Acanthe (Acanthus mollis)

Extrait du « Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes » de F.-J. CAZIN, 1868



Acanthe

Acanthus mollis

Branca ursina. Vulg. — Acanthus sativus, vel mollis Virgilii. B..I.

Branc ursine, — branche ursine, — inérine.
ACANTHACÉES. — ACANTHÉES. Fam. nat. — DIDYNAMIE ANGIOSPERMIE. L.


L’acanthe (Pl. I), que l’on cultive dans les jardins pour l’agrément, croît naturellement dans le midi de la France, dans les terrains pierreux, sur le bord des chemins. Le nom de branche ursine vient de la prétendue ressemblance de ses feuilles avec les pieds antérieurs de l’ours. Elles servent de modèle d’ornement en architecture, où elles ont été introduites par Callimaque, sculpteur grec.

Description. — Racine épaisse, fibreuse, horizontale, de 50 à 70 centimètres, droite, ferme, un peu anguleuse et pubescente. — Feuilles radicales, très-grandes, pinnatifides, sinuées, anguleuses, molles, lisses et d’un vert foncé, embrassant la partie inférieure de la tige. — Fleurs grandes, d’un blanc jaunâtre ou rougeâtre, sessiles, formant un bel épi; chaque fleur munie d’une bractée ovale, épineuse, qui la soutient (de juillet à octobre). — Calice de quatre divisions dont deux latérales, la supérieure plus grande, tenant lieu de lèvre supérieure à la corolle, qui a un tube court et qui s’allonge en une seule lèvre large et trilobée; quatre étamines didynames à filets gros, style les dépassant. — Fruit: capsules ovales à deux loges, dans chacune une seule graine roussâtre.

[Culture.— L’acanthe n’est guère cultivée que comme plante d’ornement; à peu près indifférente sur le sol, elle préfère cependant une terre profonde, douce et légère, et une exposition chaude; on la sème de graines vers la fin de mars, on éclaircit en mai en espaçant de 0.10m, en automne on transplante, elle exige une grande surface; on peut aussi la propager par œilletons plantés à la fin de l’hiver, d’ailleurs elle se propage d’elle-même.]

Parties usitées. — Les feuilles, les fleurs et les racines.

Récolte.— Les feuilles, que l’on emploie de préférence vertes, doivent être cueillies avant la floraison, quand on veut les conserver.

Les fleurs ont une odeur forte, désagréable. Les feuilles sont mucilagineuses, émollientes, et sont employées comme telles en cataplasmes, en fomentations, en lavements, dans les irritations, dans les phlegmasies viscérales. « Son suc, dit Gilibert, est admirable dans la dysenterie, les ardeurs d’urine, le ténesme, les hémorrhoïdes, les irritations d’entrailles. On le donne aussi, avec avantage, dans les maladies de la peau accompagnées de prurit, d’ardeur, comme les dartres. » La racine, qui a de l’analogie avec celle de la grande consoude, a été employée dans les mêmes cas. Cette plante n’est pas, en réalité, plus émolliente que les malvacées, que l’on trouve partout en abondance.

[Les anciens, médecins faisaient grand usage de la branche-ursine contre les «ruptures, desnoueures et bruslures;» ils la considéraient, en outre, comme diurétique, antidysentérique et comme prévenant la phthisie (Fuchs). L’acanthe épineuse (A. spinosus, L.), également vivace comme la précédente, s’en distingue par ses feuilles plus fermes, pubescentes et épineuses, et par son épi floral velu et plus serré.]

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