trouver de nombreuses plantes conseillées. Par ailleurs, je suis praticien de Tuina (massage chinois) et d’acupuncture et je ne peux qu’abonder dans votre sens et me demande pourquoi ce qui a été fait en Chine avec la pharmacopée, ne peut se faire en Europe avec nos plantes et nos autres médecines complémentaires. La pharmacopée chinoise étant trop éloignée notamment en raison de la situation de culture des plantes et des longues études (5 ans) avant d’être performant dans le choix, je me suis tourné vers vous. Pour l’instant, je dois avoué que je balbutie mais je ne désespère pas. Merci pour votre site et de vos conseils.

    1. Michel, merci pour ce message. La Chine a quelques millénaires sur nous en ce qui concerne une vision holistique de la santé. Ils ont certaines notions que nous n’avons jamais développé, comme les toniques du Qi ou du Yang ou autre, ces plantes qui rebâtissent, qui revitalisent. J’espère que petit à petit, nous arriverons à bâtir une pratique digne de ce nom, qui s’intéresse aux déséquilibres de la personne dans toute sa complexité.

  2. Ahhh ! Voilà 🙂 il est possible de laisser un commentaire !

    Merci pour tout cet investissement et ce partage ! Je suis tout à fait d’accord avec votre point de vue et m’efforce à ma petite échelle familiale de cultiver (quelques) et d’utiliser les plantes.
    Au plaisir,
    MaVerick

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