Intolérance au gluten

L’intolérance au gluten

Phénomène médiatique ou réalité ?

L'intolérance au gluten

On parle de plus en plus de l’intolérance au gluten : dans les magazines de cuisine avec les fiches spéciales « sans gluten », au journal de 20h, au club de sport. « Tu as mal au genou ? Enlève le gluten, ça te fera du bien ».

D’un autre coté, beaucoup se rebellent contre une nouvelle interdiction. « Tout est mauvais, on ne peut plus rien manger ». Qui n’est jamais rentré dans une boulangerie au feu de bois au petit matin, assailli par les bonnes odeurs de pains et de croissants qui dorent gentiment au four, avec l’envie d’acheter la moitié du magasin ? Se priver de ce plaisir là, dans un pays où l’attachement au pain est autant émotionnel que gustatif ? Pas question certains disent.

Le concept d’intolérance au gluten est-il une nouvelle manipulation des géants de la consommation pour nous faire manger plus de riz ? Que nous dit la science ? Et surtout, que nous dit l’expérience clinique et quels sont les résultats obtenus lorsque l’on demande aux personnes souffrants de certains maux de retirer le gluten de leur alimentation ?

J’ai l’intention de répondre à ces questions dans cet article.

Mon approche, comme toujours, est celui du pragmatique seulement intéressé par les résultats obtenus. Il y a beaucoup de polémique autour du sujet, et les vues extrêmes ne m’intéressent pas. Je garde une feuille de route bien ancrée dans mon expérience clinique de naturopathe. Si l’outil fonctionne, je l’intègre bien volontiers dans mes protocoles.


Le gluten

80% du système immunitaire est localisé autour de l’intestin. La raison est logique : l’intestin est la porte d’entrée principale du corps humain. C’est donc là où l’on scrute tout ce qui rentre afin de laisser passer le nutritif et de bloquer et neutraliser les attaquants. Ces attaquants sont identifiés par leurs protéines. Les protéines contiennent les informations nécessaires au système immunitaire pour identifier un intrus. Elles sont un peu la carte d’identité du porteur.

Dès qu’il y a une réactivité immunitaire à un aliment, c’est donc au travers de ces protéines que le processus inflammatoire va être déclenché.  Le gluten est le complexe de protéines principal des céréales telles le blé (froment inclus), l’orge, le seigle et l’épeautre. Le gluten comprend la gliadine et la gluténine, ses deux protéines élémentaires.

Pourquoi le système immunitaire réagit-il à une protéine alimentaire qui ne représente aucune menace pour notre système ? On pense aujourd’hui que certaines protéines mal digérées (car nous n’avons pas les bonnes enzymes pour les digérer) sont confondues avec des protéines de bactéries, virus et autres pathogènes.

Dans le reste de la discussion, je garde le terme « gluten » pour représenter l’une des parties problématiques des céréales. Par contre, nous aurions tort de nous cantonner seulement au gluten. Le docteur Jean Seignalet(2) nous a montré que toutes les céréales, en particulier celles pour lesquelles l’ADN a beaucoup évolué au cours des derniers millénaires, contiennent des protéines problématiques qui ne sont pas forcément du gluten. Le maïs par exemple contient de la zéine.


Petit historique

Avant d’aborder l’intolérance au gluten et son impact sur la santé, voyons comment le mouvement du « sans gluten » est apparu au cours des dernières décennies.

Le régime paléo

Le concept d’élimination des céréales et du gluten a démarré dans le mouvement « paléolitique » ou « ancestral ». Ce mouvement fut créé dans le milieu des années 70 par un gastroentérologue dénommé Walter Voegtlin(1), qui postule ceci : l’être humain s’est développé sur un régime fait de viandes et poissons (chasseurs) et de fruits, fruits à coque, légumes et oeufs (cueilleurs-ramasseurs). C’est sur ces millénaires de vie primitive que notre ADN s’est développé et que nos enzymes digestives ont évoluées.

Puis dans un passé très récent, nous avons vécu l’introduction des céréales. Le mot « récent » est bien évidemment relatif à la période de référence. L’ère paléolitique se termina il y a 20,000 ans. Notre ADN n’a, d’après certains experts, quasiment pas évolué depuis cette période.

Le mouvement paléo postule que notre système digestif n’a pas eu le temps de s’adapter aux protéines des céréales. Ces protéines ne sont que partiellement digérées. Ceci crée des inflammations et des réactivités immunitaires qui peuvent au long terme mener à des pathologies dégénératives et chroniques.

Le mouvement paléo a bien sûr de nombreux détracteurs, le mouvement végétarien par exemple, ou le mouvement macrobiotique pour lequel les céréales occupent une place importante.

Personnellement, ayant étudié les différents mouvements afin de voir comment adapter la nutrition aux problèmes de mes clients, le mouvement paléo est celui que je trouve le plus logique. C’est le seul qui, je pense, nous permet de prendre du recul sur nos origines et notre évolution, et apporte un programme qui semble adapté à qui nous sommes.

Jean Seignalet

Je me dois de consacrer un chapitre au défunt Jean Seignalet. Car quoi qu’en disent ses critiques, il a laissé un travail colossal, reposant sur des bases scientifiques et validé sur des centaines de patients. Ses résultats furent impressionnants. Il étend les problèmes d’intolérance au gluten à toutes les protéines céréalières.

Le régime Seignalet est un régime ancestral sans céréales ni produits laitiers (avec quelques exceptions que je ne décrirai pas ici), avec une cuisson à basse température des aliments.
Son ouvrage de référence, « L’alimentation ou la 3ème médecine« , contient un récit méticuleux de ses recherches, et surtout de ses résultats. Car comme je l’ai dit, je suis un pragmatique, et ce sont les résultats qui m’intéressent. Je cite ici quelques chiffres intéressants(2):

Polyarthrite rhumatoïde (297 patients suivant le régime Seignalet pendant au moins 1 an) :

  • 131 patients : rémission complète
  • 104 patients : amélioration forte autour de 90%
  • 6 patients : réponse partielle avec amélioration clinique autour de 50%
  • 56 patients : aucun effet positif

Quasiment 80% des patients de Seignalet ont donc répondu très franchement à son régime.

Spondylarthrite ankylosante (122 patients suivant le régime Seignalet pendant au moins 1 an) :

  • 116 patients, soit 95% répondent favorablement au régime
    • 76 patients : rémission complète avec arrêt des médicaments
    • 40 patients : amélioration forte autour de 90% avec médicaments pris à très faibles doses

La liste des pathologies avec lesquelles il a travaillé est longue, et les résultats restent encourageants du début à la fin du livre, avec quelques exceptions.


Sensibilité et intolérance au gluten – même chose?

Vous trouverez aujourd’hui deux termes utilisés d’une manière de plus en plus distincte pour décrire les réactivités au gluten :

  1. L’intolérance au gluten
  2. La sensibilité au gluten

L’intolérance au gluten est relativement bien définie, c’est une pathologie qui a un nom : la maladie cœliaque. Le gluten libère la gliadine dans l’intestin, et celle-ci pénètre dans la paroi intestinale et provoque une réaction inflammatoire aigüe qui entraîne la destruction des villosités intestinales.

Les effets de l’intolérance au gluten sont néfastes, avec une impossibilité d’absorber certains nutriments car la paroi intestinale perd sa fonction. D’autres composants par contre, des fragments de protéines (peptides) non digérés, vont pouvoir pénétrer la paroi endommagée et poreuse, passer en circulation sanguine et créer une réaction immunitaire généralisée. Ceci va enchaîner sur une réaction auto-immune. Il y a aussi un impact neurologique.

Une prédisposition génétique fait que certaines personnes sont plus susceptibles à la maladie cœliaque que d’autres. On estime que dans les pays d’Europe, la prévalence de la maladie varie entre 0,25% et 1% de la population(3). Nous savons par contre grâce à des études américaines que les taux sont en train de monter d’une manière considérable(4).

La deuxième réactivité (la sensibilité au gluten) est beaucoup plus subtile et a été longtemps ignorée par la communauté médicale. Les cellules intestinales de la personne exhibent une inflammation chronique et de bas niveau, sans destruction de la paroi intestinale. La paroi est enflammée, mais toujours fonctionnelle, parfois poreuse mais pas dans tous les cas.

Cette condition est maintenant reconnue. Une étude récente(5) suggère l’établissement d’une nouvelle classification clinique bien distincte de la maladie cœliaque. L’étude démontre que les personnes non-cœliaques qui souffrent de sensibilité au gluten (blé dans l’étude) souffrent aussi d’anémie, de perte de poids, d’atopie (prédisposition au développement d’allergies en tout genre – eczéma, rhinite, asthme, etc), et d’allergies nutritionnelles durant l’enfance. Cette nouvelle condition clinique est confirmée par d’autres études(6).

L’avantage de la maladie cœliaque (si je peux me permettre d’utiliser ce terme) est le suivant : elle est rapidement déclarée et diagnostiquée. Une fois le diagnostic fait, la personne retire le gluten de son alimentation et la condition s’améliore puis disparaît.

Pour la sensibilité, les choses sont bien différentes. Les gens vivent avec car l’inflammation est moins aigüe, elle s’installe d’une manière chronique et de bas niveau. Elle entraîne une multitude d’autres symptômes qui se perdent dans le bruit de la vie quotidienne. J’en fournis une liste dans le chapitre suivant.


Sensibilité et intolérance au gluten – symptômes

Les deux conditions (intolérance au gluten, c’est-à-dire maladie cœliaque et sensibilité au gluten) ont une grande partie de leur symptômes en commun :

L'intolérance au gluten

  • Diarrhée
  • Ballonnements
  • Douleurs abdominales et crampes
  • Eczéma
  • Migraines et maux de tête
  • « Brouillard mental » (incapacité à réfléchir clairement)
  • Fatigue
  • Ataxie (manque de coordination des mouvements)
  • Problèmes de thyroïde (en général autoimmune)
  • Dépression
  • Douleurs articulaires
  • Névralgies
  • Rétention d’eau
  • Reflux gastrique
  • Perte de sensations dans les extrémités
  • Allergies chroniques

Une personne peut avoir un, deux, trois de ces symptômes, parfois plus. Comme je l’ai dit auparavant, dans le cas de la maladie cœliaque, les choses sont claires. La condition peut être diagnostiquée avec des outils définis. Mais pour une réactivité non-cœliaque, les choses ne sont pas aussi claires que cela. La personne vit avec ces symptômes, qui sont moins aigus que pour une cœliaque, mais tout aussi épuisants et débilitants au long terme.

De plus, une personne peut avoir des symptômes divers sans pour autant avoir de problèmes intestinaux. Une personne peut avoir une ataxie par exemple (manque de coordination des mouvements, manque d’équilibre) sans pour autant avoir des ballonnements et des crampes intestinales. Dans une étude faite sur 68 personnes souffrant d’ataxie due à une sensibilité au gluten, seulement 13% exhibent des symptômes gastro-intestinaux.

Il faut donc être sur ses gardes, car beaucoup de problèmes considérés comme communs ou courants peuvent tomber dans la catégorie de la sensibilité ou l’intolérance au gluten.


Sensibilité et intolérance au gluten – diagnostic

En ce qui concerne l’intolérance au gluten (cœliaque), plusieurs tests peuvent être effectués. Le diagnostic est beaucoup plus simple à effectuer lorsque les manifestations intestinales sont présentes.

  • Présence sanguine d’anticorps spécifiques. Ce test mesure les taux sanguins d’immunoglobuline A anti-transaminase. Chez le sujet qui présente des symptômes intestinaux, le taux de certitude de ce test est de quasiment 100%, donc extrêmement fiable.
  • Biopsie intestinale. Même si les tests sanguins s’avèrent révélateurs, la biopsie est toujours considérée nécessaire pour confirmer le diagnostic.

En ce qui concerne la sensibilité au gluten, aucun test standard et reconnu n’existe aujourd’hui hélas. On commence à voir apparaître aux Etats-Unis certains tests comme les mesures sanguines et fécales d’IgA anti-gliadine.

La présence de ces anticorps dans le sang signifie que la gliadine a pénétré la paroi intestinale entraînant une réactivité du système immunitaire. Mais avant de pénétrer dans le sang, la gliadine réside dans l’intestin où le système immunitaire peut réagir là aussi, c’est pour cela que les mesures fécales sont considérées plus précises. S’il n’y a pas encore porosité de la paroi intestinale, le test fécal est plus révélateur et le test sanguin ne donnera pas grand chose.

D’après la société Enterolab, un des pionniers dans ce type de test sanguin et fécal, 29% des Américains en bonne santé ont une sensibilité au gluten d’après les analyses fécales, ce qui représente une énorme proportion.

Mais vu qu’il n’y a pas encore de test accepté, il faut retourner à une approche pratique…


Sensibilité et intolérance au gluten – en pratique

La liste des symptômes attribués à une éventuelle sensibilité au gluten est grandissante. Afin de vérifier si le gluten est impliqué dans ces symptômes, j’utilise une méthode simple qui est la suivante :

Si vous suspectez qu’il y a plusieurs signes pointant vers une sensibilité au gluten possible, essayez la stratégie suivante :

  • Elimination totale de tout produit à base de céréales pendant 1 mois (pain, biscuits, pâtes, pizza, quiches, gâteaux, biscottes, etc).
    • Il vaudra remplacer ces produits à base de céréales par d’autres produits qui ne sont pas problématiques. Ceci n’a pas besoin d’être compliqué ou coûteux. Pour une liste de boutiques fournissant des produits sans gluten et pour avoir une idée des prix, voir l’article du blog JeMangeJeMincis ici.
  • Si les résultats sont positifs au bout d’un mois
    • Réintroduisez les produits à base de céréales pendant une semaine. Si les symptômes reviennent, nous avons la confirmation d’une sensibilité au gluten.
    • Etablissez ensuite un programme nutritionnel qui soit acceptable pour le long terme avec élimination totale des céréales. Les déviations occasionnelles de cette feuille de route sont humaines, sachant qu’il y aura un petit prix à payer en terme de retour des symptômes.
  • Si les résultats ne sont pas concluants
    • Ré-introduisez les céréales et considérons une autre approche.

J’aimerais rajouter :

  • Le retrait de toutes céréales n’est pas si difficile que cela. Je l’ai fait moi-même, en prévention, avec certains écarts de temps en temps que je considère humains. Mais le reste du temps, les plats que je prépare sont à la fois nutritifs et gustatifs.
  • Le retrait des céréales n’entraîne aucune carence alimentaire. Les céréales contiennent certaines vitamines et minéraux qui se trouvent dans des taux beaucoup plus concentrés dans d’autres groupes d’aliments. De plus, le retrait de la partie féculent des céréales (l’amidon) est pour moi très positive car les féculents participent grandement au développement des syndromes métaboliques et des diabètes non-insulino dépendants.

L'intolérance au gluten

Seignalet, en tant que pionnier, nous a ouvert la voie sur l’intolérance au gluten. A nous d’appliquer et de personnaliser ses méthodes, car le régime Seignalet strict est relativement compliqué à mettre en place, alors qu’un « Seignalet partiel » peut, d’après moi, apporter d’excellents résultats lorsque implémenté d’une manière intelligente.


Références pour « intolérance au gluten »

(1) Voegtlin, Walter L. « The stone age diet: Based on in-depth studies of human ecology and the diet of man« , 1975

(2) Seignalet, Jean, « L’alimentation ou la 3ème médecine« , 2012 (édition revue et augmentée)

(3) Fasano, Alessio, « Genetics and Epidemiology of Celiac Disease« , Mucosal Bilology Research Center and Center for Celiac Research University of Maryland, School of Medicine

(4) Catassi C, Kryszak D, Bhatti B, Sturgeon C, Helzlsouer K, Clipp SL, Gelfond D, Puppa E, Sferruzza A, Fasano A. « Natural history of celiac disease autoimmunity in a USA cohort followed since 1974. » Ann Med. 2010 Oct;42(7):530-8.

(5) Carroccio A, Mansueto P, Iacono G, Soresi M, D’Alcamo A, Cavataio F, Brusca I, Florena AM, Ambrosiano G, Seidita A, Pirrone G, Rini GB. « Non-Celiac Wheat Sensitivity Diagnosed by Double-Blind Placebo-Controlled Challenge: Exploring a New Clinical Entity. » Am J Gastroenterol. 2012 Jul 24. doi: 10.1038/ajg.2012.236.

(6) Biesiekierski JR, Newnham ED, Irving PM, Barrett JS, Haines M, Doecke JD, Shepherd SJ, Muir JG, Gibson PR. « Gluten causes gastrointestinal symptoms in subjects without celiac disease: a double-blind randomized placebo-controlled trial. » Am J Gastroenterol. 2011 Mar;106(3):508-14.

(7) Kenneth Fine, Enterolab, « Early Diagnosis Of Gluten Sensitivity: Before the Villi are Gone », Juin 2003.

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37 réponses

  1. Le paléolitique ne s’est pas terminé il y a 20000 ans et la culture n’a réellement commencée qu’entre 6000 et 400 ans donc encore plus récente; et celà est valable pour les fruits et légumes.

  2. Bonjour,

    Est-ce qu’une personne sensible ou intolérante au gluten peut prendre le la glutamine pour réparer la porosité de son intestin (en complément d’autres mesures bien entendu) ? Car le gluten serait apparemment composé de Glutamine. J’hésite donc à en prendre.

    Merci pour votre réponse.
    Rachel

    1. bonjour Rachel
      si intolérance ou sensibilité , c’est ok , si c’est maladie cœliaque je ne suis pas sûre

  3. Bonjour,
    Je viens de decouvrir votre blog et j’apprecie beaucoup votre contenu et surtout votre approche dans les sujets que vous traitez.
    C’est tres differents des autres sites que j’ai pu visiter ou l’information peut manquer de clarté, de precisiosn et peut mener à de fausses intérrogations ou diagnostic.
    Au top !

    A propos de la sensibilite au gluten je reconnais les symptomes que vous decrivais lorsque j’en mange ( brouillard, attaxie, douleurs intestinales ou articulaires ).
    En effet, j’avais teste un regime sans gluten, lactose pendant un à deux mois l’année derniere suite à l’apparation d’un crohn ( j’ai egalement une spondylarthrite ankylosante depuis plusieurs année ) et la reprise d’une alimentation classique m’a
    lancé de fortes poussées inflammatoires.

    Je continue ce regime depuis mais avec beaucoup de frustration et de regret, tout en faisant quelques ecarts.
    Auparavant je n’avais pas de probleme avec l’alimentation, je mangeais, buvais de tout et je me portais plutot bien. Le changement fut tres brutal à vivre pour ma part, c’est quelque chose que je travaille depuis. Je ne comprends pas comment l’arret de qq semaines entrainent la perte de ces enzimes et pourquoi elles ne reviennent pas.

    Existe il un moyen pour reparer notre organisme afin qu’il assimile correctement ces aliments ?

    1. Bonjour Lionel,
      Je pense sincèrement qu’on ne sait pas encore exactement ce qu’il se passe de ce point de vue là.
      Certaines personnes ont des problèmes inflammatoires, arrêtent la consommation de certains groupes d’aliments pendant une période (en général céréales et produits laitiers), les choses s’améliorent tout doucement, et la personne est capable de reprendre une alimentation variée au bout de plusieurs mois. Dans ce scénario, on peut imaginer que l’organisme, la muqueuse intestinale en particulier, a subi un processus de réparation.
      Dans d’autres cas, on voit que la réintroduction reste problématique et la personne n’est pas capable de réintroduire le groupe d’aliment sans subir un retour des poussées inflammatoires.

      Voici mon interprétation, ça vaut ce que ça vaut. Je pense que dans le premier cas, la muqueuse intestinale est endommagée. Flore intestinale déséquilibrée, hyperperméabilité intestinale chronique qui fait que la personne absorbe ce qu’elle ne devrait pas absorber, des molécules non digérées (protéines et peptides non scindées en acides aminés). Il n’y a peut être rien d’intrinsèquement problématique avec le gluten chez cette personne (bien que ceci soit grandement discuté dans nos cercles aujourd’hui), mais le fait que les protéines des céréales ne sont pas complètement scindées avant d’être absorbées est le problème, car la muqueuse est poreuse. On retire ce qui semble aggraver, la muqueuse se répare, les céréales contenant du gluten sont maintenant tolérées.

      Dans le deuxième cas, je pense que chez la personne, il y a une vraie intolérance au gluten, et je pense que nous avons assez de science aujourd’hui pour nous dire que cette situation existe. Muqueuse réparée ou pas, dès que l’on introduit cette molécule, c’est elle qui provoque l’hyperperméabilité et la problématique. Dans ce cas, il est fort probable que cette personne doive s’en tenir au régime plus strict à vie. Peut-être que tout ceci était toléré avant l’apparition d’une maladie quelconque (spondylarthrite chez vous), mais avec l’apparition de la maladie et un terrain plus affaibli à cause de la maladie, le gluten n’est plus tolérable du tout.

      Pour réparer la muqueuse du grêle, vous trouverez des protocoles sur internet, utilisant très souvent de la L-glutamine. Vous avez aussi le bouillon d’os qui est excellent (pas d’os à moelle, os « normal ») – « bone broth » en anglais. Et dans le monde des plantes : infusions de plantain lancéolé, de camomille matricaire, de reine des prés, etc.

      1. Merci pour votre analyse du sujet, je vous rejoins dans votre point de vue, rien n est sur a l heure actuelle, chez certaines personnes la reprise se passe bien et chez d autre non.

        La premiere etape pour ma part serait justement de guerir, reparer la muqueuse du systeme digestif ( gorge, estomac, ileon dans mon cas suite aux examens medicaux ) mais c est difficile de s auto diagnostiquer et de savoir quel traitement prendre.
        Votre site presente de nombreux soin a travers les plantes, mais par prudence, je prefere etre suivi par des praticiens maitrisant ce domaine plutot que d essayer des remedes par moi meme. La encore, difficile de choisir vers qui se tourner. J habite sur Marseille, quel conseil preconisez vous pour se lancer dans les soins naturels ?

        1. Bonjour Lionel
          le meilleur conseil pour se lancer dans les soins naturels, c’est de commencer par suivre des formations

      2. Bonjour,
        J’ai une polyarthrite depuis 12 ans. J’effectue actuellement la methode de Clint Paddison (USA) régime alimentaire sans gluten, sans lait, sans viande, sans sucre. Afin de réparer mes intestins. J’ai bien noté vos conseils (bone broth, L glutamine etc…) en avez vosu d’autres s’il vous plait?
        Merci!
        Bonne journée!
        Zoé

  4. Bonjour,
    Ma fille a de nombreuses allergies cutanées en ce moment, elle a exclu le gluten de son alimentation, comme le préconise Christophe, etant moi même coeliaque je peux la guider ! Je suis intolérante depuis au moins 30 ans et le rêgime m a sauvé la vie au propre et au figuré !!
    Il faut savoir que les personnes intolérantes peuvent se faire rembourser une partie des produits sans gluten, vignette sur les paquets de pâtes, pain .. .
    Bonne journée à tous

        1. Bonjour,

          Le souci est que si la maladie cœliaque n’est pas diagnostiquée en tant que telle (après biopsie etc) , il n’y a pas de remboursement.
          Bien que je n’ai point de maladie cœliaque diagnostiquée qui me valent un certificat médical avec résultats des tests, je suis clairement intolérante au gluten. Ma sclérose en plaque en fait clairement la différence donc tant pis pour les remboursements qui ne me sont pas accordés. Le fait est que tout le monde n’a pas forcément une maladie cœliaque mais peut être intolérant au gluten, à un degré plus ou moins important.

          Merci

          Hormis les farines à ‘banir’ et celles qui sont naturellement et j’ajouterai évidemment sans gluten, je m’interroge sur d’autres comme la farine de mélilot et d’avoine. Pour ce dernier comme d’ailleurs pour le riz, il est parfois précisé sans gluten. A croire que l’on peut transformer le riz ou l’avoine à la base pour donner une version avec ou sans gluten!!

          1. Albane je suis bien d accord avec vous !
            Dans ma famille certains ont une intolérance sans avoir vraiment la maladie coeliaque et surtout les mêmes symptômes. ..

            Le seul avantage concernant cette maladie est dans mon cas,peu de douleurs ,rhumatismes et autres ,etde bonnes analyses en général cholestérol et autres ….

            Je vous rejoins également en ce qui concerne les farine ,vous voulez dire millet je pense ,je ne savais qu’il pouvait contenir du gluten, quand à l avoine je n en consomme pas car même garantie sans gluten elle me fait mal ,c’est du au fait qu’elle peut être contaminée par du blé ….pour le riz c est juste incroyable!!!!!

            J achete des farines sans gluten et fait mon pain ,les pains du commerce sont souvent pas assez nourrissants ou bourrés d adjuvants et produits pour qu’ils gonflent ..
            Le sans gluten est un sujet vaste ,de nouvelles marques fleurissent partout et il est parfois difficile de ne pas se laisser tenter
            Je vous souhaite plein de courage .

  5. Bonjour Christophe,
    merci pour cet article ! 🙂
    Quand vous dites de retirer les céréales, je pense que vous parlez de toutes les céréales (même celles sans gluten car elles provoquent aussi des inflammations , exemple : riz) ?
    Aussi, que pensez vous du sarrasin ? Celui ci fait parti de votre régime ?
    Je suis intolérante au gluten, pour sur (des que je fais un écart, rare, je n’ai plus de problème digestif mais par contre une fatigue latente s’installe pendant 3 à 4 jours suivant mon ingestion… ce qui est long!!) . Mais je me suis toujours posé la question si c’était mieux pour mon énergie d’arrêter toutes les céréales (je consomme régulièrement du sarrasin, et quelquefois du riz) ? Vous parlez aussi des aliments riches en amidon, du coup, les pommes de terre sont plutôt proscrites ? ET les patates douces qu’en pensez vous ?
    Merci pour tout 🙂
    Excellente journée et bonne continuation 🙂

    1. Bonjour Lili
      le riz et le sarrasin (qui n’est pas une céréale) ne contiennent pas de gluten
      Les féculents, selon le Dr Seignalet, sont jugés à risques de par leur forte teneur en amidon et donc peuvent, au même titre que le gluten, causer des problèmes d’intolérance, il convient de privilégier une consommation raisonnable et être aux aguets d’éventuelles intolérances.
      le mieux est de tenir un journal de bord pour noter les retraits ou les ajouts, et faire les relations entre tel ou tel aliment et tel ou tel symptôme ou amélioration

      1. Bonjour sabine
        Merci beaucoup pour votre reponse
        Effectivement je savais que riz et le sarrasin ne contenaient pas de gluten et que le sarrasin n’étaitpas une cereale mais je ne savais pas qu’ils avaient tous deux une forte teneur en amidon !
        Parfait, du coup je vais etre vigilante et noter mes possibles réactions ! Cest gentil merci beaucoup
        Belle journee

  6. Je viens de tomber sur votre article qui m intéressé beaucoup.
    Je suis intolérante au gluten depuis de nombreuses années ,je fais le régime de façon stricte et m en porte très bien ,j ai pu avoir même avoir un enfant ,et deux avant le diagnostic.
    je trouve qu actuellement, il y a une confusion, les ge s qui font un régime sans gluten par confort ou mode ,pensent que manger sans gluten =manger sain,ce peut être faux car à mon avis,le piège est de consommer trop d amidon ou fécule ,de produits avec des additifs comme certains pains.
    Le sujet est vaste ☺

  7. bonjour Christophe
    mon cheminement de pensées sur cet article …:
    – avez vous déjà rencontré où y a t-il eu des études faites sur des personnes qui depuis leur naissance n’auraient jamais eu de contact avec des céréales « modernes » (ni directement , ni indirectement ) c’est à dire aucun contact non plus avec l’alimentation industrielle et qui auraient développé des allergies , des intolérances ou des sensibilités au gluten?
    vous avez écrit (dans un autre post) que vous voyiez aussi maintenant des personnes allergiques aux variétés anciennes…
    je me faisais les réflexions suivantes :
    – difficile aujourd’hui d’échapper à cette alimentation trafiquée jusque dans son ADN
    – une fois que notre organisme fait un rejet de ces molécules trafiquées , c’est à dire qu’il nous fait une crise « glut’haine » et donc même celles des céréales non trafiquées , il se pourrait qu’il rejette tout en bloc , c’est à dire il nous dit : trop c’est trop , je recrache tout en bloc le bon comme le mauvais …..c’est donc trop tard! »

    et je me demandais si une personne (ou un groupe de personnes ) qui dès la naissance consommant entre autre des céréales mais des variétés anciennes non trafiquées , et une alimentation non industrialisée , développerait elle des intolérances ou des sensibilités au gluten ?

  8. je suis en train de lire et d’essayer de comprendre (je dis bien essayer)
    j’aimerais savoir depuis combien de temps le corps médical via les « scientifiques » diagnostique des d’intolérances au gluten ….En ce qui me concerne je n’entends parler d’intolérance au gluten et toutes sortes d’allergies que depuis quelques années , maintenant je rencontre beaucoup de personnes subissant soit des allergies plus ou moins fortes, soit des intolérants au gluten , alors qu’il y a une quinzaine d’années je n’en avais jamais entendu parler …hormis pour l’asthme ou quelques unes au pollen

    1. Les vues ont effectivement beaucoup évoluées sur ce sujet ces dernières années. De nouveaux tests (en particulier aux US), et certaines études utilisant la biopsie, montrent une tendance touchant un public assez large. Les régimes ancestraux (Seignalet) et paléo (Kresser, Sisson, Jaminet et autre) nous ont fait beaucoup réfléchir sur l’évolution de l’être humain et l’introduction très récente des céréales sur l’échelle humaine. De plus, ces céréales ont évoluées très vite d’un point de vue ADN, alors que l’ADN humain est beaucoup plus long à évoluer et s’adapter. Mettez tout cela dans un shaker, remuez bien, et vous aurez l’hypothèse de l’intolérance au gluten qui ressort.

      Et puis il y a bien sûr l’expérience. Prenez une personne souffrant de polyarthrite rhumatoïde, retirez certains allergènes alimentaires, et constatez des progrès parfois surprenants. Cela ne marche bien sur pas à tous les coups. Mais c’est une hypothèse qu’il faut, j’estime, tester régulièrement pour certains problèmes de santé. Que risque-t-on ?

  9. Bonjour,
    En quoi trouvez-vous le régime Seignalet plus contraignant que le régime paléo ?
    J’ai pratiqué le Seignalet pendant un an de manière assez stricte, puis en effectuant quelques petits écarts. Cela demande une sorte de révolution copernicienne. Du jour au lendemain, j’ai banni de ma cuisine un certain nombre de pratiques, et j’ai inventé progressivement de nouvelles recettes pour pallier à ce que j’abandonnais. Je trouve que j’y ai gagné en saveurs nouvelles et en finesse, grâce à l’usage quotidien renforcé d’aromates et d’épices nouveaux.

    1. Le point le plus difficile avec les gens avec qui je travaille est la cuisson. L’élimination céréales/produits laitiers est jouable. Disons qu’il faut être motivé pour le mettre en place d’une manière stricte.

      1. Bonjour Christophe
        Merci de votre réponse, pouvez-vous être plus précis quand à la cuisson ?
        Dans le régime paléo, il faut aussi respecter des températures en dessous de 100°, je pense. Cela suppose un changement radical de cuisiner. Ce n’est pas aller vers un « régime triste ». Des chefs cuisiniers pratiquent la cuisson basse température, un vrai régal des papilles. On retrouve les saveurs originelles des produits qui sont respectés et je vous assure qu’après, on ne peut plus manger la nourriture « ordinaire » qu’on trouve fade.

        1. Tout à fait d’accord, je suis moi aussi convaincu, et un adepte de la cuisson avec liquide agrémenté d’herbes et d’épices en tout genre. C’est gérable si l’on se donne le temps de faire un changement radical de cuisiner comme vous dites. Pour beaucoup de mes clients par contre, c’est trop, pour des raisons de travail, d’enfants à nourrir qui sont difficiles, de mari qui ne veut pas entendre parler de tout cela, etc. Je dois travailler avec ces limitations, et établir des recommandations qui vont être suivies dans le temps. L’expérience m’a appris que si mes recommandations sont trop strictes, si la cuisine prend trop de temps, elles seront suivies pendant 1 mois ou 2, puis retour vers les anciennes habitudes.

          1. Ce qui est bien dommage. La prévention est un long travail d’éducation qui demande du temps et de la patience.

            1. C’est vrai. Dans l’ensemble, je reste positif. On y arrive, doucement. Je trouve qu’il y a eu un gros réveil ces 2 à 3 dernières années. C’est pas encore parfait mais on sent qu’il y a un changement de mentalité qui s’opère, transférant la responsabilité de la santé depuis les « autorités médicales » vers la personne, qui est maintenant prête à faire un certain travail et se sent en charge.

  10. Bonjour Christophe,
    Comme toujours vos articles sont pertinents et complets.
    Dès que je me pose une question, je vais sur votre site et trouve la réponse que j’attendais sans avoir à faire le tour du web pour trouver l’info juste!
    Merci!

      1. Bonjouŕ,
        Comme tous vos visiteurs je découvre votre site, simple mais tellement élégant photos et votre écriture fluide déjà du point de vue informatique superbe … Puis vos connaissances et la sérénités qui se dégage de ce savoir conseils et enfin un espoir de voir s arranger des difficultés …
        J ai une spondylartrite ankylosante depuis 6 ans avec des uvéites aiguës à répétitions. Sous anti-TNF pendant 4 ans, interrompu suite à un mélanome je suis toujours chargée avec des médicaments, methotrexate, cortisone salazopyrine, et je souhaite savoir s il est préférable de faire une cure de Desmodium ou plutôt d’Aubier de tilleul et sous quelle forme ?
        J ai tenté le régime sans produits laitiers et céréales après avoir lu le livre de Dct SEignelet mais tellement difficile à suivre sur le long terme, et pour conserver une certaine sociabilité … Je suis dans une nouvelle poussée et je reprends ce chemin de l’alimentation que pensait vous du pain complet pâtes complètes etc…
        Merci pour tous vos conseils

        1. Bonjour Maryline. Le « tout complet » est très problématique chez la personne intolérante aux protéines céréalières, car c’est dans la couche externe (la peau) des céréale que l’on en trouve le plus. Si vous suspectez une intolérance, ces aliments sont donc encore plus problématiques que les aliments « blancs ». Ce qui peut paraître bizarre car le conseil de ces dernières années était l’inverse. Mais notez que l’on ne parle pas de la même chose. D’un coté, on parle de la charge glycémique des aliments (complet mieux que blanc), de l’autre on parle d’intolérances alimentaires aux protéines céréalières (blanc marginalement mieux que complet, les deux à retirer pendant une période pour voir si améliorations).

          L’aubier et le desmodium ont pour moi deux fonctions différentes. L’aubier de tilleul est en grande majorité dépuratif, pressant « l’éponge hépatique » pour reprendre une expression de Leclerc, afin de stimuler excrétion de toxines. Il est aussi légèrement protecteur du foie. A l’inverse, de desmodium (et mieux pour moi, le chardon marie) est d’abord un protecteur du foie, avec un petit effet dépuratif. La question est-donc : veut-on travailler sur la régénération d’un foie qui a souffert, sur l’élimination des toxines, ou les deux. Si les deux, alors un mélange des deux plantes. Si le foie a souffert et souffre toujours, plutôt desmodium ou chardon marie.

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