Que planter au jardin ? Choix des plantes médicinales : (abonnez-vous au podcast ici)
Il y a une question qu’on m’a envoyé de très nombreuses fois au fil des années, c’est la suivante :
"Salut Christophe, je démarre un jardin de plantes médicinales, on m’a prêté un petit carré de terre, et j’aimerais ton avis sur quelle plante sélectionner pour ma première saison?"
C’est une question que je me suis bien sûr moi-même posé lorsque j’ai voulu créer un jardin de plantes médicinales, et je vais vous donner une méthode pour pouvoir organiser votre réflexion.
Pour créer un jardin de plantes médicinales, il faut se tromper, et recommencer
Avant de vous expliquer ma stratégie de sélection pour créer un jardin de plantes médicinales, j’aimerais revenir un peu sur mon expérience en tant que jardinier. Car il y a cette perception qui règne sur les réseaux sociaux…
vous savez, on partage de belles photos, ou on fait parfois une petite vidéo lorsqu’on est au jardin et on voit de magnifiques plantes en fleurs.
Vous avez peut-être cette impression d'avoir en face de vous un expert jardinier, quelqu’un qui n’a jamais fait d’erreurs. Si c’est le cas, j’aimerais que vous effaciez cette image de votre tête. Cette personne, ce n’est pas moi.
Si vous n’avez aucune expérience aujourd’hui, en particulier en ce qui concerne la culture des plantes médicinales, ne vous inquiétez pas, j’étais exactement comme vous.
Avant 2010, j’avais une expérience très limitée. Du style acheter quelques godets de thym ou de basilic, préparer un trou au jardin, enrichir avec un peu de terreau, et terminé.
J’ai aussi vécu en appartement à certaines périodes de ma vie, et là pareil, j’avais quelques pots accrochés au balcon, de l’origan, de l’estragon, et lorsque ça périssait parce que j’avais fait n’importe quoi, eh bien je rachetais des godets tout simplement.
Ensuite, en 2010, j’ai pu utiliser un morceau de terre de mes parents. C’était une terre très pauvre. Et je n’avais jamais créé de jardin en démarrant de zéro, dans le sens où il faut créer des bandes ou des carrés à un endroit où en gros, il n’y a que du chiendent.
Et là, j’ai fait 2 erreurs.
La première, c’est que je n’ai pas voulu étudier les bonnes pratiques de jardinage. Parce que je sortais d’une période assez mouvementée où j’avais passé plusieurs années à faire travailler ma tête et pas mes mains.
Donc là, j’avais pas envie de repartir dans une approche intellectuelle du projet, de repartir dans des livres, d’aller consulter des sites.
C’était mon retour à la terre, et je voulais le faire à ma manière.
La deuxième erreur, ça a été de ne pas aller discuter avec d’autres jardiniers dans mon coin, histoire de démarrer avec de bonnes bases.
J’avais des jardins partagés pas loin de chez moi et j’aurais pu trouver des personnes avec qui je partage les mêmes objectifs : désherbage à la main, compost fait maison, respect de la terre, etc. Bref, les 2 ou 3 années qui ont suivi, j’ai fait pas mal de bourdes, j’ai dû refaire pas mal de choses, j’ai dû recréer des zones de plantation en ajustant mes méthodes de travail.
Et puis j’ai décidé d’étudier les principes de permaculture. Et peu à peu j’ai ajusté le tir. Je ne regrette absolument rien, j’avais besoin de cette période et de me réinventer par moi-même.
Mais si vous voulez économiser quelques années et démarrer sur de bonnes bases pour créer un jardin de plantes médicinales, je vous conseille d’étudier un minimum les bonnes pratiques de jardinage, en particulier les principes de permaculture.
Créer un jardin de plantes médicinales : réussir la germination
L’un de mes plus beaux projets, ça a été de comprendre le processus de germination, et au fil des années, arriver à faire germer des graines que personne n’arrivait à faire germer.
Là encore j’ai démarré d’une manière très désorganisée. Pendant l’hiver 2010, je me souviens, j’avais créé en extérieur ce qui pourrait ressembler à une série de mini serres, avec des carrés de briques et des vitres par-dessus, de vieilles vitres que j’avais trouvé du propriétaire précédent.
Et puis j’avais démarré en février, beaucoup trop tôt, et par la suite il a fait chaud assez rapidement et les carrés étaient trop au soleil. J’avais planté plus de 70 types de graines différentes, de la folie… et quasiment rien n’a germé.
Là encore, au fil des années, je suis revenu aux fondamentaux, j’ai étudié, j’ai lu. Je suis arrivé à faire germer quasiment tout ce que je voulais, ce qui est vraiment pratique lorsqu’on veut faire pousser une plante qui n’est pas nécessairement disponible en jardinerie.
Si vous me suivez depuis pas mal de temps, vous savez aussi que j’ai vendu mes propres graines de 2015 à 2019 au travers d’un site qui s’appelle Le Jardin des Médicinales. Une boutique qui a fait travailler notre petite famille, ma mère et ma femme en particulier, mon père qui donnait un coup de main de temps en temps au jardin. On a arrêté la vente en 2019 car personnellement, il a fallu que je décide ce qui comptais le plus pour moi, et c’était la partie éducation, faire découvrir les plantes au travers de mes contenus gratuits et payants, je ne pouvais plus tout faire, c’était impossible.
Vous voyez, ce parcours, il est loin d’être linéaire et prévisible. Il a été très itératif. Mes plus belles réalisations se sont parfois faites au travers de mes plus belles erreurs.
Mon jardin est loin d’être très esthétique aussi. J’ai dû construire certaines structures pour résister aux passages des sangliers qui m’ont tout ravagé certaines années. C’est peut-être pas très joli, mais ça résiste. Et c’est souvent le foutoir, je l’avoue.
Mon père jardine lui aussi, il se concentre plus sur la partie potagère. Et sa partie du jardin… c’est bien rangé, aligné au cordeau, chaque outil à sa place, séparation entre chaque plant de X cm, etc. Moi c’est un peu l’inverse, mais c’est comme ça que je me sens bien, et c’est comme ça que j’ai l’intention de continuer.
Allez, on va arrêter de parler de moi. Mais je voulais vous relaxer, si vous pensez que vous avez en face de vous un grand jardinier qui a créé l’équivalent des jardins de Versailles version plantes médicinales, ce n’est pas le cas du tout.
Surtout, j’aimerais que vous compreniez qu’il vous faudra plusieurs années pour arriver à créer un jardin de plantes médicinales ou tout le monde est à sa place. Ceci étant dit, retour à la question. On va parler de la sélection de vos premières plantes.
Avant de créer un jardin de plantes médicinales, bien étudier son terrain
Avant de parler sélection, il faudra bien sûr comprendre les conditions climatiques dans votre région. C’est très important.
Et il faudra aussi évaluer l’état de votre terre. Ça va beaucoup vous aider à faire vos choix.
Par exemple, chez moi, il fait très chaud l’été, et j’avais une terre très pauvre, avec beaucoup de sable, qui drainait beaucoup et qui ne retenait pas l’eau du tout. Je n’avais pas de zones d’ombre. Donc ça a été compliqué.
Vous imaginez bien que si je veux introduire de la chélidoine par exemple, une plante médicinale qui aime bien une position ombragée et fraîche, ça va être difficile. J’ai de la chélidoine au jardin aujourd’hui, mais il a fallu que je crée des zones d’ombre, que j’enrichisse ma terre, etc.
Donc cette réflexion, il va falloir la faire.
Cinq critères de réflexion avant de commencer
Voici les 5 critères que je vous invite à passer en revue avant de vous lancer à créer un jardin de plantes médicinales. Il y en a d’autres, mais je trouve que ces 5 là sont importants.
Premier critère, réfléchir aux besoins de la famille.
C’est pour ça qu’on cultive les plantes médicinales au jardin. C’est pour commencer à expérimenter avec. On va bien sûr choisir des plantes inoffensives. Mais au final, le but c’est de devenir un mini-herboriste de famille.
J’aimerais vraiment insister sur ce point-là, car il faut qu’on arrive à recréer l’expérience qui a été en grande partie perdue ces dernières décennies. C’est le moment de s’y remettre. De tester, d’expérimenter, de noter, le tout dans la plus grande prudence bien sûr. Mais il faut le faire.
Je vais faire un parallèle avec le potager. Si vous faites pousser un plant de courgette, c’est bien pour manger les courgettes. Mais vous n’allez pas regarder ces beaux légumes pousser puis les laisser pourrir sur le sol. Ce n’est pas une bonne utilisation des ressources que la nature nous offre.
Le potager, c’est pour se nourrir dans le respect de notre corps. Le jardin de médicinales, c’est pour accompagner les petits problèmes de la vie quotidienne sans brusquer, sans abîmer. Il faut lui donner une utilité, à ce jardin.
Donc premier critère, pour bien choisir vos premières plantes, voir les petits problèmes qui courent dans votre famille proche.
De mon côté par exemple, on a des problèmes de circulation, des troubles du retour veineux. Donc j’ai introduit des plantes qui pouvaient nous aider à surmonter les périodes difficiles. J’ai des noisetiers au jardin, j’ai de l’achillée millefeuille, on peut utiliser ces deux plantes en infusion comme tonique du retour veineux.
Je suis migraineux depuis que je suis gamin, donc je voulais différentes plantes qui peuvent soulager ma situation. Je savais que mes migraines sont souvent déclenchées par un foie et une digestion un peu fatigués, donc j’ai introduit de la partenelle, du romarin, de la camomille romaine.
J’avais des enfants jeunes donc je voulais tout le kit pour les petits bobos, c’est-à-dire calendula, arnica, consoude, millepertuis, etc. Avec ces plantes-là, on a fait des macérâts huileux, des onguents, des crèmes.
J’aime beaucoup, par exemple, préparer un onguent à partir d’un macérât huileux de souci, plantain et millepertuis pour les inflammations de peau. Le plantain, je le ramasse en nature, le millepertuis aussi, mais le souci, il vient du jardin. Et ce petit onguent, je peux vous dire qu’on en utilise beaucoup.
Deuxième critère, vous pouvez choisir vos plantes par système physiologique.
C’est comme ça que j’ai fait certains de mes choix. Qu’est-ce que j’entends par système physiologique ? Eh bien je voulais des plantes qui peuvent m’aider si je rencontre des petits problèmes qui touchent…
- Le système digestif avec les crampes, ballonnements, diarrhées, constipation.
- Le système respiratoire avec les bronchites, sinusites, allergies saisonnières, etc.
- Le système nerveux avec le stress, l’anxiété, la déprime, l’insomnie, l’épuisement.
- Le système reproducteur avec les douleurs des règles par exemple.
- La peau, le système immunitaire, etc.
Donc en gros, on passe en revue le corps de la tête au pied et on se pose la question suivante : pour quelle situation est-ce que je veux me préparer pour le futur ? Car il est clair que je vais rencontrer, à un moment ou à un autre, une situation d’aphtes, de mal de gorge, de douleurs musculaires, etc.
Dans cette liste, quelles sont mes priorités ?
En ce qui me concerne, j’avais vraiment mis l’accent sur tout ce qui est système respiratoire et ORL. On n’a pas spécialement de problèmes à la maison de ce point de vue-là, mais je voulais des plantes pour accompagner une bronchite, une sinusite, une otite et pour remonter l’immunité d’une manière générique, car je savais que c’est toujours l’un des chantiers sur lequel on travaille le plus dans une famille.
- Pour ça, j’ai de l’hysope
- j’ai du lierre terrestre
- de l’origan
- du thym.
- Pour l’immunité, j’ai tout de suite introduit de l’échinacée, une plante que j’ai toujours considérée comme une grande alliée lorsque l’immunité est faible.
Je me suis également beaucoup concentré sur le système nerveux, car qui n’a pas besoin aujourd’hui d’un petit coup de pouce pour gérer le stress, l’anxiété, la déprime, la grande fatigue ?
- Là, j'ai la camomille matricaire
- du basilic sacré
- de la scutellaire américaine
- de l’agripaume
- de la verveine officinale
- de la mélisse
- du pavot de Californie
- de la Valériane.
Si vous ne connaissez pas toutes ces plantes, ne vous inquiétez pas, ce n’est pas le but ici. Mon but, ce n’est pas de vous donner une liste de plantes mais de vous donner une méthode de réflexion pour ensuite faire vos recherches, approfondir, et démarrer votre projet au jardin.
Ce que je vous conseille de faire, c’est de vous concentrer sur les petits problèmes que l’on rencontre régulièrement : infections hivernales, gestion du stress, problèmes de peau, digestion difficile, par exemple, même si à l’heure actuelle, cela ne court pas forcément dans votre famille, vous pouvez être sûr qu’un jour où l’autre, vous aurez l’occasion de préparer un petit mélange pour ce genre de déséquilibre.
Troisième critère, créer un jardin de plantes médicinales et son aspect esthétique
Il n’y a pas de mal à vouloir créer un beau jardin de plantes médicinales. On peut se préoccuper de la beauté des plantes que l’on introduit et combiner à la fois le remède naturel et le plaisir pour les yeux. Et vous constaterez que certaines plantes médicinales sont absolument magnifiques et font des floraisons très flamboyantes.
Il faudra prendre en compte la couleur des fleurs, la période de floraison, la taille de la plante aussi, car en principe on met les plantes les plus grandes vers le fond, puis les plantes plus petites vers le devant, et les moyennes quelque part au milieu, pour qu’on puisse profiter visuellement de ce beau spectacle.
Vous aurez beaucoup de recherches à faire sur internet, mais vous trouverez l’information assez facilement. Sans oublier les besoins en lumière, richesse de la terre, arrosage, etc. Car il faut rassembler aux mêmes endroits les plantes qui ont les mêmes besoins.
Et je vous rassure, vous n’aurez absolument pas tout juste d’un seul coup. Mais alors, loin de là.
Au fil des années, il vous faudra déplacer, relocaliser certaines plantes. C’est normal. Personnellement, l’aspect esthétique, ce n’est pas quelque chose qui est important pour moi car je les trouve toutes belles à leur manière mais si l’aspect esthétique est important pour vous, vous verrez qu’on peut avoir de belles surprises avec les médicinales.
Prenons quelques exemples pour la sphère pulmonaire. On va prendre 3 plantes. Le thym, l’hysope et la grande aunée.
Le thym reste petit et il va faire une floraison relativement tôt chez moi, vers le mois d’avril, avec de petites fleurs roses. L’hysope est plus grande que le thym, avec une floraison vers juillet- aout et des fleurs bleues absolument magnifiques. Et puis le parfum de l’hysope, absolument fabuleux. La grande aunée, qui est assez imposante en taille, avec de grandes fleurs jaunes pendant l’été, on dirait des soleils.
Donc là bien sûr, on mettrait l’aunée en fond, le thym devant, et l’hysope au milieu. Il faut arriver composer avec ces caractéristiques-là.
Un aspect très important aussi, c’est si la plante est annuelle, bisannuelle ou vivace.
Si la plante est vivace, elle va ressortir chaque année, et le travail au printemps est relativement minime. On peut la pailler à l’automne, lui donner du compost au printemps, et c’est à peu près tout.
Au passage, sachez que les vivaces doivent aussi se remplacer au bout de quelques années car elles n’ont pas une vie infinie non plus.
Parfois il faut faire une division de motte pour relancer la croissance. Mais bon, par rapport aux annuelles ou bisannuelles, c’est un travail relativement minime.
Les annuelles doivent être semées chaque année, sachant que de nombreuses annuelles se ressèment très facilement toutes seules. Le souci, calendula officinalis, se ressèment sans problèmes si on laisse la plante monter en graines.
Pareil pour la camomille matricaire, vous allez en voir apparaitre tout autour de vos plantations, il suffira juste de les déplacer au printemps suivant. Idem pour l’armoise annuelle, pour la bardane, pour le chardon-marie, etc.
Pour les bisannuelles, il y a une rotation à faire. Bisannuelle signifie que la première saison la plante va vous faire une masse de feuilles, et la 2eme année elle va monter en graines. Donc il serait bon d’avoir chaque saison des plantes dans leurs deuxième année, pour récupérer les graines, pour récupérer les parties aériennes comme pour les molènes. Et d’avoir des plantes dans leurs première année, pour qu’elles puissent assurer la relève pour l’année suivante.
Donc voilà, le mix annuelles/bisannuelles/vivaces est un point important pour votre réflexion, et ça va déterminer la quantité de travail que vous allez devoir passer au jardin à chaque printemps d’un point de vue semis ou réintroduction à partir de godets.
Commencer avec des plantes faciles
Un autre critère à garder en tête, c’est la facilité de culture et d’entretien d’une plante.
Il y a des plantes qui sont super faciles à cultiver. Elles ne sont pas difficiles d’un point de vue de la qualité de la terre dont elles ont besoin. Elles ne demandent pas beaucoup d’eau. Elles ne sont pas très difficiles d’un point de vue exposition au soleil. Ces plantes là, ce sont celles avec lesquelles on devrait commencer notre premier jardin de médicinales.
Ce n’est pas un conseil que j’ai suivi car, en toute franchise, j’ai voulu trop en faire et trop vite. Mais avec du recul, si c’était à refaire, je démarrerais par ces plantes-là. Et ce sont en général des plantes que vous allez trouver en jardinerie ou chez un pépiniériste.
Les plus complexes à cultiver, il faudra souvent les faire pousser à partir de graines, car les pépiniéristes classiques ne s’y intéressent pas trop, du moins c’est ce que j’ai pu observer. Ils ont souvent une bonne collection de médicinales, mais ils se concentrent sur les plus demandées au jardin, et ce sont en général des médicinales de culture relativement facile. Il y a des exceptions bien sûr, des horticulteurs ou horticultrices qui vont se spécialiser dans les différentes sauges par exemple, et il y a des sauges plus ou moins faciles à cultiver. Mais si vous vous servez chez des pépiniéristes plus classiques, les plantes que vous allez trouver sont en général de culture facile.
Qu’avons-nous dans cette liste ?
- La mélisse
- la camomille matricaire et la camomille romaine
- l’achillée millefeuille
- la partenelle
- l’échinacée
- le souci
- la consoude
- les différentes menthes
- la verveine citronnelle
- le pavot de Californie
- la valériane
- l’absinthe
- la guimauve
- toutes les aromatiques de type thym, romarin, origan, sarriette...
Donc vous voyez, déjà, ça vous fait un beau kit de démarrage avec des plantes qui ne sont pas très compliquées à entretenir.
Renseignez-vous bien sûr au sujet de l’exposition, certaines demandent un plein soleil, comme le pavot de Californie, d’autres plutôt des positions semi-ombragées comme la valériane. Certaines demandent un arrosage régulier, comme la guimauve, d’autres non, comme le thym et le romarin. Certaines demandent une terre plutôt riche comme la consoude, d’autres une terre plutôt pauvre comme le thym, le romarin, la sarriette. Facile d’entretien, ça veut dire que la plante va vous pardonner si vous ne la placez pas exactement dans son environnement idéal.
Mais cela ne vous dispense tout de même pas de faire des recherches sur l’environnement dont elles ont besoin.
Lire sur le jardinage des médicinales c'est bien, les jardiner c'est mieux
Dernier critère, préférer la pratique à la théorie
Une question qu’on m’a souvent posée… quel livre de jardinage est-ce que je recommande ?
J’ai acheté pas mal de livres sur le jardinage des médicinales. Et en toute franchise, je n’en ai trouvé aucun de vraiment utile.
Le problème, c’est que ces livres sont souvent écrits pour accommoder des régions qui n’ont pas forcément d’extrêmes en température. Chez moi dans le sud-est de la France, pendant les mois d’été, il peut faire vraiment très chaud. Et lorsque je voyais « plein soleil » dans ces livres, en général, la plante finissait complètement calcinée chez moi. Donc « plein soleil » dans un livre de jardinage, ça peut vouloir dire « mi-ombre mi-soleil » chez moi, ou vraiment plein soleil.
Il a donc fallu que j’expérimente par moi-même.
Il y a quelques années, je vais vous dire, j’ai donné tous mes livres de jardinage des médicinales. Attention, loin de moi l’idée de vous dire que ces livres sont mal écrits, ou donnent la mauvaise information, ou ne sont pas écrits par des gens d’expérience.
Je dis juste que je n’ai pas trouvé le livre écrit pour moi, pour ma région, et vous allez peut-être avoir la même difficulté.
Le jardinage doit être très localisé, chaque région a sa spécificité. Bref, pour ma situation particulière, je n’ai pas de livre à recommander. Mais si vous vivez dans une autre région, vous trouverez peut-être votre bonheur dans certains livres de jardinage de plantes médicinales. Ceci étant dit, vous avez aussi de très nombreux livres de jardinage génériques qui ne se concentrent pas forcément sur les médicinales. Et à la limite, c’est mieux de revenir aux fondamentaux, pour apprendre les méthodes de permaculture par exemple.
Raccourcir la liste
Avec tout ça, j’espère que vous allez pouvoir sélectionner une belle liste de plantes.
Une fois votre liste terminée, vous savez quoi ? Elle sera beaucoup trop longue ! A ce moment-là, il faudra éliminer celles qui sont un peu trop compliquées à cultiver, ou celles qui ne vous plaisent pas d’un point de vue ornemental si c’est un critère important pour vous, ou peut-être certaines qui ne sont pas locales à votre région, car certains ne voudront planter que du local.
Créer un jardin de plantes médicinales va demander pas mal de recherches, mais j’espère que vous prendrez énormément de plaisir à faire ces recherches, je sais que c’est mon cas. L’anticipation et la planification est souvent tout aussi excitante que la mise en pratique.
Et puis surtout, n’oubliez pas, c’est en faisant qu’on apprend. Faut se lancer. Et c’est un processus itératif. Donnez-vous plusieurs années, pas de stress. Et comme je dis toujours, finissez la journée avec le dos un peu fatigué, de la terre sous les ongles, mais un grand sourire aux lèvres, prêt pour une bonne nuit de sommeil.