Début novembre. Les belles fleurs de l'échinacée pourpre (Echinacea purpurea, voir ci-dessous - photo prise pendant l'été 2012) se sont maintenant transformées en petits hérissons. Pas touche, ou vous pourriez récolter involontairement quelques échardes. Les feuilles tournent au marron, et l'énergie de la plante migre peu à peu dans sa masse racinaire.
Renforcer son système immunitaire avec l'échinacée
Renforcer son système immunitaire avec l'échinacée, c'est ce dont nous allons parler dans cet article.
Dans un article précédent, j'avais évoqué l'important rôle du système immunitaire dans le traitement de la grippe et du rhume. Nous avons vu qu'il peut très bien assurer nos défenses s'il est soutenu par une hygiène de vie et une nutrition adaptées, et un apport complémentaire en vitamines et minéraux.
Elle est utile pour toute infection, mais dans un contexte bien spécifique: chez la personne ayant un système immunitaire affaibli.
Dans un premier temps, je donne un bref historique de la plante, native des contrées froides d'Amérique du nord, ainsi que son cheminement vers l'Allemagne puis l'Europe toute entière au siècle dernier.
J'explique ensuite comment l'utiliser, en prévention mais surtout ponctuellement pendant les infections hivernales. Car il faut le dire, elle est souvent très mal utilisée. Nous verrons comment renforcer son système immunitaire avec l'échinacée.
Enfin, pour ceux qui désirent cultiver la plante et fabriquer leurs propres produits, je partage avec vous mon expérience et mes méthodes de préparation.
Échinacée : petite histoire
Cette section est basée sur les écrits de Paul Bergner, que je remercie au passage pour sa généreuse contribution dans le monde des plantes médicinales.
Les tribus d'amérindiens vivant dans les plaines froides d'Amérique du nord ont fort probablement utilisé l'échinacée pendant des siècles avant l'arrivée des colons.
Echinacea angustifolia était l'espèce la plus utilisée parles diverses tribus (Cheyenne, Comanche, Crow, Dakota, etc), pour les indications suivantes(1) :
- Morsures de serpents et d'araignées venimeuses (en interne et externe) ;
- Froids, maux de gorge, toux (racine mâchée) ;
- Rage de dent (tisane ou jus de racine) ;
- Inflammation des gencives ou de la bouche (tisane ou décoction de racine) ;
- Oreillons (en application externe) ;
- Et bien plus.
H.C.F. Meyer fut le premier médecin à utiliser la plante aux États-Unis vers le milieu des années 1800. Les amérindiens lui enseignèrent son usage. Il passa ensuite son savoir au fameux professeur John King et au tout aussi fameux pharmacien John Uri Lloyd, qui propagèrent ensuite ce savoir.
Dr. Ellingwood décrit en 1919 une expérience que Meyer entreprit sur lui-même(1):
"Avec le courage de ses convictions, il s'injecta le venin d'un crotale dans l'index de sa main gauche. L'enflure fut rapide et monta jusqu'au coude dans les six heures qui suivirent. Il prit alors une dose du remède, y baigna l'organe avec beaucoup de soin, et partit se coucher. Au lever au bout de quatre heures, la douleur et l'enflure avaient disparus".
Les homéopathes l'introduisirent dans leur matière médicale en début des années 1900 (première apparition - Clarke 1902). En 1930, de grandes quantités de racines étaient exportées vers Europe. Les Français achetèrent la quasi-totalité des récoltes américaines en 1937. Les Allemands (grâce au Dr. Gerhard Madaus et sa firme) démarrèrent ensuite les plantations locales. Les études détaillées de la plante en Europe s'en suivirent.
Echinacea angustifolia
(Photo tirée du "Complete Felter's Materia Medica", 1922)(2)
La fameuse école américaine de médecins éclectiques (fondée par Wooster Beach, puis reprise par John King et John Milton Scudder) l'utilisa intensivement pour les propriétés suivantes(1):
- Dépuratif du sang : l'indication principale était pour les cas de "bad blood" c'est à dire littéralement "sang impur", un concept qui s'étend à la lymphe et au liquide extra-cellulaire. L'échinacée était utilisée pour purifier le sang et les liquides lymphatiques, et promouvoir l'excrétion des déchets dans les cas d'infections généralisées (septicémie), ou lorsque le système immunitaire était trop faible pour faire son travail correctement (ce qui s'exprime chez la personne par des abcès et/ou furoncles à répétition par exemple).
- Antiseptique : pour freiner l'établissement et la propagation des bactéries.
- En application externe sur les blessures et infections cutanées. Dr. Felter explique en 1922 que "au plus les tissus sont morts, au plus les décharges sont fétides, au plus l'échinacée sera efficace".
- En interne pendant et après les opérations chirurgicales, en particulier pour les opérations sur abcès ou tumeur.
- Antipyrétique : diminue la fièvre causée par les infections bactériennes, en stoppant le développement de ces bactéries.
- Stimulant circulatoire et lymphatique : afin de favoriser la circulation sanguine, et de distribuer les globules blancs vers les endroits qui en ont besoin (ce qui va de pair avec ses propriétés immuno-stimulantes), et de favoriser l'élimination des déchets par circulation lymphatique.
Validation scientifique
D'après les études scientifiques récentes, l'échinacée nous apporte les effets bénéfiques suivants(3) :
- La neutralisation des virus impliqués dans les infections respiratoires ;
- La neutralisation des bactéries impliquées dans les infections respiratoires ;
- La neutralisation de parasites et pathogènes divers (comme les trypanosomes) ;
- La diminution de l'inflammation dans les cellules de l'épithélium (en particulier pour les tissus respiratoires, ce qui pourrait aider pour les cas d'hyper-stimulation de la réponse inflammatoire pendant les fortes grippes et contrer l'effet du "cytokine storm") ;
- La stimulation de l'immunité :
- L'augmentation du nombre de globules blancs en circulation ;
- Leur capacité à phagocyter, c'est-à-dire dévorer les intrus ;
- La diminution des sécrétions de mucus pendant les rhumes.
Il est vrai que d'autres études scientifiques se sont montrées moins concluantes. En ce qui me concerne, l'utilisation poussée de la plante par les médecins éclectiques du 19ème et 20ème siècle aux États-Unis, ainsi que mes observations et celles de mes collègues herbalistes, représentent des validations suffisantes.
Échinacée et solidité de la matrice extra-cellulaire
L'échinacée contribue à la stabilité du gel formant la matrice extracellulaire.
Chacune de nos cellules baigne dans ce gel composé en grande partie d'acide hyaluronique. Lorsqu'un organisme pathogène essaie de pénétrer notre système, il utilise une enzyme, l'hyaluronidase, qui dissout l'acide hyaluronique et rend le gel liquide et accessible. Notre propre système utilise aussi l'hyaluronidase lorsqu'il y a nécrose des tissus afin de liquéfier la zone morte et laisser nos macrophages nettoyer les détritus.
L'échinacée module les effets de l'hyaluronidase. Après les coups et traumatismes importants, elle assure une stabilité de la zone nécrosée, et empêche une "sur-liquéfaction" des tissus. Pendant les infections, elle contribue à l'intégrité de la matrice extra-cellulaire afin de garder les organismes pathogènes à distance.
Ceci a été noté dans la pratique, et confirmé par la science. Une étude(4) note que l'acide chicorique et l'acide caftarique de la racine d'Echinacea angustifolia exhibe la plus forte activité anti-hyaluronidase.
J'aborderai dans un autre article comment utiliser cette propriété à bon escient, hors du contexte des infections hivernales.
Constituants et préparations
En simplifiant à l'extrême, l'échinacée contient deux types de composants actifs:
- Les isobutylamides, solubles dans l'alcool, qui provoquent la sensation pétillante sur la langue et l'effet sialagogue (salivation). On peut dire que la durée de salivation + la force du picotement = indicateur de la quantité des butylamides dans la plante.
- Les mucopolysaccharides, sucres complexes solubles dans l'eau.
Nous savons aujourd'hui que les deux types de composants sont responsables des effets immuno-stimulants.
Ce qui explique que l'extrait alcoolique soit aussi efficace que la décoction ou l'infusion à froid. L'extrait alcoolique ne contiendra quasiment que des butylamides, la décoction ne contiendra quasiment que des polysaccharides.
Les mucopolysaccharides ne sont pas digestes, donc ne pénètrent pas en circulation générale. Comment arrivent-ils donc à exercer leurs effets ? Une des théories les plus plausibles est au travers du système immunitaire gastro-intestinal.
80% de notre système immunitaire est situé autour de la zone gastro-intestinale afin de protéger ce port d'entrée majeur. Les polysaccharides pourraient, en rentrant en contact avec les plaques de Peyer (là ou sont localisés les lymphocytes protégeant l'intestin), stimuler l'immunité d'une manière générale.
La teinture est très efficace, en particulier celle préparée à partir des racines fraîches. En deuxième choix, utilisez la teinture des racines sèches. La décoction de la racine sèche est moins active et arrive en 3ème position dans mes choix.
Je ne suis pas amateur des gélules. On pense aujourd'hui que l'échinacée pourrait "réveiller" le système immunitaire dès son contact avec les muqueuses de la bouche et de la gorge (en particulier les amygdales). Le goût et l'effet pétillant en bouche pourraient donc jouer un rôle.
Échinacée : Utilisation pendant l'hiver
Prévention
La prévention n'est pas l'endroit où l'échinacée brille de tous ses feux. Pour la prévention, l'astragale de Chine est plus efficace. Mais faute d'astragale, l'échinacée fera l'affaire.
L'échinacée est à prendre en début d'hiver ou lorsque les personnes dans votre foyer ou votre lieu de travail commencent à développer des infections respiratoires diverses, et surtout si vous pensez que votre système immunitaire est affaibli par un déséquilibre des 4 piliers : sommeil, stress, sport et alimentation (voir article précédent à ce sujet).
Elle est particulièrement utile si vous êtes souvent fatigué voire épuisé, dû à un stress chronique, un trop plein de travail, des soucis personnels ou familiaux, ou une combinaison de tous ces facteurs. Vous prenez peut-être plus de temps à guérir que la normale, que ce soit pour un simple rhume ou une petite plaie ouverte. Vous avez peut-être tendance à faire des abcès ou furoncles d'une manière régulière. Vous avez attrapé des froids à répétition l'hiver dernier, et certains problèmes sont devenus chroniques (ex: sinusite).
Prenez alors 1 cuillère à café matin et soir pendant 2 à 3 semaines. Ceci aura pour effet de remonter vos défenses, avec plus de globules blancs en circulation, et des globules blancs plus actifs.
Infection
Peu de gens savent utiliser l'échinacée correctement. Il faut tout d'abord trouver un extrait de plante de qualité. Ensuite :
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Certaines études, ainsi que l'expérience clinique, démontrent que la durée des infections sérieuses peut être raccourcie de 24 heures grâce à l'échinacée, ce qui est loin d'être négligeable.
L'échinacée excelle dans les cas d'infection sérieuse (grippe par exemple) accompagnée d'une inflammation importante des muqueuses et une grande quantité de déchets immunitaires qui doivent être recyclés. Le malade est épuisé par l'infection, et le système immunitaire ainsi que les organes d'élimination sont dépassés par les évènements.
D'un point de vue énergétique, la plante est plutôt de caractère froid et sec, donc adaptée aux situations chaudes (inflammation) accompagnées d'humidité (stagnation de déchets dans les tissus due à une mauvaise élimination au travers du système lymphatique).
Pour les petits froids et rhumes, elle n'aura qu'un effet marginal, sauf si la personne a un système immunitaire affaibli comme décrit dans le paragraphe précédent. Ce qui explique que certaines études se sont révélées inconclusives.
Durée
On croise souvent la recommandation suivante : arrêter la prise d'échinacée après une semaine sinon les effets sur le système immunitaire plafonnent.
Cette affirmation a été démentie relativement récemment par Kerry Bone, phytothérapeute et auteur Australien et Paul Bergner, phytothérapeute et auteur Américain. Elle aurait été basée sur une seule étude par Jurcic & al. publiée en 1989 avec un graphe qui aurait été mal interprété.
Le graphe montre en effet que l'effet stimulant sur la phagocytose décline après 5 jours et atteint un plateau au bout de 8 jours. Par contre, ce qui a souvent été omis dans les traductions et les discussions est le fait que la dose d'échinacée avait été arrêtée au jour 5. Donc l'échinacée continua à agir 3 jours après l'arrêt des prises.
Si on continue les prises pendant plus d'une semaine, et si le système immunitaire en a besoin (là encore, c'est une indication clé), il n'y a aucune raison de penser que l'effet stimulant va plafonner. L'expérience clinique confirme ce fait, les bénéfices de l'échinacée continuent bien après une semaine de prise. Les médecins éclectiques l'utilisaient parfois pendant des mois.
Précautions
L'échinacée interagit avec les immunosuppresseurs.
Elle peut aussi causer des aggravations chez les personnes souffrant de maladies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, lupus, etc). Idem pour certaines allergies ou réaction de type allergiques comme l'eczéma. Ceci a été observé dans la pratique.
Certaines personnes peuvent être allergiques à l'échinacée, en particulier si elles sont allergiques à la famille des astéracées.
La Commission E Allemande, une référence lorsqu'il s'agit de monographies de plantes, estime que la prise d'échinacée durant la grossesse ou l'allaitement est possible.
Il y a une interaction possible (théorique) avec les anticoagulants de type anti-vitamine K.
Culture et préparation
Les différents types
Trois grandes familles d'échinacées sont disponibles en graines :
- Echinacea purpurea : l'échinacée pourpre, la plus facile à cultiver, qui fleurit dès la première année. Elle ne produit qu'une petite masse de racines la première année, donc attendre la 2ème ou mieux la 3ème année pour la récolter ;
- Echinacea pallida : l'échinacée pâle, qui ne produit pas de fleurs la première année. Par contre elle produit des racines plus charnues, que je trouve moins "pétillantes" en bouche mais plus aromatiques.
- Echinacea angustifolia : plus délicate à cultiver, mais historiquement la plus prisée.
Les études modernes démontrent des effets similaires pour les différents types d'échinacées. Les amérindiens par contre, ainsi que les médecins éclectiques américains, ne juraient que par E. angustifolia.
Je cultive personnellement les trois, afin d'apprendre à les connaître et de former ma propre opinion sur le sujet. Si vous débutez, mieux vaut commencer par E. purpurea.
J'estime personnellement que les teintures des 3 sont équivalentes et peuvent être utilisées d'une manière interchangeable. En ce qui concerne la décoction concentrée d'E. angustifolia, je vous conseille de lire l'article de mon confrère anglais Nick Jones que j'ai traduit ici.
Lorsque vous rencontrez un plant d'échinacée dont vous ne connaissez pas la provenance, et pour lequel vous voulez savoir s'il a les propriétés requises, faites l'expérience suivante pendant la floraison. Cette astuce nous est donnée par Henriette Kress, herboriste Finlandaise.
Coupez une fleur afin d'en exposer le cœur blanc, comme montré sur l'image ci-dessous.
Croquez dans ce cœur blanc. Mâchez-en un morceau pendant 30 secondes. Si vous ressentez un effet "pétillant" sur la langue, avec sécrétion abondante de salive, votre échinacée sera active. Elle sera bonne à récolter pendant l'automne qui suit.
Vous pouvez bien-sûr faire le même test avec un morceau de racine, mais cela est moins pratique, surtout si vous voulez vérifier discrètement l'activité de la plante du voisin avant de faire un raid la nuit suivante !
Germination et culture
Les graines doivent suivre un processus de "stratification à froid", qui peut s'effectuer de deux façons :
- Mettre un peu de sable tamisé et humide dans un sac congélation. Placer les graines dans le sable. Mettre le sac dans le bac à légumes du frigo pendant 2 à 3 mois. Sortir au printemps, vider le sac dans un tamis fin, faire couler de l'eau pour éliminer le sable, récupérer les graines et planter.
- Planter à l'automne en godet ou en bac à l'extérieur, et laisser faire les mois, avec passage successif de pluie, neige si possible, et des températures qui descendent régulièrement au-dessous de zéro. Si l'hiver est trop doux où vous vivez, utilisez la première méthode.
C'est le passage du froid qui va réveiller la graine et assurer une germination optimale au printemps. Une fois la graine en terre, toujours garder le terreau humide jusqu'à germination.
Assurez vous que les graines soient récentes, idéalement issues de la culture de l'année précédente.
Je conseille de travailler la plante en pots successifs jusqu'à ce qu'elle atteigne une bonne taille. Transplanter ensuite en pleine terre, en espaçant chaque plant de 30 cm.
La plante résiste très bien au froid. Les parties aériennes meurent pendant l'hiver, mais la racine subsiste même aux températures les plus froides.
La plante apprécie une localisation bien ensoleillée, avec une terre moyennement riche. Une addition régulière de compost sera tout de même appréciée. La plante ne demande pas beaucoup d'eau, et j'arrose très peu mes plants matures pendant l'été, même lorsqu'il fait très chaud. Les jeunes plants doivent par contre être arrosés régulièrement.
Echinacea purpurea fleurit en principe dès sa première année, ce qui la rend attractive pour les jardiniers. E. pallida et E. angustifolia par contre ne fleuriront qu'à partir de leur deuxième année.
E. angustifolia a tendance à fleurir plus tôt dans l'année, autour du printemps, alors que E. purpurea et E. pallida fleurissent un peu plus tard dans l'été avec une floraison qui dure de 2 à 3 mois.
Récolte
La racine de l'echinacée est la partie traditionnellement utilisée. Ramasser à la fin de l'automne de la deuxième année, ou mieux si vous pouvez attendre, pendant la 3ème année.
Attendre que toutes les parties aériennes soient mortes. Travailler autour de la motte avec la bêche afin de ne pas laisser de morceaux en terre (les racines sont fragiles et cassent facilement). Enlever le bloc de racines, et le partager en deux. Replanter une partie, qui assurera la survie de la plante (les petits yeux roses sur la photo de droite ci-dessous sont des pousses prêtes à redémarrer). Garder l'autre partie pour préparer l'extrait.
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Préparation de la teinture
Nettoyer la racine à l'eau en brossant bien afin de faire partir la terre. Mettre ensuite à macérer dans de l'alcool pur à 96° si possible (ou disons le plus élevé possible), dans des proportions 1:2, c'est-à-dire 200 ml d'alcool pour 100 g de racine fraîche.
Bien s'assurer que l'alcool recouvre la masse de racine, sinon utiliser un galet de rivière propre afin de pousser les racines vers le bas du bocal.
Laisser macérer pendant 3 semaines. Inutile de remuer la préparation car nous utilisons ici une macération de plante fraîche à partir d'alcool pur - l'extraction se fait purement par procédé de déshydratation cellulaire, et ne requiert aucune intervention mécanique.
Filtrer, mettre en bouteille et étiqueter. Goûter bien évidemment, et se familiariser avec l'effet pétillant sur la langue et la salivation abondante. Garder dans un endroit frais à l'abri de la lumière.
La racine récemment séchée et pulvérisée au dernier moment peut aussi être percolée en suivant la méthode de percolation traditionnelle que j'ai précédemment exposée. Elle produit un extrait qui est moins pétillant mais plus aromatique que la macération de plante fraîche.
Voir aussi mon article sur la transformation de la racine d'échinacée.
Conclusion
L'échinacée est une plante essentielle pour gérer les infections respiratoires hivernales.
Elle agit non seulement sur les globules blancs, mais elle assure aussi une bonne distribution de ces globules vers les organes concernés, ainsi qu'un bon nettoyage au travers d'une stimulation lymphatique. Elle assure le nettoyage efficace d'un système dépassé par l'infection et dans lequel les déchets immunitaires s'accumulent.
Elle est facile à cultiver et illumine un jardin grâce à ses petits soleils pourpres. A l'automne, elle nous offre des racines remplies de l'énergie accumulée au cours des mois chauds de l'été.
Une simple macération alcoolique transfère cette énergie vers les endroits les plus touchés par la froideur de l'hiver, ou parfois pour certains par les froideurs de la vie: un système immunitaire affaibli, accompagné d'un épuisement de la personne.
Elle a bien d'autres vertus. Mais nous nous en tiendrons là, afin de ne pas finir par un hors-sujet.
Autres articles échinacée
- Mon article paru dans Plantes et Santé sur l'échinacée
- Préparation de la racine d’échinacée
- Rhume et grippe – échinacée, ail et vitamine C
Références
(1) Bergner P., "The Healing Power of Echinacea, Goldenseal, and Other Immune System Herbs", 22 mai 1997.
(2) Harvey Wickes Felter, M.D., "The Eclectic Materia Medica, Pharmacology and Therapeutics" , 1922
(3) Hudson JB. "Applications of the phytomedicine Echinacea purpurea (Purple Coneflower) in infectious diseases". J Biomed Biotechnol.2012;2012:769896. Epub 2011 Oct 26.
(4) Facino RM, Carini M, Aldini G, Marinello C, Arlandini E, Franzoi L, Colombo M, Pietta P, Mauri P. "Direct characterization of caffeoylesters with antihyaluronidase activity in crude extracts from Echinacea angustifolia roots by fast atom bombardment tandem mass spectrometry".Farmaco. 1993 Oct;48(10):1447-61.
Traitement grippe et rhume : soutien du système immunitaire
Nous avons tendance à oublier qu'il y a deux approches au traitement de la grippe et du rhume :
- Supprimer - Supprimer les symptômes, exterminer virus et bactéries d'une manière chimique. Cette approche est basée sur la conviction que notre système immunitaire n'est pas capable de faire face à l'infection.
- Soutenir - Soutenir le système immunitaire, qui est tout à fait capable de terrasser l'intrus, mais qui a parfois besoin d'un petit coup de pouce.
L'approche naturopathique est bien évidemment la deuxième.
Notre système immunitaire est conçu pour résoudre une infection sans intervention externe. Tel un enfant qui fait son apprentissage à la vie, le système immunitaire doit savoir gérer les petits problèmes tout seul, ou il deviendra un assisté permanent.
Il y a bien sûr des exceptions à cette règle. Certaines personnes, très jeunes ou âgées, certaines personnes immuno-déficientes doivent être suivies de près. Mais pour le reste d'entre nous, abordons ensemble une manière simple de soutenir nos défenses naturelles pendant l'hiver.
Un traitement grippe et rhume efficace signifie préparer le système immunitaire en amont. Pour cela, nous abordons dans cet article quelques règles fondamentales d'hygiène de vie pendant l'hiver. Nous présentons ensuite certains compléments alimentaires clés.
Séparément dans un autre article, nous étudions une plante médicinale essentielle pour soutenir nos défenses: l'échinacée. Il y en a d'autres. Mais il faut savoir faire simple. Choisissons-en une, et apprenons à la connaître en profondeur, plutôt que de jongler avec des mélanges plus complexes.
Le type d'infection ne sera pas traité en détail dans cet article. Chaque type - sinusite, bronchite, angine, otite - requiert une panoplie différente de plantes médicinales. Nous nous concentrons ici sur le renfort des défenses immunitaires uniquement.
(Pour acheter les graines de plantes présentées dans cet article, visitez Le Jardin des Médicinales)
Les 4 piliers de l'immunité: stress, sommeil, sport, nutrition
Notre hygiène de vie va influencer notre système immunitaire d'une manière significative. Plusieurs paramètres peuvent l'affaiblir. Prenons un paramètre qui est représentatif: le cortisol.
Le cortisol a un rôle clé dans le processus d'inflammation. Mais c'est aussi l'hormone de stress. Le stress aigu, à court terme, est en général géré par l'adrénaline. Vous avez une peur subite, un choc, on vous a coupé la route, votre patron vous a crié dessus - tout ceci peut engendrer une décharge d'adrénaline.
Lorsque le stress s'installe d'une manière chronique, le cortisol prend la relève. La peur subite devient une anxiété journalière. Vous vous sentez stressé lorsque vous sortez de chez vous. Vous n'appréciez plus votre travail comme avant. Ceci entraîne une relâche constante de cortisol qui peut avoir des effets fâcheux, car c'est un immunosuppresseur. Vos défenses diminuent. Vous êtes en position défavorable pour un traitement grippe ou rhume efficace.
Revisitons les 4 piliers dans le contexte de la relâche de cortisol :
- Le stress : il peut augmenter la concentration de cortisol sanguin de 131%(1a). Le stress chronique augmente le risque d'infections respiratoires(1b).
- Le sommeil : Plusieurs études ont démontré que le manque de sommeil entraîne une élévation de cortisol et une dégradation des fonctions immunitaires. Ceci a été observé même dans les cas de déficit de sommeil léger(2).
- L'activité physique : toute activité physique nous aide à mieux gérer le stress quotidien. Retour au point numéro 1. L'activité physique à l'extérieur nous permet aussi de nous exposer au soleil, ce qui est nécessaire à la fabrication de la vitamine D, primordiale pour un bon fonctionnement du système immunitaire.
- La nutrition : une alimentation trop sucrée ou à charge glycémique trop élevée (farines blanches, pâtes blanches, etc) entraîne des oscillations entre hyperglycémie et hypoglycémie. L'hypoglycémie entraîne la relâche de cortisol, qui peut arriver plusieurs fois par jour selon l'alimentation (avec le coup de pompe classique autour de 11h du matin).
En d'autres termes, pour bâtir des fondations immunitaires solides, il faut:
- Bien gérer son stress. Relaxation, respiration, peinture, musique, marche, etc. A vous de voir ce qui vous détend. Le sport en fait partie. Les plantes médicinales peuvent aider.
- Bien dormir. Pour la plupart d'entre nous, cela veut dire 8h d'un bon sommeil par nuit. Les plantes médicinales peuvent aider là aussi.
- Bien manger. Prendre des compléments alimentaires si vous suspectez une déficience. Nous abordons les compléments alimentaires dans la section suivante.
Traitement grippe et rhume: compléments alimentaires
Il est de plus en plus difficile de trouver des aliments riches en vitamines, minéraux et autres nutriments essentiels pour garder un système immunitaire optimal. Faute d'une nutrition parfaite, voici quelques compléments qui vont pouvoir vous aider à maintenir de bonnes défenses.
PRÉVENTION
- La vitamine D3 : envisager une supplémentation journalière entre 2000 et 4000 UI par jour pendant les journées les plus sombre de l'hiver, parfois plus selon les carences suspectées. Une supplémentation en D3 peut réduire l'incidence de la grippe(3).
- Profitez du soleil de midi le plus possible. Le soleil doit être assez haut dans le ciel (dans un cône de 45° par rapport à la verticale) pour que les rayons UV puissent transformer notre cholestérol en vitamine D (ce qui n'est pas le cas selon les latitudes).
- Le précurseur de la vitamine D étant le cholestérol, ne vous privez pas de cholestérol alimentaire (2 œufs frais bio à la coque le matin par exemple, le jaune ne doit pas être chauffé). D'une manière générale, le cholestérol est essentiel à la vie, il est utilisé pour bâtir nos parois cellulaires, entre autres choses.
- Les carences en vitamine D3 sont en train de prendre des proportions épidémiques dans les pays industrialisés. Vous pouvez faire évaluer votre taux sanguins de vitamine D3 afin de connaître votre point de départ, mais aussi afin de voir surveiller vos progrès réguliers si vous avez besoin de remonter votre taux. De plus en plus d'études suggèrent une plage de 50 à 80 ng/mL pour une santé optimale.
- La vitamine C : envisager une supplément journalière de 500 mg par jour en prévention.
- Les probiotiques : 70% à 80% des acteurs du système immunitaire sont situés autour de l'intestin (système immunitaire GALT), ce qui est logique car c'est une des "portes d'entrée" les plus vastes du corps. Lorsque la flore intestinale est déséquilibrée, les probiotiques réimplantent de bonnes souches et nous permettent de consolider la fonction immunitaire intestinale, ce qui a un impact sur l'immunité en général(4). Les probiotiques se prennent en cure de 3 mois idéalement. Consultez votre pharmacien ou praticien pour un probiotique contenant les bonnes souches, en bonne quantité.
INFECTION
- La vitamine D3 : continuer la supplémentation.
- La vitamine C : très utile pour un traitement grippe et rhumes efficace, elle peut réduire la durée de l'infection(5). Une supplémentation journalière en prise régulière est recommandée. Mieux vaut faire plusieurs prises par jour (matin, midi et fin d'après-midi par exemple), avec idéalement une forme naturelle de vitamine C.
- Le zinc : il peut réduire la durée et la sévérité des symptômes de la grippe et du rhume, à condition qu’il soit pris dans les 24 heures suivant l’apparition des premiers symptômes(7). Une supplémentation de 10 mg à 20 mg par jour durant les crises est recommandée. Attention de ne pas trop en prendre, il peut devenir toxique en trop grande quantité.
Traitement grippe et rhume: alimentation
Pendant une grippe ou un rhume, je recommande l'inclusion des aliments et préparations suivantes :
- L'ail est essentiel. C'est un anti-viral et anti-bactérien puissant. Mais il doit être consommé cru. Ecrasez-le sur une assiette et laissez-le reposer au moins 10 minutes avant de le consommer, car une transformation bénéfique de certains composants s'opère au contact de l'air (libération de l'allicine). Les composants de l'ail passent en circulation générale assez rapidement et désinfectent les muqueuses, la libération de l'odeur caractéristique (haleine à l'ail) au travers des bronches en est la preuve. Consommez 2 gousses fraîches par repas si vous le pouvez (répartir dans la nourriture).
- Le bouillon d'os à moelle. C'est un bouillon très digeste, contenant des bons gras et des composants dissous de l'os et du cartilage (minéraux par exemple). Préparez le bouillon avec un verre de vinaigre, qui permettra de mieux dissoudre les composants des os et des cartilages.
- Boire régulièrement, l'hydratation est essentielle.
- Le thé vert participe à l'élimination du virus de la grippe en empêchant sa pénétration cellulaire et sa multiplication(8). Laisser infuser le thé vert pendant au moins 10 minutes et boire plusieurs tasses par jour.
- Manger peu. Pendant la grippe, votre corps vous le fera savoir, votre faim sera au minimum. La digestion consomme des ressources qui peuvent être mieux utilisées par le système immunitaire pour combattre l'infection.
Traitement grippe et rhume: plantes médicinales
Beaucoup de plantes peuvent aider le système immunitaire, soit en augmentant nos défenses (les globules blancs), soit en ralentissant la multiplication des virus et bactéries.
L'échinacée (Echinacea purpurea, E. angustifolia, E. pallida)
la reine des immunostimulants. Lorsque le système immunitaire tourne au ralenti, elle augmente notre nombre de globules blancs, ainsi que leur capacité à phagocyter (ingérer et détruire) virus et bactéries. L'échinacée fait l'objet d'un article séparé.
Elle est surtout efficace chez ceux qui ont un système immunitaire affaibli. Les fatigués, déprimés, ceux qui mangent mal et qui font peu de sport, et surtout ceux qui ont tendance à attraper des rhumes et froids plusieurs froids par hiver. Ceux qui ont un système immunitaire solide, même s'ils traversent actuellement un froid, en bénéficieront peu.
Peu de gens savent utiliser l'échinacée correctement. Voici comment en profiter d'une manière optimale, en supposant que vous trouviez une teinture de qualité (elle doit avoir un goût "pétillant" sur la langue et faire saliver pendant plusieurs minutes) :
- Commencer les prises dès l'apparition des premiers symptômes.
- Prendre une dose élevée, 1 cuillère à café toutes les 2 heures (pour atteindre 5 ou 6 cuillères par jour) pendant les 2 premiers jours de l'infection. Ensuite passer à 3 cuillères à café par jour tant que les symptômes persistent.
En prévention, pour un système immunitaire déficient, prendre 1 cuillère à café matin et soir pendant 2 à 3 semaines, en début d'hiver.
Le sureau (Sambucus nigra)
C'est une plante spécifique pour combattre le virus de la grippe. Il désactive la neuraminidase, l’enzyme utilisée par le virus pour pénétrer les cellules de notre organisme.
Acheter un bon sirop de baies de sureau. Ensuite, comme l'échinacée, prendre des doses soutenues pendant les premiers jours de la grippe. Une cuillère à café toutes les 2 heures, jusqu'à 6 par jour.
Le sirop est très facile à préparer à la maison:
- 1 dose (ex: un bol) de baies fraîches de sureau, ou 1/2 dose de baies séchées;
- 3 doses d'eau;
- 1 dose de miel.
Mettre les baies avec l'eau dans une casserole. Faire frémir pendant 30 minutes. Sortir du feu, écraser les baies, puis filtrer le mélange. Ajouter le miel. Le sirop se garde 2 à 3 mois au frigo. Pour le garder plus longtemps, stabiliser à raison de 20% du mélange en alcool de fruits à 45°.
Les plantes qui nous aident à gérer la fièvre
- Le gingembre (Zingiber officinale) en phase "température montante" (la personne à froid et veut rester blottie sous les couvertures). Râper du gingembre frais et boire en infusion. La quantité doit être suffisante pour procurer un bon sentiment de chaleur interne, favoriser la circulation et la transpiration. Alternative: une infusion de fleurs d'achillée millefeuille (Achilea millefolium, photo ci-dessous).
- La mélisse (Melissa officinalis) en phase "température descendante", qui va rafraîchir et elle aussi favoriser la transpiration. La mélisse s'utilise fraîche, elle perd la quasi-totalité de ses propriétés une fois séchée. Alternative: la camomille allemande, le cataire. Toutes ces plantes doivent se prendre en infusion, tiède de préférence si la personne à chaud.
Traitement grippe et rhume: convalescence
Pendant des siècles, la convalescence était acceptée comme partie intégrale de la grippe. Elle était respectée. Le malade devait rester 7 jours au lit. Aujourd'hui, la vie moderne ne nous laisse plus le temps d'être en convalescence. Il faut repartir au travail tout de suite, ou être considéré comme un faible, ou un profiteur.
Pendant la convalescence, outre le repos, les plantes médicinales suivantes apportent une aide précieuse :
- Les ginsengs (Panax ginseng, Panax quinquefolium, Eleutherococcus), qui nous permettent de retrouver la vitalité et d'augmenter notre énergie physique. Favoriser l'eleutherocoque pour les personnes jeunes avec un bon tonus en temps normal, et ceux qui ont un tempérament colérique voire explosif. Historiquement, la racine de salsepareille (Smilax spp) était aussi utilisée comme tonique pendant les phases de récupération. Le rhodiola (Rhodiola rosea) et l'ashwagandha (Withania somnifera) peuvent aussi être utilisés. Attention, ils ne sont pas tous égaux et demandent une bonne association à la personne et à la condition.
- Les plantes amères (Gentiane, Centaurée, Absinthe en petite dose) pour relancer le système gastro-intestinal, en particulier si la personne à très peu d'appétit;
- Les dépuratives (Pissenlit, Bardane, Fumeterre, feuille d'Artichaut, etc) pour aider le foie à éliminer les déchets immunitaires restants. Attention à ne pas trop dessécher la personne qui est déjà faible, car certaines dépuratives vont trop stimuler les organes d'excrétion et empirer la sensation de faiblesse et de froid. Dans le doute, choisir la bardane qui est d'énergétique moins froide que les autres.
- Les plantes reminéralisantes (Ortie, Avoine sauvage, Plantain, Trèfle, etc) pour tamponner les déchets acides produits par le système immunitaire, en tisane journalière.
Le but n'est bien sûr pas de prendre toutes ces plantes, mais d'en sélectionner quelques-unes en fonction de l'état de la personne. Certaines jouent des rôles multiples. Une décoction de racines de pissenlit va apporter une certaine amertume pour relancer le système digestif, mais va aussi agir comme dépuratif, et fournir des minéraux pour tamponner les déchets acides (un triple rôle).
Conclusion
Dans cet article, nous avons suivi la voie naturopathique pour soutenir le malade dans un traitement grippe et rhume. Pour une personne normalement constituée, nous avons postulé que le système immunitaire est tout à fait capable de gérer une infection, avec un petit coup de pouce provenant des plantes et compléments alimentaires, un soutien et non une mise au vestiaire.
Nous avons discuté des paramètres qui épuisent le système immunitaire. Nous avons vu qu'un bon équilibre sommeil, sport, stress et nutrition est la meilleure prévention possible. Certains compléments alimentaires vont combler les carences potentielles dues à une nourriture qui n'est pas optimale, ou à un stress trop élevé.
Nous avons ensuite évoqué les plantes médicinales qui aident à gérer le processus de fièvre (montante et descendante), ainsi que le processus de convalescence, une phase récupérative qui est malheureusement très peu respectée aujourd'hui.
Nous nous sommes cantonnés au système immunitaire seulement. Les différents types d'affections respiratoires (sinusite, rhino-pharyngite, bronchite, etc), avec les plantes médicinales appropriées pour chaque organe, feront l'objet de futurs articles.
Pour terminer cet article, un petit rappel important : faites bien évidemment preuve de bon sens et consultez votre docteur dès que vous constatez une fièvre qui monte trop ou des symptômes anormaux.
Références "traitement grippe et rhume"
(1a) “How the selfish brain organizes its supply and demand.” Hitze B, Hubold C, van Dyken R, Schlichting K, Lehnert H, Entringer S, Peters A. Medical Clinic I, University of Luebeck Luebeck, Germany. Front Neuroenergetics. 2010 Jun 9;2:7.
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