Faire une teinture
La macération
La teinture de plantes médicinales est une préparation classique très utilisée pour son coté pratique. Dans cet article je vous explique en détails les étapes pour la réaliser chez vous.
La macération est la méthode la plus longue, mais la plus facile à réaliser. C'est aussi la plus ancienne, car les hommes ont préparé leurs propres potions depuis des millénaires, infusant les plantes dans du vin, du vinaigre ou de l'alcool.
Nous allons utiliser la méthode standard pour préparer une macération à partir de la plante fraîche ou sèche. Dans un autre article, j'explique une méthode un peu plus avancée : la percolation, une méthode qui me tient à coeur pour sa supériorité lorsque la plante en question est sèche.
Je vous guide aussi dans toutes ces préparations lorsque vous suivez ma formation en-ligne.
Le solvant
Le type d'alcool
Pour faire une teinture, notre but est d'extraire les composants de la plante médicinale le plus efficacement possible, et si possible d'une manière peu coûteuse.
Le meilleur solvant reste un mélange d’alcool et d'eau. Il y a bien sûr d'autres solvants que vous rencontrerez dans différentes recettes ici et là - le vin blanc, le vinaigre - mais dans l'ensemble, aucun n'accomplit un travail aussi efficace que l'eau et l'alcool.
Un alcool acheté dans le commerce est automatiquement un mélange d'eau et d'alcool car il est quasi impossible aujourd'hui de se procurer de l'alcool pur dans le commerce en France. Un litre d'alcool de fruit à 45° par exemple est un mélange de 450 ml d'alcool pur et de 550 ml d'eau.
Voici les 3 principaux types d'alcool qui peuvent être utilisés pour faire une teinture :
- La vodka, bon marché, avec un taux d'alcool entre 40° et 45°, et en général fabriquée à partir de céréales. Les alcools de céréales fournissent le goût le plus neutre possible, ce qui fera mieux ressortir le goût de la plante. Les alcools de fruits vendus en supermarché aujourd'hui sont souvent eux aussi des alcools de céréales. Attention aux vodkas les moins chères de supermarché, elles sont souvent à 37,5°, un taux trop bas pour une macération efficace.
- Le rhum, alcool de sucre, un peu plus cher, avec des taux d'alcools qui montent plus haut jusqu'à 55°, ce qui est très avantageux pour fabriquer une teinture de plante fraîche (ou disons, comme nous le verrons plus bas, "quasi fraîche"). Le goût doux et sucré du rhum n'est bien sûr pas neutre, mais pourra bien se marier avec certaines médicinales douces et nutritives comme la bardane ou les ginsengs.
- Le marc, alcool de raisin, souvent retrouvé dans les caves, ou gentiment donné par un ami producteur, qui souvent tourne autour des 50°. Le goût est un peu plus brut.
Choisissez en fonction du taux d'alcool dont vous avez besoin, et en deuxième selon vos goûts. D'un point de vue efficacité d'extraction, c'est le taux d'alcool qui compte.
La concentration
Pour la plante sèche, il faudra consulter les ouvrages spécialisés qui vous diront quel pourcentage d'alcool utiliser pour les différentes plantes. En général, si la plante n'est pas trop riche en résines, un alcool à 45° suffira. Si la plante est riche en résines (ex : le souci), il faudra monter à 55°, un taux d'alcool qui se trouve dans le commerce sous la forme de rhum.
L'ouvrage essentiel : la Materia Medica de Michael Moore (fondateur de la Southwest School of Botanical Medicine), un ouvrage qui reste la référence aujourd'hui aux Etats-Unis. J'ai traduis cet ouvrage en Français avec la gracieuse permission de la Southwest School of Botanical Medicine. Cliquez-ici pour avoir accès à la materia medica.
Pour faire une teinture de plante fraîche, il faut en théorie un alcool pur (à 96°), car le processus d'extraction se fait par déshydratation, l'alcool exerçant une force osmotique sur la cellule de la plante gorgée d'eau. La cellule est alors forcée de se rompre et de laisser échapper ses précieux constituants. En pratique, nous allons voir dans le chapitre suivant que cela n'est pas nécessaire et que nous pouvons contourner ce point avec une astuce.
Une fois la teinture terminée, le taux d'alcool sera redescendu à 50 à 60°. Pour information, si vous prenez une dose traditionnelle de 1 c-à-café 2 fois par jour (10 ml), cela représente la même quantité d'alcool qu'un tiers de verre de vin.
Si la personne a un gros problème de foie, ou refuse l'alcool pour des régions religieuses par exemple, alors il faudra considérer une forme commerciale où l'extraction s'est faite d'abord par l'alcool, mais l'alcool et l'eau ont été ensuite évaporés et la poudre résultante transférée dans de la glycérine végétale.
Les autres solvants
Vous trouverez de nombreuses recettes maison de macération dans le vin blanc, le vinaigre, ou la glycérine végétale. Ceci donne des résultats intéressants d'un point de vue gustatif et même parfois culinaire (ex : un vinaigre de sureau est exquis). D'un point de vue médicinal par contre, les résultats sont médiocres. Car il n'y a pas de meilleur solvant qu'une combinaison eau + alcool.
Certes, il y a quelques exceptions, comme la macération des amères dans le vinaigre (le vinaigre d'absinthe est efficace pour le démarrage du processus de digestion et pour redonner du tonus aux muscles lisses digestifs). Dans la majorité des cas par contre, on ne peut guère se tromper avec l'eau + l'alcool. Dans le doute, c'est le solvant à choisir.
Préparation de la plante
Certaines plantes se teinturent très bien sèches. La racine ou la feuille de pissenlit par exemple, l'aubépine, l'agripaume, et bien d'autres... voir l'article https://www.altheaprovence.com/faire-secher-les-plantes-medicinales/ Une fois sèche et juste avant de les faire macérer :
- Coupez la plante le plus finement possible en utilisant un sécateur. Cette méthode est adaptée pour la plupart des parties aériennes de plante.
- Pour certaines plantes un peu plus dures, les branchettes d'aubépine par exemple, vous pouvez les broyer grossièrement au blender, puis plus finement par la suite au moulin à café si nécessaire.
- Pour les racines (les éléments les plus durs), découpez les d'abord en petits tronçons avec un sécateur solide de type sécateur enclume. Pour les broyer plus finement, commencez au blender puis finissez au moulin à café, ou passez directement au moulin à café à partir des tronçons.
Si l'on désire faire une teinture de plante fraîche (pour la mélisse par exemple qui est morte au séchage), et si vous n'avez pas accès à de l'alcool pur à au moins 80°, il faudra utiliser l'astuce suivante :
- On la fera d'abord sécher le plus possible mais pas complètement. La plante sera alors frippée, mais toujours humide. Elle ne s'effritera pas au toucher. J'utilise le terme "plante quasi fraîche" pour ce cas de figure.
- Lorsque la plante est la plus sèche possible sans être complètement séchée, on la transférera dans le solvant en la coupant finement auparavant.
Pourquoi faire une teinture avec certaines plantes quasi fraîches plutôt que sèches ? Car certaines plantes perdent quasiment toutes leurs qualités au séchage. Beaucoup sont stables, mais certaines ne le sont pas. Cette information figure dans les ouvrages de référence mentionnés plus haut. En voici deux : la mélisse, le millepertuis. Il y en a bien d'autres.
Pour ceux qui sont sensibles à l'alcool :
Vous avez peut-être accès à l'alcool pur, mais vous trouvez que la teinture de plante fraiche est trop forte pour vous. Vous vous posez la question suivante : puis-je faire évaporer une partie de cet alcool avant la prise en la chauffant ?
Quelques commentaires à ce sujet :
- Bien que les pharmacopées traditionnelles exigent de l’alcool à 90° pour la plante fraiche, on peut décider au cas par cas, en fonction de la quantité d'humidité dans la plante fraiche. Pour la racine d’échinacée pourpre par exemple, que je trouve relativement juteuse, un alcool fort à 80° ou 90° est souvent utile. Pour d’autres contenant moins d’humidité, prenons l’hysope par exemple, ou le thym, un alcool à 60° ou 70° fera l’affaire.
- Faire chauffer une teinture est risqué car effectivement, il peut y avoir évaporation des composants volatiles, et destructions de certains composants sensibles à la chaleur. Donc là encore, c'est du cas par cas. Si la plante est résineuse, comme myrrhe (Commiphora myrrha) ou la grindelia (Grindelia integrifolia), aucun problème. Si la plante a des composants aromatiques, comme la valériane ou la grande aunée (ou pire, les aromatiques de type monarde ou hysope) - problème.
En conclusion, pour faire une teinture : il est largement préférable d’utiliser un alcool moins fort à la base et de macérer dans cet alcool, plutôt que de risquer la destruction de votre teinture.
Sur la photo ci-dessous, nous préparons la verveine officinale (Verbena officinalis) https://www.altheaprovence.com/verveine-officinale/ pour réaliser une teinture de plante fraîche. Les feuilles sont d'abord retirées des tiges, puis coupées grossièrement aux ciseaux. Elles seront ensuite mises en macération.
La teinture par macération
1. Pour faire une teinture de plante sèche :
- Préparez la plante comme indiqué ci-dessus ;
- Pesez la plante. Pour notre exemple, nous supposons que nous avons 150 grammes de plante sèche ;
- Déterminez le taux d'alcool approprié à partir des ouvrages de références mentionnés ci-dessus ;
- Dans le doute, utilisez un alcool à 40° ou 45° ;
- Préparez 5 fois la quantité d'alcool correspondante au poids de la plante, en millilitres. On dit qu'on utilise un taux de 1:5 pour la macération de plante sèche. Dans notre exemple, nous préparons 150 g x 5 = 750 ml d'alcool ;
- Placez la plante au fond d'un bocal à fermeture hermétique ;
- Versez l'alcool par dessus ;
- Remuer bien, étiquetez avec le nom de la plante et la date, et placez dans un endroit obscur ;
- Remuez bien tous les jours ;
- Pressez et filtrez au bout de 15 jours, mettez en bouteille et étiquetez avec nom de la plante et date.
- Voir commentaire plus bas en ce qui concerne la durée optimale d'extraction
2. Faire une teinture de plante "quasi fraîche"
- Préparez la plante comme indiqué ci-dessus, en la faisant sécher le plus possible mais pas complètement. Veillez à ce qu’elle puisse se « ratatiner », se friper, se déshydrater le plus possible.
- Mais attention : la plante doit rester encore souple. Pour ce faire, le séchage ne doit pas se poursuivre jusqu’au point où la plante va s’effriter lorsqu’on écrase une feuille, ou devenir cassante pour une racine.
- Le nombre de jours de séchage va dépendre de la saison et du climat. Parfois, la plante sera prête au bout de 48 heures, d’autres fois, il faudra attendre plusieurs jours. Retournez la plante régulièrement et touchez-la deux fois par jour.
- Lorsque la plante est fripée au maximum sans pour autant devenir croustillante ou cassante, placez-la en macération en suivant la méthode de la macération de plante sèche ci-dessus.
Conseils pratiques
Durée optimale d'extraction
J'ai mentionné une durée moyenne de 2 semaines. Pour le puriste, cela n'est pas aussi simple que cela.
Pour les plantes aromatiques, l'extraction des huiles essentielles se fait dès les premiers jours. Ensuite, on atteint un pic où le goût et le parfum de la macération seront optimaux. Les jours qui suivent, les tanins de la plante vont commencer à prendre le dessus. Si l'on attend trop, le produit final sera certes aromatique, mais il sera aussi âpre, tannique, et brut en bouche. Si la propriété médicinale de la plante se trouve dans ses huiles uniquement, il vaudra mieux arrêter la macération au bout de quelques jours afin d'obtenir une teinture beaucoup plus subtile.
Seule l'expérience vous dira combien de jour attendre pour atteindre le résultat voulu. Pour une aromatique comme l'hysope par exemple (Hyssopus officinalis), la durée optimale de macération se situe entre 5 et 7 jours. Expérimentez, goûtez tous les jours, et familiarisez vous avec l'évolution de la macération.
Et puis sinon, si vous n'avez pas le temps, ou si vous avez oublié le bocal dans un placard pendant quelques mois, ne vous inquiétez pas, il y aura toujours du bon dans votre teinture.
L'alcool doit recouvrir complètement la plante
Si des parties de plante sont à l'air, elle vont s'oxyder et noircir, donnant à votre teinture une couleur et un goût qui n'est pas désirable. Ceci m'est déjà arrivé, et je ne dirais pas que la teinture est gâchée. Par contre, elle n'est pas optimale.
Le problème est le suivant : il est souvent compliqué, voire impossible de recouvrir la plante en suivant les taux plante/alcool recommandés (1:5 pour la teinture de plante sèche, 1:2 pour la teinture de plante fraîche). Comment faire ?
Voici deux astuces qui fonctionnent bien : utilisez soit un galet de rivière bien propre, soit un bocal plus petit à l'intérieur de votre bocal pour la macération afin de lester la plante et faire pression dessus. Ceci poussera la plante vers le bas et permettra à l'alcool de bien recouvrir le marc. Voici deux photos pour illustrer cette astuce.
plante (racines d'échinacée)
Augmenter la surface de contact
Il est parfois difficile de couper la plante assez finement. Certaines racines sèches par exemple sont difficilement pulvérisables. Faites de votre mieux, puis laissez la plante macérer dans l'alcool pendant quelques jours. Une fois la plante bien imbibée, passez le mélange plante + alcool au blender. Ceci va broyer le mélange plus finement, donc augmenter la surface de contact entre alcool et plante et favoriser une meilleure extraction des composants de la plante.
Voici un exemple ci-dessous pour la racine de patience (Rumex crispus), broyée quelques jours après avoir été imbibée dans l'alcool.
Pressage
Une fois la macération terminée, je recommande de presser le marc, car il contient une quantité non-négligeable de liquide. Il serait dommage de perdre ce précieux liquide. J'ai personnellement une presse hydraulique pour accomplir cela. Mais une presse coûte plusieurs centaines d'euros, et n'est pas à la portée de tous le monde.
Une manière plus simple est d'utiliser une petite presse manuelle (voir image ci-dessous) que vous trouverez dans des magasins de cuisine, sur internet, ou à Ikea pour un prix dérisoire. Cette petite presse ne sera certes pas aussi efficace qu'une presse hydraulique qui presse à 10 tonnes. Mais pour faire un travail à petite échelle, je la trouve très pratique. Notez tout de même que vous ferez un travail convenable avec feuilles et fleurs, mais un travail très limité avec les racines. On fera avec.
Filtration
Votre macération contient toujours une certaine quantité de terre et autres impuretés provenant de la plante. Il faut donc la passer au filtre à café non-blanchi. Insérez tout simplement un entonnoir sur une bouteille assez grande pour contenir tout le liquide, placez un filtre à café, et passez la macération après l'avoir pressé. Voir photo ci-dessous.
Quel type de bocal utiliser ?
Munissez-vous d'une bonne collection de bocaux de toutes tailles. Je travaille en général avec des bocaux de 1 L, 1,5 L, 2 L et 3 L pour les plus grosses quantités. En général, 1 litre est suffisant pour une consommation familiale. Choisissez le bocal le plus petit possible pour la quantité de teinture à faire, car nous voulons minimiser la quantité d'air présente dans le bocal. Si par exemple vous avez 250 g de plante sèche, qui nécessitera 250 x 5 = 1,25 litre d'alcool, choisissez un bocal de 1,5 L et non 2 L.
Monsieur, j'ai trouvé une chenille dans mon bocal
Aussi méticuleux que vous puissiez l'être, vous allez teinturer une certaine quantité de petits insectes. Je ne vois vraiment pas comment on peut éviter cela. Même si vous utilisez de grandes clayettes de séchage et que vous donnez aux petites bêtes le temps de s'échapper, certaines distraites finiront toujours par rester cachées sous une feuille. Alors ne vous inquiétez pas, suivez le processus sans vous laisser impressionner par ce petit désagrément.
Cette page ainsi que tout le contenu de ce site (vidéos incluses) est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Martin dit
bonjour et merci pour vos précieux conseils
vous parlez de certaines plantes qui ne se sèche pas (mélisse....)
auriez vous une liste un peut plus longue? personnellement je fait beaucoup de teinture mère qui on vocation de devenir des liqueurs ou alors des ''aides a la cuisine'' et je suis donc plus intéressé par les goûts que par les principes actifs medecinaux (même si ça m'intéresse beaucoup quand même)
j'ai du mal a trouver plus de détail.
Merci
sabine dit
bonjour Martin
non à ma connaissance il n'existe pas de liste
Marion dit
Hello, coucou,
Pour ma part je me lance dans la fabrication d'alcoolature mais un petit questionnement m'empêche de passer à l'acte :
Si je souhaite faire une macération hydroalcoolique de plantes fraîches, donc 1:2, que j'utilise un alcool à 90°, j'y rajoute de l'eau pour être sur un titrage à 50° (en respectant la table de dilution), dois-je prendre en compte le pourcentage d'eau dans ma plante fraîche (entre 70 et 80%) et donc diminuer mon apport en eau ?
Pouvez vous me confirmer que les alcoolatures à base de plantes sèches sont possibles et tout aussi bénéfiques ? (Mise à part pour le millepertuis et la mélisse comme cité au dessus).
Merci infiniment pour votre réponse. Et merci pour tout vos partages.
sabine dit
bonjour Marion
pour faire une macération avec des plantes fraiches , vous gardez l'alcool fort , vous ne diluez que lorsque vous faites avec des plantes sèches
et oui les teintures de plantes sèches (si la plante est de qualité ) ont la même efficacité
Philippe dit
Bonjour, Je viens de découvrir votre sit et c'est vraiment intéressant.
J'ai ramassé 100g de fleurs d'arnica montana que j'ai mis dans 200ml d'alcool à 95° en bocal hermétique en suivant une recette que l'on m'avait donné. A votre avis quel temps de macération dois-je compter ? J'ai mis le bocal à la cave , est ce une bonne idée?
Merci pour vos conseils .
Cordialement.
sabine dit
bonjour Philippe
temps de macération 15 jours , si votre cave n'est pas humide oui , autrement il vaut mieux un endroit frais et sec
Philippe dit
Merci Sabine
irka dit
bonjour Sabine,
je voudrais faire une TM de Tulsi avec de l'alcool à 96°. j'ai lu que suivant les plantes, il ne faut pas laisser macérer 2 semaines complètes. pouvez vous me dire le temps de macération pour le tulsi ? le dosage est bien de 1:2 ?
merci pour votre réponse
sabine dit
bonjour Irka
pour le tulsi plante fraiche c'est 1:2 alcool à 75°
irka dit
Merci Sabine
Lili dit
Bonjour,
je réalise des alcoolatures de plantes fraiches avec de l'alcool surfin bio 96%, comment savoir précisement à combien de degres d alcool titre chaque préparation finale?
y a t il du matériel financierement accessible qui calcul le degres d'alcool des préparations?
Ou faut-il peser chaque plante à l'état faris et à l'état sec, puis faire un calcul? Dans ce cas, quel calcul faire?
MERCI
sabine dit
bonjour Lili
il existe des alcoomètres qui d'après mes recherches sont abordables
oui il faut peser état frais et état sec pour avoir le degré d'humidité , donc la quantité d'eau qui sera ajoutée à celle de l'alcool , Christophe explique tout ça dans sa formation fabrication à base de plantes
Marie Pierre dit
Bonjour, je suis une fidèle de votre site passionnant . J'ai récolté quelques belles fleurs de lys blanc que j'ai mis à macérer dans de l'alcool à 70°, il semblerait que ça soit souverain pour les plaies infectées. A votre avis combien faut il laisser la macération se faire avant de pouvoir utiliser les pétales que l'on mets directement sur la plaie? Avez vous connaissance de cette recette? Merci d'avance pour votre réponse
sabine dit
bonjour Marie Pierre
la durée d'une macération alcoolique est d'une quinzaine de jours, ensuite on filtre et on met en bouteille
Perrine dit
Bonjour
Ca fait plusieurs années que j'essaie de faire une teinture d'aubépine fraiche et qu'elle s'oxide en qqes jours malgrès mes précautions. Cette année j'ai utilisé des plantes séches et elle a pris en 3 jours une couleurs verte tellement foncée que je me suis demandée si elle ne s'était pas de nouveau oxydé. Le gout est assez désagréable également. Ca fait une semaine et je préfére couper la macération maintenant mais je ne suis toujours pas sûre de savoir si elle est bonne ou pas. Auriez-vous un moyen de m'en assurer?
sabine dit
bonjour Perrine
vous faites l'alcoolature des fleurs et feuilles ? des baies ?
oui fleurs et feuilles prennent cette belle couleur vert profond (comme beaucoup d'autres d'ailleurs) les fleurs ne sont pas particulièrement agréables ni au goût ni au parfum , (enfin tout dépend des personnes ) mais oui son goût est spécial.
Que voulez dire par "couper" vous rajoutez de l'eau à la préparation ?
Jaggy dit
Bonjour,
Je voudrais faire une TM de centranthe rouge avec la plante fraîche entière. J’ai de l’alcool à 96 degrés, combien de temps dois-je la laisser et dois je broyer les racines?
Merci pour votre aide
sabine dit
bonjour Jaggy
je vous invite à faire deux teintures une pour les feuilles et une pour les racines , car les racines se ramassent à l'automne (c'est à dire quand la sève est redescendue ou au printemps avant la floraison quand la sève n'a pas encore quitté les racines ) une fois la plante en fleur, la racine risque de ne pas être vraiment opérationnelle
autrement durée d'une teinture c'est 15 jours oui vous pouvez broyer la racine (mais c'est expliqué dans l'article sur les teintures
Fabienne dit
Bonjour,
Je souhaite réaliser une alcoolature avec Glechoma hederecea, si j'ai bien compris Christophe, il est préférable de l'utiliser en frais (comme la mélisse) car elle perd en qualité au séchage. Peut-on quand même la "préfaner" et dans ce cas utiliser du rhum peut suffire ou faut-il prendre un alcool à plus de 80 ?
merci beaucoup de votre retour.
Fabienne
sabine dit
bonjour Fabienne
oui vous pouvez tout à fait le faire pré-faner et utiliser un alcool moins fort
Marie Jeanne dit
Bonjour, j'ai réalisé une alcoolature avec 20 gr de feuilles fraîches de frêne et 80 gr d'alcool à 95 ° . Combien de temps dois-je laisser macérer ? Faut-il il remuer tous les jours ? Merci de me confirmer que la posologie est de 10 à 30 gouttes par jour .
sabine dit
bonjour Marie Jeanne
je ne comprends votre chiffre de 80gr? les proportions pour plante fraiche 1:2 pour 1g de plante 2ml d'alcool pur
donc 20g pour 40ml d'alcool
pour la posologie tout dépend de la personne et de sa problématique , où avez vous trouvé cette posologie ?
Marie Jeanne dit
Bonjour . merci pour votre réponse. Je me base sur une formation : j'avais noté pour 10 gr de plante , 40 gr d'alcool . 80 gr d'alcool correspond environ à 200 ml. Je comprends donc que j'ai mis trop d'alcool . Je souhaite utiliser cette alcoolature pour traiter les douleurs d'arthrose grâce au bienfait du frêne.
sabine dit
bonjour Marie Jeanne
à ma connaissance 80g d'alcool à 95° ne correspondent pas 200ml je ne vois pas à quoi cela correspond comme calcul
déjà il faut connaitre la densité de l'alcool à 95° , en règle générale on part sur la base de 0.79g/ml (on ne va pas pinailler avec les différentes températures)
donc 80g d'alcool à 95° correspondent 80g/0.79g/l= 101,2 ml , et pour nos teintures on ne va pas calculer l'alcool en gr mais en ml
et les proportions mises au point par la tradition est en général 1:2 avec la plante fraiche 1g pour 2ml et pour plante sèche 1:5 1g pour 5ml
Guillaume dit
Bonjour,
Je me pose des questions concernant les alcoolatures que l'on trouve fréquemment en pharmacie, et j’aurais aimé avoir votre avis:)
Souvent, je vois dans le commerce des alcoolatures ‘dynamisées végan’ contenant de la glycérine et titrant à 18° d'alcool environ. De plus, les doses préconisées sont de l'ordre de 10 à 20 gouttes, deux fois par jour.
Seulement, cela suscite certaines incompréhensions de ma part :
- J’ai cru comprendre que la glycérine était utile seulement dans certains cas, pour éviter les tanins de précipiter avec certains alcaloïdes. Or, on en trouve quasiment systématiquement, pourquoi ?
- Comment peut on avoir un produit de qualité avec un taux d’alcool si bas ?
- La dose est bien en dessous des doses préconisées, pourquoi ?
A ces questions, je vois deux réponses possibles (et peut être sont elles fausses toutes les deux):
- Soit l’industrie dupe le consommateur non averti en lui vendant des produits de mauvaise qualité.
- Soit ces produits sont de qualité, et ce grâce à des procédés qui m’échappent.
Hier par exemple, j’ai vu une ami prenant un macérât dynamisé de plante fraîche d’ortie titrant à 16° d’alcool.
Ce complément alimentaire est destiné à favoriser la beauté des cheveux et des ongles
La dose préconisée est de 30 gouttes par jour en une prise, à prendre sur 3 semaines, ce qui est bien en dessous des doses recommandés dans des ouvrages de référence ainsi que dans votre article sur l’ortie.
Comment cela peut il être efficace ?
Aurait elle mieux fait d’accepter les gélules de 440 mg que je fabrique en suivant votre méthode ? :p
Je suis très impatient d’avoir votre avis à ce sujet 🙂
Merci d’avance pour votre retour, Merci encore pour votre magnifique travail.
Avec toute ma gratitude,
Guillaume
sabine dit
bonjour Guillaume
ce sont des préparations de laboratoire me semble t il , il y a ceux avec du miel et apparemment nouveau sur le marché ceux sans miel, Christophe préfère la bonne vieille teinture bien dosée, il n'est pas fan de ces produits, et les dosages me paraissent assez faibles, par contre il y a des personnes ultra sensibles qui réagissent à des micro dosages et dans ces cas là , ces produits peuvent avoir leur utilité
Marguerite dit
Bonjour,
Je viens de mettre des fleurs de violettes à macérer dans de l'alcool à 96°. J'avais 10 g de fleurs fraîches et j'ai donc mis 20 g d'alcool. Cependant, l'alcool mouillait à peine les fleurs. J'en ai donc rajouté pour qu'elles soient complètement recouvertes en utilisant l'astuce du bocal que vous donnez pour qu'elles macèrent bien. Je n'ai pas mesuré combien j'ai rajouté d'alcool mais il doit bien y en avoir 100 g au total ... Pensez-vous que j'aurai un bon résultat ?
Merci pour votre réponse et pour votre travail !
sabine dit
bonjour Marguerite
pour les violettes Michaël Moore recommande pour les parties aériennes fraiches: alcool 95° https://www.altheaprovence.com/materia-medica-michael-moore/, Richo Cech dans "Making plant medicine"recommande d'utiliser la partie aérienne (fleurs et feuilles) et si utilisées fraiches avec un alcool moins fort à 75° 1:2 et pour parties sèches alcool à 50° , pour ma part j'aurais tendance à choisir l'alcool moins fort pour ces délicates surtout si vous n'avez utilisé que les fleurs, le fait que vous ayez rajouter autant d'alcool risque de voir les constituants se perdre dans un trop grand espace et rendre la potion moins concentrée, je ne sais pas au final ce que ça peut donner , mais c'est l'occasion de tester 🙂
ensuite il est toujours difficile de faire des teintures avec des petites quantités , car souvent le récipient utilisé est trop grand, donc selon le bocal utilisé c'est normal que vous ayez galéré , si petites quantités il faut choisir un récipient plus haut que large , mais là aussi c'est un peu galère pour lester
Marguerite VASINO dit
Merci beaucoup Sabine ! Je vous tiendrai au courant d'ici deux semaines. 🙂
sabine dit
avec plaisir , les expériences sont toujours enrichissantes 🙂
Lola dit
Bonjour,
il m'arrive un problème que je n'ai encore pas rencontré (je suis débutante pour ce qui est de faire mes teintures). J'ai mis la bonne quantité d'alcool, j'ai tassé la plante avec poids dessus, et c'est à croire que la plante a absorbé tout l'alcool, je n'ai rien ni qui surnage, ni d'alcool liquide que je puisse voir dans les bocaux (type bocaux à confiture). Est-ce problématique ? En imgiant que l'alcool ait réussi à s'évaporer, dois-je en remettre un peu ?
J'avoue que je suis dans le doute, d'autant que je l'ai préparé pour une démo !!
jusqu'à présente javais fait des teintures de racine, et je n'ai pas eu ce problème.
Merci de tout mon coeur si vous pouvez éclairer ma lanterne.
Lola
sabine dit
bonjour Lola
quelle est cette plante? sèche ou fraiche? il y en a qui "boivent" beaucoup plus que d'autres, et dans ce cas il faut rajouter un peu d'alcool
Lola dit
Bonjour, plante sèche. Il s'agit d'achillée, et de verveine citronnée, au 1gr:5ml
Merci
sabine dit
alors selon la quantité il se peut que votre contenant soit trop grand
normalement pour 100g de plante sèche 500ml d'alcool entre 45° et 50° il n'y a pas de problème
j'ai eu ce problème en faisant de trop petites quantités , il faut choisir dans ce cas un contenant plutôt étroit
Lola dit
ok merci. Pour cette fois j'ai rajouté un peu d'alcool. je verrai la semaine prochaine ce que cela donner au filtrage.
marie josée richard dit
bonjour
fidèle visiteuse de votre site j'ai récolté enormement de plantes et commence les macérats et les teintures
mais j'ai utilisé du marc à 50° pour des plantes que j'aurais dûr traiter avec de l alcool plus fort comme l echinacée; est que je dois les jeter ou bien ont elles quand même une efficacité mais limitée?
merci d'avance
sabine dit
bonjour Marie Josée
vous avez utilisé des plantes sèches?
de toute façon , je pense que vos teintures seront efficaces , ce sera le temps de conservation qu'il faudra surveiller
marijo richard dit
MERCI! Je suis contente de pouvoir les garder! j'ai bien sûr utilisé des plantes sèches sauf pour la mélisse! aie!
ça se garde 5 ans si fait avec de l 'alcool à 96° et avec du marc tiré à 50° ? Y aura-t-il du moisi ? une mauvaise odeur ?
je croyais que la teneur en alcool était importante surtout pour extraire le maximum de la plante?
sabine dit
l'alcool fort n'est pas forcément le meilleur pour des plantes sèches ça peut varier d'une manière générale entre 40° et 60° ,inutile de prendre un alcool fort pour une plante sèche, tout va dépendre aussi de la plante, celles riches en résine par exemple demanderont un taux d'alcool plus élevé 70°, ce sont les plantes fraiches qui demande un alcool pur , car l'eau de la plante (environ 70% d'humidité) va diluer l'alcool et faire baisser son degré
mélange eau et alcool pour extraire et conserver , la teinture peut se garder plusieurs années, ce qui risque de se passer parfois c'est une précipitation des constituants au fond du bocal. Christophe explique très bien cela dans sa formation 🙂
Fanny dit
Bonjour, est-il possible de faire une teinture avec plusieurs plantes, en faisant par exemple macérer 2 plantes dans l'alcool ? Ou est-ce qu'il est préférable de faire 2 teintures séparées puis de les mélanger ?
Merci d'avance !
sabine dit
bonjour Fanny
il est préférable de faire des teintures séparées et de les mélanger ensuite
Feuillatre dit
Bonjour,
je souhaite fabriquer une TM d'aesculus hippocastanum cortex decocté car c'est un produit dont j'ai besoin et le labo Weleda en France ne le fait plus. Du coup je comprends que c'est avec l'écorce, mais y a t il une partie de l'écorce à privilégier? Est ce que je prends plutot l'extérieur de l'écorce ou l'intérieur ? Ensuite cette TM est décoctée du coup je ne mesure le process à suivre, T°, durée de la décoction... D'avance merci pour votre éclairage.
sabine dit
bonjour Feuillatre
Désolée mais je ne connais pas cette méthode qui à l'air d'appartenir à Weleda, peut-être pourriez vous leur téléphoner pour leur demander la recette ?
Hélène dit
Bonjour. Pour les plantes quasi fraîches, le ratio est-il comme une plante sèche cad 1 : 5 ou comme la plante fraîche 1 : 2 ? Peut on mettre une teinture mère dans une eau à environ 60° sans qu'elle perde ses propriétés (sans chauffer au préalable eau et teinture mère en même temps) ? Merci beaucoup.
sabine dit
bonjour Hélène
on fait avec le ration 1:5
à part si c'est une aromatique auquel cas il vaut mieux éviter (style tm de thym) mais autrement pas de problème (à ma connaissance)
Hélène dit
Merci pour votre réponse , cela va beaucoup m'aider pour les cueillettes à venir dans mon jardin.
Laurence dit
bonjour, peut-on presser à l'aide d'un extracteur de jus ?
merci
sabine dit
bonjour Laurence
oui , par contre tout dépend des plantes, choisissez plutôt les tendres , évitez les résineux (j'ai failli casser mon extracteur en voulant presser une teinture de genévrier les baies avec les jeunes pousses , ça s'est aggloméré et quasi solidifier , car bien sûr j'ai eu l'excellente idée de rajouter de l'eau chaude pour le décoincer , idem avec des racines dans lesquelles étaient coincés des minuscules cailloux , et là le cri de l'extracteur qui souffre est impressionnant !
Karin Deniau dit
Bonjour, j’aimerais Réaliser une TM de racines d’orties pour les problèmes de prostate de mon mari, dois-je utiliser la racine sèche ou plutôt la poudre de racines ? Quel alcool me conseillez-vous et en quelle quantité, s’il vous plaît ? Merci beaucoup.
sabine dit
bonjour Karin
voici les indications pour la teinture de racine , je n'ai jamais testé avec la poudre (que j'aurais tendance à mettre en gélules)
Racines
La teinture des racines fraîches ou sèches est préférable (alcool pur pour les racines fraiches, alcool à 55° pour les racines sèches) pour les racines sèche 1:5
La décoction des racines sèches second choix
Les gélules de racines en poudre
Les gélules d'extrait sec
https://www.altheaprovence.com/ortie-urtica-dioica-urens/
Karin dit
Merci beaucoup Sabine pour votre réponse
odile dit
Bonjour. J'ai ramassé des galbules de cyprès fin janvier et les ai mis à sécher pour prévoir décoction et teinture mère. Je constate qu'au séchage les galbules s'ouvrent et laissent sortir les graines. Est ce que je dois mettre galbules et graines dans les futures décoctions? dans la teinture mère? ou bien ne garder que les galbules et jeter les graines ? un grand merci par avance!
sabine dit
bonjour Odile
avec seulement les galbules à ma connaissance