Oseille crépue (Rumex crispus) : digestion des graisses, constipation, détox : (abonnez-vous au podcast ici)

Et si on parlait d'une petite plante de nos campagnes, l'oseille crépue, qui est très commune, je pense que vous connaissez sa famille : c'est la famille des patiences ou des oseilles. Vous avez peut-être déjà ramassé quelques feuilles d'oseille commune (Rumex acetosa) ou de petite oseille (Rumex acetosela). Eh bien là, on va parler des propriétés médicinales de cette oseille particulière, Rumex crispus.

Feuilles comestibles

D'abord un petit mot sur l'aspect comestible des différentes oseilles sauvages. On peut consommer les feuilles crues en salades, elles rajoutent une saveur acidulée assez sympathique. Alors pas trop non plus car la saveur acide provient de la présence d’acide oxalique, la plante en contient une quantité assez importante, et c'est une substance qui peut fatiguer les reins, on va éviter en particulier chez les personnes qui font des calculs d'oxalate de calcium. Mais sinon, quelques feuilles de temps à autre, c'est très agréable en goût.

Mais revenons à notre oseille crépue. C'est une plante vivace de la famille des Poligonacées. Dans cette famille on trouve la rhubarbe, la renouée du Japon, la bistorte, la persicaire, qui sont aussi médicinales. Et pour cette oseille, on va utiliser les racines, je vous explique comment les préparer sur mon article consacré à la constipation. Et on va parler des préparations dans quelques minutes. Pour l'instant, parlons des propriétés.

Celle qui nettoie en profondeur (peau, articulations)

L'oseille crépue est tout d'abord connue comme plante dépurative, c'est-à-dire qu'elle a cette énergie de nettoyage et de détoxification. On ne sait pas exactement comment elle fonctionne, mais elle a l'air de travailler sur le foie, les reins, la peau. Et basé sur l'expérience des médecins américains des années 1800 et début des années 1900, elle a définitivement cette capacité à nettoyer le système.

Le docteur Felter, qui était l'un des chefs de file d'un mouvement de médecine qu'on appelait les "éclectiques" aux États-Unis (on parle des années 1920) recommande fortement l'oseille crépue dans ces situations de "sang vicié". Alors, c'est quoi cette histoire de sang vicié exactement ?

Il décrit la situation de la manière suivante : on a une personne qui a tendance à avoir des problèmes de peau chronique. On parle ici d'eczéma, psoriasis, acné, furoncles. Elle y a aussi une tendance à avoir des ganglions lymphatiques engorgés. La personne a tendance à vite faire des ulcérations des muqueuses, et les blessures sont lentes à se réparer. Et donc l'immunité de la personne n'est pas très bonne.

Donc on a une surcharge du sang et de la lymphe si vous voulez, surcharge en déchets, qui affecte bien évidemment tous les tissus qui baignent dans ces liquides qui sont gouvernés par le sang et la lymphe - peau et muqueuses en particulier. C'est dans ce contexte que Felter la recommande, pour stimuler un nettoyage en profondeur et "nettoyer" la peau de l'intérieur.

On peut étendre cette utilisation à d'autres problèmes de type encrassage des tissus, ici on a parlé de problèmes de peau, mais on pourrait aussi en faire bon usage pour les inflammations articulaires chroniques, combiné avec d'autres plantes qui apporteront d'autres propriétés, qui vont moduler l'inflammation, fournir les matières premières pour réparer le cartilage, etc.

Oseille crépue et digestion des graisses

Autre propriété, je trouve que l'oseille crépue est assez remarquable pour nous aider à digérer tout ce qui est un peu gras. Et ça, c'est quelque chose que j'ai pu tester de nombreuses fois. D'ailleurs, à la maison, j'ai toujours une bouteille de teinture des racines, et après un repas un peu lourd, on vient souvent me voir en me demandant où j'ai rangé la bouteille de rumex. Donc là, on va plutôt faire une prise sur la digestion lorsqu'elle est difficile et que la situation est provoqué par un excès de lipides dans l'alimentation.

Inflammations digestives

Je vais vous relayer une information qui me vient de Matthew Wood aux Etats-Unis, et de ses enseignements. Matt connait bien la médecine traditionnelle Amérindienne, et chaque plante est associée à un animal de par son énergie. Et il explique que le rumex est une plante blaireau.

Alors, le blaireau, c'est un petit animal qui a un sacré caractère. Faut pas le coincer dans un endroit, sinon il n'hésite pas à montrer les dents. Il a un caractère assez bouillonnant et une forte personnalité. Et Matt fait le parallèle avec des problèmes de système digestif un peu trop chaud, un peu trop enflammé, un peu trop excessif.

L'image ici, c'est la personne qui a un fort appétit, qui a une forte énergie un peu explosive, qui a des problèmes d'acidité gastrique, ou des inflammations un peu plus bas dans le tube digestif, de type maladie de Crohn ou rectocolite.

Dans ce contexte là, l'oseille crépue peut calmer ce type d'inflammation. Matt parle aussi de signes distinctifs sur la lange avec rougeur sur la pointe de la langue et sur les côtés. C'est l'une des médecines du blaireau.

Oseille crépue et constipation

Voici une autre propriété que j'apprécie beaucoup, et je vais vous dire pourquoi. La plante a des propriétés laxatives assez efficaces. Dans mon programme sur la santé du système digestif, je vous explique que dans le monde des plantes, on a différents types de laxatifs. On a des laxatifs osmotiques, des laxatifs de lest, et des laxatifs stimulants. Et lorsqu'on doit faire face à des problèmes de constipation chronique, on va composer avec ces différents laxatifs en fonction de l'hygiène de vie de la personne.

On a des plantes qui sont assez énergiques et stimulantes. Et là on va souvent vous parler de plantes comme le séné, la bourdaine, la racine de rhubarbe officinale, le suc d'aloès. Ce sont des laxatifs très irritants, très stimulants, et qui provoquent parfois des évacuations un peu violentes. Donc pour moi, c'est du dernier recours. Et ces plantes agissent grâce à des constituants qu'on appelle des hétérosides d'anthraquinones. C'est un mot un peu compliqué, mais il est intéressant de le comprendre.

La partie anthraquinone, c'est la substance active, c'est elle qui va irriter la muqueuse digestive et provoquer le mouvement péristaltique pour faire bouger les choses vers la sortie. La partie hétéroside, ça veut dire que cette molécule active est attachée à un sucre. Et tant qu'elle est attachée à ce sucre, elle n'est pas active. Ce n'est que lorsque le sucre est détaché que la substance va pouvoir être absorbée et faire son effet. Et ce qui va scinder ces deux parties, c'est la flore intestinale. Mais il faut un peu de temps pour que la flore fasse son travail. C'est pour ça que l'effet de ces plantes est retardé de plusieurs heures.

Bref, tout ça pour vous dire que dès que vous voyez des plantes qui contiennent ces hétérosides d'anthraquinones, vous savez qu'elles sont puissamment laxatives, très irritantes aussi, et ce n'est jamais une approche très subtile sauf si c'est du dernier recours. Ce qu'on aimerait en fait, c'est une plante qui contiennent ces substances, mais sans l'explosivité et la forte irritation.

Eh bien nous en avons une, c'est l'oseille crépue. Elle est stimulante, un peu. Pas trop. Elle stimule aussi la production de bile qui en soi facilite le transit. Et on peut l'utiliser d'une manière beaucoup plus large lorsqu'on a des problèmes de constipation chronique. À combiner avec laxatifs de lest, ou osmotiques, en fonction de la situation.

Oseille crépue et absorption du fer

L'oseille crépue a une excellente réputation de plante antianémique. Dans les vieux écrits, on voit que les auteurs ont longtemps pensé que la racine de la plante était riche en fer. Et vu qu'aujourd'hui, tout se teste et tout se mesure, certains ont mesuré la teneur en fer de la racine. Et au final, elle n'est pas si riche en fer que ça.

Donc il y a toute une discussion dans nos cercles, ceux qui disent que vu qu'elle ne contient pas beaucoup de fer, elle ne peut pas être antianémique. Et d'autres qui disent que vu qu'elle fonctionne dans leur expérience, c'est qu'elle agit au travers d'autres mécanismes, avec une possibilité qu'elle nous aide à mieux absorber le fer alimentaire.

Dans mon expérience, elle semble effectivement aider une personne qui a une tendance anémique, peut-être à cause de règles particulièrement abondantes ou toute autre situation. D'ailleurs, n'oubliez pas de toujours consulter un médecin pour obtenir le bon diagnostic dans ce genre de cas. Et je combine parfois la patience avec l'ortie qui est elle aussi antianémique.

Une préparation assez traditionnelle du côté américain, c'est de préparer un sirop à partir d'une décoction de racines d'oseille crépue, et de sucrer avec de la mélasse noire, la combinaison des deux semble apporter une certaine synergie pour l'utilisation du fer.

D'ailleurs pour information, chez nous, le docteur Valnet la classe aussi comme antianémique en augmentant le taux d'hémoglobine chez la personne.

Formes et dosages

On parle maintenant des formes utilisables.

La plus simple et la plus efficace, je trouve, c'est la teinture de la racine fraîche ou sèche. La racine a cette belle couleur orangée à l'intérieur, et elle va donner une teinture très foncée, quasiment noire. Un alcool à 45° suffira pour faire cette préparation, et bien sûr voir mon site, ou mon programme "Fabrication de produits à base de plantes" pour tous les détails de fabrication des teintures.

➜ Les dosages recommandés chez Moore : 30 à 75 gouttes jusqu'à 3 fois par jour.

La deuxième forme utilisable, c'est la racine en poudre, que l'on peut mettre en gélules.

➜ Les dosages recommandés, toujours chez Moore : 1 à 2 gélules de 500 mg jusqu'à 2 fois par jour. On trouve des dosages un peu plus élevés chez Valnet avec 2 à 4 gélules par jour pendant les repas.

Dernière forme, la décoction de la racine sèche. Ce n'est franchement pas très agréable à boire à ces doses-là, donc si vous voulez essayer la décoction, baissez la quantité par litre que donne Valnet qui est la suivante :

➜ 30 g des racines sèches par litre, boire le litre en 2 jours.

Précautions

En ce qui concerne les précautions, on va éviter de prendre la plante sur de longues périodes ou à des doses trop élevées.

Comme toutes les plantes qui contiennent des anthraquinones, le système digestif peut s'habituer à cet effet stimulant et du coup ça devient un peu trop une béquille pour aller aux toilettes, ce qui n'est pas désirable au long terme.

Voilà, c'est tout pour le rumex. Merci pour votre intérêt et à très bientôt.

Energétique des plantes : état des tissus : (abonnez-vous au podcast ici)

Energétique des plantes, troisième partie ! ça veut dire que si vous n'avez pas encore regardé les 2 premières pour avoir le contexte, c'est le moment de le faire !

Je réalise que cette dernière partie va peut-être soulever beaucoup de questions vu qu'on rentre dans le vif du sujet. C'est normal. Comme je vous ai dit dans la 2e partie, moi, ça fait pas mal d'années que je trempe dans ces discussions avec des collègues nord-américains, et il m'a fallu du temps pour comprendre la subtilité du système.

Là, mon but, c'est que vous commenciez à vous familiariser avec certains termes, certains concepts. Vous n'allez probablement pas tout comprendre. Mais je pose les bases, ce qui me permettra, dans le futur, de revenir à cette discussion pour aller un peu plus loin. Ou pour éclaircir certains points au travers d'une série de questions-réponses. On verra.

Petit rappel, dans la partie 1, on a parlé des plantes, du fait qu'on peut les classer selon un axe chaud/froid/sec/humide. J'avais aussi rajouté l'axe tension/relâchement que l'on va développer dans quelques minutes. Dans la partie 2, je vous ai parlé de tendances constitutionnelles, donc de qui nous sommes et comment nous fonctionnons globalement, avec ces mêmes termes chaud/froid/sec/humide. Donc ça, c'était le niveau "macro" si je puis dire, niveau de l'individu entier.

Et là, aujourd'hui, on descend dans les parties, dans le "micro", dans des zones du corps qui sont en déséquilibre, et on va décrire ce déséquilibre avec ces mêmes termes. Les Américains appellent ceci "énergétique des tissus et des organes" et je vais garder le même terme. Tissus, dans le sens, le tissu qui constitue notre corps - peau, muqueuse, tissu conjonctif, tissu musculaire, tissu nerveux, etc.

A ce niveau "micro", on va caricaturer les choses. C'est nécessaire. Pour chaque déséquilibre des tissus, on va évoquer une action qui corrige ce déséquilibre. Donc on va faire une association 1 pour 1, comme ça on garde les choses simples. 1 déséquilibre, 1 action qui corrige. Dans le modèle complet, c'est un peu plus sophistiqué, mais on ne va pas y aller aujourd'hui.

Avant de démarrer, des mises en garde. Je ne suis ni médecin, ni pharmacien, ni professionnel de la santé. Je suis là pour partager des informations avec vous. Mais ceci ne remplace absolument pas un suivi médical, et n'a pas vocation d'être diagnostic ou prescription ou autre acte médical. En particulier aujourd'hui, car je vais vous expliquer le modèle américain, qui se pratique dans un environnement juridique différent du nôtre, donc ce n'est pas parce que ça se fait ailleurs qu'on a le droit de le faire nécessairement chez nous.

Energétique des plantes : clarifications

Quelques petites clarifications au sujet des discussions précédentes : je vous avais dit que l'outil principal pour déterminer l'énergétique d'une plante, c'est le goût et la sensation que la plante laisse dans notre corps. On a parlé du fait que le goût acide ou amer veut souvent dire rafraichissant, que le goût épicé ou aromatique veut souvent dire réchauffant, etc. Mais parfois, une plante est classée avec une certaine énergétique, et ça ne va pas vous sembler évident côté goût.

Par exemple, la fleur de sureau est classée comme rafraichissante. Peut-être que ça ne va pas vous parler juste basé sur son goût. Dans ce cas, pour l'instant, fiez-vous à la tradition et au classement que vous utilisez. En ce qui me concerne, je penche plutôt pour les classements des Américains, car c'est là que j'ai appris, en particulier les vues de Matthew Wood et de ses ouvrages, sachant que d'autres auteurs américains ont aussi abordé le sujet.

Ensuite, je me répète, mais ce modèle ne s'applique pas nécessairement d'une manière exclusive, il ne cherche pas à éliminer d'autres modèles de pratique. C'est un outil pour nous guider, c'est une manière de voir, qui m'a servi régulièrement, qui m'a donné de bonnes inspirations... bonnes dans le sens "efficaces", qui aident. Il complémente très bien d'autres modèles de pratique.

Allez, on démarre avec l'échelle de température chaud/froid.

Energétique des plantes : chaleur

En ce qui concerne le chaud.

Un tissu qui est chaud, c'est un tissu qui est en hyperactivité. Le métabolisme est élevé, la fonction est exagérée. Localement, c'est rouge, enflammé. Ce sont des conditions aiguës en général, avec une réponse immunitaire exagérée localement. La douleur peut être aiguë. Il peut y avoir sécrétion de mucus de couleur jaune, voire verdâtre, dénotant une infection.

Donc on parle d'inflammation aiguë ici, en général passagère, avec sensation de chaleur.

Pour une situation infectieuse hivernale par exemple, on pourrait penser aux fleurs de sureau, mélangées à de la menthe poivrée, deux plantes d'énergétique rafraichissante, pour un effet diaphorétique, pour faire sortir la chaleur d'une manière globale au travers des pores de la peau, une stratégie très utilisée par les médecins des années 1800 - début 1900. Ici on accompagne les processus naturels, on ne bloque rien.

Si on avait une condition de peau vraiment rouge et enflammée, une crise d'eczéma peut-être, ou de rosacée, on irait rechercher l'effet rafraichissant et apaisant des rosacées justement, et là je parle de la famille botanique, avec en particulier la fleur du rosier, donc la rose, que l'on pourrait appliquer localement sous forme d'infusion ou d'hydrolat par exemple.

S'il y avait inflammation de la muqueuse digestive, on voit en phytothérapie américaine l'utilisation de plantes acides comme les oseilles, car l'acidité est rafraichissante. En particulier l'oseille crépue (Rumex crispus), mais les autres oseilles sont parfois utilisées, les racines particulièrement.

On peut avoir des crises inflammatoires articulaires, c'est rouge, c'est chaud. En externe, on irait peut-être rechercher l'effet rafraichissant de la gaulthérie. En interne, l'amertume du ményanthe, du moins en phytothérapie américaine, ou l'amertume de la partenelle pour moduler cette inflammation. Sachant que dans ce modèle, l'amertume est vue comme rafraichissante.

Dans ce langage, on peut parfois parler d'un organe qui est chaud, dans le sens "qui a une activité un peu trop exagérée", un peu trop élevée. Un peu comme un moteur qui tourne trop vite et qui va finir par chauffer. Une hyperthyroïdie, c'est une thyroïde considérée comme "chaude" dans ce modèle. Un foie qui fabrique beaucoup de triglycérides et de cholestérol est un foie qui est chaud, qui fabrique beaucoup de matériaux de construction. Un cœur et un système cardiovasculaire qui sont chauds, c'est une situation de rythme rapide, de tension élevée.

Dans ce modèle, pour rafraichir, on va aller chercher dans l'amertume. Par exemple pour un foie un peu chaud, l'amertume de la feuille d'artichaut ou de la fumeterre. Ou dans l'acidité. Pour un cœur un peu chaud, l'acidité des cenelles d'aubépine, de l'hibiscus. Ou retour à l'amertume, avec la feuille d'olivier.

Pour une thyroïde un peu chaude, l'amertume de l'agripaume ou du lycope.

Bien sûr, ces situations demandent une supervision médicale, vous vous en doutez.

Energétique des plantes : froideur

A l'autre bout du spectre, on a la froideur. Et là, on parle de la fonction, d'un ralentissement profond, du fait que la flamme de la vie, dans les tissus, ne brule pas assez fort. Pour certaines conditions, on est passé dans le chronique, le système n'a plus assez de chaleur, de vitalité pour terminer la résolution d'un problème.

Donc ça traine, ça s'installe pour le long terme. Ca ne circule pas assez d'un point de vue artériel, les tissus n'éliminent plus assez les déchets d'un point de vue veineux et lymphatique, on peut avoir stagnation, donc humidité associée à cette froideur.

Ici, on veut ramener la chaleur avec des plantes aromatiques ou des épices. Et on parle surtout des aromatiques du sud, du bassin méditerranéen ici. On ne parle pas de menthe poivrée, qui techniquement est une aromatique, mais rafraichissante. On parle de thym, romarin, sauge, sarriette, origan.

Dans les épices, on a le piment, le gingembre, le raifort, le poivre. Ce sont des plantes qui ramènent la circulation, donc la fonction, au travers soit d'un effet irritant local, soit au travers d'une vasodilatation périphérique. Le thym réchauffe en irritant légèrement, le gingembre réchauffe en vasodilatant.

Un exemple d'une condition froide pulmonaire, c'est peut-être une situation qui traine, il y a eu infection pendant l'hiver, et là, quelques mois plus tard, il y a toujours un fond de toux, une fatigue. On veut réchauffer tout ceci avec du thym, de l'origan, du gingembre. Ceci va redémarrer le processus d'expectoration, stimuler l'immunité au passage. On veut ramener la chaleur et la fonction.

Un exemple d'une condition froide utérine, ce sont des règles longues, mal définies, ça démarre lentement, les pertes et saignements trainent en longueur. Là, on vient réchauffer et faire circuler avec le gingembre, la sauge, l'achillée. En particulier chez la personne qui a déjà une constitution froide.

Sur un terrain digestif froid avec stagnation, fermentations, on a la chaleur des baies de genièvre, des aromatiques du sud, des graines de cumin, de carvi.

Energétique des plantes : sécheresse

La deuxième échelle, c'est l'humidité. On commence par le sec.

Un tissu sec, c'est un tissu qui n'est plus assez irrigué pour maintenir une bonne intégrité. On gardera cette image d'une terre tellement sèche qu'elle se craquelle, comme du parchemin.

Ceci peut toucher les muqueuses - de la bouche, de l'œil, du vagin. Ça peut toucher la peau, le cuir chevelu. C'est pas pour rien qu'on a le réflexe de mettre des lotion ou des crèmes lorsqu'on a une zone très sèche, un endroit qui démange et qui desquame tellement c'est sec.

On fait la distinction entre sécheresse par manque d'eau et sécheresse par manque de lipides, car les deux sont nécessaires pour assurer une bonne qualité des tissus. Sur la peau ou sur les muqueuses, lorsqu'on y a accès, on utilise parfois une émulsion huile/eau, ce qu'on appelle une crème, justement car elle contient les deux éléments.

A l'intérieur, le manque de lipides sera compensé par l'alimentation et l'efficacité de l'axe hépato-biliaire. Le manque d'eau sera compensé par l'hydratation et les plantes mucilagineuses. Les mucilagineuses ont clairement une action humidifiante par contact, sur une muqueuse sèche et irritée, mais elles ont aussi une action systémique. On n'arrive pas à expliquer l'action systémique aujourd'hui vu que les mucilages sont de grosses molécules qui ne pénètrent pas en circulation sanguine. On parle d'action réflexe se faisant au travers du système nerveux. En tout cas, elles soulagent ces situations.

Par exemple, lorsqu'il y a gène pulmonaire, ou inflammation avec sécheresse et peu d'expectoration, les plantes mucilagineuses, comme le bouillon-blanc ou le tussilage, viendront apporter leur aide. Pour une sécheresse digestive avec constipation, fleurs de mauve pour un démarrage en douceur, ou psyllium. Graines de lin si sécheresse vaginale pendant la ménopause, graines qui contiennent aussi des phytoestrogènes.

Humidité

A l'inverse, on a la condition d'humidité.

Un tissu humide, dans son état de déséquilibre, c'est un tissu qui est submergé par les liquides et n'arrive pas à les évacuer. Soit il y a rétention à cet endroit, et donc les systèmes veineux et lymphatiques ne font pas leur travail de drainage, en supposant qu'il n'y a pas d'état pathologique touchant le cœur ou les reins.

Ou alors c'est qu'il y a suintement abondant, ce qui nous amènera aussi à un état qu'on va définir dans quelques minutes de relâchement. Dans le sens où le tissu est trop relâché, trop perméable et il y a exsudations exagérées.

Ici, si l'humidité est à l'intérieur des tissus, on utilise des plantes asséchantes de type diurétiques. L'effet diurétique est, en soi, asséchant, on crée une perte de fluide par le système urinaire. Soit on a accès à la zone et on peut agir par contact dans un cas d'exsudation, et là ce sont plutôt les plantes riches en tanins que l'on va utiliser. Elles vont assécher en resserrant les tissus trop perméables.

Energétique des plantes : tension

Parlons maintenant de l'échelle tension / relaxation. Cette échelle est une spécificité de la pratique Physiomédicaliste américaine, elle sort un peu du cadre classique chaud/froid/sec/humide. Mais elle apporte de l'information en plus. On commence par l'état de tension.

Comme son nom l'indique, c'est une zone qui est trop tendue pour qu'une bonne fonction puisse se faire. La circulation sanguine et lymphatique est entravée. Les échanges se font mal. L'état spasmodique est un état de tension exagéré. Cet état peut toucher les muscles lisses à l'intérieur de toutes les cavités et les tubes du corps, ou les muscles squelettiques.

Les plantes utilisées ici sont des plantes relaxantes des muscles lisses ou des muscles squelettiques, en fonction du besoin. Un autre terme utilisé, c'est le terme antispasmodique. Bien que, techniquement, un spasme est une contraction brusque et temporaire, souvent douloureuse, et ce n'est pas forcément toujours le cas. On peut avoir aussi un état de tension "continu" en quelque sorte.

Comme pour tous les états, on peut voir un état de tension à différents endroits du corps.

Le système respiratoire, avec un état de toux spasmodique et une personne complètement épuisée par ces séries de spasmes, de très fortes tensions musculaires. Le réflexe de toux est une succession de tension et relaxation. Tension, le diaphragme se contracte, on expulse. Relaxation, on regonfle le ballon, on reprend de l'air pour pouvoir re-comprimer le tout. Si l'état est trop tendu, on n'a pas assez d'amplitude du mouvement, donc l'expectoration peut mal se faire. D'où l'utilisation de certaines plantes comme le coquelicot, qui est antispasmodique à affinité respiratoire, mais aussi un relaxant général.

Le système reproducteur féminin avec les crampes pendant les règles, cette forte tension et constriction douloureuse des muscles de l'utérus. Ici, une antispasmodique très classique et remarquable, c'est l'achillée millefeuille.

Le système digestif qui a trop travaillé d'un point de vue musculaire, peut-être par manque de sécrétions digestives, peut-être parce qu'on a trop mangé. Ici une antispasmodique classique c'est la graine de fenouil.

Le système urinaire avec les crampes des différents tubes, une constriction réflexe associées au passage de sable ou d'un petit calcul. Ici les antispasmodiques classiques, du moins dans la pratique américaine, sont la viorne, l'igname sauvage.

D'un point de vue muscles squelettiques, parfois une zone va se contracter en réponse à une forte inflammation, ou un dommage. Par exemple, des douleurs aux lombaires peuvent être accompagnées de spasmes douloureux. On peut avoir des céphalées de tension avec une sensation de tension du cou, des épaules. Ici, les antispasmodiques et relaxantes peuvent aider.

Relâchement

Ensuite, nous avons l'état de relâchement. Ici nous avons des tissus qui ont perdu leur intégrité, leur tension naturelle, cette tension qui maintient les fluides à l'intérieur.

Pour comprendre le tissu trop relâché, il faut s'imaginer, par exemple, une muqueuse qui a perdu son intégrité. Elle est boursouflée, suintante, spongieuse, parfois avec micro saignements. Il y a du mucus qui suinte.

Ou parfois, ce sont des tissus qui n'arrivent pas à exercer assez de force pour faire leur travail. Un exemple serait la muqueuse et les tissus du système urinaire dans une situation d'incontinence. On s'imagine une zone qui n'a pas assez de tension pour garder les liquides à l'intérieur. À l'extrême, ça peut être une situation de prolapsus, d'organes qui ne sont plus tenus par la structure musculaire et ligamenteuse.

Ici, pour retonifier la zone, on va utiliser des astringents. Donc dans ce modèle, les tanins sont considérés comme toniques des tissus. On veut resserrer, on veut tendre.

Notez qu'au passage, les tanins vont assécher ici, les suintements de mucus, les micro saignements, c'est l'action asséchante par contact dont on a déjà parlé.

Energétique des plantes : que faire avec tout ceci

OK, c'est terminé pour la revue de tous les états de déséquilibre au niveau "micro", au niveau des tissus. On avait déjà vu le "macro", les tendances constitutionnelles, la dernière fois. Maintenant, on fait quoi avec tout ceci ?

Eh bien, on essaie de sélectionner les bonnes plantes pour les bonnes conditions, et idéalement des plantes qui sont bien adaptées à la constitution de la personne aussi. Ça, c'est l'idéal. Mais je vous dirais qu'au départ, déjà, choisir les bonnes plantes pour la condition locale, pour le déséquilibre "micro", c'est très bien, c'est un bon départ.

Je sais, à ce stade, tout ceci est très générique, je vais envisager d'autres épisodes dans lesquels on ira explorer quelques exemples concrets. Pour l'instant, je vais faire une petite pause de l'énergétique pour passer à d'autres sujets, mais ne vous inquiétez pas, j'y reviendrai plus tard.

Allez, je vous laisse, à très bientôt pour la suite !

Propriétés des plantes du transit à connaître : (abonnez-vous au podcast ici)

Bonjour, nous allons faire un tour du côté des plantes du transit. Ceci est la 2e partie d'un épisode que je vous ai fait sur les plantes digestives, comment mieux comprendre les différentes catégories de plantes qui sont à notre disposition, ce qu'elles font exactement dans le système digestif, et quand avoir le réflexe d'utiliser telle ou telle plante.

Voici le lien vers le premier épisode. Si vous ne l'avez pas encore écouté, je vous conseille de le faire. J'avais fait premier épisode en extérieur, c'était l'été dernier, là on est en plein mois de février, il fait froid et il y a un mistral à décorner des bœufs dont on va rester tranquillement au chaud !

Le but de ce genre de discussions, c'est de vous permettre de réfléchir par vous-même et de commencer à construire des modèles dans votre tête. De développer certains réflexes. De vous dire "tiens, il y a ça qui se passe dans mon corps, donc je vais penser à telle catégorie de propriétés des plantes". Et au final, de pouvoir mettre un petit programme en place qui a été bien réfléchi.

Comme on a vu dans l'épisode précédent, à ce premier niveau, c'est relativement simple. On a parlé des plantes antispasmodiques par exemple, donc "anti spasmes", et on a vu que dès qu'il y a des crampes digestives, ce sont des plantes qui vont être utiles. Logique.

Je n'avais pas abordé les catégories de plantes qui agissent sur le transit intestinal, et c'est ce qu'on va faire ici. On va parler spécifiquement des catégories qui peuvent aider pour les situations de constipation ou diarrhées, que ce soit une situation aiguë ou chronique. Bien sûr, lorsqu'on travaille sur les problématiques digestives, il y a souvent un terrain assez complexe à comprendre aujourd'hui si on veut vraiment aller au bout des choses pour les problématiques chroniques. Mais on peut aussi agir à un premier niveau, d'une manière relativement simple, et c'est ce qu'on va faire ici.

Et avant qu'on démarre, la mise en garde habituelle : je ne suis pas médecin, je ne suis pas pharmacien. La première étape dans toute problématique de santé, c'est d'obtenir un bon diagnostic d'un médecin. Tout ce que je vais vous dire a un but éducationnel seulement, cela ne remplace absolument pas un conseil médical.

On commence avec les problèmes de diarrhée.

Plantes du transit : les plantes astringentes

La première catégorie de plantes utiles, ce sont les plantes astringentes, celles qui sont riches en tanins. Elles vont retonifier les muqueuses intestinales, resserrer, freiner les arrivées d’eau et donc calmer un peu ce flux de liquides. Elles ne vont rien bloquer non plus, simplement freiner. Un aspect additionnel super intéressant de ces plantes riches en tanins, c’est le fait que les tanins sont antibactériens et antiviraux par contact. Donc si on a affaire à une diarrhée infectieuse, elles vont aussi avoir un effet désinfectant.

Il existe de très nombreuses plantes astringentes en nature. Voici quelques très bonnes plantes : l'aigremoine, la salicaire, la feuille de ronce, l'écorce de chêne. Je vous ai déjà parlé de certaines de ces plantes dans d'autres épisodes. Donc lorsqu'il y a diarrhées aiguës ou chroniques, on peut rajouter ces plantes astringentes dans le programme afin de freiner l'arrivée de liquides et au passage désinfecter, sans bloquer les processus naturels.

Plantes du transit : plantes désinfectantes

Toujours pour les diarrhées, la deuxième catégorie intéressante, ce sont les plantes fortement antibactériennes et antivirales. On a vu que les tanins ont cette action. Ça c'est bien. Mais on peut aussi rajouter des plantes qui agissent au travers d'autres mécanismes.

Les plantes riches en berbérine par exemple sont assez redoutables dans cette situation. Vous avez de la berbérine, qui est un alcaloïde, dans la racine d'épine-vinette, dans la racine de mahonia, dans les différents coptis que l'on trouve en Asie, bien connus en médecine chinoise sous le nom de huang lian, ou en Amérique du nord.

Vous avez les plantes très riches en substances aromatiques, et vous allez voir, on ne va pas aller chercher bien loin ici avec le thym, tout simplement. La propolis est tellement polyvalente aussi, tellement utile. Vous avez les feuilles de noyer qui sont bien connues pour ce type d'application.

Donc là, vous voyez, vous avez une panoplie assez impressionnante de plantes qui peuvent aider à venir à bout d'une diarrhée de nature infectieuse. Ce sont des plantes qui peuvent être particulièrement utiles lorsqu'on a attrapé une tourista à l'étranger, et on revient à la maison, et le transit est toujours perturbé.

Antispasmodiques, carminatives et adoucissantes

Ensuite, vous avez 3 catégories que l'on a déjà vues dans la première partie de cette discussion lorsqu'on a parlé des plantes digestives. Ce sont les plantes antispasmodiques, carminatives et adoucissantes.

Pourquoi je vous ressors ces 3 catégories ? Eh bien parce que justement, pendant ces diarrhées, il peut y avoir des crampes, une forte production de gaz, et il y a définitivement inflammation. Les antispasmodiques soulagent les spasmes, les carminatives réduisent les ballonnements, et les adoucissantes calment l'inflammation.

Exemple ici : achillée millefeuille comme antispasmodique, graines de coriandre comme carminatif, et réglisse comme adoucissante. Bien sûr, voir les fiches détaillées que je vous ai préparé pour chacune de ces plantes pour prendre connaissance des précautions. Pour la réglisse par exemple, les personnes souffrant d'hypertension doivent l'éviter.

A ce stade, on en a fini avec les diarrhées. Donc on a vu 5 catégories de plantes utiles. Prenons un exemple rapide. Vous revenez d'un voyage au Pérou, vous avez attrapé une tourista aigue, vous en avez bavé sur place, vous avez consulté un médecin qui a calmé la phase aiguë. De retour chez vous, vous avez toujours des diarrhées régulièrement, accompagnées de crampes et ballonnements.

Allez consulter un médecin bien sûr, ne restez pas comme ça. Mais avec les plantes, on pourrait faire un mélange à infusion avec :
- Des feuilles de ronce comme astringent
- Des feuilles de noyer comme astringent et désinfectant
- De l'achillée millefeuille comme antispasmodique
- Et des graines d'anis comme carminatif

Notez au passage que je vous donne une catégorisation très grossière qui ne rend absolument pas justice à toutes ces plantes. Car les graines d'anis sont carminatives mais aussi antispasmodiques et désinfectantes. Car l'achillée millefeuille joue aussi de multiples rôles. Mais faut bien simplifier dans le contexte de notre discussion.

Pour un mélange de ce type, personnellement je conseille entre 20 et 30 g de plantes sèches par litre, ça va dépendre de la corpulence de la personne. Si on part sur une base de 20 g par litre par exemple, on pourrait faire 5 g de feuilles de ronce, 5 g de feuilles de noyer, 5 g de sommités fleuries d'achillée et 5 g de graines d'anis. On va boire plusieurs tasses par jour et en principe ça fait du bien.

Bon, on passe maintenant aux différentes catégories pour la constipation. Pas très sexy tout ça hein, on pourrait parler de plantes qui permettent à la peau de garder une meilleure élasticité avec l'âge, largement plus glamour. Mais c'est pas mon truc désolé. Donc là, aujourd'hui, c'est largement plus mondain avec les misères du passage aux toilettes. Et là, je vais vous décrire les différents types de laxatifs dans le monde des plantes.

Plantes du transit : laxatifs de lest

D'abord les laxatifs de lest. Ils vont lester les selles, c'est-à-dire apporter du volume, de la fibre, éviter que les selles soient trop compactes. Et surtout, ils vont étendre un peu plus la muqueuse intestinale et ceci va déclencher le mouvement péristaltique, celui qui fait bouger les selles vers la porte de sortie, d'une manière un peu plus efficace.

Particulièrement utile chez la personne qui ne consomme pas assez de fibres pour ses besoins naturels, peut-être car elle n'est pas chez elle et elle n'a pas de contrôle sur son alimentation, ou elle a décidé de suivre une alimentation cétogène, ou autre.

Le laxatif de lest le plus connu, c'est le psyllium, je recommande souvent le psyllium blond en particulier. Vous avez aussi les graines de lin, qui ont l'intérêt additionnel d'apporter des acides gras intéressants ainsi que des propriétés phytoestrogéniques, donc indiqué lorsque constipation de la ménopause. D'ailleurs voir mon épisode sur les graines de lin pour voir tout ce que ces petites graines peuvent faire.

En général, on mélange ces laxatifs de lest avec de l'eau, on boit beaucoup avec la prise pour que ces fibres captent l'humidité et intègrent cette humidité dans la masse fécale. Je ne vais pas rentrer dans tous les détails ici, mais sachez qu'il y a des moments où il vaut mieux ne pas prendre ces laxatifs de lest, en particulier si on est déjà bien bloqué. Et si on les prend avec pas assez d'eau, on risque de créer l'effet inverse.

Laxatifs osmotiques

Ensuite nous avons les laxatifs osmotiques qui ont pour action d'attirer l'eau depuis la muqueuse intestinale vers les selles. Ici vous avez la manne de frêne par exemple. Ou les pruneaux tout simplement, et en micronutrition nous avons le magnésium qui, bien dosé, est vraiment efficace pour apporter cet effet osmotique.

Stimulants biliaires

Ensuite nous avons les stimulants biliaires. C'est-à-dire les plantes qui augmentent la production et la relâche de bile pendant la digestion. Et il faut savoir que la bile est l'un des liquides digestifs principaux, et elle a un petit effet irritant sur la muqueuse intestinale, qui fait que le mouvement péristaltique va se dérouler d'une manière un peu plus efficace. Ces stimulants biliaires sont particulièrement intéressants lorsque la personne semble avoir une production de bile un peu déficiente.

Donc typiquement, elle a un peu de mal à digérer tout ce qui est gras, car il faut une bonne production de bile pour digérer les lipides. Si c'est le cas, ces stimulants biliaires peuvent bien fonctionner. Ou parfois même en première approche lorsque la constipation n'est pas très problématique.

Ici vous avez notre bonne vieille racine de pissenlit, le radis noir, le boldo et une plante que j'apprécie tout particulièrement ici, la racine d'oseille crépue, voir l'épisode que je vous ai fait à son sujet.

Plantes du transit : les laxatifs stimulants et irritants

La dernière catégorie pour ces plantes du transit, c'est celle qu'on réserve pour la fin. Ce sont les laxatifs stimulants et irritants. On les réserve pour la fin justement parce qu'ils sont très irritants. Et si vous introduisez une substance très irritante dans les intestins, le réflexe du corps, ça va être quoi à votre avis ?

- Réponse A : on garde la substance bien au chaud à l'intérieur pour qu'elle fasse un maximum de dégâts.

- Réponse B : on va essayer de l'expulser d'une manière rapide et explosive ?

Pour voter, envoyez A ou B par SMS au 06... bon je vais pas vous donner mon numéro de portable non plus, donc on va arrêter là. Réponse B bien évidemment. C'est l'effet dragée FUCA.

Bon, plus sérieusement, ces laxatifs sont utilisés en dernier recours, lorsqu'on est vraiment bloqué. On pourra réfléchir à une meilleure approche la prochaine fois, mais là faut débloquer les choses. Ici vous avez la feuille de bourdaine, les feuilles ou le péricarpe des fruits de séné. Dit plus simplement, le séné. La racine de rhubarbe. Le suc d'aloes, attention je n'ai pas dit le gel ici, on en parle pas du gel d'aloe vera, on parle du suc très irritant de l'aloes.

Vous trouverez en général toutes ces plantes en herboristerie ou dans certaines préparations pharmaceutiques, voyez avec votre pharmacien. Et surtout, suivez les instructions et n'essayez pas de maximiser les doses peut-être parce que vous trouvez que ça n'agit pas assez vite. Certaines de ces plantes mettent plusieurs heures pour agir, mais je vous assure, elles agissent. Et souvenez-vous de Coluche et de son fameux sketch sur les dragées FUCA, après il faut Ajax qui nettoie du sol au plafond.

Plantes du transit : constipation chronique

Avec toutes ces catégories, si on a une problématique de constipation chronique, on va essayer de composer au mieux le programme. Comme je vous disais, si la personne ne consomme pas assez de fibres pour ses besoins (fruits, légumes, légumineuses, etc.), alors le psyllium blond, c'est le choix évident. Si on suspecte une faiblesse du côté du foie, personne facilement nauséeuse, difficulté à digérer tout ce qui est un peu gras, alors les stimulants biliaires sont intéressants.

Les laxatifs osmotiques comme le magnésium qui sont super faciles à utiliser, franchement, je les recommande quasiment systématiquement, en particulier vu les carences suspectées à l'heure actuelle. Et si on s'approche peu à peu du point de blocage, ce qu'on appelle l'impaction, alors là, il faut avoir recours aux laxatifs irritants, et surtout faire appel à son médecin si ça devient trop sérieux.

Bon, à ce stade, on a couvert les catégories de plantes pour les diarrhées et la constipation. Communs à ces problématiques de transit, nous avons les dérèglements de la flore intestinale. Je vous ai parlé rapidement de prébiotiques dans la première partie de cette discussion, et ils s'appliquent toujours ici bien évidemment, avec les probiotiques à rajouter si nécessaire. Car les dérèglements de la flore, les dysbioses, sont souvent impliquées dans les problématiques de transit.

Dans mon expérience, il peut aussi y avoir des intolérances alimentaires, et parfois en éliminant certains groupes d'aliments, on peut faire bouger les choses d'une manière assez notable. Les produits laitiers en particulier ont été montrés du doigt dans plusieurs études sur la constipation chez l'enfant... et chez l'adulte, c'est un peu pareil.

Voilà, j'espère que ces informations vous aident à structurer votre réflexion, c'est vraiment mon but ici. Je vous fais régulièrement des fiches détaillées sur les différentes plantes avec leurs propriétés. Et puis dès fois, j'essaie de vous aider à composer avec ces plantes et justement faire des liens entre leurs propriétés et certains déséquilibres de santé. Peut-être que ça fait beaucoup d'informations, je sais, il faut parfois faire plusieurs passes pour bien digérer tout ça, désolé pour le jeu de mot à 3 centimes.

Et puis je vous rappelle que si vous voulez avoir accès à un programme détaillé, organisé, avec mon soutien et celui de ma petite équipe, vous avez mon programme vidéo sur la santé du système digestif.

Merci pour votre intérêt et à très bientôt pour un prochain sujet.