Le fenugrec (Trigonella foenum-graecum) est un épice et une plante médicinale ancienne qui est très étudiée aujourd'hui pour sa capacité à réduire les problèmes de glycémie sanguine et de diabète de type 2 (non-insulinodépendant).
Le fenugrec
Une étude publiée dans le journal "Hormone and Metabolic Research" (2011 Dec;43(13):950-5) examine la capacité du fenugrec alimentaire à réduire les problèmes métaboliques provoqués par une alimentation déséquilibrée.
Ces problèmes métaboliques sont en majorité d'ordre glycémique, avec souvent une surconsommation de sucres et de féculents qui entraînent des pics d'insuline. Au long terme, nos cellules inondées régulièrement par ces taux élevés d'insuline deviennent insensibles et résistantes. Le sucre sanguin n'est plus utilisé par nos cellules, le foie doit le transformer en triglycérides, et apparaît un "syndrome métabolique" ou pré-diabète de type 2.
Les sujets étudiés furent des rats de laboratoire, et les régimes utilisés furent les suivants :
- Un régime "standard" ;
- Un régime concentré en graisses et en sirop de fructose ;
- Un régime concentré en sirop de fructose et supplémenté de fenugrec au taux de 0,5 gramme par kilo de poids ;
Les rats ayant consommé le régime supplémenté en fenugrec (régime 3) exhibèrent :
- Un taux d'insuline à jeun nettement inférieur à celui du groupe 2 ;
- Un taux de HOMA (un paramètre qui est associé au risque de résistance à l'insuline) nettement inférieur à celui du groupe 2 ;
- Des taux de triglycérides nettement inférieurs à ceux des autres groupes ;
- Des taux de cholestérol total nettement inférieurs à ceux des autres groupes ;
- Des taux hépatiques de triglycérides, cholestérol total, acides gras libres, et phospholipides nettement inférieur à ceux du groupe 2 ;
Ces résultats très encourageants démontrent que le fenugrec est efficace pour améliorer la sensibilité de nos cellules à l'insuline, en partie en améliorant le métabolisme des lipides sanguins et hépatiques.
Une fois de plus, les épices nous démontrent leur capacité incroyable à réguler les désordres causés par une mauvaise alimentation. Nous aurions bien tort de nous en priver.
Pour plus d'articles au sujet du bienfait des épices, consultez la catégorie épices.
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Marie dit
Bonjour, Un grand merci pour cet article sur cette plante que je n'ai jamais consommée, la recette des graines germées me tente bien
J'ai lu récemment sur aroma-zone, que le fenugrec n'est pas recommandé en cas de mastose ou de cancer hormono-dépendants (sein, ovaire, endomètre). Vous n'abordez pas cet aspect, merci de me donner votre avis.
sabine dit
bonjour Marie
j'ai vu que cette information circulait sur le net, mais je n'ai rien trouvé venant confirmer , par contre cette étude semble émettre un avis différent https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6077604/
Caroline D. dit
Bonjour Christophe, bonjour à tous/toutes,
Gare à la PRISE de POIDS, sauf si c’est l’objectif.
Il est bon de garder à l’esprit que le Fénugrec est utiliser traditionnellement au Moyen Orient pour PRENDRE du POIDS, (formes généreuses appréciées) c’est à prendre en compte pour ceux/celles dont ce n’est pas le «projet ». En effet, la libération d’insuline ainsi stimulée par le fénugrec, si elle permet de faire baisser la glycémie (taux de sucre dans le sang), c’est parce qu’elle stimule la pénétration cellulaire et le stockage de ce glucose circulant (qui finit sous forme de graisse dans les tissus adipeux, pour simplifier). Ce mécanisme est du à un acide aminés inhabituel qu’il contient, la 4-hydroxy-isoleucine, qui favorise la libération d’insuline de manière proportionnelle à la concentration en glucose sanguin, contrairement à beaucoup d’anti-diabétiques classiques, ce qui limite un peu les effets secondaires de type hypoglycémie réactionnelle. Ce mécanisme en fait tout l’intérêt pour le diabète de type 2. (des hypoglycémies sont toutefois possibles, alors, prendre cela en compte). Limiter la quantité et la trop longue durée d’utilisation.
Au sujet du diabète de type 1 avéré, le pancréas n’a plus de cellules Bêta sécrétrices d’insuline, donc ne peut plus en sécréter du tout, qu’on le stimule ou pas, donc le fenugrec n’aura pas d’action a priori, s’il y a eu destruction totale des îlots de Langerhans (petits groupes de cellules sécrétrices d’hormones dans le pancréas). S’il n’y a eu que destruction partielle, le pancréas est partiellement fonctionnel, et sécrète donc encore de l’insuline, (mais du coup, en général la maladie n’est donc pas encore diagnostiquée), alors le fénugrec peut agir, mais comme dit Christophe Bernard, soyons prudent.
C’étaient quelques informations d’une biologiste, fervente lectrice de Christophe Bernard.
MERCI encore, pour toute cette expérience pratique, qui nous rend les plantes « maison » utilisables par tous, dans un monde où l’industrie est reine.
Caroline D.
léa Deb dit
Bonjour, peut -on utiliser le fenugrec pour le diabète type 1 (enfant) insulinodépendant ?
Christophe BERNARD dit
Bonjour Léa,
Oui mais très délicat car il y a une interaction avec l'insuline, dans le sens où la dose d'insuline va tout à coup être trop dosée. Ceci peut même créer des accidents sérieux d'hypoglycémie. Idéalement, le médecin ferait ce genre de chose, introduire graduellement le fénugrec, puis réduire si nécessaire les doses d'insuline en fonction des résultats.
Isabelle dit
Bonjour,
Merci pour cet article. Utilisez vous le Fenugrec en cuisine comme légumineuse?
Avez vous une recette de macérat huileux de Fenugrec?
Cordialement
Christophe BERNARD dit
Bonjour Isabelle,
Je n'ai pas encore préparé les graines germées, c'est sur ma liste.
Pour un macérat huileux, je ne l'ai jamais préparé, mais si j'avais à le faire : réduire d'abord les graines en poudre grossièrement, puis passer par l'intermédiaire alcoolique comme décrit dans mon article sur les macérats huileux.
https://www.altheaprovence.com/blog/macerat-huileux/
Laure dit
Merci pour la réponse ! Effectivement, je n'avais pas vu le problème dans ce sens là ! Remarque fort intéressante, car on axe toujours les régimes ou autre programme amaigrissant autour de la diminution de la satiété... et c'est d'ailleurs ce que la plupart des personnes recherche : couper la faim.
Et effectivement la faim est bien souvent autre part que dans l'estomac ! Donc en permettant au corps d'avoir faim, vraiment faim, on lui redonne la maîtrise de cet acte, qu'est manger!
Vraiment merci pour cet éclairage ;o)
Christophe BERNARD dit
Laure, observation intéressante. En effet il ouvre l'appétit. Ce qui signifie pour moi que le repas démarre sur des bases saines. Les problèmes de fluctuation de glycémie et de syndrome métabolique s'observent souvent chez des gens qui ont des cycles de repas et de faim complètement perturbés, avec grignotages constants et faim dans la tête mais plus dans le ventre (on sait aujourd'hui que les cellules adipeuses créent des interférences dans tout le cycle faim/satiété, donc un cercle vicieux s'installe).
Pour en revenir à notre ami fenugrec : meilleure ouverture du repas, un repas bien marqué avec bon appétit pour démarrer et plus de satiété en fin de repas, et donc favorise le retour à de bonnes habitudes alimentaires.
Merci pour le commentaire sur l'aspect cosmétique que je ne connaissais pas.
Laure dit
Bonjour, et merci pour cet article; Par contre, je me pose une question : le fenugrec est aussi réputé pour ouvrir l’appétit, et on le conseille souvent aux personnes ayant des désordres alimentaires... Du coup ton article me pose question...?
Et pour un clin d'oeil "cosmétique", le fenugrec est aussi une superbe épice pour le visage, car il donne de l'éclat au teint et assèche les boutons, donc parfait pour l'acné 😉